Kalos et le syndrome de Lady Oscar
30 ans après, les japonais nous prennent toujours pour des artistes-nés ...
Au beau milieu de toute l'actualité brûlante des dernières semaines, vous avez été abreuvés d'informations de toutes sortes, à tel point que dans la plupart des cas, le débit était tel que vous aviez à peine le temps d'aller chercher un café. Ce que je conçois parfaitement vu le chaos ambiant régnant chez un certain nombre de nos lecteurs, d'où le fait que je vous propose une petite analyse qui ne posera sûrement de tort à personne, en plus de vous ouvrir une nouvelle perspective.
Commençons déjà par cette nouvelle région, Kalos. Pendant un moment, tout le monde tremblait à l'idée d'un jeu de mots potentiel avec le mot français "carosse", ce qui n'est pas sans rappeler le XVIIIème siècle avec son niveau artistique qui n'avait rien à envier au reste du monde, loin de là, et qui ... a servi de cadre à un manga particulièrement connu au Japon, j'ai nommé La Rose de Versailles, que vous connaissez sûrement mieux sous le nom de Lady Oscar. Pourquoi parler de ce manga ? Parce qu'il est à l'origine d'une véritable fascination chez les Japonais qui, depuis Lady Oscar, sont ancrés dans l'idée que le niveau artistique de la France est resté figé à l'époque de Louis XIV et que le français moyen est un top model habillé chez Chanel pour rendre la métaphore d'un certain ermite ...
C'est bon, là, ça vous revient ?
Ce qui est franchement éloigné de la vision contemporaine de notre pays, quoi qu'on en dise. Mais bon, pour un moment, les craintes se sont calmées, le "Kalos" en japonais n'a pas été traduit et reste bien Kalos en français, ouf, c'est fini, envolés les fantasmes nippons ...
... pour mieux revenir. En fait, en y réfléchissant, il y a une autre interprétation toute aussi terrifiante du mot "Kalos" : si vous n'avez pas trop dormi en philosophie, vous vous souvenez forcément du kalos kagathos, cette notion provenant de la Grèce antique désignant ce qui est beau.
Eh ouais, le fantasme est parti pendant quelques secondes pour revenir à la charge.
Si vous voulez une preuve, prenez déjà Illumis, la grande ville au coeur de Kalos en référence évidente à Paris. Parce que oui, Paris est surnommé la Ville-Lumière depuis le XVIIème siècle, après que Louis XIV y ait fait installer des lampadaires par ce qui s'apparenterait au chef de la police parisienne, Gabriel de la Reynie. Et comme par hasard, le Paris de Louis XIV était considéré comme l'épicentre culturel et artistique mondial en son temps.
C'est bon, vous arrivez encore à contrôler vos tremblements ? Parce que le pire arrive maintenant.
Une petite balade à Bourg-Croquis, avec ses formes étrangement symétriques ...
Parlons à présent des autres villes présentées et là, si vous ne me croyez toujours après la fin de ce paragraphe, il ne me restera plus que les prochaines actualités pour vous convaincre. Jusqu'ici, deux villes ont été révélées : Bourg Croquis et Neuvartault ... Alors, en théorie, rien de grave, c'est juste une référence aux croquis qui sont des ébauches de dessin et un jeu de mots avec Art Nouveau, ce courant artistique du XIXème siècle, rien de méchant, hein ...
Remontons 15 ans en arrière, à l'époque des versions Rouge et Bleu. La ville de départ était Bourg Palette et toutes les villes (sans exception aucune) avaient leurs noms basés sur un jeu de mots avec une couleur, et 3 ans plus tard, dans les versions Or et Argent, la ville de départ était Bourg Geon et toutes les villes suivantes avaient leurs noms basés sur un jeu de mots avec un arbre ...
ET BOUM, tu l'as sentie passer ? A ce stade-là de la réflexion, impossible de ne pas faire le rapprochement, les villes de Kalos ont donc de fortes chances d'être nommées par rapport à des courants artistiques, et si c'est le cas, le syndrôme de Lady Oscar n'est toujours pas parti du pays du soleil levant ...
Sur ce, à vos spéculations et autres hypothèses, moi, je repars dans ma cabane paumée échafauder de nouvelles théories ...