Hyrule Warriors Legends : notre verdict
- Tom ?
- Oh, salut Pierre, ça va ? Tranquille, la forme ? Oko va bien ?
- Ah, oui oui, très bien, tout ça… Dis-moi, j’avais une petite question, Guy m’a dit qu’en ce moment t’étais en train de jouer au dernier Hyrule Warriors sur 3DS en ce moment ?
- Oh, oui, je jongle entre ça et le dernier Donjon Mystère. J’ai un contact à Nintendo qui m’a filé une copie du jeu bien en avance donc ça fait un moment que je le teste, il est sympa et…
- Alors ok tout ça c’est très bien je t’arrête tout de suite, ça j’en ai : rien à carrer. Par contre, je sais qu’en ce moment sur PT, on essaie de traiter d’autres jeux afin de faire patienter le public qui attend Pokémon Soleil et Lune à la fin de l’année, donc l’idée c’est leur parler de cartouches qui irait bien dans leur 3DS. Ça te dit tu me fais un bon gros test du jeu façon Gamekult avec les plus, les moins, une note et des jeux de mots débiles un peu partout ?
- Tu veux dire, un peu comme ce qu’a fait Bloodlink pour Pokkén ?
- EXACTEMENT comme ce qu’a fait Bloodlink pour Pokkén.
- Mmmmh, ouais. J’avoue que ça me dérangerait pas de gratter un peu pour PT à nouveau, pourquoi pas. Par contre, tu me fileras en échange un Resident Evil 2 sur Gamecube. Deal ?
- Fais le test d’abord, on verra après.
J'ai passé ce dernier mois sur deux jeux : Pokémon Méga Donjon Mystère et Hyrule Warriors Legends.
Autant dire que les dérivés de RPG, je connais ; contrairement à l’art de faire de bonnes intros donc je préfère plagier mon poto Bloodlink comme un sale.
ALO UI CER LA BAGARRE
Hyrule Warriors Legends donc est, dans les grandes lignes, une version portable du jeu Hyrule Warriors sorti grosso modo l’an dernier sur Wii U, crossover improbable entre la saga Zelda et les jeux Dynasty Warriors (Musō pour les weebs). Dans ce test, j’essaierai de faire le lien avec la version Wii U du jeu, en expliquant les différences niveau gameplay et contenu, tout en restant assez général pour celles et ceux qui chopent le train en marche. L’idée est simple : on prend l’univers de Zelda, ses personnages, ses lieux et objets emblématiques et on lui applique “la recette Dynasty Warriors”, à savoir en faire un beat’em all fort peu cérébral à (très) légère dimension stratégique. Un certain nombre de grandes franchises se sont tapées ce traitement, notamment One Piece et plus récemment Dragon Quest, pour des résultats plus ou moins convaincants, mais toujours avec une passion et un fanservice rendant honneur à la série représentée.
Hyrule Social Justice Warriors
Autant vous le dire tout de suite d’ailleurs, avec 24 personnages jouables (plus 5 annoncés pour plus tard à l’heure où je vous parle), cet Hyrule Warriors Legends n’a absolument pas à rougir. On a bien sûr les classiques Link, Zelda et Ganondorf, auxquels se rajouteront un large panel de personnages très variés, de Darunia, Midona, Fay aux moins gentils Ghirahim, Xanto et Skull Kid, tout en passant par les personnages “Original Content Do Not Steal” tels que Lana, Volga et Linkle. Chaque combattant a au moins un moveset au potentiel de destruction certain, mais certains pistonnés en ont plusieurs via l’accès à différents types d’armes (le plus verni étant Link, possédant 7 types d’armes différentes), toutes avec un gameplay unique (exception pour Link toujours, dont un type d’arme n’est que la version améliorée d’un autre). Et il n’y a pas que le roster ; le jeu est rempli d’allusions aux différents jeux de la série (la Lune de Majora’s Mask, le Toutou de Link’s Awakening, les cocottes, etc). Rien que là, on devine que Nintendo et Koei Tecmo ont confié le projet à des fans de la saga.
Linkle, bien plus que Link version meuf.
Une fois le jeu lancé, vous arrivez sur l’écran titre et serez invité.e à tester le mode légende, qui n’est rien d’autre que le mode histoire du jeu, rite de passage obligatoire pour débloquer la plupart des protagonistes. Au programme : les 18 chapitres de la version Wii U plus les 5 chapitres qui étaient à l’origine en DLC auxquels se rajoutent 5 nouveaux chapitres retraçant l’histoire de Linkle, la version féminine du héros, et 4 nouveaux chapitres introduisant l’univers Wind Waker à la série. Chaque chapitre se finit globalement en une vingtaine de minutes avec des quarts / réceptacles de cœur et skulltulas à trouver si vous avez le bon personnage. Vous serez amené.e à accomplir différentes missions se résumant globalement à buter des monstres en pagaille, capturer des points stratégiques, buter des capitaines ennemis, continuer de buter des monstres, combat de boss, fin.
Meilleur perso du jeu.
Le scénario, lui, tient sur une carte postale : les forces du mal s’abattent sur Hyrule, Link décide de prendre les armes avec l’armée du royaume, il se révèle être le héros de la légende, la princesse Zelda disparait donc il part la trouver. Plus tard il fait la rencontre de la méchante sorcière qui a un crush sur lui et a tellement la haine de pas pouvoir le pécho qu’elle a foutu le bordel dans tout le royaume en causant des failles spatio-temporelles dans le royaume afin de retrouver les fragments d’âme du roi démon disséminés dans les mondes d’Ocarina of Time, de Twilight Princess et de Skyward Sword. Vous l’aurez compris, personne ne va jouer à ce jeu pour son scénar qui est juste un prétexte pour réunir les persos les plus emblématiques de la saga dans un même jeu. C’est peut-être pas très subtil mais ça fait le taf.
Le Dynasty Warriors du riche
Le principe du jeu, donc : vous évoluez sur un champ de bataille assez vaste et devez participer à la victoire de votre armée en massacrant le plus d’ennemis possibles, en prenant des postes et surtout des forts (sortes de points stratégiques générant régulièrement des ennemis) et en battant les généraux adverses, soit des monstres récurrents de la série, soit d’autres personnages, chacun avec un pattern d’attaques spécifique. Nouveauté de cette version 3DS : certaines missions vous permettent de contrôler plusieurs personnages et vous pouvez, d’une simple pression sur l’écran tactile, changer de protagoniste ou donner des ordres de déplacement à vos combattants inactifs. Le gameplay n’a rien de ouf et est facile à appréhender : deux boutons d’attaque (l’un pour les attaques simples et l’autre pour lancer des combos et attaques spéciales), un bouton pour esquiver / sprinter et un bouton pour les grosses-attaques-avec-le-temps-qui-ralentit-et-les-ennemis-qui-prennent-cher. D’autres commandes utiles, telles que la garde, le ciblage d’ennemis ou l’utilisation d’objets “Zelda” tels que les bombes, sont assignées sur la croix directionnelle ou les gâchettes, rendant le jeu assez difficile à prendre en main sur les “vieilles” 3DS en comparaison avec les New 3DS.
L'écran tactile vous donne un aperçu en direct de si vous êtes dans la merde ou pas.
D’ailleurs tiens, tant que j’y suis, je vais bien insister sur un point : le jeu est dégueulasse et souvent injouable sur vieille 3DS. Je m’explique : les textures des environnements sont souvent bien baveuses et les modèles des personnages, ainsi que la qualité des effets spéciaux, bien assez cheap. Sauf que les New 3DS, en plus d’être les seules à pouvoir afficher un framerate potable, sont au moins capables de maintenir un certain nombre d’ennemis à l’écran : environ une cinquantaine, ce qui est correct pour un Dynasty Warriors. Même si ce n’est pas aussi beau ni aussi “peuplé” que sur Wii U (qui peut afficher une centaine d’ennemis à l’écran), on a au moins l’impression qu’il s’y passe quelque chose, ce qui n’est vraiment pas le cas sur vieille 3DS. Niveau fluidité, on reste sur du 15/20 images par seconde la plupart du temps (c’est vraiment pas assez), et vous ne verrez pas plus d’une quinzaine d’ennemis affichés à l’écran en même temps, ce qui, non seulement rend le jeu moins fun, mais aussi rend certaines missions très difficiles voire impossibles, quand il s’agit d’éliminer un nombre défini d’ennemis dans un temps limité. Tout ça plus les contraintes de gameplay, car croyez-moi, ne pas avoir de second joystick pour contrôler la caméra ou utiliser la flèche haut de la croix directionnelle pour cibler au lieu d’une des gâchettes supplémentaires qu’offrent les New 3DS, c’est tout sauf pratique ; je vous invite d’ailleurs à télécharger la démo du jeu sur l’eshop pour vous faire votre propre avis sur le plan technique. Comme pour pallier à ça, Nintendo vend en parallèle une New 3DS XL dorée, au même prix que les New 3DS XL classiques. Si vous n'avez toujours pas franchi le pas et que vous avez de la thune à claquer, c'est peut-être le moment si vous arrivez à en trouver une.
ounse ounse achète-moi han ouais
Plus c'est long, plus c'est con
Bref, le mode histoire est bouclé et vous, éternel masochiste, en voulez toujours plus. C’est donc le moment de s’attaquer au mode aventure, qui est très certainement le mode de jeu dans lequel vous passerez le plus de temps. Vous vous déplacez sur une carte 8-bits représentant la carte du tout premier jeu Zelda sur NES, et chaque “écran” représente ici une mission. Vous aurez soit une mission de type défi (éliminer 400 ennemis en un temps imparti, vaincre des boss, répondre à un quizz en éliminant la cible correspondant à l’énoncé, etc), soit une mission de type aventure consistant en une bataille classique dans laquelle votre armée doit accomplir un premier objectif (capturer des forts, défendre ses forts, vaincre un capitaine ennemi, etc) avant d’aller malaxer la gueule du général adverse. Certaines missions vous imposeront un personnage ou un type d’arme précis, vous obligeant à un peu de variété, et votre performance (le temps, le nombre de victimes et les dégâts encaissés) conditionnera vos récompenses tels que des quarts / réceptacles de cœur pour un héros précis, des versions plus puissantes de vos armes de base, de nouveaux costumes, de nouveaux personnages ou tout simplement l’accès à de nouvelles zones, donc de nouvelles missions.
Il faudra parfois utiliser un item au préalable sur la carte pour dénicher une récompense.
Au fil des missions, vous remarquerez que les objectifs finiront par se ressembler, ce qui peut rendre l’ouvrage assez répétitif, heureusement les personnages, maps et déroulements de missions changeront assez souvent pour conserver un minimum d’intérêt. Car autant vous le dire tout de suite, si vous arrivez à ne pas vous ennuyer dans ce mode, ce jeu est LONG. Genre vraiment très long. Vous allez facilement passer au moins une bonne trentaine d’heures à voir le bout de la première carte (par là, je veux dire arriver à la mission “boss final”, cachée quelque part) qu’il y en a quatre autres qui attendent derrière : les trois disponibles en DLC sur la version Wii U (carte Master Quest, carte Twilight Princess et carte Majora’s Mask) plus une nouvelle carte Wind Waker exclusive, sans compter les quatre cartes supplémentaires d’ores et déjà annoncées en DLC pour les mois à venir. Et les jusqu’au-boutistes pourront toujours finir chaque mission de chaque carte avec un rang A avec les persos nécessaires pour trouver tous les cœurs, armes et costumes cachés. On parle désormais en centaines d’heures et je déconne pas, je ne pense pas me tromper si j’affirme qu’il s’agit du Dynasty Warriors le plus long à compléter de fond en comble.
Link Cartoon est, comme sur Smash Bros, toujours un petit con insaisissable.
La tâche est ardue et vous imposera une maîtrise complète de chaque personnage, heureusement le temps de jeu vous gratifiera de montées de niveau (jusqu’à 99 pour le moment) et d’armes avec des attributs spéciaux (améliorer un certain type d’attaque, augmenter les dégâts sur tel type de monstres, etc). De plus, vous pourrez passer au Marché, un menu vous permettant de dépenser les quelques rubis que vous ramasserez pour améliorer vos personnages, en leur créant des badges leur accordant des bonus (moyennant des rubis et des matériaux spécifiques, que vous ramassez sur chaque type d’ennemis), en modifiant leurs armes ou en montant de niveau vos personnages pour les remettre… bah, à niveau. Petite fonctionnalité supplémentaire de cette mouture 3DS : la possibilité de trouver, au cours de missions aventure, des fées, que vous pourrez habiller et nourrir afin qu’elles vous accordent des bonus. À défaut de pouvoir caresser sa petite sœur dans le prochain Fire Emblem Fates, les weebs pourront au moins se toucher sur leur petite fée tamagochi, c’est toujours ça que les vilains puritains de Treehouse ne prendront pas. (Vous êtes dégueulasses sérieux)
On se quitte sur une petite note musicale, tchô.
Avec un nombre non-négligeable de nouveautés et un contenu assez gargantuesque, Hyrule Warriors Legends ne se contente pas d’être une inferior version, ni même un simple portage. Bien que techniquement inférieure à son homologue sur Wii U, elle reste techniquement correcte sur New 3DS et les textures un peu dégueulasses sont le prix à payer pour avoir suffisamment d’ennemis à l’écran pour enchaîner les mêmes attaques encore et encore et voir le nombre de victimes grimper. |
Bons bails
- C'est très bourrin
- Gameplay facile à appréhender
- Une déclaration d'amour aux fans de Zelda
- Une durée de vie scandaleuse (dans le bon sens du terme)
- Le Banni n'est plus une plaie à tuer
- Le thème de Molgera
Mauvais bails
- ...C'est très bourrin
- Assez répétitif
- Certaines missions assez injustes
- Pas très beau
- Surtout sur vieille 3DS en plus d'y être injouable
- Iscerro et Manhandla. Sérieusement, niquez-vous.
Le verdict de Pokémon Trash
Merci à Aurablade pour les captures d'écran, et à Ivy Maital pour son Resident Evil 2 (tu connais mon adresse postale, fais un effort mec c'est mon anniversaire).