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Chronique sur la musique Pokémon : Épisode 2 partie 2 - Les écrans-titre

La musique de l'écran-titre de la 8G

Artiste : Cardbordtoaster 

Disclaimer

Cette année pour fêter comme il se doit la fête de la musique, Pokémon Trash vous propose la chronique éphémère des musiques des jeux Pokémon de la petite Noisette !
Les objectifs : faire une rétrospective et une analyse globale/synthétique des musiques des jeux Pokémon à travers les générations, les thèmes et leurs utilisations dans les différents opus. 
Les effets secondaires : une bonne dose de sel et un orgasme auditif ! Préparez-vous à retirer le miel de vos petites zoreilles.
NB : cette analyse se veut personnelle et non-exhaustive des musiques Pokémon existantes.

Les musiques des écrans-titre : la Génération 8
Épisode 2 - Partie 2

La musique de l'écran-titre de la 8G

Depuis le 15 novembre 2019 Pokémon Épée et Bouclier sont disponibles sur Nintendo Switch. Quid de ce nouvel opus ? Retrouvons-nous la même mécanique que pour les autres écrans-titre ?

Pas de surprise. Nouvelle génération donc du son de qualité avec des orchestrations et du Sound Design mêlé à la musique : des cris de supporters transcendés et des applaudissements dynamiques en fond.

Il y un très clairement un travail d'enrichissement des éléments sonores au sein même de l'écran-titre. Une évolution assez cohérente notamment avec celui de la 7G qui avait été évoqué dans le dernier épisode qui commençait à intégrer la voix dans l'orchestration.

Nous retrouvons de nouveau le thème principal de la licence avec une variation qui lui est propre.

 Le contexte géographique 

De la même manière que dans la plupart des écrans-titre des autres générations (sauf exception de la 7G), le contexte géographique n’entre pas dans l’équation de la composition musicale de ce morceau.

Cette nouvelle génération se déroule dans la région de Galar qui est la représentation de notre Angleterre. Quels sont les sons et les instruments qui représentent cette région du monde ?

Aperçu de l'Histoire de la musique en Angleterre :

La musique de l'écran-titre de la 8G

Aux origines la musique en Angleterre a été sujet à différentes sources d'inspirations notamment populaires avec les gigues et les chants de marins mais aussi par la musique religieuse. En 596, Saint Augustin de Cantorbéry y établit le christianisme et des écoles de chant sont créées. Le chant grégorien est institutionnalisé en 664.

Au 16ème siècle le "schisme anglican" c'est-à-dire la rupture de l’Église d’Angleterre avec l’autorité du Pape et de l’Église Catholique Romaine est l'occasion de modifier le répertoire musical et opère une rupture avec l’influence des compositeurs franco-flamands de l'époque. Le livre de chants d’Église, Book of Common Prayer, de John Merbecke illustre bien cette transition. De célèbres compositeurs voient le jour à cette époque : John Taverner, Christopher Tye ou encore Thomas Tallis. C'est à cette époque qu'est composé le célèbre morceau Greensleeves qui, d'après une légende populaire, aurait été composée par Henri VIII en l'honneur d'Anne Boleyn.
Une fois le Moyen-Âge et la Renaissance passés vient l'ère Baroque. La Révolution et l'établissement du Commonwealth en 1645, bouleversent le monde musical. La musique doit être "morale" et les théâtres et chapelles royales ferment. C'est ainsi que la musique de chambre se développa.
Au XVIIIème siècle le compositeur Georg Friedrich Haendel crée un nouveau genre musical : l'oratorio anglais qui se caractérise par des chanteurs solistes, chœur et orchestre, le plus souvent accompagnés d’un narrateur. Le XXème siècle les compositeurs sont influencés par les romantiques allemands où l'on retrouve des compositeur comme Edward Elgar ou encore Ralph Vaughan Williams et Benjamin Britten.

A côté de la musique classique, l'Angleterre est un terrain fertile pour la pop et le rock mais également de nombreux styles musicaux comme le heavy metal ou le hard rock. Nous pouvons citer The Beatles, Led Zeppelin, The Who, Pink Floyd, Elton John, Genesis, Queen, Black Sabbath, Iron Maiden, The Rolling Stones, The Stone Roses, The Libertines, Blur, Oasis, Motörhead et bien d'autres.

Conclusion : À l'écoute de ce nouvel opening, peut-on ressentir une inspiration des musiques d'Angleterre ? Personnellement, je trouve que non.
Qu’entendons-nous ? du synthé de la batterie et surtout de la guitare et de la basse avec en fond sonore du Sound Design c’est à dire les hurlements d’une foule en plein stade de foot.

Il y en un style rock sympathique et entraînant qui ressort c'est certain mais pas assez pour nous faire penser à du Motörhead ou aux Beatles. De nombreux animés japonais sont par exemple basés sur le rock et pourtant il n'y a aucun rapport avec l'Angleterre. Nous pouvons prendre par exemple l'anime "Lucile l'Amour et le Rock'n Roll" qui se déroule au Japon dans le manga et est "censé" se dérouler à Paris dans l'adaptation animée. Pour ceux qui le souhaitent, il existe bien entendu une magnifique série live italienne sur cette série. Enjoy.

Le scénario

Que savons-nous du scénario de cette 8ème génération ? Très synthétiquement nous avons deux grands volets :

  • les combats d’Arène qui prennent la forme de compétitions sportives grand public à l’image des grands évènements sportifs comme la coupe du monde de football,
  • l’étude du phénomène Dynamax qui pourrait représenter un danger pour les populations. Il faudra étudier et élucider les énigmes posées par l’histoire de Galar.

Quand j’entends l’opening de cet opus, avant même de commencer le jeu et de découvrir le scénario voilà ce que je pressens de mon aventure.

L’aventure, le voyage initiatique empreint de danger est complètement laissé de côté pour trouver un style plus compétitif. C’est un choix qui ne manque pas de cohérence avec le développement de l’eSport et de l’importance de l’esprit des compétitions gaming. En France, les chiffres galopent d'année en année. En 2019, 15% des internautes sont consommateurs d'eSport soit 7,3 millions de personnes.

La musique de l'écran-titre de la 8G
Pour en savoir plus

Le match G2 eSports contre Fnatic du Championnat d’Europe (LEC) de League of Legends a réuni 476 599 spectateurs. La finale a, quant à elle, réuni 807 033 spectateurs. De plus, avec la démocratisation du streaming qui se renforce chaque année, la scène compétitive est de plus en plus présente dans le quotidien.

Cette croissance a notamment été favorisé par le MOBA (initialement avec DOTA puis League of Legends, etc.) dans un premier temps puis avec les Battle Royales (Arma, DayZ, PUBG, Fortnite, etc.)

Cette thématique a le mérite d’être dans l’air du temps et les plus jeunes ne se retrouveront pas dépaysés après leurs Game de Fortnite. Cela explique notamment l'apparition du jeu Pokémon Unite.

Mais personnellement, je suis un peu déçue, car ce que je préfère, dans un jeu Pokémon, c'est plutôt l'aspect aventure, découverte, l'histoire et les énigmes qui s'y cachent. Bien entendu, il s’agit d’une impression très personnelle. Les adeptes de la compétition et des ambiances de stade devraient ressentir des sensations dès cet écran-titre.

La cinématique de l'écran-titre

Comme évoqué précédemment, cette nouvelle génération se démarque des autres avec du son de bien meilleure qualité et beaucoup plus riche. Cette évolution se retrouve également dans la cinématique qui accompagne l'écran-titre. Quel est le lien qui unie la musique et l'image ?


Début de la cinématique à 0.55s

Tout d'abord cette cinématique est identique selon la version Pokémon choisie, seul le blason change mais il s'agit de la même structure. Nous pouvons distinguer 3 parties :

Partie 1 :

Les premières secondes font ressentir une sorte de calme avant la tempête. Le rythme est marqué mais on ressent une certaine tension latente. Il s'agit de la même sensation que l'on peut ressentir avant d'entrer sur scène ou de commencer un match compétitif. Cette tension se caractérise notamment par l'effet des claquements de mains et de la batterie à l'image de pulsations cardiaques. On vous appelle, on vous attend. L'adrénaline commence à grimper.

Les images quant à elles sont assez neutres, une succession d'images descriptives d'un terrain d'Arène vide. La cinématique pose le décor : les emblèmes, le sol, les projecteurs, les gradins, le couloir avant d'entrer sur le terrain puis un flash lumineux comme si vous étiez ébloui par un changement brutal de luminosité. La signification est forte puisse que c'est le moment on l'on passe de l'obscurité qui représente l'anonymat, la "simple normalité" à quelque chose d'éblouissant : la célébrité, l'accomplissement d'une quête ou d'un entraînement éprouvant. Cette dernière image s'accélère, comme votre palpitant, avec un son dynamique et prononcé qui accentue ce passage de l'obscurité vers la lumière. Il y a un tournant dans la cinématique. Nous avons quitté une phase de présentation du contexte pour entrer littéralement dans le feu de l'action.

Partie 2 :

Dans cette deuxième partie la guitare et la basse viennent accompagner le thème principal de la licence. La première image de cette partie est une Pokéball au milieu du terrain. La caméra va tourner autour de ce point pour élargir sans champ de vision en allant de plus en plus haut vers le ciel jusqu'à arriver complètement à l'horizontale de la Pokéball : point central de la cinématique mais également du stade. Vous êtes au centre de l'aventure, vous êtes le futur Champion. Dans cette cinématique les gradins sont vides. Vous entrez dans l'aventure et vous avez du chemin à faire.

Partie 3 :

Une fois arrivée à ce point culminant, la rotation continue pour cette fois descendre progressivement vers la 1ère image de l'étape 2 : la Pokéball.

Que ce soit dans l'étape 2 ou 3 la cinématique se concentre sur cette Pokéball qui vous représente et représente le chemin qui vous aller accomplir pour devenir le roi du stade : une route vers les hauteurs, une route que vous êtes seul à pouvoir réaliser, c'est votre histoire, c'est votre match.

 

Il est important de remarquer que la cinématique est évolutive car une fois Tarak vaincu, les images changeront et auront une autre signification.

Partie 1 :

Les premières secondes sont identiques : une présentation du contexte c'est à dire le stade. Néanmoins la scène où la caméra traverse ce fameux couloir n'existe pas dans cette version. À partir de ce moment, la cinématique sera complètement différente et aura une autre signification. En effet la caméra s'accélère comme venant des gradins jusqu'au centre de l'Arène où l'on voit votre personnage avec l'équipe avec laquelle vous avez vaincu Tarak.

Partie 2 :

Vous êtes le nouveau grand Champion de Galar. La caméra tournera autour de vous et fera un panoramique de votre équipe victorieuse. Cette fois les gradins sont plein à craquer avec une foule qui vous acclame.

Partie 3 :

La cinématique se termine non pas dans le stade mais avec une envolée vers les cieux. L'horizon vous appelle et laisse présager de nouvelles aventures en dehors du stade. Cette image peut également signifier que vous êtes un dresseur accompli, et un peu à l'image des héros grecs, romains ou des grands guerriers vikings, votre renommée résonne par-delà l'horizon, vers les cieux.

J'ai la sensation que cette musique d'écran-titre prend une dimention plus profonde et compléte une fois unie avec  la cinématique. Alors que les musiques des anciennes générations pouvaient se suffire à elles même pour inspirer l'auditeur, celle-ci semble avoir besoin d'allier image et musique.

Notre étude des écrans-titre s'achève sur cet épisode. Mais la chronique continue en s'intéressant cette fois aux éléments musicaux des décors (hors combat) de l'univers c'est à dire les villes, les routes, les grottes, etc. Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode !

Les réaction de l'équipe de Pokémon Trash à l'écran-titre de la 8G :

Les musiques des écrans-titre

 

Oui elle est réussie, j'aime bien le côté un peu rock. Musicalement elle est pas mal qualitative. Elle évoque le début d'une nouvelle aventure, et la qualité de l'enregistrement évoque les progrès fait par la licence.

Bialeroze

 

Pas spécialement pour ma part. Elle ne m'évoque rien de spécial...

 

Lunoray

 


Elle est ... elle est. Basique, ce n'est pas ma préférée. C'est même celle que j'aime le moins. Voilà, j'aime l'objectivité. 


Guzskit

 

J'aime bien mais elle ne m'a pas forcément touchée. Pour moi, elle est réussie même si elle n'est pas très forte en émotions. Par contre j'aime bien le son de la guitare/basse ! Je trouve que ça fait un peu enfant, on s'attend pas à une histoire forcément grandiose, à vrai dire.

DonCortez

 

Non, elle n'est pas réussie, je ne l'aime pas du tout.

SattSaturne

 

Ça change de d'habitude, mais j'aurais préféré un truc plus classique

 

À bientôt.


La petite Noisette

Par Noisette
Edité par DonCortez, SattSaturne