14 juin 2012, 12:08
Bref. Ce matin je suis allé au marché, car comme tous les jeudi matins où j'ai rien à faire j'adore aller au marché.
Je cherchais principalement des chapeaux pour cet été, mais je n'ai rien trouvé. À part des militants UMP/PS distribuant des tracts pour les législatives. Je voulais débattre avec eux mais pas de chance pour eux je cherchais en priorité des chapeaux. J'en ai pas trouvé donc je suis reparti.
Au moment d'atteindre la voiture sur le parking je croise un type qui sort d'une Giulietta, bien sapé et tout. Ce mec je le connaissais, je l'avais vu quelque part. Puis un regard, puis deux sur une affiche m'ont fait réaliser qu'il s'agissait d'Arnaud Julien, candidat UMP pour la 8ème circonscription de l'Hérault. YES.
Il m'interpelle pour parler de politique. YES !
Je le salue poliment en lui expliquant que je voulais justement discuter politique et que c'était une chance de tomber sur quelqu'un comme lui plutôt que le suiveur de base que j'ai croisé moult fois au marché. (en ces termes)
Je lui fais ensuite remarquer sa voiture, en soulignant que je ne savais pas ce qui était le plus gênant : que sa voiture coûte indécemment cher, ou qu'elle est immatriculée 13 alors que nous vivons dans l'Hérault (34). Rire gêné.
Il me demande de quel parti je suis. Aucun, lui dis-je, en lui expliquant que le concept de parti politique est une idée en laquelle j'ai arrêté de croire depuis longtemps. Il voit en moi un électeur potentiel et se met à me vendre son programme.
Je lui fais remarquer que la politique n'est plus qu'une affaire de personnalité, presque de télé-réalité, c'était le cas sous le gouvernement Fillon et c'est toujours le cas sous le gouvernement Ayrault. Je rebondis ensuite sur le fait qu'un mec né avec une cuillère en argent dans la bouche comme lui est terriblement mal placé pour comprendre les besoins du peuple français qu'il s'apprête à rencontrer au marché. Il m'a ensuite expliqué qu'il me comprend en disant qu'il faut un contrepouvoir pour contrer le parti socialiste et qu'il faut pour ça voter UMP.
À ce moment-là je lui ai mis une baffe dans la gueule. Dans ma tête.
Je lui dis qu'il ne voit pas assez large, qu'il parle de contrer le pouvoir en place mais exclut le peuple français de l'équation. Il m'explique que le vote français est justement représenté par les députés. Je lui explique le cas FN en disant qu'il est inadmissible qu'une assemblée représentant le peuple ne puisse porter les voix de 18% de celui-ci. Il en a déduit que j'étais sympathisant FN, je lui ai attribué un point BHL puis je me suis barré car j'avais autre chose à faire que de parler à quelqu'un portant l'opinion du peuple mais incapable de la représenter.
Bref, j'ai discuté avec un futur député.