24 février 2013, 02:44
Yo, désolé si je vous ai inquiétés à pas donner de nouvelles hier mais j'ai été assez pris ... Vous vous souvenez que je me suis fait virer de mon école à cause d'une baston de merde ? J'y avais réfléchi toute la nuit : ma vie était foutue, ma famille séparée, et tout le bordel, si bien que le lendemain à la première heure j'étais dehors : je voulais me casser aux USA pour refaire une nouvelle vie et finir boursier milliardaire. Je sors prendre ma caisse, et là premier problème : les flics me l'avaient toujours pas rendue après l'épisode au golf du Vallon et l'autre con en merco grise. Je sais pas quoi faire, je suis complètement perdu, je sors dans la rue et là je vois un mec qui grimpe la côte en vélo. Je cours vers lui et je mets un gros coup de pied dans sa roue arrière, le mec s'étale comme une grosse merde et je chope le vélo. J'essaye de me casser mais la côte est dure et j'ai pas assez d'élan alors je me fiente comme un débutant et le cycliste me chope par le torse comme s'il voulait me faire un câlin, alors on s'est battus comme des guerriers sur le bitume ardent et je lui ai foutu la misère avec un coup de pied dans la tête. Bref je chope le vélo et direction la banque, parce qu'il me faut du fric pour payer l'avion. J'arrive chez mon banquier et là je me rends compte que j'ai pas de sac pour foutre mon blé, alors je panique et je sais pas quoi faire. Ma banque est juste devant le centre commercial, et là y'avait un clampin de prolétaire à la con qui sortait avec des cartons vides, je me suis dit que c'était ma chance et j'ai tracé vers lui et je l'ai poussé super fort contre le mur pour qu'il me fasse pas chier à me courser, et j'ai chopé un carton. Bref après j'ai retiré 20000 balles en liquide et je les ai foutus dans mon carton, mais ils avaient rien pour le fermer, du coup je me promenais avec 20000 balles à l'air dans un carton volé sur un vélo lui aussi volé, il était temps de s'envoler ...
Je trace avec mon carton jusqu'à Roissy en vélo, mais genre le tour de France quoi, c'était super long et j'étais crevé, je me gare en deux-deux, de toute façon je m'en tape c'est pas mon vélo, et je cherche la bonne entrée. Je me trompe trois fois de tunnel et je sais pas quelle navette prendre mais au final j'ai fini par trouver. J'arrive avec mes 20000 balles devant une blondasse en tailleur bleu marine et je lui dis que je veux un allé unique pour New York, et elle me répond que c'est pas possible de faire ça comme ça maintenant avec elle, que je dois me référer à tel responsable etc, alors je l'engueule cette connasse, je lui dis que je suis à l'aéroport, que j'ai du blé et que je peux payer, allo ma pute, laisse-moi passer, et puis elle appelle la sécurité, alors je sens bien que je suis dans la merde et je me taille en courant vers ces cons de douaniers et je me dis que je suis niqué, mais tant pis, je décide de garder mon sang-froid et je passe comme si j'étais un mec normal. Sauf que là j'étais un mec normal avec un carton KÏKO plein de thunes, alors les mecs m'ont regardé bizarrement et je leur ai dit que je voulais recommencer ma vie ailleurs, que j'avais un VISA touriste renouvelable et tout le bordel, mais ils m'ont quand même demandé de les suivre. Bon les mecs c'était des balèzes et ils étaient quatre alors ce coup-ci j'ai pas joué au con et je suis venu. Ils m'ont emmené dans une pièce blanche avec juste une table, un tableau avec un bateau, une machine à café, une plante verte et une étagère en métal. Ils me posent des questions, qui je suis, qu'est-ce que je veux etc et là y'a un téléphone qui sonne. Ils étaient deux à m'interroger, alors y'en a un qui sort pour répondre. Pas de bol, ils sont cons et c'est le mec au corps de lâche qui est resté avec moi. Ni une ni deux j'ai pas réfléchis et je l'ai assommé avec la plante verte, mais ça a fait du bruit et l'autre mec je sentais bien qu'il allait se pointer en trois secondes alors j'ai fait tomber l'étagère devant la porte pour le bloquer. J'étais coincé dans la pièce, fait comme un rat. Jusqu'à ce que je fixe la plante verte : j'ai toute de suite compris. Là j'ai pété la fenêtre avec un mawashi retourné et j'ai tressé une corde avec les feuilles de la plante et je suis descendu en rappel le long du bâtiment avec mon carton de fric sous le bras gauche.
Je me retrouvais sur la piste et là il restait plus qu'une seule solution : entrer dans une soute. Je savais que les mecs allaient rappliquer direct, alors pas le temps de réfléchir et j'ai tracé jusqu'à l'avion le plus proche. Je me suis caché derrière l'espèce de remorque qui emmène les valises pour pas que le conducteur me voie, et dès qu'il est entré dans la soute avec le premier jet de bagages, j'ai chopé une mallette en fer et je lui ai explosée derrière le crâne. Mais là c'était clair que d'autres mecs allaient rappliquer, je savais pas quoi faire alors je l'ai foutu derrière un slot de rangement. Au bout de trois minutes des mecs se sont ramenés, là j'étais baisé. Je regarde en haut, en bas, à gauche, et à ... et à droite j'aperçois un cercueil, sans doute un con qui voulait se faire enterrer auprès de sa famille ou quoi. C'était la seule issue, j'ai repris la mallette et j'ai pété les jointures à grands coups rageux, et je me suis planqué là avec le cadavre.
Des heures plus tard, on atterrissait, j'étais gelé et la soute s'ouvrait : on allait forcément me voir, alors j'ai eu une idée de génie, j'ai été chopé le mec que j'ai tabassé au début du voyage et je lui ai piqué son uniforme. J'ai pu me casser peinard sans qu'on me pose trop de question, j'ai joué le mec tranquille genre c'est normal d'être là.
15 minutes plus tard j'étais dehors et on se les gelait, j'étais en tee-shirt dans la rue avec mon carton, et je demande à un passant : "eh, help me mister, can you tell me where is the nearer Hilton hotel please ?", et il m'a gueulé un truc du genre : "HILTON CHTO ? TY MOY PARENʹ ZDESʹ, V MOSKVE !!", il avait l'air bourré j'ai pas tout capté et j'ai couru partout jusqu'à ce que je trouve un truc qui ressemble à un hôtel, bon c'était pas un hilton mais la meuf parlait anglais avec un accent de betterave, c'était marrant à entendre et j'ai eu le droit de payer ma chambre en liquide, ça m'a coûté 145 balles.
Bref là je suis à Moscou les mecs, je vous écrit depuis une chambre d'hôtel de merde avec une moquette de 0.2cm d'épaisseur, ça sent la javel et je suis en tee-shirt avec un carton plein de fric, j'ai paumé mes papiers, j'ai pas de bagages (je suis parti dans la précipitation et j'avais juste un vélo pour me déplacer à la base, c'était même pas le miens), j'ai plus de famille, plus de téléphone et je sais pas comment je vais tenir si je dois payer 145 balles par nuit ... Vous avez des plans sur Moscou ?