Vos passions

la découverte

détaillez, ça vous fait pas plaisir d'avoir l'opportunité de parler de ce que vous aimez ?
qu'est-ce que vous cherchez à travers vos passions, comment vous sont-elles venues, que vous ont-elles fait découvrir et comprendre, sont-elles connectées, où est-ce que vous en êtes

ma plus grosse passion c'est clairement la bourse, ça fait bientôt 6 ans que je m'y intéresse, 5 ans que j'y touche. J'ai commencé à m'y intéresser après que le daron d'un pote m'ait parlé d'un bouquin (l'homme le plus riche de babylone) ; après ça j'ai commencé à tartiner des documentaires. le mec qui m'a le plus marqué à l'époque c'était Anton Kreil qui donnait des conférences sur le trading haute fréquence, c'est lui qui m'a donné envie de faire carrière dans la finance

à cette époque, je rêvais d'être un criminel en col blanc qui brasse des milliards à Wall Street, j'ai continué ma route en explorant les références semées dans mes visionnages, et j'ai rapidement redécouvert l'univers de la gestion personnelle (c'est ce qui est abordé dans l'homme le plus riche de babylone) avec les mastodontes du milieu (buffett, malkiel, bernstein, graham ...). J'ai commencé à faire des simulations sur boursorama parce que c'est la plateforme que père utilisait à l'époque et je me suis pris au jeu. en 2012 je réalise mon premier investissement réel chez michelin, je me sentais malin parce qu'à l'époque j'avais entendu que les chinois voulaient importer un max de voitures d'ici à 2018 (c'était pas forcément un mauvais move : ), et j'ai pris un tas d'action bateau comme air liquide.

Au lycée j'ai rencontré un mec qui est un de mes meilleurs potes aujourd'hui, et d'ailleurs ce sera mon coloc l'année prochaine ; c'est un asperger, excellent en maths etc, qui aspire aussi aux métiers de la finance, et à cette époque il avait une vision extrêmement quantitative de la finance, alors que j'avais une approche qualitative (buffett était déjà mon héros à l'époque). Ça créait des débats houleux, et c'est là que j'ai commencé à vraiment me prêter au jeu, à lire des articles de tous les côtés, à dévorer des bouquins, des rapports d'entreprise, à faire des feuilles excel jusqu'à 3h du mat, j'envoyais des mails à des mecs des industries qui m'intéressaient etc

Aujourd'hui je suis encore plus à fond dedans, et ça m'a fait m'intéresser à un max de trucs qui me prennent beaucoup de temps aujourd'hui, deux en particulier :

-la finance quantitative, c'est d'ailleurs là-dedans que je compte poursuivre mes études, c'était l'objectif depuis le début mais je ne savais pas encore vraiment ce que c'était. du coup ça fait 4 mois que je me tape des cours de stochastique, stats, probas ; j'ai récupéré les cours d'El Karoui (c'est LE master que je demande l'année pro, meilleure formation en maths fi de la planète, mon coloc est dedans l'année pro d'ailleurs), je charbonne entre 4 et 8h par jour en ce moment

-la psychologie décisionnelle, du risque et du jugement ; ça me demande pas un max de travail parce que je me contente de lire des bouquins, de faire des synthèses sur excel, et de mettre mes synthèses en corrélation, mais ça a totalement changé ma perception de mon environnement, des relations sociales, et ajusté ma démarche d'investisseur




À côté de ça je suis un gros gros passionné de voile. Au début j'en avais rien à carrer, mais à chaque fois que je passais devant la plage avec mon père, il me tannait pour que j'essaye, alors j'ai essayé. hooked up. meilleur sport, j'ai tout de suite trouvé ça mortel de voir les autres mecs partir solo, les régates etc
Je me suis inscrit au club nautique du coup, et on avait plein de cours sur la météo, les vents, la structure des bateaux, y'avait des éléments de physique, j'ai trouvé ça archi cool et pendant des années je me suis gavé de bouquins (avec modération parce que je jouais à WoW quand même). Aujourd'hui je connais quasiment tout ce qui a à connaître donc j'y prête plus autant d'attention, mais je suis quand même ultra dégoûté de plus habiter à la mer et d'attendre les vacances pour naviguer, alors qu'au lycée on sortait les bateaux à la pause midi (quand j'ai commencé à faire du bénévolat au club nautique, on donnait des cours aux gamins et on avait accès libre aux bateaux sur les horaires d'ouverture, meilleure période de ma vie). je continue à suivre le milieu compétitif though



J'adore la musique dans son aspect technique aussi, j'ai lu pas mal de bouquins pour faire mes propres compo au piano, quand j'écoute des oeuvres j'adore remarquer des astuces de compo, je suis un fan inconditionnel de musique savante et j'ai passé des centaines d'heures dans des cercles de branlette obscurs sur Internet, à insulter des mecs à 2h du matin pour leurs préférences douteuses dans les structures d'orchestre
J'ai jamais été un grand collectionneur, parce qu'au havre on trouve rien et sur Internet ça coûte trop cher de se faire une bonne collection, et c'est terriblement dommage parce que le choix des interprètes est extrêmement important, et pourtant très réduit dans les services de streaming. J'ai passé beaucoup de temps à mater des opéras en dvd quand j'étais ado, et lors de mon année à rouen j'ai trouvé une zouz qui kiffait ça aussi, alors on passait souvent des soirées défoncés à mater des trucs comme ça, j'avais fait un post là-dessus à l'époque

Sinon les autres registres musicaux j'y connais pas grand chose, j'ai mes listes d'artistes favoris, de temps en temps je check des recommandations sur rym, lastfm, spotify, des playlists de potes, des radios, mais je cherche pas trop à aller plus loin. Je suis pas fan des concerts/festivals parce que quand je suis sobre j'aime pas être serré dans une foule, et quand je suis déchiré je préfère mille fois parler avec une petite musique de fond et faire des bêtises, que danser sur 120dB

Perso j'ai trois passions, le calcul mental et l'humour, mais je suis doué pour aucune des trois.

wow vous êtes pires que mes élèves


Je ne sais pas si je peux vraiment dire que j'ai une ou des passions au sens habituel qu'on lui donne, du style creuser à fond un domaine, y passer des heures, ne penser qu'à ça etc., comme tyel avec la finance par exemple.

Mais en observant mon parcours, à choisir, je pense qu'on m'en donnerait deux :

Une première tout à fait classique pour les jeux vidéo, dans le sens où j'y consacrais beaucoup de temps dans ma jeunesse. Je m'informais, j'y pensais pas mal, j'en discutais, et j'ai fait un peu de jeu compétitif sur la fin, mais parce que l'opportunité s'est présentée à moi et ça n'a pas duré très longtemps. Rien d'extraordinaire en soi.

Une seconde plus importante, plus subtile et difficile à saisir en réalité. Concrètement, on va dire une passion pour la lecture. Mais une passion bizarre, parce que je n'aime pas spécialement lire, même si, à force de pratique, j'ai acquis des réflexes de "grand lecteur" (cet attrait étrange pour l'objet livre, le papier, l'imprimerie, un certain goût littéraire...). Pour ne rien arranger, je suis un lecteur plutôt lent, je n'ai donc pas le luxe de lire n'importe quoi, ça me prendrait beaucoup trop de temps. Je ne rentre donc pas dans cette catégorie des passionnés de lecture qui dévorent et découvrent des livres par dizaines, je ne suis pas un aventurier de la lecture, et mes choix de lecture doivent être motivés.
Paradoxalement, je suis en général attiré par des livres imposants, longs à lire, ce qui n'arrange pas les choses. La lecture comme habitude est plutôt récente dans mon histoire personnelle, elle n'est apparue qu'à la vingtaine. Avant ça je n'y pensais pas spécialement, j'y cherchais et y trouvais parfois mon intérêt, rien de plus. Il y a donc un fond passionnel à chercher ailleurs.

Depuis tout jeune, j'excelle dans un domaine en particulier, qui m'a permis d'être bon dans plein d'autres, c'est la compréhension (l'entendement, diraient les philosophes). J'ai développé une capacité extrêmement poussée à ce que j'appellerais grossièrement la "projection", sorte d'intelligence à la fois visuelle et émotionnelle, basée sur l'idée de "point de vue". Pour tout dire, j'expérimente, un peu malgré moi, des changements de plans en permanence. Quand tu crèves dans certains jeux multi comme Counter Strike, tu peux attendre la fin de la manche en adoptant le point de vue des joueurs restants et passer d'un joueur à un autre d'un simple clic. C'est vaguement, et malgré moi, ce que j'expérimente pratiquement en permanence, sauf que je suis aussi capable de le faire abstraitement, c'est-à-dire à partir de n'importe quel point d'un espace. Cette espèce d'habitude et d'intelligence spatiale me vaut par exemple un très bon "sens de l'orientation", qui est plutôt un bon sens du "positionnement". Petit, j'étais très bon au football (au point que mon père se faisait accoster par des recruteurs pendant les matchs) parce que j'avais une lecture du jeu très fine, j'avais en permanence une vision d'ensemble et en même temps j'anticipais facilement les mouvements des autres joueurs, je devinais ce que voulait un coéquipier, je devinais quel mouvement allait faire l'adversaire pour me piquer le ballon. J'étais bon à tous les postes, y compris au goal, où l'on me disait que j'avais d'excellents réflexes (c'était surtout de l'anticipation). J'étais également bon à tous les sports qui mettaient en jeu ces compétences.

Autant dire que je me promenais aussi en cours. Un autre aspect de ma manière d'être est une capacité d'attention volontaire très forte. Quand on m'explique quelque chose, je ne suis littéralement plus dans mon corps, je suis complètement et abstraitement dans ma tête, à la place de la chose expliquée. Du coup je "vis" la chose, et je "ressens" ce qui va ou pas, ce qui est logique, ce qui fonctionne. J'ai toujours appris comme ça, et pour moi suivre un cours revient à imprimer et vivre les choses de cette manière. C'est comme ça que je retiens à la base aussi. J'avais du coup beaucoup de mal avec l'apprentissage par cœur, et du mal également avec la prise de notes. Il m'a fallu beaucoup de temps avant de réussir à développer une "mémoire absurde / déconnectée". Ça s'est arrangé quand j'ai compris qu'il suffisait, pour moi, d'avoir confiance en mes capacités de mémorisation, à partir de tout ce que je "vois". Je limite la prise de notes à tout ce qui est factuel.

Bref, quel est le rapport avec les passions ? Je vous ai dit que ma passion était peut-être bizarre. Dans un de ses sens philosophiques, une passion est un état d'âme que l'on subit, sur lequel on n'a pas de prise ou de contrôle, car c'est lui qui nous contrôle. Ma passion à moi, c'est ce que j'ai décrit plus haut. Je suis un être de compréhension. Ça n'a rien de magique, ça a plein de désavantages, comme un manque de "caractère", l'absence d'un élément qu'on valorise souvent en société qui est d'avoir une personnalité forte, même si avec l'expérience je fais petit à petit ma sauce à partir de ce vécu extrêmement divers et que j'ai appris à en faire parfois mon charme, au-delà de ma grande capacité à m’accommoder avec tout le monde (je vous laisse comprendre pourquoi).

Pour terminer, même s'il y aurait probablement beaucoup de choses à dire encore, voilà pourquoi, au bout d'un moment, j'ai trouvé mon compte dans les livres. Au départ, j'ai cherché dans les livres un moyen de mieux me comprendre. J'ai une famille qui bosse dans la psychiatrie, passionnée par la psychanalyse. Je me suis donc, dans un premier temps, tourné vers ces ressources. J'ai lu Freud, en essayant de connecter ce que je lisais avec mon expérience. Bof. Mais la machine était lancée. Je me suis dit, quand même, quelle énigme extraordinaire que l'humain, sa culture, sa morale. Morale, mot qui à l'époque (début vingtaine, cf plus haut) sonnait bizarrement pour moi et semblait être la clé pour résoudre tout ça. J'ai donc cherché des références sur la morale, et je me suis fait une liste. Dans cette liste, j'ai choisi deux bouquins sans trop connaître : La généalogie de la morale de Nietzsche, et l'Ethique de Spinoza. Quels choix merveilleux, je me demande encore aujourd'hui comment j'ai pu si bien tomber dans une liste d'une vingtaine d'ouvrages. Je connaissais un peu de philosophie, comme toute personne qui venait de passer le bac. Je trouvais ça intéressant, j'étais là aussi plutôt bon et mes interventions en classe étaient très appréciées. Mais quand j'ai commencé l'Ethique de Spinoza, j'ai trouvé autre chose encore. J'ai trouvé, peut-être pour la première fois, une affinité de pensée. Spinoza est le philosophe de l'entendement, de la compréhension faite éthique, mode de vie. C'était le point de départ conscient de ma passion, et donc le début de mon humble quête pour que cette "passion" devienne une "action".

Comme je le disais, ça ne fait pas de moi un passionné de lecture. Je suis très touche à tout, je pense que tout ce que j'ai décrit plus haut m'a permis de conserver une grande curiosité pour un peu tout. Et je me vis parfois comme un "voyageur immobile", pour reprendre l'expression de Giles Deleuze.

Pour finir (tl;dr) je dirais que comprendre est simplement la chose qui me procure le plus de satisfaction en général dans ma vie.

le badminton
la bd

t'as une passion de merde

Ma plus grande passion est de niquer ta grosse mère la pute.

Voilà.

Ma plus grande passion est de niquer ta grosse mère la pute.

Voilà.

vieille race

C'est assez beau de voir des gens parler de leurs passions

Faer : je voulais savoir si les deux livres que tu as cités comme des références sont assez accessibles pour des "néophytes" en la matière. Ou même si tu en as d'autres à conseiller. Ça m'intéresserait beaucoup de me pencher sur tout ça

L'Ethique n'est clairement pas un livre pour néophyte. La philosophie de Spinoza dans son ensemble découle de la tradition cartésienne et d'un vocabulaire qui remonte au Moyen Âge et à l'interprétation de la philosophie antique.
Celui de Nietzsche serait peut-être moins frustrant.

Je vais avoir du mal à conseiller des trucs sans précisions sur ce que tu recherches. Dans tous les cas, en philo je pars du principe que toutes les lectures sont bonnes et qu'il n'y pas de réelle porte d'entrée. Quand un texte est difficile il faut juste s'accrocher, c'est le but. On lit, parfois on comprend, parfois on comprend pas, parfois on comprend mal et on s'en rend compte plus tard, parfois on comprend pas et on comprend plus tard. Il faut lire lentement, avec l'esprit ouvert, en explorant toutes les possibilités offertes par le texte, puis, en avançant, affiner l'interprétation en éliminant les possibilités qui ne collent pas. Au début c'est difficile, on croise plein de mots qui posent problème, des tournures de phrase complexes, puis on apprend la langue de l'auteur, et avec elle ses idées. Heureusement ça se fait d'autant plus facilement avec l'expérience.

C'est assez beau de voir des gens parler de leurs passions

Faer : je voulais savoir si les deux livres que tu as cités comme des références sont assez accessibles pour des "néophytes" en la matière. Ou même si tu en as d'autres à conseiller. Ça m'intéresserait beaucoup de me pencher sur tout ça

Si tu t'intéresses de loin ou de près à la philosophie, lis le monde de sophie. c'est aussi simple que ça

c'est vraiment une très bonne introduction à la pensée philosophique à travers les âges ainsi que les différents courants philosophiques qui existent/ont existé. L'auteur y développe les pensées de ceux qu'on considère comme "grands philosophes" (allant bien sûr plus loin dans la pensée de certains que d'autres, je me rappelle qu'il n'était pas réellement allé en profondeur en ce qui concerne spinoza), en simplifiant le tout un minimum et en ayant tout de même une réelle histoire derrière (on pourrait même qualifier le livre de roman plutôt que de recueil de pensées) pour qu'un néophyte un minimum patient et intéressé n'ait aucun mal à lire et à comprendre ce qui est explicité dedans

La bite

La bite

on l'oublie bien trop souvent et dieu sait que la bite

Ça devient lourd à force

Ça devient lourd à force

faut pas le prendre au premier degré voyons, au pire tu peux dire que c'est inintéressant, le mieux dans ce cas est de ne pas lire, ou du moins de lire en diagonale et d'ignorer / de passer à autre chose