17 juillet 2013, 19:19
Je vais essayer de mettre des mots sur tout ça. Attention, il va y avoir de la première personne du singulier à profusion.
Ça faisait quelques temps que ça allait moins bien, et je l'avais compris. Elle était moins collante, moins démonstrative qu'avant. Comme elle ne l'avait jamais été, je l'ai vite ressenti. Elle me reprochait quelques défauts que je traine depuis longtemps : je suis assez renfermé sur moi-même, je n'arrive pas à m'ouvrir aux gens. De même, j'avais des préjugés sur certains de ses amis au style assez bizarre. Je n'arrivais pas non-plus à m'ouvrir complètement à elle, puisque c'était dans ma nature et que je ne savais pas jusqu'à récemment que ça la gênait autant. Enfin, depuis récemment, à cause du constat que j'avais dégagé, j'étais devenu plus collant. Plus inquiet. Plus awkward.
Elle me reprochait aussi de mal l'avoir traitée lorsque j'étais en S. C'était une très mauvaise période de ma vie où elle m'avait beaucoup soutenu. Je vivais tout ça très mal, sans me rendre compte que sans son soutien ce serait encore pire. Et ça, je ne m'en étais pas rendu compte. Je ne l'avais pas remerciée après tout ça, et j'aurais dû. Je ne peux pas vous détailler tous les évènements qui se sont passés pour arriver là, puisque je les ignore pour la plupart. Mais on a bien failli rompre deux fois si je ne m'abuse, cependant jamais de façon aussi violente.
Venons-en à hier soir.
Comme vous le savez, j'ai eu un mal fou à réussir à pouvoir dormir chez elle. M'étant confié à vous, j'en ai oublié de lui raconter tout ça dans les détails. Je pensais l'avoir fait assez bien pour qu'elle pense que c'était bon pour mardi. En arrivant chez-elle, je constate que non. Sa mère n'est pas au courant et n'est pas rentrée du travail encore. Mais elle serait en principe d'accord. Le temps passe, sa mère arrive chez elle. Elle est bien d'accord, mais au courant de ce qui se passe avec mon père, accepte à la condition que ça ne fasse pas d'histoire, et nous laisse le choix.
Pour moi c'était ok, j'avais pas fait tout ça pour rien. Elle, ce n'était pas pareil. Elle disait n'être pas sûre de vouloir que je reste. Déjà ça c'est un beau shoot dans les couilles. Ensuite, je ne me rappelle pas de tout, c'est le black-out, j'étais complètement sonné, j'avais compris à ce qu'elle disait que c'était pas en ma mesure de corriger ça. Je pense me souvenir qu'elle a dit ne plus savoir si elle m'aimait. Que nos baisers ne lui faisaient plus rien. Que mes défauts avait palliés mes qualités, qu'avec le temps ils étaient devenus trop gros. Que c'était une accumulation de petits trucs qui nous amenaient ici. Qu'elle avait découvert entretemps des côtés de moi qui ne lui plaisaient pas. Il était déjà trop tard pour rentrer chez moi. Elle habite à 25 bornes et le dernier bus était passé. Soit je restais là, soit j'appelais ma mère. C'était déjà assez d'histoires pour que j'appelle ma mère (cf tout le bordel que j'avais fait pour pouvoir venir), je ne voulais pas que tout empire.
C'est là que ça devient assez chelou. Elle ne voulait pas me faire de mal, elle ne l'a jamais voulu. Elle me faisait des câlins et prenait soin de moi. Elle me laissait l'embrasser (ben ouais les mecs, presque un an et demi ça laisse des réflexes, et ne parlons pas du désespoir devant lequel j'étais). C'était donc dans un contexte de désespoir et de tristesse profond que j'étais réconforté et détruit par la personne que j'ai aimé le plus au monde pendant (presque) un an et demi. C'était difficile. Je ne comprenais pas. Je savais pas quoi faire.
J'ai pu sortir le soir pour parler à des potes qui habitaient par là , mais ils allaient fumer et pas qu'un peu, et ce n'était pas du tout le bon soir pour moi. Ça m'a un peu aidé. Pas trop. Donc je suis rentré et on a dormi. Elle me laissait lui tenir la main.
Rentré chez moi, je peine à réaliser tout ce qui s'est passé. Je n'arrive pas à réaliser que maintenant je suis seul. Que je n'aurais personne à qui parler constamment, personne à qui me confier à propos de n'importe quoi, personne pour me soutenir au sujet de n'importe quoi aussi. Personne qui te dit "à demain" avec tendresse le soir, personne pour te dire qu'il tient t'aime, personne pour te dire qu'il tient à toi. Personne pour donner de l'affection, qu'elle soit intime ou non. Personne. Je suis seul. Je m'en veux de ne pas avoir su la garder parce que je sais qu'on aurait pu aller très loin ensemble. Je ne peux pas supporter devenir une personne "normale" à la vue de mon ancienne copine (ça me fait très mal de l'écrire). Je ne veux pas devenir ami avec elle. Je souffrirais encore plus, la frustration serait croissante. Et, au fond de moi, j'ai le ridicule espoir de lui manquer durant les six semaines où elle part, qu'elle sente avoir fait une connerie et revienne vers moi. Et ouais, ça a beau être très pédé, je sauterais sur l'occasion les mecs. Je suis amoureux comme vous n'en avez pas idée. Dans ce désespoir ultime je lui avais demandé s'il était possible qu'elle m'aimerait de nouveau un jour (...). Elle m'a dit qu'elle ne savait pas, et c'est elle qui a évoqué la possibilité précédente. Mais je ne veux pas y croire. Ça n'arrive que dans les films. Je suis donc perdu au milieu de mes sentiments trop grands pour être écartés mais pas assez forts pour être partagés.
Et je me sens seul.