Perception

Se fier à sa perception, ce n'est pas une bonne chose en soi, cela dit, étant quelqu'un doté d'un esprit plutôt "abstrait", je ne peux m'empêcher de me fier exclusivement à ça.

On est confronté tôt ou tard à la vérité, mais même si je dis que ce n'est pas tellement une "bonne" chose (e.g : la religion, mais tout le monde aura son propre avis là-dessus je pense), c'est uniquement quand cela fait "polémique" dans le sens où une idée perçue est mise en avant et utilisée.

Mon avis (en gros), c'est que la perception peut aussi être signe d'ignorance et peut ne pas amener à "l'apprentissage" ou même à une certaine ouverture d'esprit, il faut savoir se faire une idée tout en ayant la bonne foi de pouvoir accepter une idée différente ou même une vérité générale.

Je sais pas si c'est une réaction directe à mon problème ou une pensée comme ça, mais dans mon cas c'est pas vraiment une question de langue vu que je travaille quasi-exclusivement en anglais en fait, c'est vraiment une question d'interprétation.

Sinon je suis d'accord concernant le problème que tu soulèves, c'est le truc typique ; l'historien le plus culturé le sera toujours moins que le groom moyen de l'époque, le fan de rap us le plus assidu qui étudie les lyrics ne sera qu'un mec parmi tant d'autres aux USA.

La réponse classique serait probablement de dire que le plus important c'est de savoir distinguer l'imaginaire et le réel. A partir du moment où on sait qu'est-ce qui "vient de soi" et qu'est-ce qui "vient de l'extérieur" dans la perception, il n'y a plus de raison d'être trompé. Surtout, si on accepte ce qui "vient de soi" comme tel, on peut l'apprécier sans risque d'être déçu, puisque c'est différent du réel. On peut aussi aller jusqu'à dire qu'il y a une réalité de l'imaginaire, de la perception et de l'illusion, et pas seulement d'un point de vue subjectif, mais également objectif dans ce qui fait que le réel se donne presque systématiquement comme tronqué. A ce moment là on pourra apprécier l'idée que la frontière entre le réel et l'imaginaire soit si ambigüe.

Pour en revenir à l'exemple pokemon, le problème c'est pas tellement de savoir à quoi ressemble réellement le personnage, parce qu'en faisant ça on accepte l'artwork comme référent pour dire "il est réellement comme ça", alors que la bouillie de pixels sur l'écran n'est rien d'autre, à la base, qu'une bouillie de pixels. Libre à nous donc de transformer le personnage et de ne pas donner crédit à l'artwork. Tant qu'on a conscience qu'au fond il s'agit alors de NOTRE création, faite à partir de la bouillie de pixels (ou du texte d'un rappeur), il n'y a pas de problème, et on peut tout à fait aimer quelque chose pour ce qu'on en fait. Certes, si le créateur original explique son travail et qu'il se révèle mauvais, ça devient plus difficile d'apprécier la chose, mais à ce moment là ça devrait juste encourager à être plus critique envers ce que l'imaginaire manipule. En général, on devient plus méfiant, avec le temps, envers ce qui est trop évocateur, trop large, trop métaphorique, etc., bref, on devient plus subtil.