bah je suis d'accord avec val et kmas sur le principe, y a déjà deux siècles Nietzsche s'inquiétait de la manière dont on forme les grands esprits dans les sociétés modernes : la formation est tournée vers la spécialisation
on s'en rend peut-être pas compte parce qu'on manque de recul, mais aujourd'hui même la formation dite "générale" est entièrement tendue vers certaines spécialisations, et tout le reste n'est que du saupoudrage qui sera vite perdu, alors qu'avant les "intellectuels" suivaient une formation complète et très poussée dans plein de domaines différents
vous avez peut-être l'impression de "toucher à tout" mais on est à des années lumières de la profondeur et la diversité de la culture d'un random intellectuel du XVIIIe siècle
alors certes on peut objecter qu'avec la complexification des savoirs il est devenu de plus en plus difficile de tout réunir dans un individu, mais il est possible aussi que ce ne soit qu'un leurre et qu'on ait juste accès à un rapport moins essentiel au savoir, c'est l'utilité sociale qui domine et la société pense forcément façon division du travail intellectuel parce qu'il est plus facile de capter l'effort intellectuel collectif pour l'orienter de manière utilitariste que de tirer quoi que ce soit d'un intellectuel total qui n'offre que l'exemple de ce qu'est un homme accompli et supérieur
immortalité
faer
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Vieille chatte
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12 mai 2016, 19:34
J'ai jamais prétendu être pleinement spécialisé, en plus je ne suis plus que l'ombre de moi même alors bon.......
Wasagruy the bob the bab the bub bobun
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12 mai 2016, 19:35
C'est bien dit comme ça
𝑻𝒚𝒆𝒍
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12 mai 2016, 20:19
faer y'a sûrement plus de gens comme ça aujourd'hui qu'à l'époque
𝑻𝒚𝒆𝒍
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12 mai 2016, 20:22
J'ai jamais prétendu être pleinement spécialisé, en plus je ne suis plus que l'ombre de moi même alors bon.......non t'es juste une blague mec
faer
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12 mai 2016, 20:32
ils sont très bien cachés alors
faer y'a sûrement plus de gens comme ça aujourd'hui qu'à l'époque
ils sont très bien cachés alors
𝑻𝒚𝒆𝒍
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12 mai 2016, 20:37
je pense qu'ils ont surtout moins d'opportunités de briller et que les innovations d'aujourd'hui requièrent beaucoup plus de chance et de talent
faer
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12 mai 2016, 20:54
moui, c'est facile de le dire comme ça mais ça n'explique pas pourquoi ça serait plus difficile aujourd'hui
puis je vois pas les choses à travers le prisme de l'innovation, il ne s'agit pas d'innover justement (notion très sociale, qui montre les préoccupations utilitaristes tournées vers le progrès) mais d'incarner quelque chose
ce à quoi doit aboutir un intellectuel total c'est au statut de "juge", une personne capable de jeter un œil sur le potentiel intellectuel de son époque et lui donner une direction en éliminant ce qui doit l'être et en tirant des conséquences
ce juge aujourd'hui n'est pas un intellectuel mais la société, et elle a bien fait son job pour rendre quasiment impossible l'émergence de véritables intellectuels, et peut-être bien, oui, que l'absence de visibilité fait partie des conséquences
puis je vois pas les choses à travers le prisme de l'innovation, il ne s'agit pas d'innover justement (notion très sociale, qui montre les préoccupations utilitaristes tournées vers le progrès) mais d'incarner quelque chose
ce à quoi doit aboutir un intellectuel total c'est au statut de "juge", une personne capable de jeter un œil sur le potentiel intellectuel de son époque et lui donner une direction en éliminant ce qui doit l'être et en tirant des conséquences
ce juge aujourd'hui n'est pas un intellectuel mais la société, et elle a bien fait son job pour rendre quasiment impossible l'émergence de véritables intellectuels, et peut-être bien, oui, que l'absence de visibilité fait partie des conséquences
𝑻𝒚𝒆𝒍
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12 mai 2016, 21:01
les intellectuels du passé tu les connais uniquement grâce à leurs innovations hein
valentin buck
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12 mai 2016, 21:08
de là à dire qu'il y a moins de gens qui seraient formés dans différents domaines des arts, techniques, sciences et idées...
je pense qu'ils ont surtout moins d'opportunités de briller et que les innovations d'aujourd'hui requièrent beaucoup plus de chance et de talentyep et c'est quelque chose d'assez systématique, jlisais un (vieil) article hier qui s'interrogeait sur la possibilité de wikipédia de survivre à sa perte de contributeurs et l'un des commentateurs du-dit article disait que, en partie en tout cas, c'était parce qu'en 2001-2002 toute apport était positif (écrire un article d'une phrase"le berger allemand est une race de chien") alors qu'en 2010 (je crois la date d'écriture de l'article) ce n'était déjà plus le cas car l'article sur le berger allemand est déjà bien complet et demande plus de connaissances qu'un abonnement à 30 millions d'amis.
bah je suis d'accord avec val et kmas sur le principe, y a déjà deux siècles Nietzsche s'inquiétait de la manière dont on forme les grands esprits dans les sociétés modernes : la formation est tournée vers la spécialisationje t'ai parlé de ça : http://unesdoc.unesco.org/images/0011/001177/117740fo.pdf l'autre jour nan ?
Citer
Des progrès gigantesques dans les connaissances se sont effectués dans le cadre des spécialisations disciplinaires au cours du XXe siècle. Mais ces progrès sont dispersés, non reliés du fait justement de cette spécialisation qui souvent brise les contextes, les globalités, les complexités. De ce fait, d’énormes obstacles se sont accumulés pour empêcher l’exercice de la connaissance pertinente, au sein même de nosII.2.1 mais tout le chapitre est +/- à ce sujet.
systèmes d’enseignement. Ceux-ci opèrent la disjonction entre les humanités et les sciences, ainsi que la séparation des sciences en disciplines devenues hyperspécialisées, fermées sur elles-mêmes. Ainsi, les réalités globales et complexes sont brisées ; I’humain est disloqué ; sa dimension biologique, cerveau compris, est enfermée dans les départements biologiques ; ses dimensions psychique, sociale, religieuse, économique sont à la fois reléguées et séparées les unes des autres dans les départements de sciences humaines ; ses caractères subjectifs, existentiels, poétiques, se trouvent cantonnés dans les départements de littérature et poésie. La philosophie, qui est par nature une réflexion sur tout problème humain, est devenue à son tour un domaine clos sur lui-même.
on s'en rend peut-être pas compte parce qu'on manque de recul, mais aujourd'hui même la formation dite "générale" est entièrement tendue vers certaines spécialisations, et tout le reste n'est que du saupoudrage qui sera vite perdu, alors qu'avant les "intellectuels" suivaient une formation complète et très poussée dans plein de domaines différentsla différence c'est peut-être qu'à l'époque on formait des intellectuels alors qu'aujourd'hui on forme des consommateurs d'où les intellectuels ne se trouvent pas forcément dans les institutions formatrices
vous avez peut-être l'impression de "toucher à tout" mais on est à des années lumières de la profondeur et la diversité de la culture d'un random intellectuel du XVIIIe siècle
alors certes on peut objecter qu'avec la complexification des savoirs il est devenu de plus en plus difficile de tout réunir dans un individu, mais il est possible aussi que ce ne soit qu'un leurre et qu'on ait juste accès à un rapport moins essentiel au savoir, c'est l'utilité sociale qui domine et la société pense forcément façon division du travail intellectuel parce qu'il est plus facile de capter l'effort intellectuel collectif pour l'orienter de manière utilitariste que de tirer quoi que ce soit d'un intellectuel total qui n'offre que l'exemple de ce qu'est un homme accompli et supérieur
de là à dire qu'il y a moins de gens qui seraient formés dans différents domaines des arts, techniques, sciences et idées...
Vassily Kandinsgruy
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12 mai 2016, 21:21
ne serait-ce que qu'en sciences formelles et de la nature en deux siècles la somme des savoirs a du prendre quelque chose entre 2 et 3 ordres de grandeur donc bon bonne chance pour cerner tout ça
alors certes on peut objecter qu'avec la complexification des savoirs il est devenu de plus en plus difficile de tout réunir dans un individuclairement ya pas que ça qui rentre en jeu, mais c'est clairement le cas oui.
ne serait-ce que qu'en sciences formelles et de la nature en deux siècles la somme des savoirs a du prendre quelque chose entre 2 et 3 ordres de grandeur donc bon bonne chance pour cerner tout ça
Drakoza
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12 mai 2016, 21:31
Y a bien une raison si on meurt tous un jour, la vie n'est peut-être qu'un "test" avant de "réellement vivre"( dans un "vrai monde" ).
Dsl si vous comprenez rien.
Dsl si vous comprenez rien.
Chris_TCK
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12 mai 2016, 21:39
ça va on te pardonne maintenant va niquer ta mère, c'est un test si t'essaies pas tu sauras pas
faer
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12 mai 2016, 21:42
non je crois pas ou alors je m'en rappelle plus
Morin sa soupe c'est la pensée complexe, donc forcément il va servir ce genre de discours
le problème c'est que c'est en train d'aboutir à la pire des réponses : casser la répartition des enseignements en disciplines pour faire de l'inter et du transdisciplinaire en masse
c'est raisonner la tête à l'envers, ce n'est pas en inversant les choses qu'on va s'en sortir, et pour contrer le problème de la spécialisation qui entrainerait un appauvrissement intellectuel il ne faut pas supprimer les discipline mais les renforcer au contraire, leur donner suffisamment d'autonomie et de légitimité pour qu'elles se contrebalancent mutuellement et qu'elles "marquent" suffisamment l'individu à leur manière
or aujourd'hui, et c'est pas vraiment un phénomène récent, l'éducation répond et a répondu à des intérêts fort différents, liés à la massification de l'enseignement d'une part, et au renforcement de l'emprise de l'Etat sur celui-ci d'autre part, faisant automatiquement primer ce qu'on appelle l'intérêt d'Etat qui finit toujours par s'aligner sur l'intérêt social, c'est-à-dire l'utilitarisme, qu'il soit bêtement républicain ou méchamment néo-libéral et technocratique, ce qui a pour conséquence d'exercer une pression sur les modes de transmission des savoirs : là où un intellectuel du "passé" se devait d'intégrer un savoir qui était lié à savoir-être, celui d'aujourd'hui doit maîtriser un savoir qui est avant tout un savoir-faire, quelque chose qui doit être communicable, utilisable, utile, et donc extérieur à l'individu voire aliénant (le savoir devient l'équivalent de la force de travail pour l'ouvrier : quelque chose qui n'a pas de valeur en soi et qui doit passer par la médiation des moyens de production, détenus par l'Etat, l'industrie etc)
je pense qu'ils ont surtout moins d'opportunités de briller et que les innovations d'aujourd'hui requièrent beaucoup plus de chance et de talentyep et c'est quelque chose d'assez systématique, jlisais un (vieil) article hier qui s'interrogeait sur la possibilité de wikipédia de survivre à sa perte de contributeurs et l'un des commentateurs du-dit article disait que, en partie en tout cas, c'était parce qu'en 2001-2002 toute apport était positif (écrire un article d'une phrase"le berger allemand est une race de chien") alors qu'en 2010 (je crois la date d'écriture de l'article) ce n'était déjà plus le cas car l'article sur le berger allemand est déjà bien complet et demande plus de connaissances qu'un abonnement à 30 millions d'amis.bah je suis d'accord avec val et kmas sur le principe, y a déjà deux siècles Nietzsche s'inquiétait de la manière dont on forme les grands esprits dans les sociétés modernes : la formation est tournée vers la spécialisationje t'ai parlé de ça : http://unesdoc.unesco.org/images/0011/001177/117740fo.pdf l'autre jour nan ?CiterDes progrès gigantesques dans les connaissances se sont effectués dans le cadre des spécialisations disciplinaires au cours du XXe siècle. Mais ces progrès sont dispersés, non reliés du fait justement de cette spécialisation qui souvent brise les contextes, les globalités, les complexités. De ce fait, d’énormes obstacles se sont accumulés pour empêcher l’exercice de la connaissance pertinente, au sein même de nosII.2.1 mais tout le chapitre est +/- à ce sujet.
systèmes d’enseignement. Ceux-ci opèrent la disjonction entre les humanités et les sciences, ainsi que la séparation des sciences en disciplines devenues hyperspécialisées, fermées sur elles-mêmes. Ainsi, les réalités globales et complexes sont brisées ; I’humain est disloqué ; sa dimension biologique, cerveau compris, est enfermée dans les départements biologiques ; ses dimensions psychique, sociale, religieuse, économique sont à la fois reléguées et séparées les unes des autres dans les départements de sciences humaines ; ses caractères subjectifs, existentiels, poétiques, se trouvent cantonnés dans les départements de littérature et poésie. La philosophie, qui est par nature une réflexion sur tout problème humain, est devenue à son tour un domaine clos sur lui-même.on s'en rend peut-être pas compte parce qu'on manque de recul, mais aujourd'hui même la formation dite "générale" est entièrement tendue vers certaines spécialisations, et tout le reste n'est que du saupoudrage qui sera vite perdu, alors qu'avant les "intellectuels" suivaient une formation complète et très poussée dans plein de domaines différentsla différence c'est peut-être qu'à l'époque on formait des intellectuels alors qu'aujourd'hui on forme des consommateurs d'où les intellectuels ne se trouvent pas forcément dans les institutions formatrices
vous avez peut-être l'impression de "toucher à tout" mais on est à des années lumières de la profondeur et la diversité de la culture d'un random intellectuel du XVIIIe siècle
alors certes on peut objecter qu'avec la complexification des savoirs il est devenu de plus en plus difficile de tout réunir dans un individu, mais il est possible aussi que ce ne soit qu'un leurre et qu'on ait juste accès à un rapport moins essentiel au savoir, c'est l'utilité sociale qui domine et la société pense forcément façon division du travail intellectuel parce qu'il est plus facile de capter l'effort intellectuel collectif pour l'orienter de manière utilitariste que de tirer quoi que ce soit d'un intellectuel total qui n'offre que l'exemple de ce qu'est un homme accompli et supérieur
de là à dire qu'il y a moins de gens qui seraient formés dans différents domaines des arts, techniques, sciences et idées...
non je crois pas ou alors je m'en rappelle plus
Morin sa soupe c'est la pensée complexe, donc forcément il va servir ce genre de discours
le problème c'est que c'est en train d'aboutir à la pire des réponses : casser la répartition des enseignements en disciplines pour faire de l'inter et du transdisciplinaire en masse
c'est raisonner la tête à l'envers, ce n'est pas en inversant les choses qu'on va s'en sortir, et pour contrer le problème de la spécialisation qui entrainerait un appauvrissement intellectuel il ne faut pas supprimer les discipline mais les renforcer au contraire, leur donner suffisamment d'autonomie et de légitimité pour qu'elles se contrebalancent mutuellement et qu'elles "marquent" suffisamment l'individu à leur manière
or aujourd'hui, et c'est pas vraiment un phénomène récent, l'éducation répond et a répondu à des intérêts fort différents, liés à la massification de l'enseignement d'une part, et au renforcement de l'emprise de l'Etat sur celui-ci d'autre part, faisant automatiquement primer ce qu'on appelle l'intérêt d'Etat qui finit toujours par s'aligner sur l'intérêt social, c'est-à-dire l'utilitarisme, qu'il soit bêtement républicain ou méchamment néo-libéral et technocratique, ce qui a pour conséquence d'exercer une pression sur les modes de transmission des savoirs : là où un intellectuel du "passé" se devait d'intégrer un savoir qui était lié à savoir-être, celui d'aujourd'hui doit maîtriser un savoir qui est avant tout un savoir-faire, quelque chose qui doit être communicable, utilisable, utile, et donc extérieur à l'individu voire aliénant (le savoir devient l'équivalent de la force de travail pour l'ouvrier : quelque chose qui n'a pas de valeur en soi et qui doit passer par la médiation des moyens de production, détenus par l'Etat, l'industrie etc)
Chris_TCK
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12 mai 2016, 21:45
j'étais pas au courant que toutes les formations ne servaient qu'à alimenter un système tiens
faer
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12 mai 2016, 21:49
système c'est un mot-valise, si tu mets rien dedans ça sonne creux
tout projet répond à un système, plus ou moins élaboré et/ou cohérent, et toute formation est un projet, reste à savoir lequel
j'étais pas au courant que toutes les formations ne servaient qu'à alimenter un système tiens
système c'est un mot-valise, si tu mets rien dedans ça sonne creux
tout projet répond à un système, plus ou moins élaboré et/ou cohérent, et toute formation est un projet, reste à savoir lequel
Chris_TCK
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12 mai 2016, 21:51
société* dsl
tant que mon projet me permet de me multi spécialiser, c déjà un enseignement, fuck l'école nn ?
tant que mon projet me permet de me multi spécialiser, c déjà un enseignement, fuck l'école nn ?
faer
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12 mai 2016, 21:56
en l'état on peut probablement se le permettre oui, même si je suis évidemment mal placé pour dire ça, en tout cas un gosse qui veut réussir en étant à l'école a intérêt à ne pas se contenter de l'école
cela dit ma gamine sera en IEF donc bon, autant être honnête
fuck l'école nn ?
en l'état on peut probablement se le permettre oui, même si je suis évidemment mal placé pour dire ça, en tout cas un gosse qui veut réussir en étant à l'école a intérêt à ne pas se contenter de l'école
cela dit ma gamine sera en IEF donc bon, autant être honnête
𝑻𝒚𝒆𝒍
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12 mai 2016, 21:57
l'institut d'électronique fondamentale ?
valentin buck
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12 mai 2016, 22:40
- aujourd'hui notre compréhension du monde est lié à la somme des disciplines scolaires qui sont toutes inutiles, sans sens et sans connexion (ni connectivité) et donc notre compréhension du monde à la fin de notre formation est quasi-nulle, de même que nos compétences
- or ce qu'il faut c'est rendre compréhensible le monde pour donner du sens, de l'intérêt et des liens logiques aux différentes disciplines ce qui favorise l'intégration sociétale, la volonté d'apprendre, l'ouverture d'esprit, etc.
quel est le but de l'école ? vérifier la capacité des futurs citoyens à rester dans le rang et à régurgiter de la non-information ou permettre et favoriser l'épanouissement de ces futurs citoyens dans notre système - ce qui implique aussi la possibilité/volonté de le changer ? on sait très bien ce qui est implicitement défendu
il est justement nécessaire de revenir au savoir-être, qui inclut le savoir-faire, beaucoup moins la soumission volontaire : c'est là tout le problème
qu'est-ce qu'on a à branler que les collégiens dessinent des circuits électroniques avec 2 lampes et 3 pauvres résistances ? ça n'a absolument aucun intérêt sinon les dégoûter de la science, c'est même contre-productif. J'en savais plus sur la physique en rentrant au collège qu'à ma sortie, et si j'avais pas gardé la foi en lisant des sciences&vie au cdi ce serait tjs le cas...
qu'est-ce qu'on veut apprendre ? comment fonctionne un circuit électrique ou comment est apparue la terre ?
qu'est-ce qu'on veut être ? un bachelier ou un astronaute ? un travailleur ou un humain ?
on apprend en voulant apprendre et on devient en voulant devenir, pas en se bornant à des disciplines médiocres et sans rêves
tu veux savoir combien de tes élèves se rappelleront de ne serait-ce qu'un passage de ton cours dans 10 ans ? allez ptete quelques ptites salopes fayottes de merde
tu veux savoir quand les gens ont appris quoique ce soit sur la wwii ou charlemagne ? quand ils ont eu envie de le faire
le problème c'est que c'est en train d'aboutir à la pire des réponses : casser la répartition des enseignements en disciplines pour faire de l'inter et du transdisciplinaire en masseje vois plus ça comme
- aujourd'hui notre compréhension du monde est lié à la somme des disciplines scolaires qui sont toutes inutiles, sans sens et sans connexion (ni connectivité) et donc notre compréhension du monde à la fin de notre formation est quasi-nulle, de même que nos compétences
- or ce qu'il faut c'est rendre compréhensible le monde pour donner du sens, de l'intérêt et des liens logiques aux différentes disciplines ce qui favorise l'intégration sociétale, la volonté d'apprendre, l'ouverture d'esprit, etc.
quel est le but de l'école ? vérifier la capacité des futurs citoyens à rester dans le rang et à régurgiter de la non-information ou permettre et favoriser l'épanouissement de ces futurs citoyens dans notre système - ce qui implique aussi la possibilité/volonté de le changer ? on sait très bien ce qui est implicitement défendu
il est justement nécessaire de revenir au savoir-être, qui inclut le savoir-faire, beaucoup moins la soumission volontaire : c'est là tout le problème
qu'est-ce qu'on a à branler que les collégiens dessinent des circuits électroniques avec 2 lampes et 3 pauvres résistances ? ça n'a absolument aucun intérêt sinon les dégoûter de la science, c'est même contre-productif. J'en savais plus sur la physique en rentrant au collège qu'à ma sortie, et si j'avais pas gardé la foi en lisant des sciences&vie au cdi ce serait tjs le cas...
qu'est-ce qu'on veut apprendre ? comment fonctionne un circuit électrique ou comment est apparue la terre ?
qu'est-ce qu'on veut être ? un bachelier ou un astronaute ? un travailleur ou un humain ?
on apprend en voulant apprendre et on devient en voulant devenir, pas en se bornant à des disciplines médiocres et sans rêves
tu veux savoir combien de tes élèves se rappelleront de ne serait-ce qu'un passage de ton cours dans 10 ans ? allez ptete quelques ptites salopes fayottes de merde
tu veux savoir quand les gens ont appris quoique ce soit sur la wwii ou charlemagne ? quand ils ont eu envie de le faire
faer
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12 mai 2016, 23:21
je suis désolé mais de mon point de vue c'est un discours naïf sur l'école, et pour le coup t'en es un produit typique
le coup de l'école qui enseigne à rester dans le rang et à régurgiter de la non-information c'est typiquement le discours de casse de la transmission des savoirs qui a été mis en place pour dévaloriser tout ce qui était encore un minimum exigeant dans l'école
ça fait trente ans que l'école applique le motto "il faut rendre les élèves plus autonomes, plus créatifs, etc." et les élèves n'ont jamais autant été dénués de sens critique et de savoir, là où ça devient problématique c'est qu'avec un temps aussi long, des générations comme la notre sont devenues complètement aveugles à ces changements
il faut repenser certaines choses et se méfier du regard qu'on peut porter aujourd'hui sur l'école, nous en sommes les produits et ce qu'on dénonce c'est souvent aussi ce qu'elle nous a appris à dénoncer, renforçant ainsi la dynamique dans laquelle elle se trouve au lieu de réellement la critiquer
ce dont tu parles n'a pas besoin d'être enseigné, et les disciplines dont tu nies le sens en ont un, mais tu ne l'as jamais connu parce que tu n'as connu qu'une école qui casse les disciplines
toute discipline est en réalité porteuse de sens, à condition de la mener assez loin, c'est cette condition qui est devenue problématique aujourd'hui
je n'ai pas appris à faire des connexions entre les disciplines ou à comprendre le monde autrement qu'en m'appropriant chaque savoir dans son contexte propre, me permettant précisément de comprendre comment ce savoir était produit, et me permettant ainsi de le comparer et de le relier à d'autres savoirs dans d'autres contextes ; il n'y a pas besoin de médiation pour cela, bien au contraire, toute médiation serait vide voire problématique, ça reviendrait à enseigner une weltanschauung, c'est-à-dire un dogme
tout à fait, et il n'y a même pas besoin d'attendre 10 ans, les élèves oublient en un mois voire moins, cela dit mon enseignement n'a pas vocation à être seulement mémorisé directement, l'apprentissage passe aussi par des voies moins conscientes, il s'agit de contribuer à la construction d'un individu, c'est un processus long et il est difficile de jauger l'impact qu'on peut avoir là-dessus, sauf cas particuliers où un élève se prend d'affection/admiration pour le prof ou une matière« Modifié: 12 mai 2016, 23:30 par faer »
le problème c'est que c'est en train d'aboutir à la pire des réponses : casser la répartition des enseignements en disciplines pour faire de l'inter et du transdisciplinaire en masseje vois plus ça comme
- aujourd'hui notre compréhension du monde est lié à la somme des disciplines scolaires qui sont toutes inutiles, sans sens et sans connexion (ni connectivité) et donc notre compréhension du monde à la fin de notre formation est quasi-nulle, de même que nos compétences
- or ce qu'il faut c'est rendre compréhensible le monde pour donner du sens, de l'intérêt et des liens logiques aux différentes disciplines ce qui favorise l'intégration sociétale, la volonté d'apprendre, l'ouverture d'esprit, etc.
quel est le but de l'école ? vérifier la capacité des futurs citoyens à rester dans le rang et à régurgiter de la non-information ou permettre et favoriser l'épanouissement de ces futurs citoyens dans notre système - ce qui implique aussi la possibilité/volonté de le changer ? on sait très bien ce qui est implicitement défendu
il est justement nécessaire de revenir au savoir-être, qui inclut le savoir-faire, beaucoup moins la soumission volontaire : c'est là tout le problème
qu'est-ce qu'on a à branler que les collégiens dessinent des circuits électroniques avec 2 lampes et 3 pauvres résistances ? ça n'a absolument aucun intérêt sinon les dégoûter de la science, c'est même contre-productif. J'en savais plus sur la physique en rentrant au collège qu'à ma sortie, et si j'avais pas gardé la foi en lisant des sciences&vie au cdi ce serait tjs le cas...
qu'est-ce qu'on veut apprendre ? comment fonctionne un circuit électrique ou comment est apparue la terre ?
qu'est-ce qu'on veut être ? un bachelier ou un astronaute ? un travailleur ou un humain ?
on apprend en voulant apprendre et on devient en voulant devenir, pas en se bornant à des disciplines médiocres et sans rêves
tu veux savoir combien de tes élèves se rappelleront de ne serait-ce qu'un passage de ton cours dans 10 ans ? allez ptete quelques ptites salopes fayottes de merde
tu veux savoir quand les gens ont appris quoique ce soit sur la wwii ou charlemagne ? quand ils ont eu envie de le faire
je suis désolé mais de mon point de vue c'est un discours naïf sur l'école, et pour le coup t'en es un produit typique
le coup de l'école qui enseigne à rester dans le rang et à régurgiter de la non-information c'est typiquement le discours de casse de la transmission des savoirs qui a été mis en place pour dévaloriser tout ce qui était encore un minimum exigeant dans l'école
ça fait trente ans que l'école applique le motto "il faut rendre les élèves plus autonomes, plus créatifs, etc." et les élèves n'ont jamais autant été dénués de sens critique et de savoir, là où ça devient problématique c'est qu'avec un temps aussi long, des générations comme la notre sont devenues complètement aveugles à ces changements
il faut repenser certaines choses et se méfier du regard qu'on peut porter aujourd'hui sur l'école, nous en sommes les produits et ce qu'on dénonce c'est souvent aussi ce qu'elle nous a appris à dénoncer, renforçant ainsi la dynamique dans laquelle elle se trouve au lieu de réellement la critiquer
Citer
aujourd'hui notre compréhension du monde est lié à la somme des disciplines scolaires qui sont toutes inutiles, sans sens et sans connexion (ni connectivité) et donc notre compréhension du monde à la fin de notre formation est quasi-nulle, de même que nos compétences
ce dont tu parles n'a pas besoin d'être enseigné, et les disciplines dont tu nies le sens en ont un, mais tu ne l'as jamais connu parce que tu n'as connu qu'une école qui casse les disciplines
toute discipline est en réalité porteuse de sens, à condition de la mener assez loin, c'est cette condition qui est devenue problématique aujourd'hui
je n'ai pas appris à faire des connexions entre les disciplines ou à comprendre le monde autrement qu'en m'appropriant chaque savoir dans son contexte propre, me permettant précisément de comprendre comment ce savoir était produit, et me permettant ainsi de le comparer et de le relier à d'autres savoirs dans d'autres contextes ; il n'y a pas besoin de médiation pour cela, bien au contraire, toute médiation serait vide voire problématique, ça reviendrait à enseigner une weltanschauung, c'est-à-dire un dogme
Citer
tu veux savoir combien de tes élèves se rappelleront de ne serait-ce qu'un passage de ton cours dans 10 ans ? allez ptete quelques ptites salopes fayottes de merde
tu veux savoir quand les gens ont appris quoique ce soit sur la wwii ou charlemagne ? quand ils ont eu envie de le faire
tout à fait, et il n'y a même pas besoin d'attendre 10 ans, les élèves oublient en un mois voire moins, cela dit mon enseignement n'a pas vocation à être seulement mémorisé directement, l'apprentissage passe aussi par des voies moins conscientes, il s'agit de contribuer à la construction d'un individu, c'est un processus long et il est difficile de jauger l'impact qu'on peut avoir là-dessus, sauf cas particuliers où un élève se prend d'affection/admiration pour le prof ou une matière
valentin buck
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12 mai 2016, 23:47
c'est signifier que l'école ne poursuit pas les bons buts : savoir, esprit critique (tu mentionnes toi même que ce n'est pas le cas mais je vais le relativiser), épanouissement, etc.
l'autorité n'est pas une exigence : c'est une limite, un frein, par définition non-intellectuelle
le par-coeur non plus : il n'est pas intéressant de connaître une information - il faut comprendre son contexte et être capable de la retrouver et devenir capable, de manière autonome, à comprendre un contexte et à y trouver les informations qui dont notre réflexion nous montre la nécessité
or, on ne devient pas autonome en l'étant, mais en développant les compétences qui permettent de l'être, on ne rend pas créatif en laissant la liberté, on le fait en montrant le champ des possibles, on ne rend pas sociaux les gens en les collants à d'autres individus mais en leur enseignant la fraternité
et les enfants ne sont pas idiots, incultes, naïfs, incapables de résoudre des problèmes, etc. : ils ont des connaissances différentes des tiennes qui ne peuvent exister, s'épanouir et se démultiplier qu'au travers de ton propre intérêt
c'est en les considérant et les valorisant que tu peux enseigner dans celles-ci la problématisation, la rationalité, la logique, la connaissance, qui viennent toutes naturellement
je ne dis pas les disciplines n'ont pas de ce sens : je dis que ce sens n'existe pas à l'école et que ce sens se perd quand exclu d'un plus grand ensemble
« Modifié: 12 mai 2016, 23:55 par valentin buck »
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je suis désolé mais de mon point de vue c'est un discours naïf sur l'école, et pour le coup t'en es un produit typiquenon
le coup de l'école qui enseigne à rester dans le rang et à régurgiter de la non-information c'est typiquement le discours de casse de la transmission des savoirs qui a été mis en place pour dévaloriser tout ce qui était encore un minimum exigeant dans l'école
c'est signifier que l'école ne poursuit pas les bons buts : savoir, esprit critique (tu mentionnes toi même que ce n'est pas le cas mais je vais le relativiser), épanouissement, etc.
l'autorité n'est pas une exigence : c'est une limite, un frein, par définition non-intellectuelle
le par-coeur non plus : il n'est pas intéressant de connaître une information - il faut comprendre son contexte et être capable de la retrouver et devenir capable, de manière autonome, à comprendre un contexte et à y trouver les informations qui dont notre réflexion nous montre la nécessité
Citer
ça fait trente ans que l'école applique le motto "il faut rendre les élèves plus autonomes, plus créatifs, etc." et les élèves n'ont jamais autant été dénués de sens critique et de savoir, là où ça devient problématique c'est qu'avec un temps aussi long, des générations comme la notre sont devenues complètement aveugles à ces changementsc'est normal : on veut rendre les élèves plus autonomes en les lâchant dans la nature, on tente de les rendre plus créatifs en augmentant leur liberté scolaire dans un champ scolaire, de favoriser l'intégration sociale par le travail obligatoire en groupe
or, on ne devient pas autonome en l'étant, mais en développant les compétences qui permettent de l'être, on ne rend pas créatif en laissant la liberté, on le fait en montrant le champ des possibles, on ne rend pas sociaux les gens en les collants à d'autres individus mais en leur enseignant la fraternité
et les enfants ne sont pas idiots, incultes, naïfs, incapables de résoudre des problèmes, etc. : ils ont des connaissances différentes des tiennes qui ne peuvent exister, s'épanouir et se démultiplier qu'au travers de ton propre intérêt
c'est en les considérant et les valorisant que tu peux enseigner dans celles-ci la problématisation, la rationalité, la logique, la connaissance, qui viennent toutes naturellement
Citer
il faut repenser certaines choses et se méfier du regard qu'on peut porter aujourd'hui sur l'école, nous en sommes les produits et ce qu'on dénonce c'est souvent aussi ce qu'elle nous a appris à dénoncer, renforçant ainsi la dynamique dans laquelle elle se trouve au lieu de réellement la critiquerc'est l'école que nous avons connue et il est largement prouvé qu'elle est bien plus inefficace que bon nombres de modèles pédagogiques modernes
Citer
ce dont tu parles n'a pas besoin d'être enseigné, et les disciplines dont tu nies le sens en ont un, mais tu ne l'as jamais connu parce que tu n'as connu qu'une école qui casse les disciplinesquoi n'a pas besoin d'être enseigné ? la compréhension du monde ?
toute discipline est en réalité porteuse de sens, à condition de la mener assez loin, c'est cette condition qui est devenue problématique aujourd'hui
je ne dis pas les disciplines n'ont pas de ce sens : je dis que ce sens n'existe pas à l'école et que ce sens se perd quand exclu d'un plus grand ensemble
Citer
je n'ai pas appris à faire des connexions entre les disciplines ou à comprendre le monde autrement qu'en m'appropriant chaque savoir dans son contexte propre, me permettant précisément de comprendre comment ce savoir était produit, et me permettant ainsi de le comparer et de le relier à d'autres savoirs dans d'autres contextes ; il n'y a pas besoin de médiation pour cela, bien au contraire, toute médiation serait vide voire problématique, ça reviendrait à enseigner une weltanschauung, c'est-à-dire un dogmec'est aussi ce que je fais : je ne l'ai pas appris à l'école mais par la rencontre, l'expérience, les livres
faer
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- 4432 posts
13 mai 2016, 00:08
ça devient difficile de répondre, parfois j'ai l'impression que tu réponds à côté, d'autres fois tu me sers des réponses incomplètes : des pédagogies modernes plus efficaces ? mais lesquelles ? et plus efficaces que quoi exactement ? connais-tu réellement les pratiques pédagogiques actuelles ou te bases-tu sur ta seule expérience ?
et donc je répète que pour "enseigner" la compréhension du monde, les savoirs disciplinaires restent valables, à condition de ne pas les limiter/détruire pour les raisons déjà évoquées
je grossis le trait vu que le par-coeur n'est pas le seul moyen d'acquérir des connaissances, mais pour des enfants c'est l'un des plus efficaces, un enfant retient beaucoup mieux les listes par exemple, et son cerveau n'a pas en général pas acquis une capacité d'abstraction suffisante pour égaler l'efficacité du par-coeur
or "connaitre une information" c'est pouvoir donner matière à réflexion, autant la réflexion permet de créer du lien, autant les connaissances peuvent déterminer à l'avance la possibilité de créer ce lien, nier l'un ou l'autre serait à mon avis une erreur
puis pour reprendre un vieil adage qui malheureusement perd de son sens aujourd'hui : connaitre le nom d'une chose, c'est la posséder
ce que pourrait faire l'école dans le cadre d'enseignements disciplinaires
je précise que je n'idéalise ou ne fige pas pour autant cette fameuse "séparation", mais qu'elle est un outil quasi-indispensable à un minimum de rigueur dans la manière d'étudier un sujet, c'est comme une sorte de pré-sélection qui sert de "tuteur" à l'esprit pour aborder un sujet, et c'est seulement une fois arrivé à maturation que cette séparation doit sauter, ce qui m'amène à répondre à ça :
je peux aussi te dire qu'avant de réussir à faire venir "naturellement" ce que tu décris de la part d'un gamin t'as intérêt à t'armer de beaucoup de patience, tu luttes contre d'autres influences autrement plus puissantes que toi et tous les gamins n'ont pas ton parcours
« Modifié: 13 mai 2016, 00:17 par faer »
Citerje suis désolé mais de mon point de vue c'est un discours naïf sur l'école, et pour le coup t'en es un produit typiquenon
le coup de l'école qui enseigne à rester dans le rang et à régurgiter de la non-information c'est typiquement le discours de casse de la transmission des savoirs qui a été mis en place pour dévaloriser tout ce qui était encore un minimum exigeant dans l'école
c'est signifier que l'école ne poursuit pas les bons buts : savoir, esprit critique (tu mentionnes toi même que ce n'est pas le cas mais je vais le relativiser), épanouissement, etc.
l'autorité n'est pas une exigence : c'est une limite, un frein, par définition non-intellectuelle
le par-coeur non plus : il n'est pas intéressant de connaître une information - il faut comprendre son contexte et être capable de la retrouver et devenir capable, de manière autonome, à comprendre un contexte et à y trouver les informations qui dont notre réflexion nous montre la nécessitéCiterça fait trente ans que l'école applique le motto "il faut rendre les élèves plus autonomes, plus créatifs, etc." et les élèves n'ont jamais autant été dénués de sens critique et de savoir, là où ça devient problématique c'est qu'avec un temps aussi long, des générations comme la notre sont devenues complètement aveugles à ces changementsc'est normal : on veut rendre les élèves plus autonomes en les lâchant dans la nature, on tente de les rendre plus créatifs en augmentant leur liberté scolaire dans un champ scolaire, de favoriser l'intégration sociale par le travail obligatoire en groupe
or, on ne devient pas autonome en l'étant, on le devient en apprenant à l'être, on ne rend pas créatif en laissant la liberté, on le fait en montrant le champ des possibles, on ne rend pas sociale les gens en les collants à d'autres individus mais en leur enseignant la fraternité
et les enfants ne sont pas idiots, incultes, naïfs, incapables de résoudre des problèmes, etc. : ils ont des connaissances différentes des tiennes qui ne peuvent exister, s'épanouir et se démultiplier qu'au travers de ton propre intérêt
c'est en les considérant et les valorisant que tu peux enseigner dans celles-ci la problématisation, la rationalité, la logique, la connaissance, qui viennent toutes naturellementCiteril faut repenser certaines choses et se méfier du regard qu'on peut porter aujourd'hui sur l'école, nous en sommes les produits et ce qu'on dénonce c'est souvent aussi ce qu'elle nous a appris à dénoncer, renforçant ainsi la dynamique dans laquelle elle se trouve au lieu de réellement la critiquerc'est l'école que nous avons connue et il est largement prouvé qu'elle est bien plus inefficace que bon nombres de modèles pédagogiques modernesCiterce dont tu parles n'a pas besoin d'être enseigné, et les disciplines dont tu nies le sens en ont un, mais tu ne l'as jamais connu parce que tu n'as connu qu'une école qui casse les disciplinesquoi n'a pas besoin d'être enseigné ? la compréhension du monde ?
toute discipline est en réalité porteuse de sens, à condition de la mener assez loin, c'est cette condition qui est devenue problématique aujourd'hui
je ne dis pas les disciplines n'ont pas de ce sens : je dis que ce sens n'existe pas à l'école et que ce sens se perd quand exclu d'un plus grand ensembleCiterje n'ai pas appris à faire des connexions entre les disciplines ou à comprendre le monde autrement qu'en m'appropriant chaque savoir dans son contexte propre, me permettant précisément de comprendre comment ce savoir était produit, et me permettant ainsi de le comparer et de le relier à d'autres savoirs dans d'autres contextes ; il n'y a pas besoin de médiation pour cela, bien au contraire, toute médiation serait vide voire problématique, ça reviendrait à enseigner une weltanschauung, c'est-à-dire un dogmec'est aussi ce que je fais : je ne l'ai pas appris à l'école mais par la rencontre, l'expérience, les livres
ça devient difficile de répondre, parfois j'ai l'impression que tu réponds à côté, d'autres fois tu me sers des réponses incomplètes : des pédagogies modernes plus efficaces ? mais lesquelles ? et plus efficaces que quoi exactement ? connais-tu réellement les pratiques pédagogiques actuelles ou te bases-tu sur ta seule expérience ?
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quoi n'a pas besoin d'être enseigné ? la compréhension du monde ?
je ne dis pas les disciplines n'ont pas de ce sens : je dis que ce sens n'existe pas à l'école et que ce sens se perd quand exclu d'un plus grand ensemble
et donc je répète que pour "enseigner" la compréhension du monde, les savoirs disciplinaires restent valables, à condition de ne pas les limiter/détruire pour les raisons déjà évoquées
Citer
le par-coeur non plus : il n'est pas intéressant de connaître une information - il faut comprendre son contexte et être capable de la retrouver et devenir capable, de manière autonome, à comprendre un contexte et à y trouver les informations qui dont notre réflexion nous montre la nécessitétu veux créer une génération qui ne fonctionne qu'avec de la mémoire vide, qui ne fait donc que s'adapter et réagir et qui risque donc d'être privée d'initiative sur le plan intellectuel
je grossis le trait vu que le par-coeur n'est pas le seul moyen d'acquérir des connaissances, mais pour des enfants c'est l'un des plus efficaces, un enfant retient beaucoup mieux les listes par exemple, et son cerveau n'a pas en général pas acquis une capacité d'abstraction suffisante pour égaler l'efficacité du par-coeur
or "connaitre une information" c'est pouvoir donner matière à réflexion, autant la réflexion permet de créer du lien, autant les connaissances peuvent déterminer à l'avance la possibilité de créer ce lien, nier l'un ou l'autre serait à mon avis une erreur
puis pour reprendre un vieil adage qui malheureusement perd de son sens aujourd'hui : connaitre le nom d'une chose, c'est la posséder
Citer
c'est aussi ce que je fais : je ne l'ai pas appris à l'école mais par la rencontre, l'expérience, les livres
ce que pourrait faire l'école dans le cadre d'enseignements disciplinaires
je précise que je n'idéalise ou ne fige pas pour autant cette fameuse "séparation", mais qu'elle est un outil quasi-indispensable à un minimum de rigueur dans la manière d'étudier un sujet, c'est comme une sorte de pré-sélection qui sert de "tuteur" à l'esprit pour aborder un sujet, et c'est seulement une fois arrivé à maturation que cette séparation doit sauter, ce qui m'amène à répondre à ça :
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or, on ne devient pas autonome en l'étant, on le devient en apprenant à l'être, on ne rend pas créatif en laissant la liberté, on le fait en montrant le champ des possibles, on ne rend pas sociale les gens en les collants à d'autres individus mais en leur enseignant la fraternitéon est tout à fait d'accord, mais tu ne dis pas comment on apprend à devenir autonome, et l'autorité que tu critiques plus haut peut être nécessaire dans ce processus, elle n'est pas une fin mais un moyen
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et les enfants ne sont pas idiots, incultes, naïfs, incapables de résoudre des problèmes, etc. : ils ont des connaissances différentes des tiennes qui ne peuvent exister, s'épanouir et se démultiplier qu'au travers de ton propre intérêtmerci pour le conseil mais ça on le sait depuis fort longtemps, je peux te tirer des citations d'auteurs du XIXe qui racontent comment faire une leçon d'histoire en partant de l'intérêt des gosses pour tel ou tel sujet
c'est en les considérant et les valorisant que tu peux enseigner dans celles-ci la problématisation, la rationalité, la logique, la connaissance, qui viennent toutes naturellement
je peux aussi te dire qu'avant de réussir à faire venir "naturellement" ce que tu décris de la part d'un gamin t'as intérêt à t'armer de beaucoup de patience, tu luttes contre d'autres influences autrement plus puissantes que toi et tous les gamins n'ont pas ton parcours
valentin buck
- Membre
- 20862 posts
13 mai 2016, 00:47
notre école produit des gens inutiles, incapables, médiocres, asociaux, etc. où est la gloire ? et ce n'est pas la faute de notre système économique : le but de notre éducation devrait être de nous permettre de nous y intégrer, pas de le soutenir
la première chose qui doit être enseigné à un apprenti informaticien, ce n'est pas un "hello world", c'est ce qu'est un ordinateur, pourquoi il est là, comment il fonctionne, etc. ce qui implique aussi de revenir sur les notions de machine et d'outil
t'insère une petite question "pourquoi pensez vous qu'on vous enseigne l'histoire ?" dans le prochain ds de tes classes stp ?
je ne suis pas contre l'école, je discute de la médiocrité de la notre
tu peux parler à n'importe qui dans la rue, du dernier des clochards à l'ambassadeur du xvie, ils ont tous leur vérité sur le monde. peut-être qu'ils te confessent que eux ne sont pas grand chose, mais au fond, quand même : ils savent ce qu'est le monde, pourquoi il est comme ça, etc.
que cette vérité personnelle soit excessivement médiocre ça ne fait pas de doute, mais quand même ils savent quelque chose là-dessus : c'est donc bien qu'ils s'y intéressent et veulent l'apprendre
la division cellulaire et la commune ? c'est loin tout ça...
et donc : ce qu'on doit enseigner, ce n'est pas l'histoire, c'est dire qu'il y a moins de vérité dans ce qu'on voit que dans ce qu'on mesure. effectivement, il y a des immigrés qui trichent sur les allocs, on peut le voir, l'entendre, le savoir : on peut aussi mesurer que ça concerne une très infime partie de la population et que c'est drastiquement inférieur à la fraude aux impôts
et plus que de mesurer les états de fait, il faut apprendre à en identifier les causes, les fondements : pourquoi des personnes fraudent-elles aux allocs ? pourquoi y a t il des allocs ? parce qu'elles veulent de l'argent ? pourquoi ? pour que les gens puissent subvenir au minimum de leurs besoins ; parce que l'argent permet l'accès aux besoins, services, désirs, etc. pourquoi doit on payer pour ses besoins vitaux ? pourquoi, si on ne doit pas payer pour respirer, doit on payer pour l'eau et les pommes, pourquoi doit on payer un loyer pour un bout de terre à d'autres qui, comme nous, ne se sont "donné que la peine de naître" ? etc.
pourquoi les gens ne font pas ça après 15 ans à l'école alors qu'on a pris le temps de leur apprendre le badminton, le théorème de pytagore, la shoah, etc. ? n'y a t il pas un énorme problème quelque part - auquel l'enseignement disciplinaire ne répond pas ?
le reste du monde est médiocre ? et alors ? comment s'en sont tirés tous les gens issus des milieux particulièrement défavorables ? un choc esthétique, une passion, un rêve, une fille, peut-être un professeur parfois : les enfants subissent notre environnement, certes, l'école doit enseigner sa destruction, pas y trouver son modèle« Modifié: 13 mai 2016, 01:08 par valentin buck »
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ça devient difficile de répondre, parfois j'ai l'impression que tu réponds à côté, d'autres fois tu me sers des réponses incomplètes : des pédagogies modernes plus efficaces ? mais lesquelles ? et plus efficaces que quoi exactement ? connais-tu réellement les pratiques pédagogiques actuelles ou te bases-tu sur ta seule expérience ?à peu prés toutes ? quelle éducation que la notre facilite moins l'accès à l'épanouissement personnel au travers du savoir etc. ?
notre école produit des gens inutiles, incapables, médiocres, asociaux, etc. où est la gloire ? et ce n'est pas la faute de notre système économique : le but de notre éducation devrait être de nous permettre de nous y intégrer, pas de le soutenir
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et donc je répète que pour "enseigner" la compréhension du monde, les savoirs disciplinaires restent valables, à condition de ne pas les limiter/détruire pour les raisons déjà évoquéesoui mais j'inverse le raisonnement : ce n'est pas les savoirs disciplinaires qui permettent la compréhension du monde mais la compréhension du monde qui permet l'apprentissage disciplinaire
la première chose qui doit être enseigné à un apprenti informaticien, ce n'est pas un "hello world", c'est ce qu'est un ordinateur, pourquoi il est là, comment il fonctionne, etc. ce qui implique aussi de revenir sur les notions de machine et d'outil
t'insère une petite question "pourquoi pensez vous qu'on vous enseigne l'histoire ?" dans le prochain ds de tes classes stp ?
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ce que pourrait faire l'école dans le cadre d'enseignements disciplinairespas tant qu'on les enseignements à quelques disciplines, pas tant qu'il y a des professeurs et des élèves, où seuls les premiers enseignent et sont les seuls porteurs des trois pouvoirs
je précise que je n'idéalise ou ne fige pas pour autant cette fameuse "séparation", mais qu'elle est un outil quasi-indispensable à un minimum de rigueur dans la manière d'étudier un sujet, c'est comme une sorte de pré-sélection qui sert de "tuteur" à l'esprit pour aborder un sujet, et c'est seulement une fois arrivé à maturation que cette séparation doit sauter, ce qui m'amène à répondre à ça :
je ne suis pas contre l'école, je discute de la médiocrité de la notre
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on est tout à fait d'accord, mais tu ne dis pas comment on apprend à devenir autonome, et l'autorité que tu critiques plus haut peut être nécessaire dans ce processus, elle n'est pas une fin mais un moyenet bien en ne l'étant pas. et tu as raison, je voulais en parler d'ailleurs mais il y deux types d'autorités, celle qui interdit et celle qui montre l'intérêt du savoir être, l'autorité du titre et celle de la compétence
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merci pour le conseil mais ça on le sait depuis fort longtemps, je peux te tirer des citations d'auteurs du XIXe qui racontent comment faire une leçon d'histoire en partant de l'intérêt des gosses pour tel ou tel sujettu vois ton problème c'est que tu veux enseigner l'histoire aux enfants alors qu'il faut leur apprendre à être, à penser, à communiquer, à créer ce qui éveillera leur intérêt pour l'histoire ou whatever
je peux aussi te dire qu'avant de réussir à faire venir "naturellement" ce que tu décris de la part d'un gamin t'as intérêt à t'armer de beaucoup de patience, tu luttes contre d'autres influences autrement plus puissantes que toi et tous les gamins n'ont pas ton parcours
tu peux parler à n'importe qui dans la rue, du dernier des clochards à l'ambassadeur du xvie, ils ont tous leur vérité sur le monde. peut-être qu'ils te confessent que eux ne sont pas grand chose, mais au fond, quand même : ils savent ce qu'est le monde, pourquoi il est comme ça, etc.
que cette vérité personnelle soit excessivement médiocre ça ne fait pas de doute, mais quand même ils savent quelque chose là-dessus : c'est donc bien qu'ils s'y intéressent et veulent l'apprendre
la division cellulaire et la commune ? c'est loin tout ça...
et donc : ce qu'on doit enseigner, ce n'est pas l'histoire, c'est dire qu'il y a moins de vérité dans ce qu'on voit que dans ce qu'on mesure. effectivement, il y a des immigrés qui trichent sur les allocs, on peut le voir, l'entendre, le savoir : on peut aussi mesurer que ça concerne une très infime partie de la population et que c'est drastiquement inférieur à la fraude aux impôts
et plus que de mesurer les états de fait, il faut apprendre à en identifier les causes, les fondements : pourquoi des personnes fraudent-elles aux allocs ? pourquoi y a t il des allocs ? parce qu'elles veulent de l'argent ? pourquoi ? pour que les gens puissent subvenir au minimum de leurs besoins ; parce que l'argent permet l'accès aux besoins, services, désirs, etc. pourquoi doit on payer pour ses besoins vitaux ? pourquoi, si on ne doit pas payer pour respirer, doit on payer pour l'eau et les pommes, pourquoi doit on payer un loyer pour un bout de terre à d'autres qui, comme nous, ne se sont "donné que la peine de naître" ? etc.
pourquoi les gens ne font pas ça après 15 ans à l'école alors qu'on a pris le temps de leur apprendre le badminton, le théorème de pytagore, la shoah, etc. ? n'y a t il pas un énorme problème quelque part - auquel l'enseignement disciplinaire ne répond pas ?
le reste du monde est médiocre ? et alors ? comment s'en sont tirés tous les gens issus des milieux particulièrement défavorables ? un choc esthétique, une passion, un rêve, une fille, peut-être un professeur parfois : les enfants subissent notre environnement, certes, l'école doit enseigner sa destruction, pas y trouver son modèle
Vassily Kandinsgruy
- Membre
- 25438 posts
13 mai 2016, 02:59
je suis désolé mais de mon point de vue c'est un discours naïf sur l'école, et pour le coup t'en es un produit typiqueMERCI enfin quelqu'un qui le souligne par ici
le coup de l'école qui enseigne à rester dans le rang et à régurgiter de la non-information c'est typiquement le discours de casse de la transmission des savoirs qui a été mis en place pour dévaloriser tout ce qui était encore un minimum exigeant dans l'école
ça fait trente ans que l'école applique le motto "il faut rendre les élèves plus autonomes, plus créatifs, etc." et les élèves n'ont jamais autant été dénués de sens critique et de savoir, là où ça devient problématique c'est qu'avec un temps aussi long, des générations comme la notre sont devenues complètement aveugles à ces changements
il faut repenser certaines choses et se méfier du regard qu'on peut porter aujourd'hui sur l'école, nous en sommes les produits et ce qu'on dénonce c'est souvent aussi ce qu'elle nous a appris à dénoncer, renforçant ainsi la dynamique dans laquelle elle se trouve au lieu de réellement la critiquer
𝑻𝒚𝒆𝒍
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13 mai 2016, 03:06
T'es moche Vincent
𝑻𝒚𝒆𝒍
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Vieille chatte
- Membre
- 45863 posts
13 mai 2016, 03:27
lisez une société sans école d'illich et arrêtez de vous pavaner
et lol c'est pas l'école qui donne un sens critique, elle le rend juste à tendance pessimiste, je me suis jamais mieux porté que depuis que j'ai arrêté d'aller supporter des cours de merde dictés par de pauvres merdes
et lol c'est pas l'école qui donne un sens critique, elle le rend juste à tendance pessimiste, je me suis jamais mieux porté que depuis que j'ai arrêté d'aller supporter des cours de merde dictés par de pauvres merdes
Vassily Kandinsgruy
- Membre
- 25438 posts
13 mai 2016, 04:36
T'es moche Vincentoù est le mensonge
Vassily Kandinsgruy
- Membre
- 25438 posts
13 mai 2016, 06:05
lisez une société sans école d'illich et arrêtez de vous pavaneroui mais si tu peux dire ça c'est bien parce qu'avant tu as supporté "des cours de merde dictés par de pauvres merdes"
et lol c'est pas l'école qui donne un sens critique, elle le rend juste à tendance pessimiste, je me suis jamais mieux porté que depuis que j'ai arrêté d'aller supporter des cours de merde dictés par de pauvres merdes