Débat sur l'appropriation culturelle

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Vvn Niger

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20 août 2016, 23:11
J'ai lu cet article tout à l'heure http://www.huffingtonpost.com/entry/dear-khloe-cultural-appropriation-of-black-hairstyles_us_57b380cde4b014a587fba07c
Et définitivement cette lutte contre l'appropriation culturelle c'est quelque chose que je ne comprends qu'à moitié. J'aimerais bien connaitre vos opinions là dessus et piger en quoi c'est mal (c'est une question sérieuse j'ai zéro connaissance historique ou sociologique sur quelque chose comme les coiffures dites africaines)

Vieille chatte

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20 août 2016, 23:17
Alorq tu vois une meuf de couleur ? Si elle porte les vêtements d'origine de son pays natal ou familial, elle sera vue en Occident comme une étrangère imposant qa culture. Mais si une caucasienne porte ce même type de vêtements, on la considérera comme orientale, originale, portant bien le vêtement. C'est pareil pour plein de trucs, même la cuisine, mdr les français qui font des pizzas sans formation à l'italienne avec leurs rouleaux de boloss. Ce qu'il y a à comprendre ici, c'est que la logique voudrait que l'on accepte tout, venant de tlm, tant que ça les regarde eux et que la vue de ce qu'ils font ne soit pas pas outrageuse. Pourtant on porte un regard jugeur alors même que l'on déteste être jugé par l'autre. L'acceptation de l'autre en ce cas devrait obligatoirement passer par l'acceptation de soi, ce qui n'est clairement pas une caractéristique très développée chez les occidentaux, en particulier ceux d'origine blanche...

𝑻𝒚𝒆𝒍

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20 août 2016, 23:24
mdrrr cette self hatred

faer

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20 août 2016, 23:29
la plupart du temps c'est pas vraiment un problème en soi, ça rend juste plus visibles les discriminations (exemple basique donné par kmas)

le reste du temps ça seum sur le fait que des blancs se font du fric en utilisant la culture black

et enfin si on creuse sociologiquement, ça rend moins subversive l'existence de codes ethniques différents dans des groupes marginaux en les assimilant dans la masse, ce qui d'un côté facilite l'intégration des dits marginaux mais de l'autre rend invisibles les discriminations sus-citées pour les non-concernés
« Modifié: 20 août 2016, 23:34 par faer »

faer

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20 août 2016, 23:49
mdrrr cette self hatred

il est intéressant de constater que dans les sciences sociales, les catégories sociales font office d'axiome/dogme et varient en général en fonction de la sensibilité d'une époque

certaines catégories sociales deviennent ainsi de véritables castes sacralisées, des intouchables dont l'être social paraît si fragile qu'on peine à les intégrer dans la systémique social, comme le prolo, ce qui le place automatiquement dans la position d'élément subversif/victime absolue de l'ordre social

aujourd'hui dans les nouveaux milieux militants dopés à l'internet et aux échanges rapides et saturés cette sensibilité à l'être fragile de ces catégories a atteint un tel stade que ça aboutit à la création du "safe", sorte de silence absolu qui entoure ces entités susceptibles d'être privées d'existence sociale par la moindre parole autre que celle du "concerné", reflet systématique et nécessaire de l'ordre social

du coup l'axiomatique des sciences sociales radicales en quête de vérité est performative et s'efface face à l'auto-détermination

faer

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20 août 2016, 23:50
tl;dr "on peut plus rien dire/faire"

Vvn Niger

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21 août 2016, 02:51
Alorq tu vois une meuf de couleur ? Si elle porte les vêtements d'origine de son pays natal ou familial, elle sera vue en Occident comme une étrangère imposant qa culture. Mais si une caucasienne porte ce même type de vêtements, on la considérera comme orientale, originale, portant bien le vêtement.
Oui j'ai repéré cet argument et c'est le seul qui m'a convaincu. Mais du coup on est d'accord que le coeur du problème c'est le "un poids deux mesures" qui existe au niveau de la perception du port de vêtement traditionnel, et pas leur port en tant que tel ? Il me semble que l'idéal serait de pouvoir décider de porter un vêtement  pour perpétuer une tradition ou montrer une appartenance quelconque (ethnique, politique etc), comme de le porter de manière décomplexée par rapport à son histoire. Qu'on ne soit scandalisé ni par l'étranger qui porte la coiffure/l'habit traditionnel de son pays d'origine, ni par la personne extérieure à sa culture qui la porte par pur plaisir esthétique. Pourquoi à tout prix refuser à l'apparence d'être dépolitisée ?

Et du coup ce genre de phrase "These are black historical styles, and they haven’t earned the right to wear them" (extraite de l'article) me pique un peu. Depuis quand srx ? Pourquoi faudrait-il "gagner le droit" de porter un vêtement, en s'instruisant sur son histoire et sa symbolique, alors que sa nature de vêtement rend tout à fait légitime le désir de le porter par envie, par ravissement, par goût ?

Après faer ouais je vois complètement où tu veux en venir quand tu dis que le port de ce genre de vêtement par des célébrités ou même des randoms babtous leur ôte tout leur côté potentiellement subsersif, si une communauté minoritaire voit son style pompé par une communauté majoritaire forcément elle devient un "paysage commun" et les discriminations dont elle peut être victime ne remontent plus.

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