J'ai trois triades d'albums qui ont changé ma vie, à proprement parler, qui sont devenus des classiques tant leurs ensembles sont cohésifs et ont évoqué une émotion pure et éternellement ancrée en moi, cette espèce de nostalgie insondable que vous ressentez lorsque vous découvrez une oeuvre fraîche et que vous savez qu'elle se cicatrisera à votre coeur pour toujours.
Baths - Cerulean
The Knife - Deep Cuts
Solar Bears - She was coloured in
Première vague, énorme claque dans ma gueule, j'ai découvert ces artistes à des intervalles de temps très courts, rendant l'année en question très riche de sens pour moi, transformant mon point de vue quant à la musique, commençant à considérer l'électronique autrement que comme un divertissement sonore pour danser en rave ou compléter un jeu-vidéo.
John Roberts - Glass Eights
The Field - From here we go sublime
Moomin - The story about you
Deuxième vague, encore plus intense. Les paroles s'effacent pour laisser place à la musique pure, la subtilité des boucles et le mélange entre organique et synthétique. Une grosse révélation pour moi, un univers plus mature, plus réfléchi encore qui s'ouvre à mes oreilles.
Holy Other - With U / Held
Holobody - Riverhood
Segue - Pacifica
Dernière vague, avec des expérimentations encore plus poussées, les limites des genres abolies et l'importance de la lenteur dans le travail de l'intensité... Je n'ai par la suite pas connu de telle sensation.
Pour la musique, puisque apparemment ça ne tient pas dans le topic "L'Album".
En littérature :
Pessoa, Le livre de l'intranquillité, grosse bible référentielle, amour de toujours
Poe, Nouvelles histoires extraordinaires, recueil parfait des nouvelles les plus audacieuses que j'ai pu lire
Shakespeare, Richard III, petits meurtres entre fdp, dialogues percutants, références historiques
Garcia Marquez, 100 ans de solitude, fable intemporelle d'une famille perdue dans tous les sens du terme, récit attachant, émouvant et mêlant espoir et désespoir
Céline et Beckett, Voyage au bout de la nuit & Fin de partie, deux histoires de dépressifs profonds
Le Bon et Machiavel, Psychologie des foules & Le prince, deux essais magistraux pour comprendre les relations entre pouvoir et peuple
Lermontov, Un héros de notre temps, initiation à la littérature russe
Werber, Les fourmis, plus beau roman d'aventure scientifique :v
En cinéma :
Pollack, On achève bien les chevaux, fresque historique sur la grande dépression, répétant une boucle infinie, instaurant le plus gros malaise de l'histoire du cinéma
Argento, Les frissons de l'angoisse, film le plus réussi en horreur
Klimov, Requiem pour un massacre, meilleur film de guerre, choc historique
Reggio, Koyaanisqatsi + Baraka + Samsara (Fricke), contemplations créatrices de l'oeuvre de l'homme sur terre et de ses visions
Yuasa, Mind Game, animation la plus barrée et psychédélique
Murnau, L'aurore, histoire d'amour initiatrice pour le cinéma
Tarkovski, Solaris, huis-clos de sci-fi ayant inspiré les plus grands films d'angoisse du genre par la suite
Wenders, Les ailes du désir + Pina : chefs-d'oeuvre contemporains dépeignant la beauté du genre humain et la sveltesse, la légèreté de son corps
Riedelsheimer, Rivers and tides : oeuvre d'initiation au land-art, un des arts les plus impressionnants et respectables de ce millénaire
Reiner, Misery : meilleure réalisation pour un film aussi stressant
Jagerskog, Hugo & Rosa : récit sur la solidité d'un couple jusqu'à ses heures ultimes
En séries :
Louie, ou l'histoire de l'homme banal décrit par Pessoa, la subtilité différentiée
Cowboy Bebop + Samurai Champloo, deux fresques visuelles et sonores ultra nostalgisantes à l'esprit bien différent de ce qu'on connait de l'anime commun
The corner, meilleur docufiction témoignant de la vie de drogués et de ceux qui les entourent
Olive Kitteridge ou l'aigreur d'une femme seule et dépressive
Black books ou la finesse de l'humour anglais par excellence
La linea, parce que oui
Salad fingers, pour son univers glaçant
Twin Peaks, parce que touene pequsss