Je me permet de créer un topic pour laisser sur ce forum quelques créations littéraires de moi-même. Cela n'a pas de rapport avec pokémon, et je vous sens déçus, mais plus à la vie 'normale' en général.
Au programme, si ça plaît :
Quelques nouvelles écrites en de diverses occasions, une fanfic sur un jv (pas sûr), et éventuellement le chapter one de mon roman en gestation découlant de cette fic.
Tous les commentaires/critiques constructifs sont les bienvenus, sachant que je ne demande qu'à améliorer mon style.
Voici ma première nouvelle, Divertimento (écrite en 2008, j'avais 18 ans) :
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Divertimento
L'homme regarda sa montre.
Comme tous les autres autour de lui, il était nerveux. L'euphorie se mêlait à la nervosité sur le plateau. Les autres acteurs n'étaient pas à l'aise dans leur costume de militaires. L'homme sourit. Qui aurait pu croire que lui, ex-criminel ayant passé vingt ans en prison, lui, traîné dans la boue par tous les médias, lui enfin, que tout le monde avait oublié, ait pu se retrouver sur le tournage de ce film historique ? On était venu le chercher dans sa cellule en lui proposant un contrat des plus alléchants. On lui avait proposé une remise de peine, en échange d'un petit service : jouer le rôle d'un militaire dans un énième film historique. Sans prendre la peine de lire le contrat, l'homme avait signé avec empressement. Il n'en revenait toujours pas qu'on l'ait choisi lui. Les autres non plus d'ailleurs. Ainsi la société passait l'éponge sur leurs fautes passées ? L'homme observa ses collègues. Chacun expliquait à son voisin les raisons de sa présence sur cette île en plein océan. L'homme soupira de contentement : c'était une bonne chose de vouloir réinsérer la population des prisons dans la vie active. C'était d'autant plus noble pour eux d'avoir été choisis pour tourner dans un film. Et visiblement, on n'avait pas lésiné sur les moyens. Chaque acteur avait en effet l'impression de tenir une vraie arme entre ses mains. D'authentiques fusils de la deuxième guerre mondiale, plus vrais que nature. On avait fait les choses en grand. L'homme resserra l'étreinte sur son arme. Il transpirait sous son costume de soldat rebelle, mais il était heureux : il pensait déjà à son retour dans la vie active. Pour le tournage, on leur avait donné des règles strictes et précises : avoir l'air le plus vrai possible. L'armée d'ex-détenus devait ressembler à une vraie petite armada terroriste. Autour de l'homme, ses camarades s'impatientèrent. Ils avaient hâte de commencer. On leur avait promis que ce serait assez amusant. Chacun prit une pose menaçante, en prévision, on blaguait, on s'amusait en attendant le signal. On leur avait effectivement dit d'attendre le signal avant de commencer. L'homme leva la tête vers les étoiles qui semblaient illuminer la joie de ces ex-criminels. Qui aurait pu croire qu'on les mènerait ainsi sur le chemin de la reconversion ?
L'homme cracha sur le sable.
Comme tous ses hommes autour de lui, il ressentait de l'excitation. L'excitation se mêlait à la nervosité sur la plage où on les avait débarqués quelques heures auparavant. Ses anciens compagnons d'armes étaient heureux de reprendre du service. L'homme eut un sourire. Qui aurait pu croire que lui, ex-sergent à la retraite guerrier dans l'âme, lui, ce vétéran des plus grandes guerres, lui enfin, qui fut destitué de ses fonctions, car jugé trop imprévisible, trop sauvage, ait pu se retrouver dans cette mission secrète ? On était venu le chercher chez lui en lui proposant une mission des plus intéressantes. On lui avait proposé le retour d'une gloire passée qu'il avait perdu en échange de sa participation dans une mission des plus importante au service de son gouvernement. Sans prendre le temps de réfléchir, l'homme avait accepté tout de suite. Il n'en revenait toujours pas qu'on l'ait choisi lui. Ses hommes non plus d'ailleurs. Ainsi le gouvernement passait l'éponge sur toutes ses fautes passées ? L'homme observa ses soldats. Chacun expliquait à son voisin comment on était venu le chercher et comment ils s'étaient retrouvés en compagnie de leur ancien sergent sur cette île en plein milieu de l'océan. Pour son plus grand bonheur, le gouvernement avait reconstitué son ancienne compagnie comme à l'époque des Grandes Guerres. L'homme soupira de satisfaction : c'était une bonne chose de lui avoir permis de réaliser cette mission avec ses hommes. La dernière fois qu'on avait voulu lui imposer le commandement d'un autre groupe, cela c'était très mal fini. Ce fut d'ailleurs la cause de sa radiation de l'armée. Visiblement, le gouvernement avait mis les petits plats dans les grands pour cette opération. Chaque soldat avait en effet bénéficié d'un gilet pare-balle, de lunettes infra-rouges et d'une radio. En outre, ils étaient tous équipés des derniers fusils d'assaut. On avait fait les choses en grand pour une mission secrète. L'homme resserra l'étreinte de ses mains musclées sur son arme. Il était tendu mais heureux : il allait enfin redécouvrir les joies du combat. Pour la mission on leur avait donné des ordres stricts : le petit groupe de dix soldats, sous le commandement du sergent, devait éliminer une armada terroriste d'une soixantaine d'individus armés jusqu'aux dents. Elle devait être éliminée le plus vite possible. Autour de l'homme, ses soldats s'impatientèrent. Ils avaient hâte de commencer. On leur avait dit que les terroristes auraient l'avantage du terrain. L'homme établit une stratégie en attendant le signal. On avait en effet convenu d'un signal qui donnerait le feu vert pour l'opération. L'homme leva la tête vers les étoiles qui semblaient illuminer le retour du sergent parmi les grands de ce monde. Qui aurait pu croire qu'il retrouverait ainsi son honneur perdu ?
L'homme alluma son cigare.
Comme toute son équipe autour de lui, il était dans un état de fébrilité extrême. La fébrilité régnait dans la salle de contrôle. Toute son équipe était penchée sur les ordinateurs autour de lui. L'homme eut un sourire et tira quelques bouffées de son cigare. Qui aurait pu croire que ce fut aussi facile ? Comme quoi, avec quelques moyens... L'homme se rejeta en arrière dans son fauteuil dans un éclat de rire. Il jeta un œil à l'horloge sur le mur qui égrenait les dernières secondes restantes avant le direct. En dessous s'étalait le slogan de sa chaîne de télévision : «Le divertissement à tout prix». L'homme exultait. L'horloge sonna l'heure du direct. Aussitôt, l'équipe de production s'affaira sur les diverses commandes des consoles. L'homme regarda les écrans de télévision qui lui montraient chaque recoin de son île. Il donna finalement l'ordre à son équipe de lancer le signal et eut un sourire sardonique :
— Cette fois, on va exploser l'audimat !
Voici ma seconde nouvelle, Ligne de Vie (écrite en 2009)
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Ligne de vie
L'homme n'est pas un homme. C'est un enfant plutôt. Un jeune. Un bambin. C'est un jeune homme. La lumière est allumée. L'homme qui n'en est pas encore un, car trop jeune, se lève et marche. Il en a du chemin à parcourir. Il est pressé. C'est un jeune homme pressé. Autour de lui, ça s'agite, ça rigole, ça sourit. Le jeune homme se moque de tout cela et continue de marcher. Et puis le jeune homme apprend. Des choses, plein de choses. Des choses nouvelles et différentes. Maintenant, le jeune homme sait. Il sait parler. Il sait parler mais il se tait. Parce que si il parle, il s'arrête. Or il faut qu'il avance. Donc il se tait. Mais il sait. Il sait qu'il doit continuer d'avancer. Le jeune homme qui sait rencontre d'autres jeunes hommes et des jeunes filles. C'est peu intéressant les filles, les hommes aussi d'ailleurs. Le jeune homme continue de marcher. Il sait qu'il n'a rien à apprendre des autres qui lui tournent autour. Alors il continue. Il avance. Il avance et autour de lui ça s'agite encore. On s'intéresse à lui. Des filles encore. Le jeune homme marche et ne s'en soucie pas. Maintenant qu'il sait, il voit de plus haut, il voit plus loin. Mais il ne voit pas la fin du chemin parce que devant lui il y a une grosse côte. Il sait par contre qu'il a encore un long chemin à faire. Alors il se dépêche et il continue. Il apprend, il côtoie encore. Ça l'ennuie. Ça ne sert plus à rien d'apprendre maintenant.L'homme grimpe la côte maintenant. Il doit faire des efforts pour avancer. Pendant qu'il grimpe, ça continue de s'agiter autour de lui. Des filles. Une fille. Une fille qui sait. Une femme. Elle décide de l'accompagner et il décide d'accepter. Parce qu'à deux, c'est mieux. Et puis parce que le chemin devient de plus en plus difficile. L'homme et la femme avancent côte à côte. Ça s'agite encore beaucoup autour d'eux mais ils s'en fichent. Ça n'a pas d'importance. Ils continuent d'avancer. C'est long et difficile. L'homme aide la femme à monter parce qu'elle a du mal. Il a de plus en plus de mal à la supporter. L'homme pense. Pourtant l'homme pensait qu'il n'aurait plus à penser. Et pourtant il pense. Il pense qu'il aimerait continuer tout seul, sans la femme qui l'accompagne. La femme n'est pas d'accord, bien sûr. Ça crie, ça pleure. Des mots. Inutiles. L'homme continue d'avancer. Seul. Il arrive en haut de la côte. Il pense qu'il pourrait se reposer. Mais il ne résiste pas à l'envie de descendre la pente qui se dresse maintenant devant lui. Maintenant que le chemin descend, ça va mieux. L'homme se laisse porter par ses jambes. Il ne pense plus. Il se repose. Il avance sans effort. Il se repose mais pourtant il se sent fatigué. Ça s'agite un peu moins autour de lui. C'est bien. Ça le repose. L'homme bute sur le chemin. Il y a des cailloux. Ça l'énerve. D'autres filles qui savent tournent encore un peu autour de lui, mais elles n'aiment pas avancer. Alors l'homme continue seul.
L'homme n'est plus un homme. C'est un vieil homme plutôt. Le chemin devant lui est redevenu plat. Il continue d'avancer, mais moins vite. Il est fatigué. Il en à marre de marcher. Et puis la route est pleine de cailloux. Et ça, ça l'énerve. Tout l'énerve en fait. D'un autre côté, ça tombe bien puisque plus rien ne lui tourne autour. L'homme qui savait sait maintenant qu'il est vieux. Il s'en moque bien parce qu'il sait que le chemin est bientôt terminé. Il avance lentement pour apprécier les derniers pas. Le vieil homme pense encore. Il ne se souvient plus de ses premiers pas. Mais après tout, il n'y accorde que peu d'importance. La fin est proche. Et finalement le chemin s'arrête. Il n'y a plus de chemin. Par contre il y a un lit. C'est parfait. L'homme est fatigué. Il s'arrête de marcher. Enfin. Il est fatigué alors il se couche dans ce lit. Mais la lumière reste allumée. Alors il ferme les yeux.
Merci de m'avoir lu.