Colay-Monthé

« Tu es un Colay-Monthé,  il faudrait voir à ne pas l'oublier » Ce sont les mots que papa me sortait à chaque fois que je commettait une erreur. Il me prenait par la main, et nous allions dans son bureau. Il me faisait un grand discours sur l'honneur famillial, le fait que lui, issu de la famille  Monthé, une famille noble de Kalos, avait épousé l'héritière du clan Colay, directrice d'une Firme TransRégionale, propriétaire de toutes les usines de Pokéball, possédant également des clubs concours à Hoenn et Sinnoh, et assurant les liaisons Jotho-Kanto, et blabla, et le monde entier pendant qu'on y est. Bref, j'étais mi-peureux de la punition qui risquait de me tomber dessus, mi-ennuyé par son speech sur la famille. Mais aujourd'hui, je ne suis plus un enfant, je ne fais plus de bêtises, et ma sœur se marie. Alors, j'ai un peu peur de ce que me réserve mon père.
« Fred, maintenant tu es grand. Flavie, ta sœur, se marie, et cela sera bientôt ton tour. Je sais ce que tu vas me dire. Que pour toi, la pureté de notre sang, la noblesse, tout cela,  tout cela ne doit pas entrer en ligne de compte. Mais je suis ton père, j'ai la sagesse, et je peux te dire que si tu choisit d'épouser une roturière, tu t'en mordra les doigts. Ces femmes là n'en voudront qu'a ton argent, et si tu es ruiné, elles partiront. Elles te jureront amour et fidèlité, mais dès que tu auras le dos tourné, elles partiront vers un autre. Alors, si tu veux être heureux, suis mes conseils. » La capacité qu'amon père à asséner son avis tel un fait, et à convaincre ainsi les autres m'a toujours fasciné. Et comme Flavie va se marier avec le fils d'une des plus grandes compagnie de transport, et faisant de l'ombre à la nôtre, je ne pense pas être le seul.
Aujourd'hui, c'est mon tour. Brenda, ma futures épouse plaît beaucoup à mon père : issue d'une famille de la haute noblesse de Johto. Sa famille ayant peu d'argent et beaucoup d'enfant, elle les mariait au premier venu, dans l'espoir obtenir un soutient financier. Brenda, sa chevelure brune coupée en carré, son imposante robe, et sa mine renfroignée, semblait aussi heureuse que moi de ce mariage. Ses parents, par contre, semblaient ravis, parlant avec mon père. Ma mère, elle, me dévisage, l'air inquiet. Elle a toujours voulu mon bonheur, mais mon père réussissait toujours à la ranger à son avis, et elle n'avait pas pu empêcher le mariage.
On s'est marié, et le temps a passé. On a fini par s'accepter. On a eu un fils, Cyril, qui a deux ans maintenant. Bref, on a enterré la hache de guerre, et on s'est acceptés. Mais j'en ai marre. Trois ans de ma vie perdu avec quelqu'un dont je me fout, alors je profite d'une visite chez ma sœur Flavie pour lui emprunter un avion, et partir. Je erre, puis atterrit à Méanville, et découvre le Music-Hall. La musique, la danse, et les gens. Le public, toujours différent selon les représentations, tantôt jeune, vieux, en famille, seul, populaire, ou aristocratique, me fascine. J'aime ce changement. Je parle aux gens de passage, aux habitués, tant et si bien que je finis tisser un lien puissant avec ce théâtre. Le temps passe si vite, là-bas, je finis par en oublier le reste de ma vie. Seul cet endroit compte.
Aujourd'hui, occasion spéciale, les dresseurs apparaissent avec leurs Pokémons. Les plus brillants, un adorable Emolga et un superbe Zéblitz,  appartiennent à une jeune femme blonde et à sa petite sœur, une fillette d'environ neuf ans qui joue dans la plupart des films du moment : Inezia. Sa grande sœur, Elisa, quand à elle, danse dans pas mal de ballets, et pose dans des pubs de fringues. Elles dansent, et je me laisse emporter par l'esprit du show.  Je me laisse emporter par la danse des deux sœurs, mise en valeur par leurs Pokémons, dont la richesse du jeu,  de l'expression, rappelle presque un acteur humain. Le final, lui, met en scène leur talent de dresseuse. La petite, surtout, est excellente, son Pokémon volant avec la fluidité d'une luciole. Les éclairs fusent, la lumière éclate sur scène, et le spectacle se termine dans une ambiance électrique.
Je suis dans un avion pour Unionpolis, en compagnie d'Elisa, enfin Lizzie, comme elle veut que je l'appelle. Elle devait partir là-bas, avec sa compagnie de ballet, mais elle a raté l'avion. Grâce à ma sœur Flavie, qui m'a envoyé son jet, j'ai pu la dépanner. Et venir avec elle. 

On fait connaissance. Il est adorable, et contrairement à tout les gosses de riches qui m'approche lors des concert, il beaucoup de culture. Je fais parti de la famille Dracoolaw, comme un ex-clan de Top-Dresseurs : pendant la guerre, il y a 3000 ans, les quelques dresseurs d'élite se regroupaient, et assuraient la protection des villes. Mes ancêtres avaient formé celui-là. Ca me surprend pas mal qu'il connaisse un petit clan de dresseur comme ça. Au moins les longs cours particuliers d'histoires qu'on lui a offert, en bon gosse de riche, auront servis à quelque chose dans sa petite vie .Il me raconte son histoire, son père strict voulant faire de lui un fils modèle (oh, quelle surprise ! Un gosse de riche!), le mariage de Flavie (Une gosse de riche avec du cœur, c'est rare) avec le mec de la compagnie d'aviation, la joli bouille de Carolina, sa fille, Brenda, leur mariage arrangé (pas de bol), sa brusque prise d'affection pour lui (salope), leur bébé (il a un gosse à 25 ans ?! Ah, les riches...), Cyril, et sa fuite.Je compati (il est plus sympa que prévu), et lui raconte comment est ma famille à moi  Mon arrière grand-mère, Enkya était une grande danseuse du nord, qui avait arrêté sa carrière pour s'occuper de ses jumeaux, puis, ne pouvant plus danser, s'était mise à l'étude de la fermentation des Noigrumes, auprès de Fargas senior. Ses jumeaux, Paul et Freya, avait été toute sa vie. Paul était lui aussi devenu scientifique, et on lui devait la mise au point du premier Pokédex. Freya, ma mère, avait reprit le flambeau d'Enkya, et avait mis au point l'épreuve de danse des concours Pokémons d'Unionpolis (je suis trop fière d'elle, bravo maman). Elle a diminué son activité à ma naissance (mais m'a appris à danser dès mes premiers pas), puis a mis fin à sa carrière pour Inezia. Mais quand j'ai commencé les ballets, qui revenaient à la modes, puis que je suis partie en tournée avec Inezia, profitant de l'essor du Music-hall, elle a profité de son temps libre pour reprendre la danse, mais en loisir, avec un prof  de jazz d'Unys, très unysiens, charleston, dancing, opérette, et tout ça avec lequel elle est en couple, maintenant (C'est ma faute, elle a sacrifié sa carrière pour moi, et maintenant elle est avec cet espèce d'amerloque!). Elle est devenue très jazz, à son tour, mais a quand même arrêté le whisky dans les bars pour la naissance de sa fille, Strynka (elle est si mignonne... J'espère que maman en prendra soin). Ils sont venus s'installer à Unys, tout les trois. Quand à moi entre les ballets et le Music-Hall, j'ai vraiment besoin d'une pause, et ça me fais du bien de parler. Je lui raconte mon enfance, les gamins riches qui me narguaient à la danse pour mes tutus d'occasions, mais qui étaient jaloux de mon niveau, puis mon adolescence au Conservatoire, Inezia, sa carrière d'actrice, de mannequin, ma fierté envers sa réussite, et ma réussite de ballerine.
Je poursuis avec l'histoire de Paul, mon oncle inventeur. Il s'est marié, et à eu une première fille, Cindy. Si Paul est brillant, Cindy, elle, est un génie. Elle a découvert de nouvelles pierres d'évolutions, pourquoi certain pokémons évoluent dans des lieux spécifiques, tout ça en un an ! C'est ma meilleure amies, on ne se voit plus trop (tellement dommage), mais on s'adore. Cindy a une petite sœur, Cynthia, adorable. Elle est dresseuse, et déjà prometteuse pour ses huit ans.
Bref, mon clan quoi.
Je lui propose de m'accompagner (je pensais qu'il allait dire qu'il avait mieux à faire que d'accompagner une inconnue. Mais il a accepté. Je crois qu'il m'aime...bien) A suivre...
On est ensemble maintenant. Fred a dit ses quatre vérité à son père, qui a piqué une crise de colère à raser la maison, mais s'est incliné (ENFIN!!!!!!!). Par contre Brenda a refusé de partir, et, soutenue par l'ancêtre, elle a eu le droit de rester (salope. OK, c'est à cause de Cyril, et tout, et de toute façons, on ne compte pas rester ici, mais quand même, quelle pute). Bref, on flotte sur un petit nuage, où les (Sé)vipères ne peuvent pas nous atteindre, on imagine notre futur bébé, et on est heureux
On habite maintenant à Kalos, mon pays d'origine. Comme ça, Fred échappe un peu à sa vie de Colay-Monthé, Cyril reçoit une éducation de qualité, en accord avec les exigences de son dragon de mère, et moi, je peux rendre visite à Strynka, ma demi-sœur, garder Inezia avec moi sans que maman pique une crise. Elle a treize ans maintenant, alors j'aimerais qu'elle évite d'aller boire du whisky et jouer du jazz avec sa mère. Quand à Strynka... bon, elle m'a l'air d'aller bien. Du haut de ses cinq ans, elle est toute mignonne. Enfin, moins que ma fille. Elle a un an, et c'est la chose la plus  adorable que j'ai jamais vue. Ariane, mon bébé.
Les temps sont durs à Kalos, c'est la crise, et les mouvements extrémistes sont nombreux. Pike, le est à mon avis inévitable. Enfin, on a eu de la chance, le nouveau gouvernement n'est pas un de ses extrémistes, mais une union de partis, prônant des lois sociales. Bref, il est temps de rentrer à Unys.
De retour à Unys ! On passe par Méanville pour déposer Inezia (je ne suis pas ta mère, Iny), qui à une série de films à tourner (Bravo ma puce), et on arrive à Entrelasque, notre nouveau chez-nous (Enfin une maison pour nous à Unys). Ariane commence à partir à l'aventure (Aaah, les bébés qui apprennent à marcher), et moi à courir dans tout les sens. Cyril, du haut de ses sept ans, ne parle plus que de Pokémon (Et Fred s'est mis à la collections d'antiquités, entre ces deux passionné, je vais craquer). On l'a envoyé à l'école de dresseurs, et il adore. Bref, on a bien fait de rentrer.
Ou pas. Inezia a rencontré quelqu'un, un certain Norman (prénom de merde, en plus). Je le sens pas ce petit (con), mais il fait de l'effet à Inezia. C'est beau la jeunesse, mais c'est quand même un peu con. Elle me l'a présenté (je ne suis pas ta mère), et je le suspecte d'avoir un lien de parenté avec le gouvernement de Kalos  : pas méchant, mais vraiment lois sociales, droits des minorités, des pokémons, et tout . A quinze ans (car il a un an de plus qu'Inezia, en plus), il case son père dans chacune de ses phrases (un fils à papa communiste. Manquerait plus qu'il soit riche). Iny chérie, fait attention à toi, s'il te plaît. Je tiens à toi, petite sœur (Ariane, revient ici!!!)
Inezia a eu un... Oh, et puis merde. Je lui avais dis de faire attention, blabla, tout ça, mais elle s'est débrouillée pour tomber enceinte (A quinze ans !! Merci maman te t'occuper de tes gosses, au lieu de les livrer à eux-même (en même temps, j'aurais dû m'occuper d'elle, non, je suis sa sœur, en couple avec un bébé, j'ai pas que ça à foutre, mais elle fait n'importe quoi...)). Son copain (on ne s'entend toujours pas) est aux anges, blabla, j'aime les enfants, on l'élèvera ensemble c'est merveilleux (Mais oui, cause toujours. A tout les coups, tu vas te barrer quand tu en auras marre de sortir avec une grosse), et Inezia le croit (c'est beau la naïveté). Je le sent mal.
Norman, ou N, comme il s'appelle, maintenant, a « gentiment » été rappelé par son père, qui à décidé qu'il était temps d'éduquer son fils (mouton, mouton). Inezia est effondrée (ça va finir en fausse couche, cette histoire), elle se serre d'Ariane comme épaule sur laquelle pleurer (Elle va finir dépressive à deux ans et demi, merci Inezia de m'avoir écoutée) . Ariane, avec ses mots de petite fille, essaye de la réconforter. Je les prend dans mes bras. On va s'en sortir. Je te le promet. On s'occupera du bébé comme si s'était le nôtre.
Il est né. Le bébé d'Inezia, Hope (quoi ? Oui, il s'appelle vraiment Hope. No comment). Il est petit, mignon, et en le voyant, Inezia a retrouvé le sourire. Dans un mois environ, elle retourne tourner son film, nous laissant le petit. Ariane et Fred l'adore, ils passent des heures  à jouer avec. Fred a toujours aimé les enfants (et les antiquités), et ariane est ravie d'avoir quelqu'un avec qui jouer (et moi alors?). Bref, à eux trois, ils forment une jolie petite bande (et moi je reprend la danse).
La guerre a éclaté. Pike a attaqué Sinnoh, et les régions au alentours. Kalos fait semblant de ne rien voir, et Unys continue sa politique égoïste. On est bien partis. Sinon, je suis enceinte. Il choisi bien son moment, le gosse.
Les îles sont soumises, et Kalos en cours d'invasion. J'ai écrit à Goyah pour lui dire de partir en guerre. Il faut qu'on se bouge. Pike est dangereux. On va se faire broyer à notre tour, si ça continue. On a été attaqué. Une Vaurienne (ils se désignent eux-même sous ce nom), cousine de watson, un des membres du conseil des quatre, à été attaquée. On passe à l'attaque. Du côté des régions des îles, Sandra (et dire que cette petite doit avoir l'age d'Inezia. Elle m'impressionne) organise la rébellion, et passe à l'attaque. Pike est chassé de Kalos, Jotho, et Hoenn. Pourvu que le bébé naisse après la fin de la guerre, je ne serait rassurée que quand Pike sera écrasé.
Cindy. Cindy, ma cousine chérie, à besoin de moi à Jotho. On va l'aider à faire pression sur Sandra.Cindy a eu une idée, mais Sandra est réticente. Cindy pense que pour éviter plus de dégats, il faudrait bombarder la piste qui surplombe la route 206 de Sinnoh, et qui achemine des armes. Sandra, va savoir pourquoi, n'est pas d'accord. Elle est désolée de me demander ça maintenant (nan, c'est bon, j'aime bien qu'on me demande de remuer ciel e terre à huit mois de grossesse). J'arrive, Cindy, je vais t 'aider. Nous devions partir en famille, pour rejoindre Cindy sur le bateau. mais Ariane est malade, et Cyril vient de rentrer de l'école, il est crevé. Tant pis. Fred et elle nous rejoigne bientôt, et Hope et moi partons tout de suite. Je les embrassent, dit à Fred de prendre soin d'Ariane, et part.

Lizzie. Lizzie. Lizzie. Elle gît sur son lit d'hôpital. Pike a lancé des bombes, et le bâteau en a fait les frais. Elle savait nager, mais pas Hope. Elle a voulu le récupérer, mais il était déjà mort, et ses poumons ont été endommagés.
Il faut que je fasse un choix : le bébé essaye de sortir, mais il est entrain de la tuer. Si on le laisse faire, le bébé reste en vie, mais pas elle. Si on l'euthanasie, Lizzie reste en vie, sûrement en fauteuil roulant, mais en vie. J'ai le choix. Ils en ont de bonne, les docs. Je suis sensé choisir comment, moi?! Je m'effondre, et manque d'assommer Cynthia, la cousine de Lizzie, qui est venue m'aider, car. On se regarde. Dans ses yeux, je vois toute l'histoire de sa famille. Je vois Enkya, sa grand-mère, qui avait tout plaqué pour être une bonne mère. Je vois son désir d'être une meilleure mère que la sienne. Je vois Lizzie courant après Ariane, lui apprenant à parler, essayant de repêcher Hope avant le naufrage. Mais je vois aussi Lizzie, mon épouse, me regardant avec ses yeux mi-amusés, mi-désapprobateurs, quand je passais des heures à décrasser des pièces anciennes. Je ne sais pas quoi faire. Mon esprit s'embourbe, se barre. Je ne m'en sort plus. Je prend la main de Cynthia. Je réalise toujours pas. L'abîme qui représente la mort d'Hope, et la mort potentielle de Lizzie me frôle, m'effleure par moment, mais ne m'engloutit pas. Par contre, le choix qui m'est « offert », lui m'arrive de plein fouet, encore et encore. Le bébé, Lizzie est dans cet état pour avoir tenter de repêcher Hope, donc je doute qu'elle veule vivre si son bébé est mort à sa place. Mais j'aime Lizzie. Je veux l'avoir à mes côtés, qu 'elle reste en vie. Je ne sais pas ce que je dois faire, mais il faut que je le fasse, que je fasse un choix qui détruira ce qui faisait ma vie. Le choix que Lizzie a fait, en jouant sa vie pour repêcher Hope, et le choix que j'aimerai pouvoir faire, en sauvant Lizzie.
Ariane et Cyril arrivent vers moi, et Ariane, de sa petite voix, me dit « Papa, il est où Hope ? »

Frédérique est rentré au Manoir Colay-Monthé, avec dans ses bras un tout petit bébé, Ariane complètement perdue, et une jeune femme aux longues mèche blond pâles accompagnée d'une fillette lui ressemblant comme deux gouttes d'eau, elles aussi un peu à côté de la plaque. Il est venu me voir, et m'a donné le petit. Il s'appelle Antonin, m'a-t-il dit. C'est mon petit-fils, Elisa, la femme avec laquelle il vivait, est morte. Il va avoir besoin de moi, pour s'occuper des petits, pendant qu'il tentera d'oublier sa peine. Je compatis. Mon fils... Pendant son enfance, Clifford avait été dur, froid, avec lui, et moi trop soumise pour lui montrer mon amour. Mais Clifford est vieux. Le départ des enfants, le temps qui passe ont rongé le fer, alors que ma nature effacée m'a fait relativiser. Maintenant, je dois montrer mon amour à mon fils. Il va en avoir besoin, comme quand il était tout petit, une marionnette pour un père exigent, et tyrannique sur les bords. Je m'occuperais d'Ariane et Antonin. Quand au deux blondes, il s'agit de la cousine d'Elisa, Cynthia, et de la fille de sa sœur aînée, Cindy. Cynthia a seize ans, elle est membre du Conseil des 4, et vivait chez sa sœur, et Alice, quatre ans, comme Ariane, est la fille de Cindy.  Cynthia partira pour Sinnoh dès qu'elle aura trouvé un endroit pour sa nièce Alice. La petite en question a l'age d'Ariane, et un peu de compagnie fera du bien à Ariane.
Flavie est morte. Elle et son mari avaient utilisés leur avion personnel, plus quelques autres de leur compagnie d'aviation pour acheminer des vivres vers Sinnoh, et ensuite bombarder la piste 206, qui acheminait les armes des Pikiens. La mission a réussie, ils ont contribué à la future libération de Sinnoh, mais ils se sont pris un bombardement. Je suis fière de toi Flavie, mais... Ma pauvre petite ! Pourquoi ?!
Pourquoi toi ?
Carolina, la fille de Flavie, viens d'arriver. Je vais m'occuper d'elle, elle n'a plus que moi. Son visage, son sourire, tout me rappelle ma fille chérie. L'accueillir va être dur, pour Flavie il faut que je le fasse. Et comme il y a déjà tant d'enfant en deuil ici... Cette villa devient un refuge pour solitudes : La mienne et celle de Clifford, qui ne restons ensemble plus que par habitude pour moi, et par honneur pour lui. Celle de Frédérique, livré à lui même, sans elle. Celle d'Ariane, d'Alice, de Cyril seuls sans leurs parents. Celle de Brenda, abandonnée par l'homme qu 'elle avait épousé, puis par son enfant, qui ne la reconnaît plus comme mère. Alors, une de plus ou de moins...
Les sœurs d'Elisa viennent d'arriver. Strynka a le même age que Carolina, et sa mère n'est plus en état de s'en occuper. Pauvre puce. Elle est si mignonne. Et puis Carolina ne va pas très bien, j'espère qu'elle ne va pas faire comme Frédérique, et s'enfermer dans une pièce en refusant d'en sortir. Inezia  pourra m'aider à m'occuper de tout ce petit monde, qui commence à prendre un peu de place dans le manoir, l'aire de rien.
La guerre est finie !! Pike est mort !!! Flavie, ma chérie, tu n'est pas morte en vain. Des milliers d'enfants de Sinnoh te disent merci. Tu es une héroïne. Il faut que j'arrête de parler aux morts. J'ai suffisamment de problème avec les vivants.
Frédérique ne sort toujours pas. Ça fait deux ans, maintenant, qu'il n'a plus mis un pied dehors. Mon  fils...  Mon bébé...

Carolina et moi, on joue dans le jardin. Je pensais pas qu'elle  voudrait bien jouer à être des dresseurs de Pokémon avec moi, c'est une fille, et elle a onze ans quoi. Alors que moi je suis un garçon de neuf ans. Et le monsieur de l'école des dresseurs, il dit que les filles, ça doit pas être dresseur. Alors j'ai été un peu surpris quand elle m'a battu 6-0, quoi. Je lui ai dit que je trouvais ça bizarre, et elle a rigolé. Elle rigolais fort. Elle m'a dit que c'était pas vrai, que le monsieur c'était un vieux con, et que je me battais comme une fillette. Alors que c'est elle la fillette, quoi. Et maintenant, elle m'apprend à me battre.
On s'entraîne ensemble. C'est cool, j'adore être dresseur. On ne joue plus, maintenant. On est grand.  C'est notre ambition : devenir champion d'arène.
Cinq ans. En cinq ans, Papa a fini par ressortir, mais il passe sa vie dehors, à se battre, boire, et voler. Son langage a évolué, il parle comme une racaille, et c'est tout juste si il ne racket pas ceux qui viennent lui vendre ses antiquités. Il ne passe plus de temps avec nous, ne nous reconnaît plus. Papa.... La mort de Lizzie (j'ai arrêter de l’appeler maman. Une mère, j'en ai une, c'est Brenda, et elle m'aime) est tabou chez nous.
J'ai mis toute la famille au dressage, même Antonin, qui n'a qu'un tout petit pokémon, et Grand-père Clifford, qui a beaucoup aimé finalement. On est une famille de dresseurs. Dommage que Carolina ne soit pas avec nous. Elle est partie vivre à Parsemille, où elle est championne d'arène. On est tous dresseurs donc, sauf Papa, qui ne veut pas en entendre parler. Il s'est remis au karaté, et continu ses collections. Il ne s'est pas si bien remis que ça finalement...

Du haut de mes dix ans, je contemple le monde. Ou plutôt, le peu de monde que je connais : Méanville, avec Inezia qui est championne là bas, et le Music-hall, Parsemille, avec Carolina et les avions, Vaguelone, ma maison, et la mer. Je déteste la mer. Depuis que je sais que maman y est morte, j'ai peur de mourir aussi. Noyée, Etouffée, privée d'énergie à cause de liquide qui empoisonne mes poumons. On me dit que je suis intelligente pour mon âge, mais aussi que l'eau est gentille, alors que mon esprit crie le contraire. Qu'est ce qui cloche chez moi ? Ma Peur n'est pas naturelle, je suis la seule comme ça. Pas la seule à avoir peur, à souffrir, mais la seule à réagir comme ça. Papa s'enferme dans sa chambre, et nous délaisse,  Cyril se passionne abusivement pour le dressage, car Pokémon reste un jeu, Mamie Crystale accueille et s'occupe de pleins d'enfants, Grand-père Clifford  est froid et méchant avec tout le monde, et moi, j'ai peur de l'eau.Du coup, à cause de moi, on mange dans une pièce aux vitres fumées. Même les pokémon eau me font peur. Antonin, mon petit frère, a un Musteboué, on ne s'entraîne pas ensemble, et quand un dresseur vient, j'arrive après le combat d'Antonin, tout ça juste car je suis morte de Trouille. Surtout lui. Car si j'ai compris que ma Peur, ma phobie, comme dit le docteur, est irrationnelle, et que j'arrive à regarder les combats de l'Hyporoi de Brenda, du Lanturne de Cyril, et du Tarpau de Grand-père, regarder Musteboué est au dessus de mes forces. C'est irrationnel, mais c'est moi, cette peur, depuis que, à l'age de quatre ans, j'ai appris que l'eau pouvais vous voler votre frère (adoptif) et votre mère.
On fait des combats chez nous, des dresseurs viennent nous défier, nous les battons, et c'est distrayant entre deux cours particuliers/études de marché pour devenir homme d'affaire/affaires d'économies/astiquage d'antiquité/yoga, ou autre activité d'ex-femme de riche/grommellement sur tout le monde en prétextant qu'être grand-père c'est dur.
Aujourd'hui, cousine Strynka vient nous rendre visite. Elle est en tournée, avec son groupe. Ils expérimentent un nouveau type de musique, le Punk, qui, lui, est le contraire des hippies drogués qu'ont voit  partout, eux clament que notre monde est voué à la destruction. D'ailleurs, le « père » d'Hope, N, en fait partie. J'ai peur que Strynka tombe amoureuse de N, et qu'il l'abandonne. Mais Strynka es plus perspicace qu'Inezia, en tout cas, c'est ce qu'elle dit. J'ai peur quand même. Je n'ai que onze ans, mais je me doute bien que N n'est pas gentil.
On déménage. Pour fêter mes douze ans, Kyurem, le pokémon mystérieux d'Entrelasque, a gelé ce côté de la région, nous obligeant à partir de chez nous en catastrophe, pour se réfugier chez Inezia. Merci Kyurem !!
On en profite pour rendre visite à Inezia. Elle a changé. Elle a l'air d'avoir seize ans (comme depuis huit ans). Ses cheveux sont noirs, courts, et elle est est mannequin (ce qui expliquerait pourquoi elle a seize ans depuis huit ans : les mannequins sont une race de superhumains qui restent jeunes). Et  elle continue à tourner des films. Ses apparitions au cinéma m'ont toujours passionnées : Inezia, ma tante, presque ma sœur, est vue, admirée par tout plein de gens, partout dans le monde. Elle ému, indigne, réjoui, fait pleurer, informe, détend, marque des milliers de personnes. Elle me fascine. Elle me fascine tant que, un jour, lassée de me voir baver devant ses films, lassée de répondre à mes questions, lassée de m'avoir perpétuellement sur le dos, elle m'a emmenée avec elle. Je regarde le tournage, le jeu des acteurs, les positions, j'écoute les conseils donnés par le metteur en scène aux acteurs, et, le soir, quand je rentre à la maison de Méanville, je refait tout ça. Je m'entraîne à jouer, à bouger, à me positionner. Je vis à travers ça, je m'identifie aux acteurs célèbres, je tente de les imiter.
Aujourd'hui, Inezia a le premier rôle dans un film, et, ce qui me ravit, à une petite sœur. Petite sœur que je vais jouer, vu ma ressemblance avec Inezia !!! Je suis trop contente !!
Après, c'est bien plus dur que prévu. Il faut être exactement au bon endroit au bon moment, dire les bons trucs, de la façons exacte vaguement décrite par le metteur en scène. Je me rate, me rerate, m'entraîne, me réentraîne, et réussi. Réussi bien, si bien que le réalisateur me propose de jouer d'autres rôles. La machine est lancée : je joue de plus en plus, je progresse, et j'aime ça.
Au fur et à mesure, je deviens plus à l'aise, plus sûre de moi. Je rencontre des gens, d'autres dresseurs passés dans le cinéma, comme Zhu et Morgane. Entre deux répétitions, on fait des combats, et je ne suis pas si mauvaise, finalement. Ils me prennent sous leur aîle, et me présente à M.Wood, un cinéaste spécialisé dans les combats pokémons au cinéma. Il me présente son projet, un studio de cinéma pour dresseurs par des dresseurs. J'y adhère, et, tout les quatre (j'en ai parlé à Inezia, mais elle ne veut pas), on se lance. Le studio prend forme, on réussi à trouver des fonds, et on fonde le studio à Ondes-sur-mer. Le studio se lance, et, sans pour autant détrôner le cinéma « classique », on réussit à détruire le Music-hall, bien fait pour Inezia, car tout ses spectateurs viennent chez nous. Au début, j'étais une grande star du Pokéwood, et je faisais la plupart des entrées à moi toute seule. Puis, j'en ai eu marre de n'être que la marionnette. Alors, me servant de mon intelligence, je me suis mise à la réalisations des accessoires, machines, et autre pantins utilisés pendant les scènes. C'est passionnant, ces rouages, poulies, écrous, qui semble dépareillés, et qui pourtant s'assemblent parfaitement. Je dessine et crée le revêtement, puis aide à construire la machine. Les acteurs me fascinent toujours, mais là où eux ne font qu'imiter, mes machines sont le personnage.
Papa est mort. Vraiment. PAPA !! Papa, pourquoi... Je suis seule, maintenant. Plus de papa, plus de maman. Seule. Seule. Plus personne ne me portera en faisant l'avion, plus personne ne m'appellera « Crapaud », plus personne pour me soutenir quand je serai au plus bas. Je ne réalise toujours pas. Il ne peut pas être mort. Non. Non. NON !! J'aurais dû m'en douter, il était loin, même avec nous, dans son monde. Dans son monde, mais il était là. Présent, son corps aux côtés des nôtres, sa présence me rassurant, il était là. Là pour veiller sur moi. Maintenant, je suis seule, seule pour affronter mes démons. Je ne dors plus. J'ai envie de vomir, envie de me barrer, de prendre la fuite. Je n'en peux plus. Non. J'ai besoin d'aide, mais personne ne peut m'aider à oublier. Mon cœur se tord, non. Non. Je n'en peux plus. Je n'en peux plus de lutter. Mes cauchemars, mes démons me tuent. J'ai besoin de parler, extérioriser me soulage, mais pour un temps, puis la douleur revient. Pourquoi moi ? Qu'ai-je fait ? J'ai déjà perdu. J'arrête.

Ariane est partie en vacances. C'est ce que m'a dit Mamie Crystale, avec des larmes. De longues vacances donc, pour que Mamie soit triste. Mais moi, je ne suis pas triste. Ariane est partie rejoindre Papa en vacances, et moi, comme j'ai neuf ans et que je suis trop petit, je ne viens pas tout de suite. Mais bon, mamie a dit que j'aurais de leurs nouvelles vite. Brenda est triste que Papa soit en vacances. Je lui dit « ne soit pas triste, fausse maman, il va rentrer, mon papa, et toi, comme tu ne le vois pas souvent, tu ne verra pas la différence avec d'habitude ». Mais elle est partie en pleurant, et moi, au milieu, qui ne comprend pas. Moi, je ne suis pas triste du départ d'Ariane, mais les gens tristes autour de moi me déprime.

C'est bien mignon cet exode, mais mon domaine, qu'est ce qu'il va devenir mon domaine ? Le nom de Colay-Monthé, cet alliage de noblesse et de richesse, dépend de mon domaine. Mon domaine, qui est dans la famille depuis des générations, qui j'ai reçu de mon père. Mon domaine est tout gelé. La mer, les pelouses, et ma maison, la maison qu'on a fait construire sur les ruines de l'ancien, mon domaine. Lorsque ce problème de glaciation sera réglé, je promet que l'ont reviendra, et qu'on habitera tous ensemble, entre abandonnés.
Fred est mort. Flavie aussi. Ariane aussi. Hope aussi. Une moitié de ma vie met l'autre en deuil, et les démons nous poursuivent. On ne peut pas rester ici. Il faut partir de ce lieu où nous vivions ensemble, avec eux. Couper les ponts, faire son deuil, même si c'est dur. Crystale est éteinte
Je suis passé de grand-père râleur à Papi gâteau, au grand étonnement de ceux qu'il me reste, et bien, j'ai perdu mes deux enfants,  une bonne partie de ma vie, et ma fougue. Alors, le peu de temps qui me reste à vivre, je veux tenter de tenir la douleur à distance, aux côtés d'autres hantés, des miens. L'union fait la force, et bien, nous tenterons, nous, les survivants, de vaincre nos démons. Ensemble.