[Fanfiction] Crossover Zelda & Pokémon : Retourner dans le crépuscule

Chapitre 122 : Ne pas être à sa place

« Midona ? Est-ce que tu peux me dire ce qui se passe ? Car j’avoue que ce que tu as fait me perturbe quand même un peu, voire même beaucoup. »

« Ce que j’ai fait ? Je ne comprends pas vraiment, Link. »

Humpf. Comment est-ce qu’il pouvait expliquer cela correctement ? Plutôt l’absence de réaction ou presque ? Elle semblait être ailleurs, perdue dans la vague. C’était ça qui était plutôt dérangeant. Oui voilà, le mot parfait. Dérangeant !

« Donc bon, si tu veux bien m’expliquer. Depuis que l’on a parlé de la Sombre Triforce, tu est inquiète ou quoi ? Tu peux me le dire hein ? »

« Non non ! Je ne suis pas inquiète à ce sujet, pas du tout même. »

« Alors pourquoi est-ce que tu ne me dis pas ce qui ne va pas, Midona ? »

« Car je n’ai aucun souci, Link ! Aucun ! »

Et pourquoi est-ce qu’il n’arrivait pas à s’en convaincre ? La Twili aux cheveux auburns restait un grand mystère et il se demandait s’il ne l’avait pas vexée ce matin. Il était vrai que cela avait causé quelques torts de se réveiller subitement en poussant un petit cri de surprise mais à part ça… ce n’était quand même pas cette raison hein ? Il sortit ses pokémon, poussant un petit soupir tout en cherchant le Motisma du regard. Il était à peine visible ces derniers jours. Il savait parfaitement que cela ne lui plaisait pas qu’il soit près de Midona mais de là à s’enfuir à chaque instant, c’était … ennuyeux.

Elle, de son côté, était songeuse, terriblement songeuse même. Comment pouvait-elle ne pas l’être ? Avec la Sombre Triforce, cela voulait dire qu’elle aussi devait se rendre dans le royaume du crépuscule pour régler la situation. Ganondorf : pourquoi est-ce qu’il était revenu ? Pourquoi ? Cela n’avait même pas fait un an !

Une année pour se reposer. On ne lui permettait même pas ça. Elle avait fait son « deuil » de Link à l’époque mais elle avait fini par le retrouver. Maintenant qu’il était de retour, que le temps repassait entre eux, est-ce qu’elle allait devoir souffrir une nouvelle fois ?

Non, non et non ! Elle ne voulait pas ! Elle ne voulait pas ! Elle ne voulait pas ! Elle s’éloigna sans un mot, à toute allure, laissant Link avec ses pokémon alors qu’il la regardait partir, éberlué par une telle réaction. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il s’apprêtait à se mouvoir mais décida de s’arrêter. Il valait mieux la laisser seule pendant quelques instants.

« Princesse Zelda !  J’ai absolument à vous parler ! ABSOLUMENT ! » s’écria Midona, pénétrant en trombe dans la salle du trône.

« Hum ? Oui ? Qu’est-ce que je peux faire pour toi, Midona ? »

« Cela concerne Link. Et le royaume du crépuscule. Je dois vous parler, vraiment … Je suis sérieuse à ce sujet, plus que sérieuse même. » reprit Midona, la princesse l’invitant à la suivre pour une discussion plus privée entre elles.

« Les femmes sont compliquées. »

Il avait dit cela tout en s’adressant à son Insecateur, la Rhinoféros le regardant étrangement. Hein ? Qu’est-ce qu’il racontait ? Qu’il fasse quand même un peu gaffe à lui au cas où hein ? C’était pas vraiment le bon plan.

« Insecateur ! Inseca ! Insecateur ! »

« Hum ? J’ai vexé Galzy ? Pardon, Galzy. Ce n’était vraiment pas voulu de ma part. Je ne pensais pas à mal, je te le promets. Ca concerne juste Midona. »

Il ne comprenait pas comment la gérer. C’était juste quelque chose d’impossible à l’heure actuelle pour lui. C’était peine perdue ou presque. Il était juste pieds et mains liés, n’arrivant pas à décider ce qui était le meilleur pour lui.

Il … savait que Midona était inquiète pour lui. Il le savait pertinemment. Mais il était le héros de la déesse ! L’élu ! Il ne pouvait pas se permettre de prendre en compte les sentiments d’autrui dans cette histoire. Vraiment, il avait tellement de mal …

« Bon ? Vous venez vous entraîner avec moi ? Il ne faut pas que je fatigue. »

Il avait besoin de s’aérer l’esprit. Tenant son épée en main, il murmura à Fay de faire attention à ce qu’il ne blesse pas ses pokémon par erreur. Elle signala qu’il n’y avait aucun problème à cela avant de sortir de l’épée.

« Tu es toujours aussi petite, n’est-ce pas ? »

« Bien entendu, maître Link. Je ne sais pas encore comment retrouver ma forme originelle. Vous pouvez me considérer comme l’une de ces créatures nommées Pokémon. Néanmoins, sans ma présence dans l’épée, vous ne serez guère capable de vous battre correctement. »

« Comment cela ? Je sais tenir une épée. »

« Vos capacités d’attaque seront amoindries. Ainsi,, vos coups auront moins d’effets que prévu et vous les blesserez moins. »

C’était un peu le but qu’il recherchait non ? Depuis le début ? Enfin, c’était exactement ça. Sans se soucier plus longtemps du reste, il commença à faire quelques mouvements de sa lame, affrontant son Insecateur.

De leurs côtés, la Rhinoféros ne faisait que regarder le Tétarte et la Dimoret en train de s’affronter. Etant déjà bien assez puissante pour le moment, elle n’avait rien d’autre à faire de toute façon. Mais quand même, son dresseur semblait un peu perturbé ou c’était elle ?

Bah, elle devait surement se faire des illusions visiblement. Pourquoi est-ce qu’il aurait des problèmes ? En vue de son physique et de ses capacités, ça ne devait pas être le cas, n’est-ce pas ? Ou peut-être que si. Elle le voyait surtout en train de s’épuiser grandement face à l’Insecateur, donnant plusieurs coups dans le vide, signe d’une déconcentration assez importante. C’était singulier … vraiment singulier et embêtant.

Chapitre 124 : Pour la paix

« Bien dormi, Link ? Tu ne voulais pas dormir avec moi, hier. »

« Je suis surtout pressé de partir, Midona. Déjeunons et allons-nous-en. Nous avons une longue marche à faire, très longue marche même. »

« Epona est partie, Link. Je lui ai dit qu’elle pouvait se promener pour la journée, cela lui ferait le plus grand bien, après la course épuisante d’hier. »

« Hein quoi ? Mais Midona ! Bon sang ! Nous en avions besoin ! Et depuis quand est-ce qu’Epona t’écoute, Midona ? » s’exclama Link avant de s’arrêter. « Et d’ailleurs … que … attends un peu ? Ce n’est pas ta robe noire habituelle ? »

Il venait enfin de le remarquer ? Elle poussa un petit soupir amusé. C’est vrai qu’elle n’avait pas des allures nobles dans ces habits de tissu léger, la faisant plus penser pour une citoyenne du royaume d’Hyrule plutôt qu’une véritable princesse.  Elle tourna un peu sur elle-même, laissant paraître sa robe rouge avec un tablier blanc par-dessus cette dernière. Elle avait aussi un haut couleur crème, avec une ouverture de taille moyenne pour laisser respirer sa poitrine. Des petites sandales brunes au pied, un châle blanc sur le crâne, elle avait tout d’une paysanne mais dont la beauté naturelle se mélangeait harmonieusement à ses habits. Link se gratta la joue, disant :

« J’ai pris l’habitude de te voir dans ta tenue habituelle … mais euh … ça te va bien. »

« Il y a aussi des habits pour toi. Arrête donc de faire n’importe quoi et respire un peu ! Link, je ne veux plus voir de verre sur toi pour la journée ! Hop ! Vas enfiler d’autres habits ! »

Elle ne voulait pas se montrer menaçante mais comme elle le fixait ardemment, il comprit qu’il ferait mieux d’obéir plutôt que de la contredire. Quelques minutes plus tard, il revint, remarquant qu’il avait un pantalon de toile brun alors que son haut se mariait parfaitement avec celui de Midona. Elle désigna ensuite l’épée attachée à son dos.

« Pas d’elle non plus pour la journée. Tu n’es pas un héros, aujourd’hui ! »

« Vraiment ? Je ne me sens pas rassuré de laisser l’épée seule avec Fay et … »

« Je peux sortir de l’épée et ainsi vous signaler si des problèmes la concernent. » déclare une voix dans l’épée, la demoiselle miniature se présentant aux deux personnes. Sans rien dire, elle lévita avant de venir s’installer sur les mains de Link pour la porter. « Si je vous accompagne en tant qu’entité humanoïde et non en tant qu’épée, cela ne devrait pas trop vous déranger, n’est-ce pas ? »

« Hum … Non. » marmonna faiblement Midona, un peu embêtée par cela mais beaucoup moins que si Fay avait été prise avec l’épée.

Enfin, c’était quand même plaisant … et dérangeant en un sens. Elle regardait la petite créature humanoïde dans les bras de Link puis elle se regardait … et terminait enfin par l’hylien. C’était en fait loin d’être embêtant. A y réfléchir, c’était même plaisant, très plaisant. Fay ressemblait à une petite fille … dans les bras de son père. Cela voulait donc dire, qu’elle, elle était alors … n’est-ce pas ?

« Allons-y, Link. On part se promener et rencontrer les autres personnes du village. »

« Euh, Midona, on visite juste hein ?  Rien de plus. »

Qu’il parle, qu’il parle, elle allait tout faire pour rendre cette journée merveilleuse. En commençant par marcher à ses côtés. Sans rien dire, elle le força à prendre sa main dans la sienne tout en se dirigeant vers les rues du village. Là-bas, elle salua poliment les personnes autour d’eux, personne ne reconnaissant Link sans son bouclier, sa tunique verte et son épée. Rien de plus, rien de moins. Pourtant, à cause de sa couleur de peau, elle savait que les paysans avaient un peu de mal avec elle mais elle faisait de son mieux pour les rassurer.

« Vous êtes les nouveaux arrivants, n’est-ce pas ? »

« Nouveau, nous repar … » commença à dire Link avant de se faire pincer par Midona pour qu’il se taise. Lui coupant la parole, elle vint dire :

« Nous sommes là pour une durée indéterminée. Nous viendrons vous saluer plus tard. »

Hey ? Qu’est-ce qu’elle racontait exactement ? Il ne voyait pas où elle voulait en venir mais peu à peu, sa suspicion commença à se dissiper. Au fil des minutes qui s’écoulaient, il pensait de moins en moins à l’instant d’après pour profiter du moment présent.

« Est-ce que cela te convient, Link ? A quoi est-ce que tu penses ? »

« Hein ?  Euh … A pas grand-chose, pas du tout même. »

Fay était muette, complètement muette. Cela changeait de ce qu’elle faisait d’habitude mais bon … Ce n’était pas bien important. La différence résidait … dans sa tenue ? Le calme ? C’était bizarre, tellement bizarre même. Il ne savait pas du tout quoi dire.

« Viens, Link. On va manger, toi et moi. »

Elle était auprès de lui, souriante, alors qu’ils se dirigeaient tous les deux vers la maisonnette que la princesse Zelda avait prise pour eux. Là-bas, Midona s’était mise à cuisiner, accompagnée par Link avant de se diriger vers le jardin fleurissant à côté de la maisonnette.

Finalement, ils finirent par s’installer à même le sol, la Twili aux cheveux auburn commençant à le servir alors qu’il observait la nature autour de lui. Moui … C’était spécial. Aucun pokémon, pas d’Epona, Fay était installée contre un arbre, non-loin d’eux, regardant elle aussi le décor autour d’eux.

« Link ? Après que nous ayons terminé de piqueniquer, qu’est-ce que tu dirais de se reposer ici ? Tu te couches sur mes genoux, si tu le veux. »

« P… Pourquoi pas ? C’est vrai que nous en avons trop fait et qu’il … faut que je digère. »

« Alors, c’est décidé, Link. On fera ça ! » s’exclama-t-elle avec un sourire aux lèvres.

Le repas fut rapidement achevé, Midona semblant vouloir accélérer le mouvement alors qu’il se demandait un peu ce qui lui prenait. Lorsqu’elle vint tapoter ses genoux pour qu’il s’installe, il resta interdit pendant quelques secondes. Ce n’était peut-être pas … si conseillé que ça … n’est-ce pas ?

« Allez, s’il te plaît, Link. Ne nous fait donc pas perdre de temps. Il fait beau et il fait bon. Tu ne vas quand même pas refuser ça non ? »

« Hum … Je … Oui, surement. Je suis désolé, je viens, je viens. Pardon. »

Alors ? Se coucher sur ses genoux ? Avec cette température ? Pourquoi pas ? Sur le dos du crâne ? Ou face contre ses habits ? Dans l’une ou l’autre position, c’était gênant pour lui. Il pensa alors à celle où il pourrait voir le ciel. Sauf que le ciel était camouflé par le corps féminin de Midona. Il ferma les yeux, se laissant caresser le crâne et sa chevelure avec lenteur, ce n’était pas déplaisant, pas du tout déplaisant même.

« Est-ce que Link apprécie que je lui fasse ça ? »

« Hein ? Euh … oui, Midona. C’est très bon, oui. » dit-il, un peu gêné, les yeux  toujours fermés alors qu’elle continuait les mouvements de main.

Du courage … c’est- ce qu’elle devait avoir en ce moment précis. Son courage … prendre une profonde respiration et le faire. Link avait les yeux fermés, n’est-ce pas ? Peut-être d’abord discuter un peu avec lui ? Peut-être ?

« Link ? Qu’est-ce que tu as pensé de cette journée ? »

« Hein ? Oh … Hum … J’ai bien aimé, je dois avouer, c’était calme et reposant, très reposant même. C’était plus qu’appréciable. »

« Qu’est-ce que tu … tu penserais si cela devait continuer ainsi ? Je veux dire : que ça reste de la sorte pendant des jours et des jours … peut-être jusqu’à la fin des temps. »

Il ne répondit pas, le silence planant entre eux deux. Pourtant, elle le regardait. Elle continuait de le fixer longuement, attendant une réponse qui n’arrivait pas. Puis la poitrine de Link se souleva tandis qu’il gardait les yeux fermés, chuchotant :

« Peut-être bien … en fin de compte. Si tu promets de ne pas partir comme la dernière fois. Une vie normale … n’est pas forcément déplaisante. »

« C’est vrai ? Est-ce que … cette vie serait possible avec … … … moi ? »

« Oui. » murmura-t-il faiblement avant de sentir quelque chose qui tombe sur son visage.

Lorsqu’il rouvrit ses yeux, le visage de Midona s’était rapproché du sien, dangereusement, trop dangereusement. Elle avait les yeux embués par les larmes alors qu’il tentait d’ouvrir la bouche. Mais elle fut bouchée par celle de Midona, la Twili collant ses lèvres à celles de l’hylien pendant de longues secondes, de très longues secondes.  Finalement, avec lenteur, elle vint retirer ses lèvres, le regard fiévreux, surprise par ce qu’elle venait de faire.

Chapitre 126 : Disparition

« Ca ne me plait pas du tout. »

« Maître Link, cela fait maintenant six heures que mademoiselle Midona n’est pas revenue. »

« Je le sais bien ! Le repas est froid ! Je vais prendre Epona ! »

Il ne pouvait pas s’empêcher d’être anxieux. Midona n’était pas là ! Aucune trace de sa présence. Comment rester calme ? Comment rester concentré ? COMMENT ? Non non et non ! Il devait garder son calme mais ce n’était pas possible. Epona était revenue de sa promenade offerte par Midona mais il monta sur la jument.

« On a un long chemin à faire pendant la nuit. On ne s’arrêtera pas, je suis désolé, Epona mais il va falloir que tu fasses ton maximum. Il faut arriver le plus rapidement possible au palais. »

Ou presque. Il devait d’abord faire un tour d’horizon, dans le village, alors que la nuit était tombée depuis déjà deux heures. Dans le village, le silence planait et les soldats qui s’occupaient de le surveiller furent surpris de voir Link.

Ne le reconnaissant pas d’abord de suite, ils comprirent en voyant son épée et son cheval qui il était. Il demanda quelques renseignements, s’ils avaient vu la femme qui l’accompagnait mais rien du tout. Rien de bien … Rien de rien … Rien du tout.

« Même pas vue dans le village ? Elle n’est pas venue ici ? Vous êtes sûrs ? »

« Sûrs et certain, on fait notre rôle depuis une demi-journée. Ca va être bientôt l’heure de changer justement. Désolé mais on peut rien faire. »

« Merci quand même au cas où. »

Même s’il n’apprenait rien du tout, c’était ridicule,  parfaitement ridicule. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Si elle n’était jamais venue en ville ? Les environs ! Il demanda à Epona de faire un tour d’horizon alors qu’il réfléchissait, pensant au pire. Il ne devait qu’envisager le pire dans un tel cas. Le pire …

Midona ? Où était Midona ? Il chercha à l’est, à l’ouest, au nord, au sud ! Partout ! Partout ! Mais rien à faire … et il avait perdu plusieurs heures pour cela. Aucune trace d’elle. Il avait cherché à suivre le chemin jusqu’au village mais cela n’avait rien donné.

« Midona … Midona … Midona … »

« Maître Link, je ressens une forte colère de votre part. Je vous conseille de … »

« S’il te plaît, tais-toi. C’est tout ce que je te demande, Fay ! Tais-toi ! »

« Comme vous le désirez, maître Link. Sachez … juste … que je suis là. »

Même s’il était énervé, il fut plus que surpris par les paroles de l’esprit de l’épée. Observant l’arme avec appréhension, il se demandait s’il n’en avait pas trop fait par rapport à elle ?

« Je suis désolé, Fay. Je ne pensais pas à mal … vraiment. »

« Ce n’est pas bien grave, maître Link. Sachez juste … que … non. Ce n’est pas bien grave, voilà tout. Je suis là pour vous, voilà tout. »

« Merci. Tes propos me soulagent et me rassurent plus qu’il n’en faut. »

« De rien, maître Link. De rien … je … »

Je ? Il s’attendait à la suite de ses propos mais rien n’arriva. Il avait l’air bête de patienter pour rien si elle ne prenait pas la parole. Il attendit quelques secondes puis intima Epona de reprendre la route. Il s’était reposé pendant une dizaine de minutes, réfléchissant à la situation. Ca l’embêtait, ça l’embêtait terriblement.

Enfin, non ! C’ETAIT GRAVE ! Il essayait de se contrôler mais dans le fond, il n’avait pas à se contrôler ! Pas du tout même ! C’était une chose horrible ! Plus qu’horrible même ! Midona ! MIDONA ! MIDONA ! Il s’écria :

« Epona ! Accélère s’il te plaît ! Ne perdons pas plus de temps ! Vite ! »

La jument hennit grandement et malgré la fatigue et la nuit tombée, accéléra, se déplaçant au galop. L’hylien n’avait nullement sommeil, ayant délaissé complètement la maisonnette. Il devait retrouver la princesse Zelda ! Maintenant ! Lui dire ce qui s’était passé ! Avoir des nouvelles de Midona ! Il espérait qu’elle savait quelque chose !

Les heures passèrent, défilant à une vitesse bien différente du décor devant ses yeux. Plus vite, plus vite ! Plus vite ! Encore plus vite ! Il fallait que tout soit bien plus rapide ! Beaucoup plus rapide ! PLUS VITE ! Plus vite ! Le château était encore loin !

« Fay ? Tu n’as aucune idée de ce qui aurait pu arriver à Midona ?! »

« Je n’ai aucune probabilité à ce sujet, maître Link. »

« Ça ne fait rien … Fay. Ça ne fait rien. »

Ca ne le rassurait pas le moins du monde, loin de là. Gloups … Il se sentait un peu mal à cette idée. Très mal même. Tout se bousculait dans sa tête. Le baiser, l’unique baiser de son existence, le goût des lèvres de Midona. Cela devait être la dernière fois ? NON ! Il se le refusait ! Il se refusait complètement à cette idée !

« Je ne laisserai pas terminer notre histoire de la sorte ! Accélère s’il te plaît, Epona ! »

« Maître Link,  votre jument ne peut accélérer plus que … »

La voix de Fay se stoppa alors que la vitesse de la jument s’accentuait. Malgré les dires de Fay, Epona semblait comprendre parfaitement ce que ressentait son cavalier, chose plus que normale même. Après autant de temps passé ensemble, ils se comprenaient tous les deux. Lorsqu’ils en auraient terminé, il lui donnerait sa liberté, pour un repos bien mérité. Mais là, il avait besoin d’elle, jusqu’au bout même. Aller jusqu’au pour retrouver Midona.

Chapitre 128 : Ranger son épée

« Tu m’en veux encore, Link ? » demanda Midona, se serrant contre lui sur Epona alors que la jument avançait assez lentement, prenant son temps.

«  Un peu car tu ne m’as pas prévenu. Mais sinon, ça peut aller. »

« Tu es un ange, Link. Profitons de ces deux semaines, d’accord ? » chuchota la Twili avant de déposer un baiser dans son cou, sa tête se collant contre son dos.

« Je le sais, je le sais … mais bon, n’en profite plus maintenant. »

Elle émit un petit rire amusé et tendre, comprenant parfaitement ce qu’il voulait par là. Bon et bien, pas de problèmes hein ? Elle était parfaitement d’accord. Bon, il fallait espérer que personne ne soit rentré dans la maisonnette pendant qu’ils n’étaient pas là.

« Tu n’es pas un peu trop effrayé … de ne pas avoir tes pokémon ? »

« Un peu, je dois t’avouer, un peu … c’est vrai. Mais bon, c’est surtout l’effet de ne plus avoir à me battre qui me parait tellement étrange. »

« Rien que ça ? Je n’en suis pas sûre mais … hahaha … d’accord, d’accord. » murmura-t-elle, fermant les yeux, en attendant qu’ils arrivent tous les deux.

Lorsqu’elle les rouvrit, ce fut pour remarquer qu’il y avait un toit au-dessus d’elle. Un petit mouvement et elle remarqua qu’elle était maintenant dans un lit. Elle se mit assise dans le lit, observant autour d’elle. Elle chuchota :

« Je ne crois pas … mais … nous sommes déjà arrivés ? Link ? LINK ! »

Aucune parole, rien du tout ? Il n’essayait quand même pas de … lui faire faire la même chose qu’elle hein ? Non ? Ce n’était pas le genre de Link mais elle se releva, quittant la chambre pour se diriger vers la cuisine. Elle regarda l’hylien, dans les mêmes habits qu’auparavant, ne pouvant s’empêcher de soupirer d’apaisement.

« Oh ? Tu es déjà réveillée ? Je pensais te laisser dormir. »

« Tu m’as fait une peur bleue, vraiment très peur. »

« Oh ? Et pourquoi cela ? » dit-il en se retournant vers elle. Pour toute réponse, elle vint le prendre dans ses bras, le serrant contre elle.

« Car je pensais que tu étais parti … en me laissant seule, pour me punir. »

« Je ne suis pas revanchard, du moins, pas pour des petites choses de la sorte. »

Ah oui ? Petite chose ? Elle releva son visage, le regardant pendant de longues secondes, tendant ses lèvres. Il regarda à gauche et à droite, comme gêné, rougissant violemment avant de déposer un rapide baiser sur ses lèvres. Très rapide même, moins d’une seconde.  Elle émit un grand rire avant de poser une main sur son cœur :

« En vue de ta candeur, je dois penser que tu ne dormiras pas avec moi ce soir ? On ne va pas trop presser le tout hein ? Patience, je serai patiente. »

« On va essayer de faire ça dans les temps. On a deux semaines. »

« Deux semaines, ça me semble trop court pour profiter de toi. »

A son tour d’avoir une bouffée … mais de nostalgie. C’est vrai … c’est vrai. Peut-être qu’il était anxieux inutilement mais maintenant, tout était différent. Pendant deux semaines, il n’était pas un héros ou un élu. Il n’était pas un chevalier de la princesse Zelda. Il était juste Link. Bon, la seule chose qui le ramenait à son ancien titre était l’épée et le bouclier ainsi que ses affaires. Sauf que voilà, il y avait une petite surprise.

« Maître Link, vous pensez vraiment que je peux tenter de manger votre nourriture ? »

« Hein ? » dit Midona, surprise en se retournant vers la voix féminine qu’elle venait d’entendre. Sous sa forme d’humanoïde féminin de petite taille, Fay était présente. « Mais qu’est-ce que tu fais ici toi ? Enfin, sortie comme ça ? »

« Maître Link m’a dit que pour les deux semaines, je ne devais plus rentrer dans l’épée, sauf quand cela sera nécessaire. »

« Oui mais bon … enfin bon, cela se comprend parfaitement. Link, tu es beaucoup trop gentil, est-ce qu’on te l’a déjà dit ? »

« Tu me le répètes un peu trop souvent. »

Elle rigola, Link faisant un sourire avant de lui dire de s’asseoir. Bon, il était vrai qu’il avait préparé à cuisiner alors pourquoi ne pas goûter ? Et puis, elle voulait voir si Fay était vraiment capable de manger. Son regard fut constamment tourné vers celle-ci.

« Maître Link, pourriez-vous m’aider à avoir une bouche qui s’ouvre ? »

« Drôle de demande … et je fais ça comment exactement, Fay ? »

« Posez un doigt sur mes lèvres et concentrez-vous. »

C’était aussi simple que ça ? Il s’exécuta, passant un doigt sur les lèvres de Fay. C’est vrai. Première fois qu’il remarquait que le corps de Fay était aussi … « froid » que ça. Pourtant, après que son doigt soit passé sur les lèvres de la petite humanoïde, celles-ci commencèrent à s’ouvrir avec lenteur, la voix sortant finalement de ses lèvres :

« Merci beaucoup, maître Link. Je vais pouvoir goûter mais je ne pense pas être capable de ressentir les mêmes choses que vous. »

« On a tout notre temps, non ? Tu ne crois pas, Midona ? »

Oh ? Elle ? Elle ne fit qu’hocher la tête, amusée par ce qu’elle voyait. Surtout quand Link fut obligé de nourrir Fay qui n’avait pas de bras. C’était … assez familial comme ambiance.

Chapitre 131 : Perte de tranquillité

«  Link ? On se rapproche de la fin de la seconde semaine. Pas trop déçu ? »

« Tu veux savoir la vérité ? Je te dirai que si … je suis un peu déçu quand même. J’avoue que j’aimais beaucoup passer du temps de la sorte … enfin bref … »

« Oh, qu’est-ce que c’est mignon de ta part, je note ça, Link. »

Elle vint l’embrasser doucement sur les lèvres, lui proposant une petite balade à trois avec Fay puisqu’ils en avaient l’habitude. Les pokémon pouvaient se prélasser autour de la maisonnette pendant qu’ils n’étaient pas là. Oh, bien entendu, il y avait encore beaucoup à faire … et surtout, elle remarquait que Motisma n’était pas là depuis bien longtemps, c’était étrange. Où est-ce qu’il fouinait encore hum ?

« Link ? Tu es prêt ? On part se promener. »

« Attends, je viens prendre Fay. Je ne vais pas la délaisser quand même. »

Oui, oui, bien entendu. Elle le savait hein ? Elle n’allait pas lui demander l’opposé. Elle eut un petit soupir amusé avant de le laisser récupérer la petite humanoïde faite d’une peau bleutée et capable de refléter ce qui se trouvait en face d’elle.

« Maître Link, vous n’êtes pas obligé de faire cela pour moi, vous le savez. Cela ne me dérange pas de rester ici en vous attendant, dans l’épée du héros, si cela est nécessaire. »

« Non non, tu restes avec nous. Je pense que Midona sera d’accord avec moi. »

« J’ai bien signalé que je n’avais aucun problème en cela. Allez, hop, hop, on y va sinon on va être en retard, tout le monde. »

Elle était tout simplement pressée de se promener donc elle n’avait pas envie d’attendre trop longtemps. Elle eut un petit soupir amusé avant de se mettre à côté de Link. Il vint dire :

« Soit, soit … Fay, tu es prête ? »

« Je suis prête, maître Link. Je le suis toujours quand il s’agit de vous. »

Rah. Quand elle parlait ainsi, cela pouvait paraître suspect, très suspect même. Est-ce qu’elle s’en rendait compte ? Il était loin d’en être sûr. Mais bon, c’était la petite Fay et il savait pertinemment qu’elle n’avait aucun problème … ou aucune réaction bizarre.

Dehors, les trois personnes profitèrent du soleil, Link étant bien plus ouvert qu’auparavant. Dans le cas de Fay, cela était presque imperceptible mais Midona avait remarqué que la petite demoiselle humanoïde se plaçait plus correctement dans les bras de l’hylien, semblant vouloir trouver le meilleur endroit pour elle.

Tout allait pour le mieux. Elle le savait parfaitement. Link avait fait de sacrés efforts pour retrouver une paix et une sérénité trop vite disparues lorsqu’il avait quitté son village. Maintenant, l’effort était passé … et c’était le moment du réconfort entre eux. Voilà !

« Sympathiques, vos petits moments à deux, n’est-ce pas ? »

Ils s’immobilisèrent, se retournant pour se retrouver face à Darkrai qui était sorti de l’ombre de Midona. Aussitôt, une autre voix résonna dans leurs oreilles :

« Très sympathique. On ne vous dérange pas, on espère ? »

Qu’est-ce que … En tenaille ?! Link serra plus fortement Fay contre lui alors que Midona avait déjà fait apparaître ses mains dans son dos. Giratina et Darkrai étaient là ? Comment est-ce que … Ils n’avaient même pas ressenti leurs présences !

« Qu’est-ce que vous nous voulez ? » marmonna Midona, agacée, déjà prête à commettre un véritable massacre sur leurs deux corps.

« Quelle véhémence. Pourtant, vous devriez vous en douter. Vous n’avez rien, ni personne pour vous défendre. On va donc en profiter ! DARKRAI ! » s’écria Giratina alors qu’il ouvrait déjà la gueule, faisant apparaître un rayon dans celle-ci. Du côté de Darkrai, celui-ci ne se privait pas pour charger une sphére ténébreuse entre ses mains.

« Maître Link, mademoiselle Midona. Accrochez-vous bien tous les deux. Je vais vous sortir de là avec ma personne. Fermez les yeux. »

Hein ? Comment cela ? Les deux personnes posèrent leurs regards sur Midona, celle-ci ayant une lueur rose dans ses yeux gravés sur son visage. Quelques secondes plus tard, avant même que les attaques ne les touchent, ils avaient totalement disparus.

« De la téléportation ?! Comment ils en sont capables ?! »

« C’est la fille faite de verre ou de métal qui a fait ça. L’esprit de l’épée ! Elle possédait alors ce pouvoir ?  Tsss ! Il faut aller voir le … »

« Ne t’en fait donc pas. Ils n’ont pas pu aller à cinquante endroits différents. Ils vont rapidement tomber sur lui. Héhéhé. »

Trois corps apparurent au beau milieu de la pièce principale de la maisonnette, Link et Midona regardant autour d’eux, étonnés et surpris. Fay ? C’était Fay qui venait de faire ça ? Comment elle … enfin, il ne connaissait pas ses capacités mais …

« Merci pour tout, Fay. Midona, on récupère les pokéballs et on s’en va de là et … »

« Hum ? Et on ne salue pas ses invités, Link ? Tu es si pressé que ça ? »

« Ga… nondorf ! » s’écrit l’hylien avant de se retourner, se dirigeant vers le salon.

Le monarque était là, assis sur le fauteuil, un sourire malsain aux lèvres. Lorsque Link était arrivé dans la pièce, il s’était redressé, chargeant déjà son énergie dans une main avant qu’une flamme ne vienne l’arrêter. Les pokémon avaient été libérés par Midona, celle-ci tenant l’épée de légende dans une main. Fay observa Link pendant quelques secondes, son visage restant impassible sans qu’elle n’ouvre la bouche … avant de retourner dans l’arme.

Chapitre 133 : Résolution faible

«  Re… lâchez MIDONA ! »

« Et que comptes-tu faire contre nous ? Je suis pressé de voir cela, Link. »

Ganondorf semblait n’avoir rien à faire des paroles de l’hylien. Celui-ci était à nouveau debout, serrant l’épée dans sa main. Il n’avait pas son bouclier ! Il avait juste pris l’épée avec lui pour les deux semaines et donc n’avait rien pour se protéger.

« Link, je t’ai dit de ne pas t’inquiéter pour moi … je ne me ferai pas avoir de la sorte ! »

Difficile pourtant pour elle de chercher à s’enfuir. Elle n’arrivait même pas à faire réapparaître ses mains noirs alors qu’elle se débattait avec hargne. Violemment, elle agrippa le corps de Darkrai par le bas, celui-ci poussant un cri de surprise :

« Mais qu’est-ce que … Tu fais quoi là ?! Je peux savoir ?! »

« Tu pensais quoi ? Que j’allais faire la princesse éplorée et ne pas tenter de m’extirper ?! TU VAS VOIR ! SI JE M’EN SORS PAS, JE T’EMBARQUE AVEC MOI ! »

« Mais t’es complètement folle ! Goûtes donc un peu du pouvoir des ténèbres ! » s’écria Darkrai, chargeant une sphère dans sa main ne tenant pas l’épée avant de la projeter sur le visage de Midona, celle-ci ne le relâchant pas, rigolant :

« Tu crois faire quoi avec ça ? M’impressionner ? Tu es pathétique ! »

« On va voir quand tu goûteras à cette épée et son pouvoir … »

« Je crois que l’on vient de m’oublier. AIDEZ-MOI ! » hurla Link, demandant à sa Rhinoféros de le soulever et le projeter sur Darkrai, lui permettant alors d’esquiver l’attaque de Giratina qui espérait le renvoyer au sol une nouvelle fois.  Il arriva jusqu’au pokémon ténébreux, celui-ci parant la lame de Link avec la sienne.

« Vous commencez tous à m’agacer ! »

« Darkrai, tu perds un temps précieux comme des insectes. Est-ce que tu es incapable de venir à bout de ces derniers malgré ton épée ? »

« Maître Ganondorf ! Laissez-moi faire ! Ils vont avoir une sacrée surprise ! »

« Héhéhé, et je pense que la surprise, c’est moi ? » déclara une voix provenant de l’épée que tenait Darkrai. Link fit un pas en reculant. C’était bien celle de la dernière fois mais étrangement, quelque chose en lui résonnait.

« Maître Link, cette voix est ancestrale. Elle est issue de mon époque. »

Issue de son époque ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Il ne saisissait pas vraiment l’importance des propos de Fay, juste que cela avait des conséquences … plus que problématiques. Et pour l’heure, Midona était en plein dedans.

« Vous allez la relâcher, est-ce que vous avez compris, tous les trois ?! »

« Bon, visiblement, Darkrai, on ne peut pas compter sur toi pour faire le travail. Giratina, épaule-le pour emmener cette princesse dans son royaume. »

« Comme vous le désirez maître Ganondorf, j’ai la solution pour cela. » murmura l’imposant serpent aux ailes décharnées, disant à Darkrai de se pousser. Aussitôt demandé, aussitôt fait. D’un puisant coup de queue, Giratina frappa l’endroit où la tête et le haut du corps de Midona dépassaient, la faisant disparaître complètement dans le sol.

« Bon, maintenant que cela est fait, on peut partir de là. »

« Rendez-moi MIDONA ! MAINTENANT ! » hurla Link, se tournant vers Ganondorf avant de courir vers lui mais déjà Darkrai et Giratina sont de retour, se plaçant devant le monarque démoniaque, celui-ci exultant avant de rire :

« Vraiment pathétique … On sent la colère t’envahir. Mais il suffit d’un simple coup pour te briser tout espoir. De toute façon, tu ne nous intéresses pas … pour le moment. »

« RE… LÂ… CHEZ MIDONA ! »

Une main se plaça sur la face de Link, le soulevant au-dessus du sol. Quelques secondes plus tard, une décharge d’une puissance affolante vint le projeter contre les décombres de son ancien habitat, les pokémon de l’hylien et de la twili formant un cercle protecteur autour de lui, signe qu’ils se combattront jusqu’à la mort s’il le faut.

Mais rien de tout cela n’arriva. Ganondorf claqua des doigts, le sol disparaissant sous ses pieds, lui-même s’enfonçant dans celui-ci alors que Darkrai et Giratina faisaient de même quelques secondes plus tard. Puis plus rien …

Plus rien du tout même. Seul le silence complet se fit entendre jusqu’à ce l’Insecateur s’approche du corps de Link, aidant ce dernier à s’extirper des ruines, haletant et blessé par l’attaque de Ganondorf. Hors … hors de question.

« Ils me le payeront … tous les trois. »

« Maître Link, vous laissez absorber par la colère ne vous mènera pas à la victoire. »

« Je le sais, Fay ! JE LE SAIS ! Mais … ils … pendant que moi et Midona, nous étions en train de nous reposer. De prendre des vacances, ils … je … »

« Vous êtes perdu émotionnellement, maître Link. Cela se comprend. »

« Il faut … prévenir la princesse Zelda, cette fois. Et ça ne sera pas une plaisanterie de sa part, pas du tout même. » murmura l’hylien.

Il devait appeler … Epona. Mais il ne se sentait pas la force et le courage. Il avait perdu toute motivation, tout  … tout simplement et rien d’autre. Oui, c’était juste complètement démoralisant. Midona … Il n’avait pas trouvé la force de la protéger.

Chapitre 135 : Vivace

«  Voilà, Link. Tu as tout ce qu’il faut par rapport à Artikodin. J’espère que ces données te seront utiles … mais fait attention à toi, encore une fois. »

« Oui, oui, ne vous inquiétez pas, princesse Zelda. Je m’appliquerai à ça. Je vous laisse tranquille … et vous aussi, faites attention. »

« Fais tout pour te préparer à sauver Midona … même si nous savons aussi bien l’un que l’autre qu’elle ne se laissera pas faire. Elle va faire un enfer de leurs vies. »

« Justement, c’est ça qui m’inquiète. On ne sait pas comment sera leur réaction par rapport à ça. Je ne… veux pas le savoir. Je crois que je vais y aller dès maintenant. »

Il salua respectueusement la princesse avant de partir au loin sur Epona. Il devait se rendre le plus rapidement possible là où se trouvait Artikodin .Il ne savait pas comment tout cela allait se passer mais bon … il valait mieux être patient alors.

« Alors ? Comment se passe notre séance avec la prisonnière ? »

« Rebelle, très rebelle, maître Ganondorf. Si vous voulez allez la voir pour constater par vous-même, vous remarquerez à quel point elle cause de grands problèmes. »

« Tant que ça ? Humpf … Cela est un peu étonnant mais soit. »

Il suivit Darkrai, la créature ténébreuse ayant l’air inquiet bien qu’il n’y avait aucune explication à cela ou aucune raison normale. Ou presque … Car Ganondorf fut emmené jusqu’à ce qui semblait être un cachot, Midona se trouvant attachée aux pieds et aux bras … mais aussi recouverte d’un tube de métal noir autour du corps.

« Nous avons dû faire une telle chose pour l’empêcher d’utiliser ses mains et … »

« Vous pensez … VRAIMENT M’ARRËTER ?! »

Qu’est-ce que … Darkrai recula alors que le métal noir autour du corps de Midona s’était mis à se fissurer, explosant en morceaux devant Ganondorf qui croisa les bras. Rapidement, des mains noires vinrent briser les chaînes bloquant Midona.

« Ganondorf ! PAS BESOIN DE LINK POUR M’OCCUPER DE TOI ! »

« Darkrai ? Cela fait déjà une bonne journée qu’elle est ici. Je ne pense pas que ça soit la première fois qu’elle tente cela. Comment faisiez-vous pour la calmer ? »

« Même si vous nous l’avez proscrit … nous utilisions la force contre elle. »

« Visiblement, il n’y a que comme ça qu’elle puisse comprendre. »

Midona s’était mise à courir, haletant vers Ganondorf avant de se mettre à se déplacer à toute allure à la façon d’une araignée, ses nombreuses mains noires servant de pattes pour cela. Avec la vivacité d’un arachnide, elle s’arrêta brusquement, défonçant le mur sur la droite avant de s’enfuir à toute vitesse.

« Intelligente, elle est vraiment intelligente. »

« Maître Ganondorf ! Que devons-nous faire ?! Elle risque de s’échapper ! »

« Vas donc la rechercher … et fais pareil avec Giratina. Vous pouvez user de la force contre elle, vous avez mon autorisation. Ne la brisez néanmoins pas trop vite. »

« Est-ce que je peux … utiliser l’épée ? » demanda Darkrai avec lenteur, le regard de Ganondorf se fronçant, signe de son agacement. Utiliser la violence et la blesser, oui ! Mais non pas la tuer !  Darkrai disparut dans le sol, comprenant la non-réponse de son maître tandis que celui-ci retrouvait le sourire.

« Intéressant … Si ce qu’elle m’a dit est vrai, il va falloir la travailler, pendant de longues journées, très longues journées. En même temps, c’était un peu le but recherché. »

Le but recherché … que de briser la twili et lui faire comprendre sa douleur. AH ! Bon … Il suffisait juste d’attendre quelques minutes pour qu’elle soit à nouveau capturée. Le jeu de la proie et du prédateur. Elle voulait devenir la prédatrice mais cela n’était pas possible pour elle, pas du tout même. Elle se trompait lourdement, plus que lourdement. AH !

« Attendons donc son grand retour. Combien de temps tiendras-t-elle avant de craquer et de finir brisée comme un simple fétu de paille ? C’est à se le demander. »

Ailleurs, Link était toujours sur Epona, celle-ci galopant à une allure folle alors que le décor se modifiait tout autour de l’hylien. Motisma flottant à côté de lui, le pokémon continuait de dire sur un ton plus qu’irritable pour Link :

« Et tu penses vraiment qu’un pokémon légendaire ferait ça ? »

« M’aider ? Je vais tout faire pour que ça soit le cas ! Quand il verra l’épée, il comprendra la raison de ma quête et je pourrai alors m’y rendre sans aucun problème. Ils comprendront que je fais cela pour notre monde et … »

« T’es quand même bien niais quand tu t’y mets, tu le sais ? Tu crois vraiment que ça se passe comme ça dans la vie ? Enfin bon, fais toujours hein ? Moi, si je te vois mort, ça me dérange pas hein ? Bon ben … bonne chance quoi, hahaha ! »

« Tu es vraiment un petit être détestable, est-ce que l’on te l’a déjà dit ? »

« De ta part, cela ne me fait ni chaud, ni froid, Link. Je suis là uniquement pour Midona, rien de plus, rien de moins. Tu crois vraiment que je t’apprécie ? »

« Non merci, je pense l’avoir déjà remarqué depuis notre première rencontre. »

Et pour la peine, il allait s’abstenir d’écouter ce que le Motisma avait à dire. Ca sera beaucoup plus simple et surtout bien moins ennuyeux pour lui. Pfiou ! Vraiment … Il ne comprenait pas pourquoi Midona l’avait gardé auprès d’elle. D’ailleurs, c’était le cas ?

Chapitre 137 : Un corps de roche

«  Est-ce que tu as choisi quel pokémon ira se battre ? »

« Je peux en prendre plusieurs ? Si tel est le cas … je les choisis. »

Il avait fini par désigner la Dimoret nommée Tatania mais aussi Galzy, sa Rhinoféros. Artikodin resta de marbre, reprenant la parole après quelques secondes :

« Je n’aurai aucune pitié pendant ce combat. Je tiens à te signaler qu’il y a des chances que tes pokémon meurent si tu ne fais pas attention à ces derniers. »

« Je sais parfaitement que Galzy n’est pas faite pour un combat contre un pokémon … de glace mais bon, elle veut se battre, je ne vais pas l’en empêcher. »

« Soit. Si elle est prête à mourir et à succomber, je ne peux pas empêcher une pokémon ou une personne de vouloir se donner à son maximum. COMMENCONS ! »

Un battement d’ailes et voilà que l’oiseau légendaire était déjà en train de flotter à plusieurs mètres du sommet de la montagne. Link dût se cacher les yeux, gémissant un peu de douleur à cause de la neige. Tatania fit apparaître quelques pics de glace, les projetant sur Artikodin qui les repoussa d’un mouvement d’aile.

« Si ce n’est que cela, vous n’arriverez jamais à me battre. Un peu d’effort ! »

« RHI… NO… FE… ROS ! »

Si c’était de la force qu’il voulait, il allait l’obtenir ! La colosse de roche avait simplement planté ses pattes dans le sol, en extrayant une grosse partie pour la projeter sur Artikodin à son tour. Néanmoins, celui-ci ouvrit la gueule :

« Il en faudra bien plus pour réussir à me battre. Un simple rocher ne … »

« RHINOFEROS ! RHINO ! »

Elle ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase, envoyant un second rocher, pointu comme une lance en plein sur l’autre déjà projeté. Le premier rocher explosa en morceaux avant même qu’Artikodin ne le gèle, créant une pluie de pierres qui vint s’abattre sur le pokémon de glace qui fut repoussé en arrière dans les airs.

« Intéressant … Une véritable force brutale. Mais pendant ce temps, Link, je vois que tu ne combats pas. Est-ce que tu comptes laisser tes pokémon se battre à ta place ? »

« Pour le moment, ils n’ont pas besoin de moi. Et je trouve qu’elles se débrouillent très bien sans avoir besoin de mon aide. Je suis désolé, Artikodin mais elles ont besoin de se dépenser donc je ne ferai rien pour les en empêcher. »

« Tu sous-estimes ma force, cela peut être très dangereux, vraiment très dangereux même … si tu ne fais pas attention à cela. Tu vas amèrement le regretter, plus que le regretter même. Bon … si tu ne me fais pas confiance, il vaut mieux que je te montre ma véritable force. »

Et autant leur montrer aussitôt ce dont il était capable. Avec puissance et force, il s’envola encore plus dans les airs, disparaissant dans l’horizon. Soudainement, une tempête de neige commença à se former, des grelots gros comme des poings frappant Link et ses deux pokémon , l’hylien se protégeant avec son bouclier.

« AIE ! AIE ! Hum … Ca fait mal ça ! »

« Maître Link, votre Rhinoféros subit de graves dégâts par rapport à cela. »

Pourtant, il n’entendait aucun cri de la part de sa pokémon. Lorsqu’il put regarder sans se faire agresser par la grêle, la Rhinoféros était encore debout. Ah ! Qu’est-ce que Fay racontait ? Elle allait très bien, n’est-ce pas ? Il n’avait entendu aucun cri ! Quant à la Dimoret, elle avait réussi à tout éviter avec aisance.

« Fay, tu vois bien qu’elle supporte plus que bien tout ça. »

« Maître Link, votre Rhinoféros est dans un état proche de la mort. »

Mais qu’est-ce qu’elle racontait ? Il n’était quand même pas aveugle. La Rhinoféros lui tournait le dos, étant proche de lui mais restait fermement debout.  Artikodin s’était remontré dans les airs, descendant de plusieurs mètres avant de murmurer :

« Une telle attaque est mortelle pour les pokémon liés à la roche. Si en plus, ils se chargent de protéger leurs dresseurs … autant dire qu’ils n’ont plus aucun souffle de vie. »

« Hein ? Qu’est-ce que vous racontez là, Artikodin ? Elle va … très bien. »

« Maître Link, les battements de cœur de votre pokémon nommé Galzy sont de moins en moins présents. Le nombre diminue de seconde en seconde. »

STOP ! Il n’aimait pas ce genre de blague ! Pas du tout même ! Il courut pour passer de l’autre côté, remarquant alors ce que la Rhinoféros cachait depuis le départ. Des trous miniatures … parcourant tout son corps sur le devant. Elle avait fait rempart de son corps pour protéger Link alors que celui-ci n’avait eu que le bouclier pour le recouvrir.

« Rh … Rhi … Rhino … Rhinoféros … »

« Reposes-toi maintenant … Galzy. D’accord ? Tu vas rentrer dans ta pokéball. »

Il sortit celle-ci, appuyant sur le bouton pour laisser s’échapper le rayon rouge. Le rayon percuta la peau de la Rhinoféros mais rien ne se passa. Les yeux clos, la pokémon resta parfaitement immobile, comme statufiée avant que la voix de Fay ne déclare :

« Battement de cœur … proche de zéro par minute. »

C’était juste une blague ? Galzy ? Il n’aurait quand même pas … non. La princesse Zelda l’avait mis au courant mais il n’avait pas réellement prêté attention à ça et maintenant … maintenant … Il se retourna furieusement vers Artkiodin, celui-ci ayant son regard posé sur la Rhinoféros, semblant songeur. Quelque chose était … bizarre.

Chapitre 139 : Le désir de protéger

«  Galzy ? Mais tu es … si différente. »

« Rhi … Rhinastoc ! » s’écria la pokémon plus qu’imposante alors qu’elle se retournait vers son dresseur. Celui-ci était perturbé, plus que perturbé même. Il rangea son épée, rapprochant une main avec lenteur de la pokémon.

« Mais … tu n’es pas … Galzy ? Si ? Non ? Comment ça se fait, je … »

« RHINASTOC ! RHINA ! RHINASTOC ! »

« Maître Link, vous agacez votre pokémon. Il y a 100% de chance qu’il s’agisse de la même créature dénommée Galzy auparavant. Même si son métabolisme est maintenant différent, elle reste la même créature. Cela s’appelle le principe de l’évolution : au bout d’un certain moment, les pokémon, du moins, certains d’entre eux, changent de forme et se renforcent, devenant alors bien plus puissants qu’auparavant. Maître Link, comprenez-vous ? »

« Je … je crois comprendre mais … je … ah … »

Il était juste abasourdi par la nouvelle. Alors qu’il cherchait à se déplacer, il fut soudainement soulevé par Galzy, la pokémon le plaçant sur son épaule alors qu’Artkodin avait arrêté la tempête de neige, prenant finalement la parole :

« Grâce à tes pokémons et principalement Galzy, tu as obtenu la victoire, mes félicitations à ce sujet. Je ne peux qu’approuver la force de tes pokémons … bien que pour ton cas précisément, il va falloir que tu apprennes à canaliser tes émotions. »

« Je suis vraiment désolé … c’est juste que par rapport aux pokémon, je n’étais pas du tout au courant, je ne savais pas vraiment que cela était possible. »

« Maintenant, tu le sauras. Mais cela n’explique pas le fait que tu aies perdu le contrôle de tes émotions pendant un combat. Le précédent élu de l’époque savait mieux gérer et canaliser ses sentiments. Cela pourrait être très dangereux pour toi. »

« Je le sais parfaitement, je le sais mais … je ne peux rien faire contre ça, voilà tout. »

« Contre Ganondorf, tu ne pourras jamais lutter seul. Il se peut qu’il y ait des morts, beaucoup de morts, surtout si le monarque des ténèbres n’hésite pas à utiliser des pokémon d’une force terrifiante de son côté. Si tu n’es pas prêt à cela, tu perdras le combat avant même de le débuter. Comprends-tu ce que je veux dire par là ? »

« Je le comprends parfaitement. Je ferai plus attention la prochaine fois, je vous le promets. »

« Ce n’est pas à moi que l’on doit faire des promesses, loin de là. Je suis seulement celui qui apportera le renouveau à cette lame qui fut brisée récemment. Fay, continues de servir l’élu de la déesse … mais aussi de le protéger. »

N’était-ce pas ce qu’elle faisait depuis le départ ? Il ne comprenait pas pourquoi le pokémon agissait de la sorte ? Enfin, pourquoi il disait cela.

« Je le ferai, esprit de l’eau … et de glace. Pouvez-vous bénir la lame d’élu ? »

« Je vais le faire tout de suite. Link, il te faudra maintenant affronter Electhor et Sulfura pour obtenir leurs forces. Alors là, l’épée retrouvera sa puissance d’antan. »

« Je le ferai dans les plus brefs délais, Artikodin. »

« Si tu veux bien pointer la lame vers moi. » continue de dire le pokémon oiseau de glace avant de s’approcher de Link et Galzy. La Dimoret était déjà retournée dans sa pokéball alors que l’hylien faisait ce que lui demandait Artikodin.

Quelques secondes s’écoulèrent, où le temps sembla comme figé, une aura bleutée se formant autour du pokémon légendaire avant de s’insinuer dans l’épée puis … plus rien ? Link ne ressentit pas la différence, la voix de Fay murmurant :

« Il me faudra encore … les deux autres esprits légendaires pour retrouver ma précédente forme, maître Link. Est-ce que vous serez patient ? »

« Hein ? Euh … je n’ai pas vraiment le choix non ? Donc, cela ne me dérange pas de patienter. Je ne vois pas où tu voulais exactement en venir, je dois l’avouer. »

« Vous comprendrez, maître Link, quand il sera l’heure. »

« Il semblerait que l’esprit de l’épée ait aussi changé au fil des siècles et des millénaires. »

Qu’est-ce qu’Artkiodin racontait ? Il cligna des yeux, cherchant à comprendre où voulait en venir l’oiseau légendaire mais rien de tout cela n’arriva. Et maintenant ? Qu’est-ce qu’il devait faire ? Partir de suite vers le prochain oiseau non ?

« Normalement, le prochain oiseau légendaire que tu dois rencontrer est Sulfura. Je vais te dire où il se trouve, cela écoutera tes recherches car le temps presse. Néanmoins, il ne sera pas aussi gentil que moi, je tiens à te le signaler. »

« Gentil ? Enfin, je … Merci beaucoup. »

« RHINASTOC ! Rhina ! Rhina ! »

« Ta pokémon voudrait partir de là car elle n’apprécie pas les températures très froides. Normalement, vous devriez pouvoir descendre aisément, j’ai stoppé la tempête pour le moment. Dès que vous serez partis, elle se relancera. Faites attention et … »

« RHINASTOC ! RHINAAAAAAAAAAA ! »

« Hein quoi ? Qu’est-ce que tu racontes, Galzy et … AAAAAAAH ! »

Il poussa un cri alors que la pokémon vint la serre contre elle … se mettant sur le dos avant de se projeter dans le vide, glissant le long de la montagne sur le dos, secouée comme un prunier. Link chercha à comprendre ce qui venait de se passer sauf … qu’il n’était pas sûr d’y arriver en état … encore que la Rhinastoc avait une façon bien à elle, il fallait avouer.

Chapitre 141 : Le véritable ennemi

«  L’élu de la déesse. » murmura une voix dans le volcan avant qu’un oiseau enflammé n’en sorte, Link faisant quelques pas en arrière pour éviter les coulées de lave.

« Vous savez déjà que j’allais arriver ? Est-ce que … c’est … »

« Artikodin ? Exactement. Il m’a prévenu que tu allais venir. Il m’a aussi dit que tu étais bien différent de l’élu de notre époque. Il y a de cela fort longtemps, quand les hyliens habitaient les cieux et ne portaient guère encore ce nom. »

« Je ne vois pas exactement de quoi vous parle mais … vous savez donc pourquoi je suis là. Est-ce qu’il va falloir que je vous affronte aussi ? Encore une fois ? »

« C’est exact … Sors donc les pokémon qui doivent m’affronter et … »

Il n’avait même pas le temps de laisser Sulfura terminer sa phrase que déjà une pokéball s’ouvrit, laissant apparaître l’Insecteur. Link cligna des yeux, hochant négativement la tête :

« Non, non et non ! Je ne suis pas fou au point de laisser un insecte se battre contre un oiseau ! J’ai déjà eu mon quota de frayeur pour ces derniers jours avec Galzi ! Rentre dans la sphère, Insecateur ! Je ne veux pas que tu sois blessé ! Pas du tout même ! »

« INSECATEUR ! INSECA ! INSECATEUR ! » s’égosilla le pokémon, signe qu’il ne restera pas en retrait, comme la dernière fois ! Il en était tout simplement hors de question ! Mais rapidement, deux autres pokéballs s’ouvrirent pour laisser place à des pokémon tout aussi plaisants à voir : Héronu, son Tétarte et Chimala, le Chamallot de Midona.

« Un pokémon de feu, un pokémon insecte et un pokémon aqueux ? Trois contre un ? Tu sembles avoir pris tes précaution par rapport à auparavant … sauf en ce qui concerne cet Insecateur. Je pourrai le calciner sans aucun problème. »

« Ce n’est pas moi qui veut ça ! C’est lui ! Uniquement lui, même ! Je ne peux rien faire ! Il ne veut pas retourner dans sa pokéball ! Il suffit de le voir ! Je ne mens pas ! »

« Et ? Elu de la déesse, tu ne sais pas te faire respecter ? »

« Je le voudrai bien … mais visiblement, je ne les contrôle pas. Je n’ai jamais eu de pokémon auparavant. Je peux juste leur demander de faire très attention. »

« C’est bien là l’unique chose que tu peux leur faire promettre. Mais soit … Nous allons donc combattre. Trois pokémon contre moi … et bien entendu, tu peux aussi intervenir. Cela te sera même très conseillé. Néanmoins, sache que si tu n’es pas capable de te protéger de mes flammes, tu ne seras plus qu’un tas de ce… »

Le pokémon s’arrêta avant qu’une projection d’eau ne vienne le frapper en plein bec, le faisant reculer dans les airs d’un bon mètre. Il posa son regard sur le Tétarte, l’observant pendant de longues secondes avant de claquer du bec. En réponse à cela, le Tétarte frappa son poing contre le torse, signe qu’il ne comptait pas abandonner la bataille, loin de là ! Il avait beaucoup à faire, bien plus que cela même ! Ah !

« Je considère que les hostilités sont lancées entre tes pokémons et moi-même. »

« Ne m’oubliez pas ! Je combattrai  à leurs côtés ! Barnos ! Reste auprès de moi pour être sûr que tu ne te fasses pas attaqué ! Où est-ce que ce Motisma se trouve ?! »

Cela aurait pu être utile, sacrément utile même de l’avoir non-loin d’eux ! Mais depuis qu’ils en avaient terminé avec Artikodin, il était tout simplement introuvable. Il avait encore dû s’échapper, rien de plus, rien de moins.

Qu’est-ce qu’il pouvait … AH ! Faire tout de suite une roulade sur le côté pour éviter des flammes, voilà tout ! Pfiou, c’était dangereux par ici, non ? Il regarda ses pokémon. Heureusement pour lui, ils avaient aussi évité les flammes. En fait, l’Insecateur semblait même tout faire pour tout éviter, ne voulant être nullement blessé. A côté, le Tétarte créait plusieurs sphères aqueuses pour arrêter les flammes qui risqueraient de toucher Barnos.

C’était un bon travail d’équipe, un très bon travail même … bien qu’il restait quand même sur ses gardes. Rien n’était moins sûr et il n’avait que peu confiance en la suite des évènements.. Est-ce que cela allait lui donner tort ou raison ? Il ne savait guère … il restait juste ainsi, son bouclier en avant. Qu’est-ce que Sulfura avait en tête ?

« Une combinaison de la part de tes pokémon peut être utile, très utile. J’ai néanmoins une question : est-ce que tu les entraînes souvent ? »

« Hein … euh … non. Nullement. J’évite de les utiliser pour me battre. »

« Les pokémon sont aptes à se défendre, ils n’ont pas besoin qu’on les protège, du moins pas autant que tu ne le fais. »

« Ils n’ont pas combattu Ganondorf contrairement à moi. Je ne sais pas comment m’occuper de pokémon et je ne sais pas comment ils savent se battre ! »

« Alors apprends donc … aujourd’hui ! Artikodin m’a prévenu au sujet de ta Rhinastoc. Je remarque qu’elle n’est pas présente à tes côtés. »

« Elle est en train de se reposer et je préfère éviter qu’elle ne se batte. Voilà tout ! Maintenant, assez parlé ! Nous sommes là pour récupérer tes pouvoirs ! »

« Soit … soit … soit … Puisque tu ne laisses pas place à la discussion, battons-nous sérieusement. Il semblerait qu’Artikodin avait raison : tu n’as rien à voir avec le précédent élu de la déesse. Tu es beaucoup plus … impétueux. »

« JE NE SUIS PAS L’ANCIEN ELU ! Mettez-vous ça dans le crâne ! Ce n’est pourtant pas compliqué ! J’en ai assez que l’on me compère à quelqu’un qui existait il y a des milliers d’années ! Je suis là pour récupérer vos pouvoirs et sauver Midona ! »

« Sauver … quelqu’un ? Non pas pour mettre un terme au règne du monarque démoniaque. Je confirme mes précédents propos : tu es complètement différent du précédent élu. » répéta Sulfura alors que Link poussait un hurlement. ASSEZ ! ASSEZ ! IL NE VOULAIT RIEN ENTENDRE DE SA PART ! Il … Il en avait assez de ce pokémon flamboyant !

Chapitre 143 : Naturel

«  Cela est impressionnant, très impressionnant. »

« Je ne veux pas de vos remarques, Sulfura. Je ne suis pas là pour ça. »

« Je le conçois. Tu cherches à obtenir mes pouvoirs et … tu vas les avoir. Néanmoins, une faiblesse flagrante est visible dans ton caractère et tes ambitions. L’épée de l’élu est là pour protéger le monde, non pas une seule personne. Si tu es égoïste, cette épée te brûlera la chair, deviendra lourde et tu ne pourras plus l’utiliser. »

« Ne racontez pas n’importe quoi ! Je n’ai eu aucun problème avec mon arme ! Et je ne fais pas ça par égoïsme ! C’est le monde qui se ligue contre moi ! »

« Se liguer contre toi ? … … … Esprit de l’épée. Est-ce que tu entends les paroles de  l’actuel élu de la déesse ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Je ne suis pas faite pour les jugements personnels, esprit du feu, Sulfura. »

« Pourtant, de ce que je semble comprendre, tu sembles plus enclin à l’être. »

« Que voulez-vous insinuer par-là, esprit du feu ? »

« Je n’insinue guère quelque chose. Je ne fais que constater. » dit calmement Sulfura alors que Link commençait à perdre patience, présentant son épée à l’oiseau légendaire.

« Assez parlé, maintenant, il faut agir. J’ai besoin de votre force. Quant à mes pokémons, félicitations. Je ne pensais pas que vous iriez évoluer … et pareil pour l’aide de Motisma. Je ne sais pas où tu as trouvé cela mais ça a été sacrément utile. »

« Hahaha ! Logique et normal, je suis bien plus utile que toi qui a tourné ses pouces pendant tout le combat hein ? Qu’est-ce que tu crois ? »

« Rien du tout. Je ne crois en rien du tout. Je vais maintenant partir … dès que Sulfura sera rentré dans l’épée. Enfin, nous aura confié ses pouvoirs. »

Il voulait juste quitter cet endroit. Il rappela ses pokémon sans chercher à dialoguer avec eux, les ayant déjà félicités auparavant. Pourquoi devrait-il se répéter ? Il était un peu … agaçant, il le savait, surtout à cause de la disparition de Midona mais qu’est-ce qu’il pouvait y faire hein ? Ce n’était pas de sa faute ! Il voulait la sauver et …

Sans même qu’il puisse dire quelque chose, il sentit son épée qui se réchauffa subitement, Sulfura étant en train de confier ses pouvoirs à Fay. Quelques secondes plus tard, il poussa un cri, étant obligé de relâcher la lame au sol. Ca brûle ! C’était quoi cette blague ?!

« Je l’avais bien signalé. Quand tu iras récupérer les pouvoirs du dernier esprit, celui de la foudre, si tu n’es pas prêt à devenir l’élu de la déesse dans ton cœur, tu trépasseras. Maintenant, tu peux partir en quête d’Elekthor. »

« Et je dois récupérer comment Fay, maintenant ? » demanda Link sans que Sulfura ne veuille lui répondre. Il vint prendre la lame, remarquant que celle-ci ne lui créait pas de problèmes maintenant. Il la rangea, attendant que Fay prenne la parole … chose qui n’arriva pas. « Fay ? Tu es consciente ? Fay ? Tu peux me répondre ? »

« Pourquoi appelles-tu l’épée de l’élu de la sorte ? L’esprit porte ce nom mais ne reste qu’un esprit et rien d’autre. Est-ce que … »

« Maître Link, je vais bien. Je suis légèrement fatiguée. Il semblerait que l’épée de légende ait du mal à accepter mes pouvoirs après tout ce temps. Il y a encore tant à faire, tellement à faire … alors que nous sommes proches du but, maître Link. »

« Essaies voir de te reposer si …c’est possible pour une épée. Je ne sais pas vraiment, je dois l’avouer. J’espère que ça l’est dans le fond. »

« Je vais tenter de faire ce que vous désirez, maître Link. Merci de vous préoccuper de ma santé alors que je ne suis que l’esprit de l’épée. »

« Tu es plus qu’un simple esprit … n’écoute pas les paroles de Sulfura. »

Celui-ci observa Link alors que le petit corps de Fay fit son apparition devant l’hylien. Sans un mot, Link vint s’agenouiller devant elle pour tendre ses bras. Il souleva la petite fille humanoïde, descendant avec elle du volcan, accompagné par le Motisma. Sulfura reprit sa place, sans un mot, silencieux et tranquille. Il regardait l’hylien quitter le volcan. Etrange, très étrange ce qui était en train de se produire devant ses yeux. Etait-ce … normal ?

« L… Link … Link. »

« Elle est encore consciente ? Après tout ce que vous lui avez fait ? »

« Elle est tenace, très tenace. Et impossible de s’approcher d’elle si elle est trop faible, elle nous tue sur place ! On est obligés de demander aux gros costauds de s’y rendre ! »

La twili était attachée contre un mur, menottée aux jambes et aux bras alors que son visage portait un étrange masque noir sur le visage, l’empêchant de voir et de communiquer. Bien qu’elle n’avait rien pour l’empêcher de faire apparaître ses mains de son dos, celles-ci étaient pourtant non-présentes, comme si elle … était maintenant incapable d’en produire.

« Qu’est-ce que nous devons faire d’elle, ô grand Ganondorf ? »

« Laissez-là donc dans l’état où elle se trouve. Il semblerait que d’après les projets de cette épée, elle semble bientôt prête. »

« Comme vous le désirez, maître. » déclare un petit être humanoïde, ayant un visage porcin, muni d’une armure de cuir, d’un casque à pointe bleu, d’une épée et d’un bouclier en bois. Ganondorf s’éloigna de Midona, la laissant seule dans son cachot.

Elle perd … patience … elle perd … connaissance. Elle perd … tout … elle ne voit … plus rien. C’est le vide … autour d’elle, le vide. Elle peut parler … mais ne plus entendre. Elle est juste … immobile … incapable de se mouvoir ou autre. Elle … est … isolée.

Chapitre 145 : Reconnaître sa force

«  INSECATEUR ! INSECA ! »

Le pokémon vert ne laissa pas le temps à Electhor de profiter de la confusion de Link. Sans hésitation, il sauta d’arbre en arbre, de rochers en rochers pour arriver jusqu’à la hauteur du pokémon aux capacités électriques prodigieuses.

Plusieurs coups tranchants et Electhor était en train de reculer, commençant à faire parcourir la foudre tout autour de son corps, un peu agacé. Aussitôt, un éclair tenta de frapper l’Insecateur, celui-ci se protégeant avec ses deux lames.

« Penses-tu vraiment pouvoir le protéger ? Il ne représente plus rien, esprit de la lame. »

« Maître Link a prouvé maintes fois qu’il se battait pour le monde. Maître Link reste … néanmoins un hylien comme les autres. »

« Mensonges ! Il est le héros de la déesse ! Il n’est pas comme les autres ! Ne l’oublie jamais, esprit de l’épée ! Tu commences à perdre conscience de ce que tu dois faire ! »

« Esprit de la foudre, vous vous fourvoyez. Je n’ai pas changé. Je sais juste dans quel état d’esprit est mon maître Link. Je sais aussi qu’il est le mieux placé pour pouvoir protéger Hyrule et le reste du monde de la menace de Ganondorf. »

« Qu’il me le prouve ! Qu’il vienne prendre l’épée ! Ou alors, il ne se sent pas le courage d’y arriver ? AH ! Je n’ai pas de temps à perdre avec un ridicule insecte ! Disparais ! »

Electhor se tourna vers l’Insecateur, des nuages noirs venant recouvrir le ciel. Quelques instants plus tard, des éclairs vinrent foudroyer la place, tout autour de Link, Fay et Barnos.

« Maître Link, il vous faut réagir le plus vite possible. »

« Est-ce que je … suis vraiment fait pour cela ? » murmura l’hylien, regardant la garde de son arme. Il ne savait pas … il ne savait pas du tout.  Il voulait sauver Midona, c’était la chose la plus importante à ses yeux mais à côté …

Il n’oubliait pas son devoir ! Il savait pertinemment qu’il devait défendre la princesse Zelda, le royaume d’Hyrule mais aussi le monde d’à côté, celui où se trouvaient des pokémon ! Il y avait aussi le royaume du crépuscule ! Il en avait trop sur ses épaules, beaucoup trop !

Mais ça ne voulait pas dire qu’il tirait un trait sur tout ce qui s’était déroulé avant ! Sans plus d’hésitation, il posa sa main sur la garde de l’arme, de la fumée commençant à s’en échapper alors qu’il poussait un hurlement strident. C’était en train de lui brûler la peau !

« Maître Link ! Arrêtez cela ! Si l’épée ne nous accepte pas, vous … »

« Qu’elle m’accepte ou non, j’en ai rien à faire, FAY ! Je ne suis pas là pour me faire marcher sur les pieds ! Pas du tout même ! ALORS J’EN AI ASSEZ ! ELECTHOR ! Tu veux l’épée de légende ?! J’ai besoin de ta puissance ! Je vais te forcer à me la donner ! QUE TU LE VEUILLES OU NON ! PRENDS-TOI CA ! »

« Maître Link, vous ne comptez quand même … »

Elle n’eut pas la possibilité de finir sa phrase que Link avait tout simplement projeté la lame légendaire de toutes ses forces en direction de l’oiseau de foudre, celle-ci se plantant dans le corps du pokémon alors que Link tombait à genoux, regardant ses mains. Le cuir de ses gants avait été calciné et il avait de nombreuses brûlures aux mains.

« Pauvre fou. Sais-ce que tu es en train de faire ? »

Quoi ? Il pouvait encore parler ? Après ce … non ? La lame s’était bien plantée dans son corps mais cela ne semblait même pas l’avoir affecté. Etait-ce parce que l’arme et l’oiseau étaient liés en quelque sorte ? Non … quand même pas.  Pourtant, ça semblait être le cas.

« Tu jettes l’épée de légende en ma direction avec la ferme intention de me tuer, c’est bien cela ? Comprends-tu la portée de ton geste ? »

« Je le comprend parfaitement ! Et je sais aussi ce que je dois faire exactement ! Ce n’est pas des oiseaux légendaires qui vont dicter ma conduite ! Il en est hors de question ! »

« Dicter ta conduite ? Déciderais-tu de te rebeller contre ton statut d’élu de la déesse ? Tu es problématique, très problématique. Il ne manquerait plus que tu utilises les pouvoirs de la Sainte Triforce pour ton plaisir personnel. »

« Mon plaisir personnel ? Je n’y ai jamais pensé et je ne le ferais jamais ! ASSEZ ! »

Mais maintenant, comment pouvait-il espérer récupérer l’épée de légende ? Devait-il envisager d’utiliser le reste de son équipement ? Il en avait toutes les capacités pour ! Il ne devait pas oublier qu’il avait l’arc et son grappin ! Oui ! Il n’était pas complètement désemparé. Mais maintenant … Il n’avait plus Fay avec lui. Et l’Insecateur ? Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Il faisait plusieurs pas sur lui-même, tournoyant avec vivacité. Cela ressemblait à une sorte de danse dont les lames s’affutaient au fur et à mesure.

« Qu’est-ce  qu’il fabrique exactement ? Ca va lui servir à quoi ? »

« Cet Insecateur peut devenir très gênant si je ne m’en occupe pas dès maintenant. Je vais donc le faire disparaître tout de suite au lieu d’attendre la suite des évènements. »

Le faire disparaître ? Vu que les oiseaux légendaires n’étaient pas des enfants de chœur, il savait pertinemment ce que cela impliquait ! Sauf qu’il ne se laisserait pas faire ! Pas cette fois ! Il pointa son grappin sur un arbre, juste à côté de Barnos, se retrouvant projeté en sa direction. Au même instant où il agrippait l’Insecateur sur sa route, plusieurs éclairs vinrent frapper la zone où le pokémon se trouvait, créant un profond cratère.

« Insecateur ? Inseca ? » questionna le pokémon.

« On va s’en occuper à deux. Fais juste attention à toi. Il faut que l’on récupère l’épée et Fay surtout. Tu vas m’aider, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qu’il y a ? Ta peau me semble plus métallique qu’auparavant. Tu as été touché ? » demanda Link avec inquiétude, remarquant quelques traces rouges sur le corps du pokémon. C’était … du sang ?

Chapitre 147 : Comme auparavant

«  Fay ? Qu’est-ce que … Tu sembles … différente. »

« Je n’ai que ma forme originelle, maître Link. » dit simplement la jeune femme sans bras, tournoyant sur elle-même. Toujours de la même couleur, que cela soit pour ses vêtements pour sa couleur de « peau », elle s’arrête de danser après quelques secondes. « Comment me trouvez-vous, maître Link ? Suis-je bien ? »

« Bien entendu, bien entendu ! Pourquoi est-ce que tu ne le serais pas ? »

« Je ne sais guère, maître Link. Mais maintenant que j’ai repris ma puissance originelle, nous pouvons alors nous préparer à affronter Ganondorf et délivrer la princesse Midona. »

« Oui, c’est vrai. Mais …tout d’abord, il faut que j’aille voir Barnos. »

Barnos était quand même le premier pokémon qu’il avait récupéré. Le voir … changer de forme était quelque chose de … vraiment surprenant. Il observa le pokémon pendant de longues secondes puis le remercia avant de le rappeler dans sa pokéball.

« Vous êtes deux fous. La Triforce n’acceptera jamais votre présence. »

« Cela m’importe peu. Je ne suis pas là pour l’utiliser, pas le moins du monde. De toute façon, elle est déjà brisée. Mais maintenant que j’ai récupéré vos pouvoirs, je peux aller combattre Ganondorf et aller délivrer Midona. »

« Cette épée te consumera sans même que tu ne t’en rendes compte ! »

« Et ? Si cela me permet de sauver Midona, je suis prêt à prendre le risque de disparaître avec l’épée de l’élu, si nécessaire. Je ne vois pas le moindre problème à cela. Je vais vous laisser tranquille. Fay, est-ce que tu veux bien m’accompagner ? Que l’on quitte cet endroit. »

« Comme vous le désirez, maître Link. Néanmoins, maintenant, je suis trop grande pour l’embrassade. Comment faisons-nous, maître Link ? »

« Euh, flotte à côté de moi, ce n’est pas un problème. »

« Comme vous le désirez, maître Link. Comment faisons-nous pour retrouver la trace de la princesse Midona ? Je n’ai aucune indication dans ces données. »

« … … … Allons voir la princesse Zelda. Elle nous donnera les dernières nouvelles. De toute façon, nous n’avons visiblement pas vraiment le choix. »

« Comme vous le désirez, maître Link. »

Elle se répète une nouvelle fois mais bon … il a quand même l’impression que l’esprit de l’épée est différent de ce qu’elle aurait dû être. Ayant rangé son arme, il observa pendant un instant celle-ci. Est-ce que tout allait bien se passer ou non ? Ce n’était pas à lui de le décider, loin de là même … mais il restait méfiant, vraiment très méfiant, par rapport à la suite des évènements. Il n’était pas … convaincu que tout se déroule comme il le faut.

« Prête, prête, prête ! Elle est parfaitement prête ! »

« Je vais vous éradiquer !  TOUS ! AUTANT LES UNS QUE LES AUTRES ! »

« Tu es sûr de cela ? Elle me semble encore plus vivace et violente qu’auparavant. Je pensais qu’elle s’était résignée mais il semblerait que ça ne soit pas le cas. »

Ganondorf était debout, en face de Midona. Celle-ci était enchaînée à un mur, portant un étrange masque de métal entièrement noir, seul ses yeux jaunes aux pupilles rouges étant visibles. A côté de Ganondorf, l’épée capable de parler était plantée dans le sol.

« Hahaha ! Elle est parfaite. On va pouvoir finalement l’utiliser. »

« L’utiliser ? Tu ne parles quand même pas de m’insinuer dans son esprit comme je l’ai fait avec la princesse Zelda ? Je n’ai pas que cela à faire, épée. »

« Non, non. Elle va juste me récupérer, voilà tout. Ne t’en fait pas, l’esprit d’une Twili est parfait … vraiment parfait et puis, elle n’est pas comme les autres, n’est-ce pas ? »

« Que je te confies à elle, si cela est de l’humour, je ne l’apprécie guère. »

« Est-ce que j’ai l’air de plaisanter ? Elle est la cible parfaite pour une arme comme moi, que tu le veuilles ou non. Je sais parfaitement ce dont je suis capable et ce dont elle l’est. Maintenant, libères-lui une main et laisse-la me récupérer. »

… … … Cette épée. Si cela ne tenait qu’à lui, il s’en serait débarrassé depuis bien longtemps mais … Elle avait des connaissances que lui ne possédait pas. Si un jour, il voyait qu’elle devenait inutile, il se ferait un malin plaisir à la briser en morceaux … sans possibilité de la reforger. Avec lenteur, il brisa une menotte, celui du bras droit de Midona avant d’extirper la lame du sol, la mettant dans la main de la Twili.

« Et ensuite ? Que devons-nous attendre exactement maintenant ? » demanda Ganondorf, Midona ne semblant plus bouger, dénuée complètement de vie.

« Cela. Oooooh. C’est parfait ! Vraiment parfait ! Parfait ! Parfait ! C’est excellent ! C’est bien ce que je pensais d’elle ! Elle est le réceptacle parfait ! ALLONS-Y ! HAHAHA ! »

Ganondorf fit un pas en arrière, remarquant que la prison s’était mise à trembler de toutes part, des fissures apparaissant sur ses murs. Les dernières menottes de la Twili se brisèrent avant que celle-ci ne fasse quelques pas en direction du monarque démoniaque.

« Pas d’inquiétude à avoir. » murmura l’épée dans la main de Midona. « Elle est sous contrôle. Enfin, on pourrait penser ça comme ça mais elle ne te fera pas de mal, pas du tout. »

« Je te laisse gérer ça. Si tu as un pantin pour te distraire, tant mieux. Il est vrai que Darkrai était inadapté pour tes capacités. »

« Oh oui … Je vais m’amuser avec elle. » éclata de rire l’épée, Midona passant à côté de Ganondorf, ignorant sa présence avant que le bâtiment ne s’effondre derrière eux.

Chapitre 149 : Placé dans ce monde

« Est-ce que tu te sens en meilleure forme, Link ? »

« Cela peut aller, princesse Zelda. Merci pour la chambre. Je … hum … par où est-ce que je peux commencer ? Je ne peux plus utiliser l’épée de légende. »

« Hein ? Qu’est-ce que tu racontes là ? Tu peux m’expliquer par hasard ? »

Pour une surprise, c’en était une … Et pas forcément une bonne ! Elle cligna des yeux pendant plusieurs secondes, cherchant à comprendre comment cela était possible. Mais l’hylien ne tarda pas à lui raconter tout au sujet de l’épée, des oiseaux légendaires, de l’égoïsme et autre. Lorsqu’il termina, la princesse Zelda prit une profonde respiration avant de dire d’une voix lente et calme :

« Il est vrai … que nous avons beaucoup mis sur tes épaules, Link. Et qu’en même temps, tu t’es éveillé à des sentiments qui peuvent nuire à tes capacités combattives mais de là à ce que l’épée de légende te refuse. Est-ce que … si ce n’est pas trop dangereux, tu peux me montrer comment cela se passe exactement ? Nous allons trouver une solution. »

« Je veux bien mais je ne vous promets rien, princesse Zelda. Ce n’est vraiment pas très joyeux, si vous voulez tout savoir … ou si vous ne voulez pas savoir. »

« Essaies donc, nous n’avons … enfin si … on a beaucoup à perdre. »

C’est vrai. Il hocha la tête positivement avant de sortir la lame de son fourreau mais dès l’instant où il avait la main posée sur la garde, des flammes vinrent entourer sa main. Il fit tomber l’arme au sol, sa main étant parcourue par quelques gelures mais aussi de nombreux tremblements. Il bredouilla :

« J’ai l’impression de m’être pris une décharge électrique ! »

« C’est étrange, vraiment très étrange même mais … bref … Laisse-moi te soigner. »

« Princesse Zelda, vous n’avez pas besoin de faire tout cela pour moi, je ne pense pas que ça soit si grave de toute façon et ensuite, je comptais bien … »

«Est-ce que cela pique ou non ? » demanda-t-elle alors qu’il se retenait de gémir, serrant les dents pour ne plus penser à la douleur qui venait de l’envahir.

« Un petit … peu … mais merci … je ne sais pas. Je n’ai pas l’impression d’être vraiment blessé mais plutôt … « vidé » de toutes substances. »

« Vidé ? Comment cela ? Comme si tu devenais fatigué, extrêmement fatigué ? »

« A peu de choses près, j’ai l’impression de quitter mon corps quand cela m’arrive. Je crois qu’Electhor m’avait prévenu à ce sujet. »

« Est-ce que tu arrives à ranger l’arme sans que cela te fasse souffrir ? » demanda une nouvelle fois la princesse Zelda alors qu’il hochait la tête. Bizarrement, oui.

D’ailleurs, il le lui montra directement, l’épée rentrant dans son fourreau sans aucune difficulté. Il présenta sa main, celle-ci ne laissait aucune marque comme lorsqu’il avait extirpé l’arme. Finalement, ce fut Fay qui brisa le silence :

« Maître Link, j’ai peut-être une supposition : l’épée de légende est vivante. »

« Tu en es son esprit, je considère donc qu’elle était vivante depuis le départ, Fay. »

« Je veux dire par là : normalement, je suis son esprit … mais depuis que je fus brisée, c’est comme si l’arme et moi-même sommes deux entités différentes. Je vis à l’intérieur de l’épée et donc, je suis … autant présente que cette autre personnalité. »

« Mais est-ce que ce sont vraiment deux choses différentes, Fay ? Enfin, deux entités différentes ? Cela me semble bien compliqué. »

« Je ne peux pas vous répondre, maître Link. Veuillez m’en excuser, j’en suis désolé. »

« Hein ? Euh, tu n’as pas besoin de t’excuser. Tu n’es pas responsable de cela, pas du tout même. Ne t’en fait donc pas. Si c’était le cas, je te le dirai. »

Voilà maintenant que Fay se pensait responsable de ce qui lui arrivait. Ce n’était pas de sa faute ! Pas du tout ! Pour l’épée, il allait juste devoir en envisager une autre de secours. Peut-être que la princesse Zelda en avait à côté ? De toute façon, cela ne voulait pas dire que ses capacités au combat étaient moindres, loin de là, bien loin.

« Link ? Pendant que tu dormais, j’ai eu quelques nouvelles au sujet du royaume du crépuscule : Ganondorf ne s’y trouve plus. Les éclaireurs ont parlé que lui, accompagné de ses deux pokémon, ont quitté le royaume. »

« Pour aller où ? Est-ce qu’ils le savent ? Ils sont toujours là-bas, vos éclaireurs ? »

« Ils continuent d’observer les environs et pour l’heure, Ganondorf n’est toujours pas revenu. Ce sont les dernières nouvelles que j’ai. Que comptes-tu faire, Link ? »

« Soit je reste au château et je me tourne les pouces en attendant d’avoir d’autres informations, soit … je pars explorer Hyrule voir le monde entier pour espérer tomber sur Ganondorf. Giratina n’est pas vraiment un pokémon très discret, de ce que je sais. »

« Prends une journée de repos pour réfléchir à tout cela. Le château est sous repos. L’assaut d’hier fut repoussé, ils ne reviendront pas avant une ou deux journées. »

« Est-ce que je peux vous emprunter une épée, princesse Zelda ? Avec le … problème de celle de légende, je ne peux plus vraiment me battre, malheureusement. »

Elle lui répondit qu’il n’y avait aucun problème à cela avant qu’il ne la remercie. Alors … Ganondorf était surement ici ? Dans ce monde ? Cela voulait surement dire qu’il cherchait à l’appâter. Dommage pour lui … mais le poisson qui allait mordre à son hameçon était beaucoup trop gros pour lui.  Il allait lui faire regretter d’avoir quitté le royaume du crépuscule. Il allait le payer amèrement … et au prix fort.

Chapitre 151 : Mauvais accueil

« Non, non et non. Pas du tout. Je suis désolé mon petit gars mais je ne fais pas de mission de la sorte. Ca sera purement et tout simplement du suicide. »

« Même en échange de la moitié de ma bourse, vous êtes sûr ? »

« Sûr et certain même. Pas l’impression que tu comprends le problème. C’est un cataclysme sur cette île ! Un cataclysme ! C’est la destruction totale et complète de toute forme de vie ! Tu crois que je vais risquer ma vie juste pour de l’argent ? »

« Vous n’exagérez pas un peu quand même ? »

« Pas le moins du monde. Je ne plaisante jamais sur le sujet ! Maintenant, vous m’excuserez mais j’ai mieux à faire que de continuer à discuter de ça ! Et pensez même pas à espérer que quelqu’un vous prenne, personne ne sera assez fou pour ça. »

« Merci quand même … ou presque, si c’est ce que je peux dire. »

« Ouais, ouais, de rien, de rien. Zou, du vent ! Je m’en vais ! » s’exclama le marin, délaissant complètement Link sur le côté alors que l’hylien vint s’asseoir sur le bord.

« Maître Link, il y a surement une solution pour traverser l’île. J’en suis sûr et certaine. »

« Merci de chercher à me rassurer, Fay. C’est très gentil de ta part bien que ça soit insuffisant pour que l’on puisse se rendre jusqu’à l’île. »

« J’en suis extrêmement désolée, maître Link. Je ne peux pas vous porter sur mon dos pour vous y emmener. Cela me semble difficilement concevable. »

« Ce n’est pas bien grave, ne te force pas à faire des choses que tu n’aurais pas réussi à accomplie de toute façon. Je vais bien finir par … »

« TAR… TARD ! » s’écria une voix, l’une de ses pokéballs s’ouvrant, laissant paraître alors l’imposant pokémon bleu qui frappa du poing sur son torse avec la spirale dessinée dessus.

Il y avait besoin de prendre quelqu’un sur son dos ? Il était fait pour cela. Sans même laisser la possibilité à Link de s’exprimer, il se jeta à l’eau, tapotant son dos pour inviter l’hylien à grimper dessus. Celui-ci cligna des yeux, se demandant si le pokémon était sérieux.

« Tu ne pourras jamais supporter mon poids, Heronu. »

« TARTARD ! Tar, tartard ! » s’exclama le pokémon. Il ne lui laissait pas le choix ! Alors qu’il grimpait au lieu de lui faire perdre son temps hein ?

Bon … hum … Pourquoi pas ? Il ne pouvait qu’essayer de toute façon. L’hylien chercha à monter avec lenteur sur le pokémon, remarquant que celui-ci ne s’enfonçait pas dans l’eau malgré son poids. Ah oui ? Et si c’était si dangereux que ça, pourquoi … est-ce qu’il devait alors mettre en danger son pokémon ? Ce n’était pas normal et logique, c’était même très dangereux dans le font. Il n’était pas réellement d’accord, pas du tout.

Sauf que le Tartard ne lui laissa pas le choix, commençant à nager à toute allure vers l’océan. W… WOW ! ZEN ! ZEN ! ZEN ! Il s’accrocha au pokémon, gardant Fay auprès de lui tout en regardant droit devant eux. L’île n’était même pas visible à l’horizon !

Ca voulait dire quoi exactement ? Qu’est-ce que … AH ! Mais c’était impossible ? Des tornades ? Des tornades qui sortaient de l’eau ? Et ces vagues … immenses. Il commençait à comprendre pourquoi les marins ne voulaient pas l’emmener jusqu’ici. C’était si dangereux, tellement dangereux même. Non non et non … ce n’est pas ce qu’il avait prévu.

Pas du tout même. Il prit une profonde respiration, cherchant quelque chose de raisonnable à faire. Comment pouvait-il régler ce problème ? Non, il n’avait aucune idée et il ne pouvait que féliciter le pokémon par rapport aux efforts faits.

Sauf que les efforts étaient une chose, la réalité était toute autre. Alors qu’il s’apprêtait à échapper à un nouvel ouragan, une vague les repoussa en plein dedans. Link eut à peine le temps de rappeler le Tartard dans sa pokéball alors qu’il sert fortement Fay contre lui, fermant les yeux. Ce n’était qu’un mauvais … moment à passer, n’est-ce pas ?

« Maître Link, la tempête va nous emporter et … »

« Ne parle pas et reste collé à moi, Fay ! Ne bouge surtout pas de là, compris ?! »

« D’a… ccord, maître Link. Je vous protègerai si cela est nécessaire, je ferai de mon mieux pour accomplir cette tâche qui m’incombe. Attention à l’atterrissage, maître Link. »

L’atterrissage ? Il n’y avait pas réfléchit, il savait juste que ça allait secouer plus que de nécessaire. Il tenta un mouvement mais préféra ne rien faire, espérant que tout se terminerait bien assez tôt. Lorsqu’il sentirait l’os … ou pire, son dos se briser contre un morceau, il comprendrait alors qu’il venait d’atterrir.

… … … Lorsqu’il rouvrit les yeux, ce ne fut pas à cause de son réveil mais bien à cause de l’odeur de sang qui lui montait aux narines. Une odeur forte, très forte même. C’était horrible, plus qu’horrible. Ah ! Ca piquait les yeux !

« Ca veut dire quoi ça ? Fay ? Fay ? Mes pokéballs ? Pfiou, elles sont toutes là. »

Mais il y avait aussi l’épée. Il avait tout sur lui, tant mieux en un sens. Bon, par contre, c’était … quoi ce carnage ? Il voyait au loin les autres ouragans, un peu … comme s’il protégeait … ah ?! Il était arrivé sur l’île ?! Mais il n’y avait personne … plutôt, il y avait eu quelqu’un … mais il n’était plus vivant pour en parler. Des cadavres, des cadavres à perte de vue.

« Maître Link, faites attention ! »

Hein ? La voix de Fay le fit sortir de ses rêveries alors qu’il entendait un cliquetis métallique. Il fit une roulade sur le côté, évitant quatre lames qui vinrent se planter dans le sol. WO… WOW ! C’était quoi ça ?! Une araignée métallique ?! Non, c’était une femme … entièrement recouverte d’une armure noire ? Avec huit pattes métalliques ? Sauf que les pattes se terminaient par des lames acérées … noires elles aussi. Une telle aura ténébreuse. Ce n’était pas un pokémon … mais qu’est-ce que c’était alors ?