[-15][Fanfiction] Pokémon : Les chevaliers-pokémon : A l'école des chevaliers

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ChibiShiroiRyu

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21 mai 2013, 21:59
Chapitre 29 : Changement
Chapitre 29 : Changement

«  Je suis le chevalier de Demeteros. »

« De Demeteros ? Pas du ? » demanda Sanphinoa, suspicieuse et inquiète. Elle n’avait jamais entendu un tel nom de chevalier-pokémon avant maintenant.

« De … car je suis unique. Un peu comme toutes les armures-pokémon, il est vrai … mais totalement différent en même temps. »

Qu’est-ce qu’il racontait exactement ? C’était bizarre comment il parlait. Unique mais en même temps, il ne l’était pas ? Son armure-pokémon, d’ailleurs, personne ne la voyait. Il ne l’avait surement pas prise avec lui.  Ca ne changeait pas qu’il était un adversaire qui était plus que terrifiant à première vue.

« Qu’est-ce que vous voulez à Waram ? Vous auriez pu le prendre très facilement si vous vous en étiez occupé tout seul, non ? » dit Xalex à la suite de Sanphinoa.

« Ce que nous voulons ? Oh, je voulais juste juger de sa force en tant que chevalier du Solochi. Il semblerait qu’il soit bien plus que cela, oh oui. »

Bien plus que cela ? En vue de son comportement, ce n’était pas bien difficile de le remarquer … mais ça ne changeait pas que cet homme était énervant et inquiétant en un sens. Qu’est-ce qu’ils pouvaient contre lui ? Même à trois, cela était tout simplement impossible qu’ils n’arrivent, ne serait-ce qu’à l’égratigner. La différence était … trop grande.

« On ne vous laisser jamais Waram ! »

« Qui a dit que je ne pouvais pas récupérer ce dont j’ai besoin ? Vous comptez m’arrêter dans votre état ? Vous êtes tous les trois exténués et fatigués. »

L’homme murmurait cela dans un sourire presque carnassier alors que Waram avait fini par se calmer. Il était maintenant assis dans la cage faite de pierre, les yeux fermés alors qu’il restait parfaitement immobile, sans rien dire.

« Ca ne fait rien ! Je continuerai de protéger Waram jusqu’au bout ! » s’exalta Sanphinoa, déjà prête à se battre malgré que son corps criait sa douleur.

« Sanphinoa, ça ne sert à rien. Si tu te bats comme ça, tu vas juste mourir. » dit Karry, plus neutre qu’elle sur la situation, Sanphinoa criant :

« Je ne les laisserai pas toucher à Waram ! C’est tout ! NON ET NON ! »

« S’il veut le récupérer, on n’a pas trop le choix et on doit lui laisser Waram. »

NON NON ET NON ! Elle se répétait inlassablement ça, criant de toutes ses forces avant de faire apparaître de l’eau autour d’elle. Elle visa le chevalier de Demeteros avec ça mais l’eau vint tout simplement le toucher sans même l’égratigner.

« C’est bon, Sanphinoa. Laissez-les tranquille. »

La voix ne provenait pas de l’un des deux groupes face à face mais de la personne enfermée dans la cage. Waram avait rouvert les yeux, regardant autour de lui avec lenteur avant de reprendre d’un ton neutre et las :

« J’aimerai bien savoir exactement ce qui s’est passé. Mon corps fait atrocement mal et je ne sais pas du tout ce qui se passe. Et qui est ce type ? »

« Wa … Waram ! Attends, je viens te délivrer ! »

Elle semblait maintenant si heureuse de revoir Waram en bonne santé qu’elle ne se préoccupait plus de cet homme. Elle chercha à libérer Waram de la cage mais celle-ci explosa tout simplement en morceaux, arrêtant de l’emprisonner.

« Plus de raison de te garder ainsi si tu as retrouvé la tienne, n’est-ce pas ? »

« Je ne t’aime pas … si tu n’as pas encore compris. »

« Je m’en doutais mais bon, cela fait toujours plaisir de l’entendre de vive voix. »

Cet homme avait quoi ? La quarantaine ? Des cheveux-gris blancs attachés en une queue-de-cheval mais surtout des habits simples. Un pantalon de tissu brun et un marcel noir. Par contre, il était immense mais dans le sens vraiment immense : il devait faire deux mètres voire les dépasser un peu. Et aussi, qu’est-ce qu’il était musclé. Qu’est-ce qu’une montagne comme lui faisait ici exactement ? Et surtout, c’était vraiment un chevalier-pokémon ?

« Mon allure semble t’impressionner. »

« Après les cinq premières secondes, tu n’es qu’un individu comme un autre pour moi. »

« Hahaha ! Voilà ce que j’apprécie. Un tel langage venant de ta part. C’est ça qui te rend si intéressant, si différent des autres … et si on rajoute bien entendu ta petite particularité que tes compagnons ont pu voir de leurs propres yeux. »

« Quelle particularité ? Qu’est-ce qu’il raconte ? Sarine ? Sarine ? »

« J … Je suis là, Waram. Je suis là, ne t’en fait pas. »

Pourquoi est-ce qu’elle semblait si fatiguée quand il entendait sa voix ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’aimait pas ça, il n’aimait pas ça du tout. Il voulait avoir une réponse ! Mais mais … son corps lui répondait à peine pour le moment. Il devait faire autre chose.

« Qu’est-ce qui t’arrive, Sarine ? T’as l’air épuisé. Ce n’est pas normal pour une armure-pokémon. Ca veut dire quoi ça ? »

« Ce n’est rien … ce n’est pas bien grave, Waram. »

« Si ! Ça l’est ! Qu’est-ce que ça veut dire ?! Et il se passe quoi ?! Pourquoi est-ce qu’ils sont au sol ces deux-là ?! Je veux savoir ce qui se passe exactement ! Vous ne moquez pas de moi ! Je commence à en avoir marre d’être pris pour un imbécile ! »

« Tu peux tout simplement considérer que tu es le vainqueur. »

« Vainqueur de quoi ? Du combat contre ce type du Diamat ? Je ne savais même pas que j’avais réussi à le battre. On peut m’expliquer ce que ça veut dire ?! »

Puis il tourna son visage vers Sanphinoa. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Son masque … il était fissuré ? Elle était proche de lui, n’osant pas s’avancer vers lui mais il la prit par le bras, le tirant à lui avant de dire d’une voix qui aurait pu paraître énervée s’il n’y avait pas quelques tremblements à l’intérieur :

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Sanphinoa ? Qui t’a frappé aussi violemment au point de te faire fissurer ce masque ? Dis-moi tout. »

« Ce … ce n’est pas bien important, Waram. Pas important du tout et … »

« C’est toi qui est responsable de ça, Waram. C’est toi qui lui a fait ça. » déclara Karry sans même se soucier de la surprise qui se dessina sur le visage de l’adolescent aux cheveux noirs. Comment ça ? Co … Comment ça ? Ce n’était pas possible.

« Pourquoi est-ce que j’aurai fait ça ? Je n’aurai pas réellement blessé Sanphinoa. Pas au point de la blesser comme ça, pas du tout hein ? Hein ? »

Non, non et non. Il n’acceptait pas ça. Pourquoi il blesserait Sanphinoa ? Il la gardait contre lui, tremblant de tout son corps. Autant, il n’était pas très sociable, autant avec Sanphinoa, c’était bien la réelle dernière personne qu’il voulait blesser.

« Sanphinoa … je … suis désolé ? Sanphinoa, j’en suis sûr que je suis désolé. »

« Mais ce n’est pas grave, pas grave du tout. Ce n’était pas de ta faute, tu n’étais pas réellement conscient de ce que tu faisais. Ce n’était pas ta faute. Ne t’inquiète et ne te préoccupe pas vraiment de ça, je te le promets hein ? Regarde-moi, Waram. »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Enfin, elle caressait sa joue pour le rassurer et il se sentait … un peu plus soulagé. Mais il allait avoir besoin d’une sérieuse explication. Pour le moment, il y avait encore beaucoup à terminer là.

« Explications … Je veux des explications ! OU JE VEUX RENTRER A L’ECOLE ! »

« Ce n’est pas vraiment le bon moment pour cela, j’en suis désolée, Waram. »

Xalex tentait de le calmer mais ça ne servait pas vraiment à grand-chose. L’adolescent avait toujours son armure sur son corps mais rapidement, une main faite de pierre sortit du sol, les empoignant, lui et Sanphinoa alors que l’homme aux cheveux gris-blanc les regardait :

« Je ne pense pas que tu sois en position pour avoir ton opinion. »

« Qu’est-ce que … LÂCHE MOI OU JE T’ECARTELE ! » hurla l’adolescent avec rage, commençant à gesticuler dans tous les sens, énervé pour tenter de s’enfuir sans vraiment y arriver. QU’ILS LE LÂCHENT SINON ! Sinon … sinon …

« Et pendant ce temps, je ferai mieux d’en terminer. Itarès, sais-tu quel est le problème dans ce que tu as fait exactement ? »

L’homme s’adressait maintenant au chevalier-pokémon du Diamat, celui-ci semblant très mal à l’aise tout en disant d’une voix qui se voulait rassurée :

« Euh … Le fait que j’ai perdu contre le chevalier-pokémon du Solochi ? »

« Non, non et non. Cela peut arriver à chacun. Non, le problème, c’est que tu as préféré abandonner plutôt que de te battre jusqu’au bout. C’est désagréable. Très désagréable. Sais-tu les premières règles de l’Antre de la Terre ? »

« Cela ne me dit rien exactement. Je … ne crois pas m’en rappeler. Je suis déso … » commença à répondre Itarès avant que sa tête ne quitte le tronc : « lé. »

Un simple coup de poing de la part du chevalier-pokémon du Demeteros et il venait d’abattre l’un des membres de son organisation ? Il reprit la parole :

« Le simple fait que tu abandonnes le combat au lieu de te donner jusqu’au bout. C’est reconnaître que tu es faible, très faible, incapable de te battre correctement. Ce n’est pas ainsi que nous fonctionnons dans l’Antre de la Terre. Enfin, maintenant, tu n’as plus à te poser de questions à ce sujet, là où tu es. »

« Il … il l’a tué … d’un seul … d’un seul coup. »

Et même si Itarès ne portait pas d’armure, cet homme non plus ! Comment est-ce qu’il avait pu faire ça sans aucun problème ? Com … comment ? Hein ? Non, non. Il n’était pas d’accord avec ça, pas d’accord du tout même. Ca ne lui convenait pas. Enfin, ça ne convenait à personne ce qui venait de se passer … sauf une. Un grand éclat de rire se fit entendre de la part de l’armure du Diamat avant qu’elle ne s’écrie :

« Libre ! Je suis libre donc ! Chouette ! C’est parfait ! On fait comme prévu alors ?! »

« Essaye donc si tu en es capable. Mais peut-être que tu devrais expliquer comment cela risque se produire ? Pour qu’il comprenne la situation ? Enfin, ils ? »

« Oh, ça, je veux bien, de toute façon, il comprendra où est son avantage. »

Où est son avantage ? De qui est-ce qu’il parlait ? De lui ? Il n’était pas sûr réellement de trouver un avantage dans ce qu’il allait dire. Pas du tout même. Vraiment pas … En fait, ça ne lui plaisait carrément pas même ! Surtout que l’armure du Diamat avait quelque chose de vraiment glauque, sa bouche s’ouvrant et se refermant plusieurs fois :

« Disons que certains chevaliers peuvent porter des armures qui évoluent au fur et à mesure. Des fois, les armures n’ont pas de propriétaire donc cela est bien plus facile. Des fois, elles en ont un et alors, il faut que le propriétaire abandonne complètement son combat et donc l’armure peut se libérer … ou alors soit mort. »

« Mais cet homme avait alors abandonné le combat ! Il aurait pu être autre chose qu’un chevalier-pokémon ! Un simple humain ! » s’écria Raon, comprenant mieux ce qui venait de se passer ici. Ce … c’était monstrueux !

« Hum ? Quand on rejoint une organisation, il faut alors obéir aux règles. Il n’a pas respecté la plus vitale d’entre toutes. Nous ne sommes pas de bons samaritains, loin de là. »

« Et alors ?! Ca ne nous donne pas droit de vie ou de mort sur autrui ! »

« Quelle candeur. Êtes-vous réellement des chevaliers-pokémon ? Que pensez-vous qui vous attends dans ce monde ? Autour de vous ? Soyez donc un peu réalistes. Molno … Tu peux continuer maintenant alors. Expliques-leur. »

« Hahaha ! Bien entendu, bien entendu ! » s’exclama l’armure du Diamat après la courte discussion entre le chevalier du Demeteros et Raon. « Alors, maintenant, tu dois te dire : mais je ne peux pas porter deux armures ! Et tu as tout à fait raison ! C’est pourquoi il va te falloir faire un choix, hahaha. Car quand un porteur abandonne son armure complètement, celle-ci peut complètement disparaître … du moins l’être à l’intérieur de l’armure. »

« L’être ? Sarine ? Vous voulez que j’abandonne Sarine ? »

« Oh, soit tu l’abandonnes pour obtenir alors une armure à la hauteur de ta puissance, soit alors tu la laisses m’affronter, hahaha. HAHAHAHA ! M’affronter ! Je vais la dévorer toute crue la fille qui est dans ton armure ! »

« Et si je refuse de changer d’armure ? » rétorqua l’adolescent aux cheveux noirs, Molno perdant son rire aussitôt, reprenant :

« Tu te moques de moi hein ? Après la démonstration de force que tu as fait, tu crois VRAIMENT que tu pourras être tranquille et paisible comme si de rien n’était ? Tu crois vraiment que tu peux avoir une petite vie pépère sans aucun problème ? Il ne te faut pas une armure de fillette ! Tu sais parfaitement que tu ne peux faire qu’un seul choix : MOI ! Ou alors … tu crois que cette gamine dans l’armure du Solochi peut me battre ? »

« Waram, est-ce que … tu préfères aller avec lui ? »

La voix de Solochi lui transperça le cerveau. Elle … lui demandait son avis sur le sujet ? Elle ne pensait pas à elle en un sens ? C’était quoi cette question stupide ?

« Et toi ? Tu en penses quoi, Sarine ? Que je sache, tu es libre de tes choix. »

« Je te laisserai décider pour moi, Waram. Je ne ferai que suivre ce que tu désires. Est-ce que tu veux tellement cette nouvelle armure ou non ? »

« Bah … être toujours plus fort, c’est bien. Ca me plait bien quand même, je dois le reconnaître. Puis bon, chevalier d’argent du Diamat, ça en impose non ? »

« Alors, tu as … décidé d’aller avec lui, Waram ? »

« Bah si je vais avec lui, ça veut dire que je n’entendrai plus tes réflexions stupides. Ça ne me plait pas vraiment si je peux me permettre. Je préfère que tu sois avec moi. »

« Alors, d’accord. Je vais le combattre, Waram. Rien que pour toi. »

« Hein ? C’est une blague ? Elle veut se battre contre moi ? HAHAHA ! D’accord, d’accord, la plaisanterie a assez duré, oui. Si tu veux vraiment me combattre, reprend ta forme d’armure et vient donc te poser en face de moi. »

Elle s’exécuta, quittant le corps de Waram pour reprendre sa forme de Solochi de métal alors qu’elle se plaçait peu à peu en face du Diamat métallisé. Il était plus grand qu’elle et plus imposant, chose logique et normale à bien y réfléchir.

« Et là, nous rentrons tous les deux en osmose. Nos deux esprits vont se rencontrer et s’affronter. Celui qui aura l’esprit le plus fort obtiendra alors les faveurs de la meilleure armure. L’autre armure disparaîtra alors pour se réfugier quelque part dans le monde, attendant un nouvel esprit et un nouveau porteur. Tu as compris ? »

« Parfaitement, cela me semble plutôt simple. »

« Simple ? Ca sera avant de me rencontrer. » rétorqua l’armure du Diamat.

« SARINE ! FAIS ATTENTION ! » s’égosilla Waram, peu rassuré par la tournure des évènements alors que les deux armures se rapprochaient … puis plus aucun mouvement. Sauf une sombre aura violette et ténébreuse qui se formait autour d’eux.

Ailleurs, les deux esprits se rencontraient finalement. Plutôt, l’esprit de Molno s’insinua dans celui de Sarine, ayant trouvé l’accès avec une certaine facilité. A l’intérieur, une personne humanoïde regardait autour d’elle, disant avec lenteur :

« Je m’attendais à quelque chose de plus coloré pour une gamine. »

C’était vraiment assez sinistre. Cela ressemblait à un temple abandonné depuis des siècles ou alors celui de rites sataniques et obscurs. Les rares flammes sur les chandeliers étaient de diverses couleurs, éclairant faiblement la pièce alors que l’humanoïde marchait toujours tout droit, ne pouvant détacher ses yeux du décor :

« Bienvenue. Vous êtes Molno, n’est-ce pas ? »

« Hum ? Tu es en train de te cacher, n’est-ce pas ? Montre-toi ! Je te promets que ça ne sera pas du tout douloureux ! Je ferai ça rapidement. »

« Je ne me cache pas. Je suis juste assise, devant vous. Vous devriez mieux ouvrir vos yeux. Je vais vous éclairer, ça sera mieux. »

Deux chandeliers, quatre, six, huit, dix. Des lignes de chandeliers de diverses couleurs s’allumaient subitement, traçant une ligne jusqu’à un imposant cercueil fait de marbre. Assise dessus tout en balançant ses pieds nus dans le vide, une jeune fille à la robe de chambre noire s’y trouvait. Elle ne devait avoir qu’environ six ans, des cheveux noirs cachant ses deux yeux tout en lui allant jusqu’au dos. Seul son sourire était visible sur son visage.

ChibiShiroiRyu

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23 mai 2013, 16:06
Chapitre 30 : Sarine
Chapitre 30 : Sarine

«  Sois gentille et je te tuerai avec facilité mais rapidement. »

« Me tuer ? Mais nous sommes déjà morts, n’est-ce pas ? N’est-ce pas paradoxal ? » dit la jeune fille, continuant de balancer ses pieds dans le vide avec insouciance.

« Humpf, ne fais donc pas trop la fière. Tu ne sais pas à qui tu as affaire. »

« Au chevalier d’argent du Diamat, Molno. Plutôt, à l’entité qui dirige l’armure du Diamat. Une entité qui semble exister depuis déjà bon nombre de décennies d’après la puissance qui émane d’elle. Pour un esprit, tu sembles doué. » répond doucement Sarine, ayant un petit rire cristallin bien qu’il résonne dans le temple tel un écho sinistre.

L’homme perd son sourire, les flammes s’éteignant subitement autour de lui. Il n’y a plus rien, seulement l’obscurité puis une flamme réapparait, se mouvant autour de lui. Une seconde, une troisième puis une quatrième. Elles commençaient à danser.

« La vie est comme une flamme. Il suffit d’un simple souffle du destin pour l’éteindre. »

« Ne joue donc pas à la poète. Tu crois vraiment qu’utiliser les ténèbres pour te camoufler est la meilleure idée qui soit lorsque tu veux m’affronter ? »

« Qui … a dit que je me cachais ? » murmura Sarine, son visage réapparaissant en face de Molno, celui-ci ayant un geste de recul au niveau de la tête.

« Tu vas vite voir à quel point je ne plaisante pas avec ça ! JE VAIS TE FAIRE DISPARAITRE, FILLETTE ! »

La main droite de Molno se modifia en griffe, l’homme venant trancher le visage qui se dissipa dans une volute de fumée, un nouveau rire se faisant entendre dans le temple. Où est-ce qu’elle était passée ?! Il n’avait pourtant pas échoué ! Ça aurait dû être plus simple !

« Comment est-ce qu’une enfant comme toi peut faire ça ?! »

« L’esprit est bien plus fort que la chair … tu ne trouves pas ? »

Qu’est-ce qu’elle racontait ? Il écoutait encore sa voix et il se retourna vivement sur la droite, préparant une flamme avant de se mettre à crier : une main décharnée, aux ongles pointus venait de foncer vers son visage, s’arrêtant à quelques centimètres de son visage. Les pointes des ongles se plantèrent légèrement dans la face de Molno, laissant couler quelques gouttes de sang alors que de la sueur froide s’écoulait de son visage.

« NE … TE FOUS PAS DE MOI ! »

« Pourquoi se moquer ? Ces instants sont sérieux. Une âme dépend de l’issue de ce combat. Qui ira rejoindre l’autre monde définitivement ? » souffle Sarine, son visage réapparaissant devant Molno, à quelques mètres de lui. Néanmoins, la tête était maintenant à l’envers bien que les yeux restaient invisibles. Molno poussa un hurlement, courant vers le visage, produisant plusieurs flammes qui vinrent se faire absorber par celles environnantes.

« Les dragons sont éternels et immortels. Du moins, leur puissance est telle qu’ils en donnent l’impression. Mais sais-tu une chose ? Les impressions sont souvent trompeuses, tu ne trouves pas ? N’est-ce pas … Molno ? »

Le visage disparu, une main  se posant sur l’épaule de Molno, celui-ci prenant une profonde respiration avant de se retourner pour donner un coup de poing. Encore une fois, la main se dissipa alors qu’il commençait à respirer bruyamment.

Ce n’était pas normal. Cette fillette se jouait de lui depuis le début, car ils étaient dans l’esprit de cette dernière !  Il savait quoi faire alors ! Il éclata d’un rire tonitruant, claquant des doigts alors que le décor se modifiait :

« Soit, je reconnais que dans ton esprit, le combat pourrait poser problème. Mais pourquoi ne pas aller dans le mien ? Que tu vois toutes les horreurs que j’ai subies ? Cela me permettra facilement de te repérer sans que tu puisses te cacher cette fois. »

Les flammes se dissipèrent ainsi que l’obscurité, laissant place à des ruines avec de nombreux cadavres, que cela soit de militaires ou alors de citoyens. Il y avait aussi quelques véhicules, des bâtiments ravagés, des flammes, la parfaite description d’une zone apocalyptique.

« Tu vois ? C’est là, c’est ce genre d’endroits que j’adorai ! OUI ! Qu’est-ce que tu en penses ?! Une bonne vieille guerre où on viole les femmes, tuent les enfants, abat les citoyens, tout simplement pour montrer sa supériorité ! Tu ne pourras pas te cacher longtemps, tu ne le peux plus ! MONTRE-TOI MAINTENANT ! »

Des gravats roulèrent sur le sol, une petite forme se déplaçant sur l’un des petits monts constitués de débris. La jeune fille était là, marchant lentement vers Molno, le visage baissé, le sourire complètement disparu :

« Montrer sa supériorité ? Cela veut donc dire que tu étais non-pas une victime ? »

« Victime ? Des dizaines, des centaines ! Peut-être même un millier ! J’ai été le meilleur d’entre eux ! Le meilleur de ces soldats ! Mais il a fallu que des traîtres décident de m’attaquer dans le dos et de me faire mourir à petit feu. Je me suis juré de me venger et de leur faire regretter ça. Ils l’ont très vite payé. »

« Regretter ? Tu regrettes tes actions ? » chuchota doucement Sarine.

« De ne pas en avoir tué plus quand j’étais encore vivant ? Bien sûr ! Parfaitement ! Rejoindre l’Antre de la Terre, c’était avoir un permis de tuer ! Le monde est une jungle et j’en étais le prédateur absolu ! Le roi ! Celui qui était au sommet de la chaîne alimentaire ! »

« D’accord. C’est tout ce que je voulais savoir. »

« Apeurée ? Tu n’oses plus bouger ? Ne t’en fait pas, je vais arranger ça une bonne fois pour toutes ! TU VAS TRES VITE COMPRENDRE QUI EST SUPERIEUR A L’AUTRE ! » hurla Molno, ses deux mains devenant des griffes avant qu’il ne fonce vers la jeune fille aux cheveux noirs, les griffes traversant son corps comme auparavant, s’enfonçant dans les débris. Elle refit son apparition derrière lui, tournant son dos.

« Le poids des morts t’entraînera dans des abysses sans fond. »

Qu’est-ce qu’elle racontait encore ? Il tenta de retirer son bras droit mais quelques râles se firent entendre. Parmi les décombres, des mains décharnées dont la peau partait en lambeaux venaient planter leurs doigts dans son bras.

« C’est quoi ça ?! QU’EST-CE QUE TU VIENS DE FAIRE ?! C’est mon esprit ! »

« Des âmes désirent communiquer avec toi après tout ce temps. Pourquoi ne pas accepter leurs plaintes ? Cela me semble justifié. »

La jeune fille alla tout simplement s’asseoir sur un monticule de gravats, regardant Molno qui cherchait à extirper son bras des décombres. De son autre main, il frappa avec violence sur celles qui continuaient de l’agripper, arrivant à les déchiqueter mais déjà d’autres venaient les remplacer, les râles se faisant de plus en plus fort.

« BORDEL ! CA FAIT MAL ! CA FAIT … » hurla l’homme considéré comme l’esprit du Diamat avant que son bras ne se déchire du reste de son corps. Des giclées de sang volèrent autour de lui, stationnant dans les airs alors que les mains s’enfouirent dans les gravats, disparaissant avec le bras qu’elles avaient capturé. A genoux, criant sa douleur, l’homme se tourna avec fureur vers Sarine :

« Aucune pitié ! Je n’aurai aucune pitié pour toi ! JE VAIS TE … AH ! »

Sans hésitation, il créa une flamme de sa main encore valide, allant calciner la plaie béante à la place de son bras. Celle-ci se cicatrisa aussitôt. De toute façon, s’il arrivait à dominer l’esprit de cet enfant, il n’y aura plus aucune question à se poser. Elle voulait qu’il se batte sérieusement ? Il allait se battre sérieusement ! PLUS QUE SERIEUSEMENT MÊME ! Il allait tout simplement la briser !

Une aura ténébreuse se forma autour de lui, en même temps qu’il ouvrait et fermait sa main à toute vitesse, un claquement sonore comme celui d’une mâchoire se faisant entendre. S’il arrivait à empoigner la jeune fille, c’en était fini d’elle !

Lorsqu’il arriva à sa hauteur, sa main vint étrangler Sarine, se refermant sur son cou, un sourire carnassier aux lèvres. REUSSI ! Il avait réussi ! Il était le grand vainqueur ! Il était maintenant sûr de gagner et ….

Qu’est-ce … qu’est-ce que ?! Sa main s’enflamma subitement, le forçant à lâcher prise alors qu’il recommençait à hurler. Sa main était en train de se réduire en cendres ?! ELLE SE REDUISAIT EN CENDRES ! Et … c’était quoi ce bruit de verre brisé ?! Il tourna son visage, affolé, regardant à gauche et à droite.

« Ca veut dire quoi ?! POURQUOI EST-CE … »

« Des fois, l’âme part rejoindre un autre monde. D’autres fois … elle se fait dévorée. Certains ne méritent pas de seconde chance. C’est ton cas. Adieu. » souffla la jeune fille alors que le décor commençait à se faire ronger par l’obscurité en même temps que le corps de Molno. Celui-ci, désemparé, tenta de bouger et de s’enfuir mais c’était complètement inutile.

« Comment tu peux faire ça ?! Tu n’es qu’une vulgaire armure-pokémon de bronze ! »

« Tu as voulu lancer un combat d’esprit. Tu as tout simplement perdu. »

« Je n’accepterai pas ça ! JE NE L’ACCEPTERAI PAS ! »

Il ne lui restait plus que le haut du torse, accompagné de son visage bien que celui-ci disparaissait peu à peu dans une brume comme le décor. L’obscurité revenait de plus en plus dans la place alors que le corps de Molno, lévitant au-dessus des gravats, fonçait à toute allure vers Sarine, prenant une  forme à moitié animale, comme celle de l’armure qu’il possédait depuis des décennies. La gueule ouverte, de l’écume sortant de celle-ci, les yeux rouges rongés par la folie.

« Penses-tu avoir le choix ? Tu ne l’as pas offert à ceux que tu as tués. »

« Même si je dois disparaître, je t’emporterai avec moi ! »

« C’est vraiment triste … mais en un sens, avec ta mort, je délivrerai des milliers d‘âmes. »

Il était à nouveau arrivé jusqu’à la jeune fille, celle-ci n’ayant pas bougé de sa position. Un unique mouvement, celui de son visage qui se relevait pour fixer longuement celui de Molno, seule chose encore visible en lui. Il ouvrit la bouche, poussant un cri alors que des mains et des dents venaient mordre et déchiqueter sa face, le tirant en arrière pour disparaître à jamais dans les ténèbres. C’en était fini de lui.

« Oh ? Le résultat vient d’arriver. » déclara l’homme aux cheveux blancs-gris alors que l’aura autour de l’armure du Diamat se dissipa. Celle qui planait autour de l’armure du Solochi commençait à grandir, allant jusqu’à envelopper l’armure du Diamat avant de finalement disparaître du côté de l’armure du Solochi.

Celle-ci s’illumina avant de tout simplement s’envoler dans les cieux, brillant dans les astres célestes alors que Waram clignait des yeux, comme chacun et chacune. Ce fut l’homme, chevalier de Démétéros qui dit à nouveau :

« Je ne pensais pas cela possible mais en un sens, il semblerait que Molno ait perdu son combat. Mais qu’importe, tout est fait visiblement. Nous nous reverrons, Waram. Sache que l’intérêt que l’on te porte ne vient que de grandir par rapport à toi-même mais aussi à l’esprit qui est dans ton armure. Sur ce… je dois me retirer. »

Une tempête de sable se souleva subitement, aveuglant Waram et ses compagnons puis plus rien. Plus rien du tout. Lorsqu’ils purent rouvrir les yeux, il n’y avait plus aucune trace de cet homme, celui-ci ayant emporté les deux adolescents avec lui.

« Où … Où est mon armure ? Où est Sarine ? »

Il avait balbutié cela, cherchant à comprendre exactement ce qui venait de se passer. Avec une extrême lenteur, il s’approcha du Diamat de métal, tendant une main vers ce dernier. Son corps lâcha finalement prise, l’adolescent se retrouvant à genoux, épuisé par le combat qui s’était déroulé avant celui des deux êtres dans les armures de métal.
« Sarine ? Sarine ? C’est toi ? Sarine ? »

Il continuait de murmurer le nom de l’armure du Solochi bien qu’il n’obtenait aucune réponse de celle du Diamat. Où était Sarine ? Où elle était ? Il n’avait plus d’armure, plus du tout. Il n’y avait que celle du cadavre sans tête. Sans crier gare, les deux têtes de l’armure du Diamat vinrent se placer autour du cou de Waram, le faisant crier de stupeur.

« AAAAAAAAAH ! Qu’est-ce qui se passe ?! »

« C’est moi, Waram. Je suis de retour. »

Une voix simple et tranquille, rien de plus, rien de moins. Une voix qui se voulait présente pour le calmer. Sauf qu’elle provenait des deux têtes de l’armure. Celles-ci arrêtèrent « d’enlacer » l’adolescent avant que Waram ne demande :

« Sarine, c’est … vraiment toi ? Tu me le jures ? »

« Hum, je pourrai raconter quelques anecdotes de ton enfance aux autres si tu veux vraiment vérifier que c’est moi. Tu veux prendre le risque ? »

« Non ! Non ! C’est bon ! J’ai parfaitement compris le message … parfaitement. »

« Tant mieux alors. Bon … D’après ce qui a été dit, nous pouvons alors aller à l’aéroport dans cette ville et rentrer à l’école. Qu’est-ce que vous en pensez ? Cela me semble être une bonne idée, n’est-ce pas ? Il ne faudra pas oublier de préciser que Waram n’est pas responsable de la mort d’Itarès, ce n’est pas lui le coupable. »

« Attends … Attends un peu, Sarine ! Comment est-ce que tu as réussi à battre Molno ? » demanda Waram, l’armure du Diamat s’immobilisant.

« Tout simplement en ayant un esprit plus fort que le sien, rien de plus, Waram. Allons-y maintenant. » dit Sarine avec lenteur, empêchant Waram de continuer avec ses questions. Il savait qu’il y avait bien plus que ça, beaucoup plus même.

« Je suis d’accord, Sarine a parfaitement raison ! Waram, tu viens par-là ? Je sais que tu ne peux pas te relever, laisse-moi t’aider. »

« Sanphinoa, tu tiens à peine debout. Je m’occupe de lui. » prononça doucement Xalex malgré les petits gémissements plaintifs de l’adolescent. Dommage pour elle mais il valait mieux faire attention à chacun et chacune. Pourtant, lorsqu’elle mit debout Waram, celui-ci la repoussa avec peu de force, sans méchanceté.

« Je peux rester … debout seul. Merci quand même au cas où … »

« Il n’y a pas de quoi mais vu ton état, il vaut mieux alors que Sanphinoa te soutienne … enfin que vous vous souteniez tous les deux. »

Qu’est-ce qu’il venait de dire ? Elle n’avait pas compris ? Pourtant, il s’exprimait correctement non ? Il tenta de se mouvoir mais l’adolescente aux cheveux bleus fut la plus rapide, arrivant aussitôt vers Waram pour que chacun place son bras autour de l’autre.

Quelques heures plus tard, les quatre adolescents étaient dans l’avion, les armures-pokémon étant auprès d’eux, par délégation spéciale, comme cela fut lorsqu’ils étaient arrivé. Maintenant, ils avaient chacun pris place, Sanphinoa à côté de Waram, Xalex à côté de Raon, séparés par le couloir central qui laissait passer les hôtesses.

« Hum ? Ils dorment déjà tous les deux, Raon. »

« Je peux remarquer ça, hahaha. Tant mieux, ils l’ont bien mérité. »

« Je ne peux pas prétendre le contraire. Nous sommes surtout arrivés à temps la première fois. Quand même, la principale et ses pouvoirs psychiques, cela reste toujours aussi surprenant à les voir en œuvre. Dire qu’elle avait prévu qu’ils auraient des problèmes … mais je me demande si elle était au courant que cela se passerait ainsi pour … Sarine. »

Pour toute réponse, Raon haussa tout simplement les épaules, jetant un dernier regard en souriant à Waram et Sanphinoa. Dommage qu’il n’avait pas d’appareil photo sous les mains. Peut-être qu’il pouvait en demander parmi les passagers ?

« Attends un peu, Xalex. Je reviens. »

« Qu’est-ce que tu manigances donc ? »

« Héhéhé, tout simplement la petite surprise du chef si je peux me permettre. » répondit calmement Raon avant de se lever, commençant à questionner les personnes pour savoir qui avait un appareil photo instantané. Il en trouva un, remerciant la personne tout en demandant comment régler le flash pour éviter cela.

« Raon ! Sincèrement, tu n’as pas honte ? »

« Pas le moins du monde. Ca me servira de preuve contre Waram s’il décide de se montrer un peu trop mauvais envers Sanphinoa. Puis bon, avoue quand même que ça vaut le coup d’être immortalisé non ? Tu ne trouves pas ? » dit Raon alors qu’elle soupirait, murmurant que oui.

Assis à côte à côte, Karry et Sarine à leurs pieds, les deux adolescents avaient les mains posées sur le même accoudoir, leurs doigts entrecroisés. Les têtes penchées sur le côté, les deux adolescents dormaient paisiblement, une tête contre l’autre alors que Raon commençait déjà à choisir le meilleur angle pour la photo.

« Parfait, parfait, parfait. En plus, je suis sûr que ça servira d’argument à la principale pour montrer que tout dans ce voyage n’était pas perdu, hahaha. »

« La principale risque de demander une photocopie de ça. Tu devrais plutôt en prendre une seconde au cas où pour elle. »

Hahaha ! Il en était sûr. Il savait pertinemment qu’elle avait décidé de jouer le jeu. En plus, elle avait totalement raison. La principale adorait ce genre de choses. Appuyant sur l’appareil une seconde fois, il reprit sa place après avoir récupéré les deux photographies et redonné l’appareil photo. Héhéhé … Il cacha les deux objets de convoitise, plongeant à son tour dans le sommeil en attendant que l’avion les ramène.  Oui, tout était loin d’être fini.

« Je vous écoute, faites-moi donc votre rapport. »

« Tout d’abord, nous tenons à signaler simplement que Waram et Sanphinoa sont à l’infirmerie. Ils se reposent après ce qui s’est passé dernièrement. Malgré le voyage et les jours passés, leurs corps sont assez exténués. »

Contrairement à celui de Raon qui s’exprimait devant la principale et Xalex qui l’écoutait attentivement. La principale hocha la tête, invitant l’adolescent à continuer tout en faisant les cent pas dans la pièce. Cela avait été dangereux, très dangereux, n’est-ce pas ?

« Pourquoi vos pensées sont-elles troublées ? »

« Euh … Ah. Vous devriez éviter de les lire, principale. Enfin, si vous l’avez déjà fait, ça ne sert à rien de vous le cacher plus longtemps. Je pense que cette image pourrait vous faire plaisir. Comme nous savons que vous vous sentiez un peu concernée par Waram et Sanphinoa, comme pour chaque élève de l’école de Gliros. »

Raon s’approche, tendant une photo que la principale aux cheveux verts récupère avec lenteur. Son visage masqué se positionne face à la photographie avant qu’elle ne vienne s’asseoir. Sans un mot, elle fait apparaître un cadre d’une taille parfaite pour la photographie. Raon reprit la parole doucement :

« Nous étions sûrs qu’elle allait vous plaire. »

« Il faut dire que le sujet a quelque chose de vraiment … captivant. Vous semblez l’avoir prise sur le trajet du retour. Sont-ils au courant ? »

« Nullement, c’est ça qui est encore mieux ! Ca sera une grande surprise ! » s’exclama Raon, Xalex ayant visiblement décidé de ne pas parler du tout.

« Oh cela pour une surprise, je pense qu’ils risquent de l’être fortement. Mais maintenant, racontez-moi donc le reste mais merci … pour cette photographie. »

Elle remit correctement le cadre sur son bureau, tourné vers elle alors que l’adolescent du Ouisticram commençait maintenant à expliquer ce qui s’était passé, l’arrivée d’un puissant chevalier à la force colossale, la nouvelle armure pour Waram ainsi que le reste.

« Vous me confirmez que Waram n’a pas cherché à tuer le chevalier d’argent du Diamat ? »

« Pas du tout. Par contre, c’était vraiment étrange le combat entre deux armures. »

« Normalement, vous n’auriez pas dût connaitre ce principe avant quelques années, lorsque vous seriez sortis définitivement de l’école. Mais parfois, il s’avère que nous n’avons pas vraiment d’autres choix que de vous en parler. Ne vous préoccupez plus de cela. Je vais aller voir comment se portent Waram et Sanphinoa. Vous pouvez disposer. »

« Est-ce que l’on peut vous accompagner ? » demanda finalement Xalex alors que la principale aux cheveux verts la regardait, hochant la tête avant de murmurer que oui. Elle n’allait pas les empêcher de calmer leurs inquiétudes quand même.

Quelques minutes plus tard, ils étaient dans l’infirmerie, autour de deux lits voisins. Sanphinoa comme Waram étaient réveillés, la première cherchant à discuter avec le second qui lui-même tentait de l’ignorer sans y arriver.

« Je peux partir quand de l’infirmerie ? Sanphinoa me fatigue. »

« Mais … mais euh … je tente juste de parler un peu avec toi, Waram, c’est tout ! C’est méchant ce que tu dis quand même ! Pourquoi tu dis ça comme ça ? »

« Car tu n’as pas arrêté de me parler depuis une heure. J’ai la tête qui va exploser à force de t’entendre, Sanphinoa. Bon sang, je peux partir quand de l’école au final ? Y a pas une autre mission à me donner ? Et seul cette fois ? Dites ! »

« Hum ? Je pense pourtant que tu es assez doué avec Sanphinoa à tes côtés. » déclara la principale avant d’émettre un rire tendre.

« Qu’est-ce que … Qu’est-ce que vous racontez là ? Et pourquoi est-ce que vous rigolez ? Y a rien de drôle hein ? Je suis plus que sérieux à ce sujet ! Hey ! Je suis sérieux ! »

« Mais moi aussi. Moi aussi. Attends un peu, Waram. » murmura ensuite la principale, plaçant une main sur le crâne de l’adolescent, celui-ci rougissant faiblement en se laissant faire. Il se sentait soudainement apaisé et calmé.

« Qu’est-ce que vous me faites ? Pas de trucs bizarres hein ? » dit-il avec inquiétude. Il avait eu sa dose, plus que tout. Et même si Sarine n’était pas avec lui, il était soucieux pour elle.

« Sarine va bien, ne te fait pas d’inquiétudes pour elle. »

« Facile à dire hein ? Ce n’est pas vous qui avait failli la perdre. On n’a jamais vu votre armure en plus. Donc bon, me dire ça … »

« Bien sûr que tu la vois souvent mon armure. Elle est d’ailleurs professeur dans cette école. Mais je ne te dirai pas de qui il s’agit, loin de là. »

Hein quoi ? Comment ça ? Une armure qui est prof ? Et il n’est même pas au courant. Il se tourne vers Raon et les autres mais ils semblent tous aussi surpris que lui par cette nouvelle. La proviseure reprend d’une voix calme :

« Vous n’avez pas à vous inquiéter. Elle n’est pas dangereuse et ne crée pas de tort mais maintenant, il me faut aller voir Sarine et … »

« NON NON ET NON ! Vous laissez Sarine tranquille ! Elle a besoin de se reposer ! Surtout après tout ce qui s’est passé ! Elle a eu du mal à gagner contre Molno ! »

Molno ? Une rapide lecture des pensées et elle comprit qu’il s’agissait de l’esprit dans l’armure du Diamat avant le transfert. Elle comprenait aussi que contrairement aux paroles de Waram, Sarine avait réussi à battre Molno avec une extrême facilité … sans expliquer comment elle y était arrivée. Néanmoins, le moment n’était pas de se préoccuper de cela, loin de là. Elle répondit sur le même ton qu’auparavant :

« D’accord, d’accord, je n’irai pas la voir. Quant à toi et Sanphinoa, vous allez vous reposer. Vous pourrez sortir demain après quelques tests pour être sûrs que vous alliez bien. »

« Grmbl, je dois encore la supporter, c’est ça ? Ca m’énerve et … AAAAAAH ! »

Il se retrouva soudainement téléporté dans le lit de Sanphinoa, des ceinturons venant l’attacher à ce dernier niveau des bras et des jambes alors que la principale soupirait :

« Pour la peine puisque tu parles beaucoup trop, Waram. Tu vas devoir la supporter encore une journée mais à tes côtés. Sanphinoa, tu peux lui faire toutes les misères que tu veux. »

« Merci beaucoup pour ce beau cadeau ! Waram ! On va parler tous les deux pendant des heures alors ! » s’exclama l’adolescente, Waram criant :

« RELÂCHEZ-MOI TOUT DE SUITE ! JE NE VEUX PAS ET … »

« J’allais oublier une chose fondamentale, quelle idiote je suis. » dit la femme aux cheveux verts, un rouleau de scotch épais apparaissant devant elle, découpant un morceau dedans avant de la coller sur la bouche de Waram. « Cela te calmera, je pense. Je retourne à mon bureau alors. Bonne soirée à vous deux. »

Elle ne se préoccupa pas de l’adolescent qui cherchait à se débattre, le laissant seul avec Sanphinoa qui restait assise dans le lit, amusée par la situation. Xalex et Raon quittèrent la pièce après quelques instants, laissant Waram qui avait fini par s’épuiser.

« Ne t’en fait pas, Waram, je te libère dans une heure. Juste le temps que l’on se repose tous les deux, d’accord ? Ca ne te dérange pas trop ? »

Il ne pouvait pas vraiment répondre mais il hocha tout simplement la tête positivement, étant la seule chose qu’il pouvait mouvoir. Sans un mot, elle lui tourna le dos, bougeant un peu son masque. Il ne comprit pas ce qu’elle était en train de faire mais il ne pouvait pas voir son visage. Elle murmura finalement :

« Quand même, ces derniers jours ont été vraiment … vraiment … vraiment … très épuisants, tu ne trouves pas ? Pas une minute à nous ou presque. Dis-moi, tu voudras juste te promener avec moi dans l’école ? Demain ? Au clair de lune ? Puis aussi un peu après. »

Elle retira en fait le scotch malgré que la principale l’avait mise il n’y avait qu’à peine quelques minutes, Waram gémissant sur le coup avant de dire :

« Ouais, ouais … on fera ça surement … au moins, on sera sûrs de ne pas se faire agresser stupidement. Et oui, c’était une sacrée semaine. J’en ai mal rien qu’en y repensant. »

« Attends, je te libère les pieds mais pas les mains … comme ça tu ne t’enfuis pas tout de suite, d’accord ? Sois juste tranquille pendant que je fais ça. »

Elle ne lui laissait pas le choix de toute façon. Il devait bien obéir, tout simplement. Mais bref, il allait se reposer comme elle, ça ne pourra lui faire que du bien. Et puis, il était … soulagé de ne pas être renvoyé de l’école après ce qui venait de se passer. Oui, soulagé.

« Le contact a été finalement pris. »

« Oh ? Enfin ? Après toutes ces années ? Et alors ? Qu’est-ce que cela devient exactement en ce qui le concerne ? Quelles sont les nouvelles à ce sujet ? »

« Elles sont bonnes. Il semblerait que l’armure du Solochi soit maintenant celle du Diamat. L’esprit s’est parfaitement intégré visiblement. »

« Bien bien bien … et par rapport à l’adolescent, comment deviens-t-il ? J’espère qu’il est à la hauteur de nos espérances, n’est-ce pas ? »

« Il l’est … Deux fois déjà, une pendant ce tournoi et une en Afrique, il a montré qu’il semblait être le candidat idéal pour votre projet. Nous trouverons enfin un remplaçant. »

« Le précédent fut trop … vivant. Je ne permettrai pas une nouvelle trahison. Tout a été préparé et fait pour ce jour ? Il faut que vous continuiez à l’observer. »

« Nous ferons selon vos désirs et vos ordres. Nous avons envoyé comme souvent des personnes dans chaque organisation au cas où. »

Bien, c’était parfait, vraiment parfait. La personne fit un geste de la main pour dire que l’autre pouvait s’en aller, se retrouvant seule après quelques secondes. Le silence plana longuement, jusqu’à ce que des bruits de pas se fassent entendre.

« L’armure attend son propriétaire … qu’importe le nombre d’années qu’il faudra. »

« Il faut briser sa volonté. Depuis des siècles, elle a toujours exprimé sa contrariété, sa haine. Cela est normal … Elle n’apprécie pas le traitement subie. »

« Quelle bonne idée que d’avoir brisé son esprit de telle sorte. Elle est si faible, incapable de se débattre ou de s’enfuir maintenant. »

« C’était le but recherché depuis le début. Briser son esprit, sa volonté, pour la rendre plus docile. Mais elle est ancrée maintenant. Une partie d’entre elle. Elle attend de retrouver sa place légitime. C’est parfait … parfait, oui. »

« Soit. Je repars donc. Que les onze chevaliers restent vigilants néanmoins. Les mauvaises surprises ont l’habitude d’en être, ce qui peut être déplaisant. »

« Ne vous en faites guère, tous sont sous surveillance. Nul ne pourra vouloir s’opposer à nous, cela serait particulièrement stupide de leurs parts. »

« Les hommes sont de nature stupide. C’est pour cela que ce sont des hommes. Ils sont capables des pires absurdités pour arriver à leurs fins. »

C’était le propre des humains que de ne pas tenir compte des êtres qui se trouvaient en face d’eux, qu’importe leur puissance. A nouveau, le silence s’installa, régnant dans le domaine où une brève discussion avait eu lieu, parlant d’une personne en particulier : Waram, nouveau chevalier d’argent du Diamat, armure possédée par un esprit du nom de Sarine.

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