Chapitre 1 : Une paix si fragile
Chapitre 1 : Une paix si fragile
« Giréléna, est-ce que tu veux encore à manger ? »
« Ca me plairait bien, oui. Heureusement que tu sais cuisiner sinon, je ne sais pas ce que l’on ferait sans toi, Nev. » déclare la femme-Giratina avec lenteur.
« Alos, attends, je vais te servir une nouvelle fois. Pas de raison que tu n’aies pas à manger à nouveau. Redonne-moi ta gamelle au cas où, ça sera mieux. »
Je récupère ce qu’elle me tend, commençant à remplir sa gamelle du repas de la soirée. Elle récupère l’objet fait d’argile avant de se remettre à manger goulument. Je remarque les regards de tout le monde qui sont braqués sur moi.
« Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que vous m’observez tous ? Est-ce qu’il y a un problème ? Quelque chose de spécial en ce qui me concerne ? »
« Non, non. Pas du tout, Nev. Je ne remarque rien du tout. » me répond Niny alors que je cligne des yeux. Généralement, ce genre de « non-non », c’était plutôt tout le contraire.
« D’accord, comme vous le voulez. Si c’est ce que vous dites. »
Je ne vais pas tergiverser trop longtemps, je n’ai pas envie de créer plus de problèmes. Disons que pour le moment, la situation me semble calme, très calme … et ce n’est pas du tout pour me déplaire. Je peux profiter de cette tranquillité et enfin, je…
« Papa, est-ce que tu veux bien dormir avec moi ce soir ? »
« Bien entendu, Gilitée. Tu sais parfaitement que tu peux dormir avec moi. » réponds-je alors qu’elle reprend presque aussitôt, sur un ton presque amusé :
« Maman ? Et toi ? Tu veux bien dormir avec moi ce soir ? Dis ? »
« Pourquoi pas ? Tu es ma fille, ça me parait normal que je dorme avec toi en vue de ton jeune âge. Je viendrai aussi, il n’y a aucun problème à cela. »
« Alors comme ça, c’est décidé ! Ouiiiiiiiiiii ! »
Pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qui rendait folle de joie la petite fille. Elle allait avoir son père et sa mère pour dormir ensembles tous les trois sous la même tente. Je pense que Giréléna avait parfaitement compris le stratagème de Gilitée. Je finis de laver les dernières gamelles avant de vérifier que tout le monde va bien.
« Allons-nous coucher maintenant. Nous avons encore beaucoup de chemin à faire demain. »
« D’accord, d’accord ! Papa ? Tu viens tout de suite ? »
Je n’ai pas vraiment le choix, n’est-ce pas ? Je pousse un petit soupir attendri et je cherche à soulever Gilitée. Il va bientôt falloir que je lui apprenne à avoir une forme humaine. Enfin, plutôt que Giréléna lui apprenne cela car moi, de mon côté, j’aurai du mal.
Lorsque je plonge dans la tente, j’installe confortablement Gilitée qui fonce presque aussitôt dans mes bras, poussant un petit soupir de bonheur que de m’avoir à ses côtés. Je ne peux m’empêcher de sourire avant de la garder contre moi.
« J’arrive maintenant. » dit Giréléna, une dizaine de minutes plus tard alors que Gilitée dort déjà dans mes bras, un petit filet de bave aux lèvres.
« Tu peux venir quand tu veux, Giréléna. Normalement, il y a de la place. »
« Tu préfères que je dorme sous forme humaine ou sous ma véritable forme, Nev ? »
« Comme tu le veux, Gilitée dort bien en sous sa véritable forme, ce n’est pas un souci. »
« Allons pour la forme humaine cette fois-ci. » dit-elle dans mon dos avant je ne tourne mon visage vers elle. Je la regarde … se déshabiller tout simplement. Elle se met dans le plus simple appareil alors qu’elle est sous cette forme humaine. C’est rare que je la voie ainsi maintenant, très rare. Et son pubis argenté au-dessus de ses lèvres vaginales qui …
Non, je ne dois pas penser à ça. C’est fini. J’ouvre quand même la couverture pour qu’elle vienne s’y engouffrer dessous. Sans un mot, elle s’installe et se loge contre moi. Pour ne pas avoir à la regarder mais surtout à la sentir en face à face, je me mets de dos, gardant Gilitée dans mes bras, sans un mot, sans rien dire.
« Bonne nuit, Nev. Tu dormiras bien, non ? »
« Je pense que je vais bien dormir. J’espère pour toi que ça sera pareil, Giréléna. »
« Je préférerai que tu te tournes vers moi si ça ne te dérange pas. Je sais parfaitement tes petits soucis matinaux, surtout que tu es un homme. J’aimerai éviter que ma fille finisse comme Niny, à vouloir partir dans une relation incestueuse. »
« La faute à qui ? Enfin bon, si tu étais plus habillée, ça sera plus simple hein ? »
« J’aime bien dormir ainsi. Est-ce que cela te dérange ? »
« Tu sais parfaitement ma réponse à ce sujet. » réplique-je avant de me retourner pour la fixer. Je ne baisserai pas les yeux sur ces généreux seins laiteux, oui, laiteux. Dire qu’elle est encore capable d’allaiter. Est-ce que c’est normal ?
« Hmm, tu es quand même intéressé par ça, non ? Un corps humain est au final bien meilleur qu’un corps de femme-pokémon, à tes yeux ? »
« Ce que je veux surtout savoir, c’est comment tu fais pour encore allaiter alors que Gilitée part vers ses trois ans de ce que j’ai cru comprendre. »
« Car je les entraîne à cela pour qu’ils continuent à en produire, c’est aussi simple que cela. Il n’y a pas besoin de réfléchir plus longtemps à tout ça. »
« Et pourquoi est-ce que tu veux continuer à faire ça ? Je ne saisis pas du tout. Gilitée deviendra bientôt assez grande pour ne plus avoir besoin de ça. »
« Qui a dit que ça sera encore pour elle plus tard ? »
Que ? Je pique un violent fard. Pourquoi est-ce que je me suis imaginé que c’était pour moi ? Je ferai mieux de dormir de toute façon mais le sourire mutin de Giréléna ne m’aide pas vraiment à combattre mes illusions.
Je tente néanmoins de m’endormir en fermant mes yeux mais voilà qu’elle se plaque bien contre moi, je ferai mieux d’ignorer complètement ça mais c’est plutôt difficile. Finalement, je sombre dans le sommeil sans même m’y attarder.
Le lendemain matin, je sens juste un liquide qui coule le long de mon torse. Je tente de l’ignorer mais c’est plutôt difficile puisqu’il s’agit du lait de Giréléna. Je ne peux pas me retourner correctement et je place mes mains sur la poitrine de Giréléna pour la presser doucement et la pousser en arrière. Je ne crois pas que ça va marcher correctement mais qu’importe, j’aurai quand même essayé dans le fond.
Un peu de lait m’arrive dans la bouche. Qu’est-ce que … hmm non ! J’ai dit non ! Je ne me ferai pas avoir par ça ! Je ne dois pas me laisser avoir et … zut. C’est délicieux. Et je sens aussi les effets sur mon corps. Je me relève subitement, préférant ignorer les marmonnements de Gilitée et de sa mère avant de quitter la tente. Je ferai mieux d’aller prendre un peu l’air car j’en ai bien besoin. Pfiou ! Ça va me faire du bien !
« Déjà réveillé, Nev ? Tu es bien matinal. »
« Oh ? Niny, c’est à moi de te dire ça. Je suis désolé mais bon, je … »
Je la vois qui me regarde en rougissant légèrement, les yeux baissés. Ahem, pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qu’elle observe. Je ferai bien mieux d’ignorer ça et en même temps de ne rien dire. C’est vrai quoi, je vais lui dire quoi ?
« Est-ce que la vue te plaît, Niny ? »
WOW ! Qu’est-ce que je viens de raconter là ? Elle me regarde avec étonnement, le rouge à ses joues devenant encore plus important qu’auparavant. Je m’approche d’elle, souriant avant de la serrer dans mes bras. Elle balbutie :
« Nev, il ne faut pas, tant que Gilitée est là. Migacirpy et moi, nous ne sommes mises d’accord à ce sujet mais euh … est-ce que je te manque un peu ? Car je sais que ce que j’ai vu … et ce que je sens maintenant, ce n’est pas moi qui en suis la raison. »
« Tu me manques comme Migacirpy, vous me manquez toutes les deux. »
Je ne peux que dire cela alors qu’elle se laisse faire. Je la sens qui fait exprès de prendre une forme humaine assez correcte, avec sa robe bouffante, pour que je puisse mieux la garder contre moi. Mais surtout pour qu’elle puisse coller plus facilement son corps contre le mien.
« Vous me manquez énormément, c’est très difficile, tu sais ? »
« A qui le dis-tu, Nev ? Et puis, j’ai pu voir que toi et Giréléna, vous alliez tellement mieux tous les deux maintenant, je crois que c’est pour bientôt. »
« Qu’est-ce qu’il y a pour bientôt ? »
« Vous allez vous remettre ensemble, elle et toi, ça se voit tellement facilement, Nev. Je ne veux pas y croire, Migacirpy non plus mais nous nous sommes résignées. »
Qu’est-ce qu’elle raconte ? Il est hors de question que moi et Giréléna, on se remette ensemble ! Je me l’interdis ! Je me le refuse ! Je préfère encore me couper mon membre qui se frotte à la robe de Niny plutôt que de faire ça ! La main de Niny se pose d’ailleurs sur mon entrejambe alors qu’elle frotte ses hanches contre moi.
« Papa … enfin père … enfin Nev, est-ce que tu crois que je peux prendre le risque de trahir Migacirpy et nos paroles entre nous deux ? »
« Je crois que oui mais … ne t’en fait pas, là, sur le moment, tu es la seule responsable de mon état. J’espère que tu en es consciente. »
Elle hoche doucement la tête, me faisant un grand sourire. Elle presse mon sexe alors que je me demande si je ne deviens pas un peu trop tordu et libidineux. Elle fait quelques mouvements sur mon sexe, le faisant distordre mon tissu avant de retirer sa main. Elle reprend sa forme de femme-Apireine, ses griffes remplaçant ses mains.
« Je te laisse dans cet état car je sais que je ne peux pas en profiter et que je ne suis pas contente du tout. Est-ce que je ne semble pas contente ? »
« Terriblement. Je crois que je ne t’ai jamais vue autant énervée, Niny. »
Elle a un petit rire des plus tendres avant de retourner dans la tente. Je ferai mieux de préparer le petit déjeuner. Tout ça à cause de Giréléna, je ne peux plus rien faire avec Niny et Migacirpy, n’est-ce pas ? Je devais m’en douter. Il faut que j’en parle à Giréléna.
Quand je parle du diable, j’en vois finalement la queue. Elle a remis correctement son bustier et a à nouveau sa forme de femme-pokémon. Lorsqu’elle me voit, elle me fait un grand sourire mais qui n’a rien de tendre. Je lui dis :
« Bonjour, Giréléna. J’avais besoin de te parler, c’est parfait. »
« Hum ? Si tu t’inquiètes, ne t’en fait pas, j’ai quelques protections, tu te rappelles ? Mes écailles à cet endroit. Ca me permet d’éviter une lactation trop présente. »
« Ce n’est pas de ça dont je veux parler … mais de Gilitée. Mais aussi d’autre chose. »
Là, elle ne sourit plus du tout. Comme j’ai évoqué le nom de notre enfant, elle finit par s’approcher, se placer juste en face de moi, attendant que je reprenne la parole. Mais jen e vais pas tarder, pas du tout, je cherche mes mots avant de dire :
« Je compte retourner auprès de Niny et Migacirpy. Elles m’ont déclaré ouvertement qu’elles se privaient de moi à cause du fait qu’elles croient que nous allons nous remettre ensemble à cause de Gilitée. Tu sais aussi bien que moi que ça ne sera pas possible du tout. »
Elle s’immobilise sur place mais ne laisse paraître aucune émotion. Tant mieux, je dois avouer que cela aurait été très difficile de la regarder en face sinon. Je pousse un petit soupir de soulagement avant de reprendre d’une voix neutre :
« Ce que j’aimerai te demander aussi, Giréléna, c’est compliqué d’avoir une apparence humaine ? Enfin, comme une femme humaine ? »
« Chaque femme-pokémon peut y arriver, si elle en a la volonté et l’envie. »
« Est-ce que tu pourrais apprendre cela à Gilitée ? Pendant qu’on dort, je me dis, qu’à force, ça risque de faire beaucoup sur le dos et sur le ventre, si je dois vous avoir toutes les deux autour de moi. Tu vois où est-ce que je veux en venir ? »
« JE VOIS PARFAITEMENT OU TU VEUX EN VENIR ! ON NE TE CONVIENT PAS SOUS FORME NORMALE ! »
« Wow ! Hey ! Pourquoi est-ce que tu cries ? Giréléna ? Je te demandais juste ça. »
Mais elle s’éloigne et retourne dans la tente, furieuse et énervée. Hum, d’accord ? Je ne vois pas trop ce que je dois penser d’une telle réaction. Je ne m’y attendais pas vraiment, je dois l’avouer. Ça ne me plait que moyennement tout ça. Je ne sais pas quoi penser.
« Des fois, je me demande si tu le fais exprès puis ensuite, je lis tes pensées, Nev. »
« Si au moins, tu pouvais m’expliquer ce qui vient de se passer. »
« Je ne vois pas pourquoi je perdrai mon temps à cela. C’est bien plus divertissant de te voir complètement à côté de tout pour ne pas changer. »
Tsss. Je préfère ne pas répondre sinon, je risque d’être vulgaire envers elle. Je veux juste ne pas être impoli et ensuite, hmm. Non, en fait, je ne vais pas le penser car sinon, elle arriverait à lire dans mes pensées justement. Dyrkri, elle aussi, elle ne change pas. Elle me hait et je la hais, c’est aussi simple que ça. Je crois que dans le fond, les plus fortes femmes-pokémon ne m’aiment pas. Il faut dire que je ne fais rien pour que ça soit le cas.
« Des fois, j’aimerai bien dire la vérité, ça me dérange dans ces moments. »
« Et de quoi ? Quelle vérité, Dyrkri ? Autant sortir le grand jeu non ? »
« Comme le fait que tu sois parti sans prévenir Titonée ? »
WOW ! C’est quoi le rapport avec ce qui se passe actuellement hein ? J’aimerai bien le savoir car là, j’avoue, je suis un peu perdu avec tout ça. Pour Titonée, ce n’est pas que je la trouve encombrante mais c’est quand même trop dangereux que de l’emmener ici. Sa ville a besoin d’elle-même si elle est définitivement sauvée. Il n’a aucune chance qu’Harsia se préoccupe de celle-ci maintenant que Graudan a échoué à la détruire.
« Giréléna, est-ce que tu veux encore à manger ? »
« Ca me plairait bien, oui. Heureusement que tu sais cuisiner sinon, je ne sais pas ce que l’on ferait sans toi, Nev. » déclare la femme-Giratina avec lenteur.
« Alos, attends, je vais te servir une nouvelle fois. Pas de raison que tu n’aies pas à manger à nouveau. Redonne-moi ta gamelle au cas où, ça sera mieux. »
Je récupère ce qu’elle me tend, commençant à remplir sa gamelle du repas de la soirée. Elle récupère l’objet fait d’argile avant de se remettre à manger goulument. Je remarque les regards de tout le monde qui sont braqués sur moi.
« Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que vous m’observez tous ? Est-ce qu’il y a un problème ? Quelque chose de spécial en ce qui me concerne ? »
« Non, non. Pas du tout, Nev. Je ne remarque rien du tout. » me répond Niny alors que je cligne des yeux. Généralement, ce genre de « non-non », c’était plutôt tout le contraire.
« D’accord, comme vous le voulez. Si c’est ce que vous dites. »
Je ne vais pas tergiverser trop longtemps, je n’ai pas envie de créer plus de problèmes. Disons que pour le moment, la situation me semble calme, très calme … et ce n’est pas du tout pour me déplaire. Je peux profiter de cette tranquillité et enfin, je…
« Papa, est-ce que tu veux bien dormir avec moi ce soir ? »
« Bien entendu, Gilitée. Tu sais parfaitement que tu peux dormir avec moi. » réponds-je alors qu’elle reprend presque aussitôt, sur un ton presque amusé :
« Maman ? Et toi ? Tu veux bien dormir avec moi ce soir ? Dis ? »
« Pourquoi pas ? Tu es ma fille, ça me parait normal que je dorme avec toi en vue de ton jeune âge. Je viendrai aussi, il n’y a aucun problème à cela. »
« Alors comme ça, c’est décidé ! Ouiiiiiiiiiii ! »
Pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qui rendait folle de joie la petite fille. Elle allait avoir son père et sa mère pour dormir ensembles tous les trois sous la même tente. Je pense que Giréléna avait parfaitement compris le stratagème de Gilitée. Je finis de laver les dernières gamelles avant de vérifier que tout le monde va bien.
« Allons-nous coucher maintenant. Nous avons encore beaucoup de chemin à faire demain. »
« D’accord, d’accord ! Papa ? Tu viens tout de suite ? »
Je n’ai pas vraiment le choix, n’est-ce pas ? Je pousse un petit soupir attendri et je cherche à soulever Gilitée. Il va bientôt falloir que je lui apprenne à avoir une forme humaine. Enfin, plutôt que Giréléna lui apprenne cela car moi, de mon côté, j’aurai du mal.
Lorsque je plonge dans la tente, j’installe confortablement Gilitée qui fonce presque aussitôt dans mes bras, poussant un petit soupir de bonheur que de m’avoir à ses côtés. Je ne peux m’empêcher de sourire avant de la garder contre moi.
« J’arrive maintenant. » dit Giréléna, une dizaine de minutes plus tard alors que Gilitée dort déjà dans mes bras, un petit filet de bave aux lèvres.
« Tu peux venir quand tu veux, Giréléna. Normalement, il y a de la place. »
« Tu préfères que je dorme sous forme humaine ou sous ma véritable forme, Nev ? »
« Comme tu le veux, Gilitée dort bien en sous sa véritable forme, ce n’est pas un souci. »
« Allons pour la forme humaine cette fois-ci. » dit-elle dans mon dos avant je ne tourne mon visage vers elle. Je la regarde … se déshabiller tout simplement. Elle se met dans le plus simple appareil alors qu’elle est sous cette forme humaine. C’est rare que je la voie ainsi maintenant, très rare. Et son pubis argenté au-dessus de ses lèvres vaginales qui …
Non, je ne dois pas penser à ça. C’est fini. J’ouvre quand même la couverture pour qu’elle vienne s’y engouffrer dessous. Sans un mot, elle s’installe et se loge contre moi. Pour ne pas avoir à la regarder mais surtout à la sentir en face à face, je me mets de dos, gardant Gilitée dans mes bras, sans un mot, sans rien dire.
« Bonne nuit, Nev. Tu dormiras bien, non ? »
« Je pense que je vais bien dormir. J’espère pour toi que ça sera pareil, Giréléna. »
« Je préférerai que tu te tournes vers moi si ça ne te dérange pas. Je sais parfaitement tes petits soucis matinaux, surtout que tu es un homme. J’aimerai éviter que ma fille finisse comme Niny, à vouloir partir dans une relation incestueuse. »
« La faute à qui ? Enfin bon, si tu étais plus habillée, ça sera plus simple hein ? »
« J’aime bien dormir ainsi. Est-ce que cela te dérange ? »
« Tu sais parfaitement ma réponse à ce sujet. » réplique-je avant de me retourner pour la fixer. Je ne baisserai pas les yeux sur ces généreux seins laiteux, oui, laiteux. Dire qu’elle est encore capable d’allaiter. Est-ce que c’est normal ?
« Hmm, tu es quand même intéressé par ça, non ? Un corps humain est au final bien meilleur qu’un corps de femme-pokémon, à tes yeux ? »
« Ce que je veux surtout savoir, c’est comment tu fais pour encore allaiter alors que Gilitée part vers ses trois ans de ce que j’ai cru comprendre. »
« Car je les entraîne à cela pour qu’ils continuent à en produire, c’est aussi simple que cela. Il n’y a pas besoin de réfléchir plus longtemps à tout ça. »
« Et pourquoi est-ce que tu veux continuer à faire ça ? Je ne saisis pas du tout. Gilitée deviendra bientôt assez grande pour ne plus avoir besoin de ça. »
« Qui a dit que ça sera encore pour elle plus tard ? »
Que ? Je pique un violent fard. Pourquoi est-ce que je me suis imaginé que c’était pour moi ? Je ferai mieux de dormir de toute façon mais le sourire mutin de Giréléna ne m’aide pas vraiment à combattre mes illusions.
Je tente néanmoins de m’endormir en fermant mes yeux mais voilà qu’elle se plaque bien contre moi, je ferai mieux d’ignorer complètement ça mais c’est plutôt difficile. Finalement, je sombre dans le sommeil sans même m’y attarder.
Le lendemain matin, je sens juste un liquide qui coule le long de mon torse. Je tente de l’ignorer mais c’est plutôt difficile puisqu’il s’agit du lait de Giréléna. Je ne peux pas me retourner correctement et je place mes mains sur la poitrine de Giréléna pour la presser doucement et la pousser en arrière. Je ne crois pas que ça va marcher correctement mais qu’importe, j’aurai quand même essayé dans le fond.
Un peu de lait m’arrive dans la bouche. Qu’est-ce que … hmm non ! J’ai dit non ! Je ne me ferai pas avoir par ça ! Je ne dois pas me laisser avoir et … zut. C’est délicieux. Et je sens aussi les effets sur mon corps. Je me relève subitement, préférant ignorer les marmonnements de Gilitée et de sa mère avant de quitter la tente. Je ferai mieux d’aller prendre un peu l’air car j’en ai bien besoin. Pfiou ! Ça va me faire du bien !
« Déjà réveillé, Nev ? Tu es bien matinal. »
« Oh ? Niny, c’est à moi de te dire ça. Je suis désolé mais bon, je … »
Je la vois qui me regarde en rougissant légèrement, les yeux baissés. Ahem, pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qu’elle observe. Je ferai bien mieux d’ignorer ça et en même temps de ne rien dire. C’est vrai quoi, je vais lui dire quoi ?
« Est-ce que la vue te plaît, Niny ? »
WOW ! Qu’est-ce que je viens de raconter là ? Elle me regarde avec étonnement, le rouge à ses joues devenant encore plus important qu’auparavant. Je m’approche d’elle, souriant avant de la serrer dans mes bras. Elle balbutie :
« Nev, il ne faut pas, tant que Gilitée est là. Migacirpy et moi, nous ne sommes mises d’accord à ce sujet mais euh … est-ce que je te manque un peu ? Car je sais que ce que j’ai vu … et ce que je sens maintenant, ce n’est pas moi qui en suis la raison. »
« Tu me manques comme Migacirpy, vous me manquez toutes les deux. »
Je ne peux que dire cela alors qu’elle se laisse faire. Je la sens qui fait exprès de prendre une forme humaine assez correcte, avec sa robe bouffante, pour que je puisse mieux la garder contre moi. Mais surtout pour qu’elle puisse coller plus facilement son corps contre le mien.
« Vous me manquez énormément, c’est très difficile, tu sais ? »
« A qui le dis-tu, Nev ? Et puis, j’ai pu voir que toi et Giréléna, vous alliez tellement mieux tous les deux maintenant, je crois que c’est pour bientôt. »
« Qu’est-ce qu’il y a pour bientôt ? »
« Vous allez vous remettre ensemble, elle et toi, ça se voit tellement facilement, Nev. Je ne veux pas y croire, Migacirpy non plus mais nous nous sommes résignées. »
Qu’est-ce qu’elle raconte ? Il est hors de question que moi et Giréléna, on se remette ensemble ! Je me l’interdis ! Je me le refuse ! Je préfère encore me couper mon membre qui se frotte à la robe de Niny plutôt que de faire ça ! La main de Niny se pose d’ailleurs sur mon entrejambe alors qu’elle frotte ses hanches contre moi.
« Papa … enfin père … enfin Nev, est-ce que tu crois que je peux prendre le risque de trahir Migacirpy et nos paroles entre nous deux ? »
« Je crois que oui mais … ne t’en fait pas, là, sur le moment, tu es la seule responsable de mon état. J’espère que tu en es consciente. »
Elle hoche doucement la tête, me faisant un grand sourire. Elle presse mon sexe alors que je me demande si je ne deviens pas un peu trop tordu et libidineux. Elle fait quelques mouvements sur mon sexe, le faisant distordre mon tissu avant de retirer sa main. Elle reprend sa forme de femme-Apireine, ses griffes remplaçant ses mains.
« Je te laisse dans cet état car je sais que je ne peux pas en profiter et que je ne suis pas contente du tout. Est-ce que je ne semble pas contente ? »
« Terriblement. Je crois que je ne t’ai jamais vue autant énervée, Niny. »
Elle a un petit rire des plus tendres avant de retourner dans la tente. Je ferai mieux de préparer le petit déjeuner. Tout ça à cause de Giréléna, je ne peux plus rien faire avec Niny et Migacirpy, n’est-ce pas ? Je devais m’en douter. Il faut que j’en parle à Giréléna.
Quand je parle du diable, j’en vois finalement la queue. Elle a remis correctement son bustier et a à nouveau sa forme de femme-pokémon. Lorsqu’elle me voit, elle me fait un grand sourire mais qui n’a rien de tendre. Je lui dis :
« Bonjour, Giréléna. J’avais besoin de te parler, c’est parfait. »
« Hum ? Si tu t’inquiètes, ne t’en fait pas, j’ai quelques protections, tu te rappelles ? Mes écailles à cet endroit. Ca me permet d’éviter une lactation trop présente. »
« Ce n’est pas de ça dont je veux parler … mais de Gilitée. Mais aussi d’autre chose. »
Là, elle ne sourit plus du tout. Comme j’ai évoqué le nom de notre enfant, elle finit par s’approcher, se placer juste en face de moi, attendant que je reprenne la parole. Mais jen e vais pas tarder, pas du tout, je cherche mes mots avant de dire :
« Je compte retourner auprès de Niny et Migacirpy. Elles m’ont déclaré ouvertement qu’elles se privaient de moi à cause du fait qu’elles croient que nous allons nous remettre ensemble à cause de Gilitée. Tu sais aussi bien que moi que ça ne sera pas possible du tout. »
Elle s’immobilise sur place mais ne laisse paraître aucune émotion. Tant mieux, je dois avouer que cela aurait été très difficile de la regarder en face sinon. Je pousse un petit soupir de soulagement avant de reprendre d’une voix neutre :
« Ce que j’aimerai te demander aussi, Giréléna, c’est compliqué d’avoir une apparence humaine ? Enfin, comme une femme humaine ? »
« Chaque femme-pokémon peut y arriver, si elle en a la volonté et l’envie. »
« Est-ce que tu pourrais apprendre cela à Gilitée ? Pendant qu’on dort, je me dis, qu’à force, ça risque de faire beaucoup sur le dos et sur le ventre, si je dois vous avoir toutes les deux autour de moi. Tu vois où est-ce que je veux en venir ? »
« JE VOIS PARFAITEMENT OU TU VEUX EN VENIR ! ON NE TE CONVIENT PAS SOUS FORME NORMALE ! »
« Wow ! Hey ! Pourquoi est-ce que tu cries ? Giréléna ? Je te demandais juste ça. »
Mais elle s’éloigne et retourne dans la tente, furieuse et énervée. Hum, d’accord ? Je ne vois pas trop ce que je dois penser d’une telle réaction. Je ne m’y attendais pas vraiment, je dois l’avouer. Ça ne me plait que moyennement tout ça. Je ne sais pas quoi penser.
« Des fois, je me demande si tu le fais exprès puis ensuite, je lis tes pensées, Nev. »
« Si au moins, tu pouvais m’expliquer ce qui vient de se passer. »
« Je ne vois pas pourquoi je perdrai mon temps à cela. C’est bien plus divertissant de te voir complètement à côté de tout pour ne pas changer. »
Tsss. Je préfère ne pas répondre sinon, je risque d’être vulgaire envers elle. Je veux juste ne pas être impoli et ensuite, hmm. Non, en fait, je ne vais pas le penser car sinon, elle arriverait à lire dans mes pensées justement. Dyrkri, elle aussi, elle ne change pas. Elle me hait et je la hais, c’est aussi simple que ça. Je crois que dans le fond, les plus fortes femmes-pokémon ne m’aiment pas. Il faut dire que je ne fais rien pour que ça soit le cas.
« Des fois, j’aimerai bien dire la vérité, ça me dérange dans ces moments. »
« Et de quoi ? Quelle vérité, Dyrkri ? Autant sortir le grand jeu non ? »
« Comme le fait que tu sois parti sans prévenir Titonée ? »
WOW ! C’est quoi le rapport avec ce qui se passe actuellement hein ? J’aimerai bien le savoir car là, j’avoue, je suis un peu perdu avec tout ça. Pour Titonée, ce n’est pas que je la trouve encombrante mais c’est quand même trop dangereux que de l’emmener ici. Sa ville a besoin d’elle-même si elle est définitivement sauvée. Il n’a aucune chance qu’Harsia se préoccupe de celle-ci maintenant que Graudan a échoué à la détruire.
Chapitre 2 : Agacement
Chapitre 2 : Agacement
« J’aimerai bien comprendre le cœur des femmes, un jour. »
« Bien entendu, Nev, bien entendu. Comme si c’était possible en vue de ton incapacité à comprendre déjà ce qu’elle dit ou ce qui se fait. »
Je ne réponds pas à la petite provocation de Dyrkri. Je n’en vois pas le moindre intérêt. Qu’elle me cherche et me titille, tant mieux pour elle. J’ai beaucoup mieux à faire de toute façon, oh que oui ! Bien mieux même ! J’ai eu une nouvelle « psychique » de la part de Titonée. Elle s’est renseignée pour savoir où nous étions. La ville étant sauvée et les femmes-pokémon étant prêtes à la défendre.
« Dire qu’elle va arriver, je n’imagine même pas la bagarre que ça va être. Ah… »
Je pousse un petit soupir. Je n’ai pas envie que ça tourne en une rixe, un peu comme d’habitude. J’ai beaucoup mieux à faire de mes journées que ça, franchement. Je ne vois même pas pourquoi je continuerai sur ce sujet. Bon, Titonée, Titonée, Titonée !
« C’est vrai qu’elle voulait absolument me voir. Je me demandais presque si c’était elle qui est venue me soigner ou non. Je ne sais toujours pas en fait. »
« Et pourquoi ça serait elle ? Comme elle était exténuée, elle n’a rien pu faire. »
« Et toi ? Tu ne veux pas me le dire plutôt ? Tu as pu voir non ? »
« Comme si j’avais que ça à faire de regarder toutes celles qui décident de te toucher. J’ai une tête à faire ça ou quoi ? Vraiment, non mais je te jure. »
« Roh, ne le prends pas mal, je voulais juste me renseigner, rien de plus hein ? Faut quand même pas exagérer non plus. Y a quelques limites. »
Des fois, je trouve qu’elles abusent. Les femmes-pokémon sont comme les vraies femmes. Elles s’offusquent pour un rien et se prennent la tête pour pas grand-chose. J’en ai vraiment assez qu’elles se comportent comme ça. Je ne suis pas leur chien non plus.
« Désolée Nev. Juste, non, je n’ai pas vu qui était cette personne qui t’a soigné. C’est tout. Est-ce que ça répond à ta question ? »
« Oui, oui. Euh, oui, ça répond à ma question. Merci beaucoup, Dyrkri. »
« De rien. Si tu en as d’autres, j’y répondrai, comme convenu. » me dit-elle alors que je reste un peu sous le choc. Bon ben, sur le coup, je ne sais pas trop quoi dire en fait. Je réfléchis longuement aux questions que je pourrai poser mais non, il ne vaut mieux pas.
« Je vais me remettre en route, ça sera mieux, je crois. »
« C’est le cas. Tu ne vois pas que tout le monde a déjà pris de l’avance sur toi ? Pendant que tu réfléchissais à cela ? Il faut que tu accélères maintenant, Nev. Dépêches-toi, il vaut mieux. » continue de me dire Dyrkri, toujours sur un ton plus doux.
« J’y vais, j’y vais. Je me dépêche, oui. »
La journée va se passer tranquillement. Pendant que nous mangeons tous ensemble autour du feu, je réfléchis à ce que je dois faire maintenant. D’après ce que je sais, j’ai encore beaucoup de chemin à accomplir, énormément. Si j’ai réussi à battre Graudan, il ne reste plus que l’autre femme-pokémon. Mais ensuite, est-ce que ça sera réellement terminé ? Je me le demande sincèrement avant de réfléchir à tout ça.
« Devine qui c’est ! » s’écrie une voix derrière moi alors que deux mains me cachent la vue. Je n’ai pas vraiment besoin de deviner hein ? Des mains aussi douces, une voix toujours aussi belle à l’écoute, il n’y a qu’une femme pour cela.
« Titonée, tu as réussi à me trouver aussi facilement que ça ? »
Oui, une femme-pokémon. Je sens sa poitrine qui se presse contre ma nuque avant que la voix ne reprenne sur le même ton enjoué et tendre qu’avant :
« Bien entendu. Tu sais que depuis que l’on se connait, j’ai toujours gardé un lien très spécial avec toi. Qu’importe la distance qui nous sépare, je sais où te trouver, je sais ce qui t’arriver. Je sais tout ce qui se passe pour toi, Nev. »
Wowow. Ce n’est pas un peu le rôle d’une rôdeuse ? Ou d’une espionne ? Je me retourne pour la fixer mais j’ai juste sa poitrine en face des yeux, relevant la tête aussitôt. Non, ce n’est pas l’heure d’apprécier la vue. Elle me fait un grand sourire tandis que j’entends quelques grognements de la part de Giréléna. Je demande à Titonée :
« Tu peux m’expliquer un peu plus en détail ce que tu veux dire par ce lien ? »
« En tant que femme-Gardevoir, je peux décider d’avoir un lien jusqu’à la mort avec une personne de mon choix. Même auparavant, je n’étais jamais sûre qu’il soit le bon, malgré tout ce que je pensais. Je n’ai jamais pensé à ça. »
« Et là ? Tu t’es dit qu’avec moi, ça serait le cas ? Je ne comprends pas pourquoi. »
« Car tu es spécial, Nev ! Très spécial ! Je sais que tu es immortel, que tu ne mourras jamais, je sais que l’amour que je te porte sera éternel et rien d’autre ! »
Ça, c’est elle qui le dit. J’ai souvent faillit y passer. Elle exagère et pas qu’un peu. Mais bon, elle semble plus qu’enjouée et je me demande donc si ça passe ou pas. Hahaha, bon … pfiou, j’ai encore beaucoup de boulot à faire normalement.
Je pousse un petit soupir amusé alors que je lui demande ensuite si elle a faim. Elle me signale que oui, que la téléportation, ça use et qu’elle a aussi pris de quoi dormir. Ca sera sa première fois qu’elle dormira dans une tente et elle est excitée comme une enfant. Elle se tourna vers les autres femmes-pokémon puis vers Gilitée, tendant les bras.
« Coucou Gilitée ! Devine qui c’est ! »
« Ben c’est toi, Titonée ! Tu l’as dit à papa ! » réplique la jeune fille-pokémon tout en rigolant, Titonée faisant de même de son côté. Ah … deux grandes enfants visiblement. Mais bon, je n’ai pas trop à me plaindre à ce sujet.
Le repas se termine enfin et je regarde où se trouve alors Titonée. Où est-ce qu’elle va dormir ? Elle tente difficilement de monter sa propre tente. Elle a vraiment tout préparé ? Je trouve ça mignon et attendrissant bien qu’elle n’y arrive pas Malgré ses pouvoirs psychiques, elle n’est vraiment pas très douée tandis que je reprends la parole :
« Besoin d’aide, mademoiselle ? Je vous vois qui peine. »
« Un petit peu, monseigneur. Je n’arrive guère à planter tout cela dans le sol et à faire que la tente soit bien tendue. Pourriez-vous m’aider ? »
Hahaha, elle rentre dans mon jeu, j’aime bien cela. J’accepte en hochant la tête, amusé et attendri avant de me reconcentrer sur ce que je vois. Hmm, d’accord ? Aucun souci pour ça. Je commence à faire cela sans aucun problème.
« Oh ! C’est comme ça ? Il faut que ça ressemble à un carré ou un truc du genre. Et la tente me semble un peu trop grande même. »
Niny et Migacirpy sont déjà parties dormir. Mais bon, ce n’est pas bien grave, elles m’ont dit bonne nuit et je sais qu’elles ne veulent pas me déranger. Gilitée me regarde faire, toujours ravie de me voir monter une tente. Giréléna est là aussi tandis que Titonée regarde à l’intérieur de la tente, me disant doucement :
« Elle est trop grande pour une seule personne. Nev ? »
« Titonée, ce n’est pas vraiment possible. Pas besoin de savoir lire dans tes pensées pour comprendre ce que tu veux me proposer, je tiens à te le dire tout de suite. »
« Oh s’il te plaît, j’ai envie de voir aussi ta propre tente, après tout ce temps. »
Je refuse poliment. Je ne dois pas me laisser berner par cela. Gilitée nous regarde tous les deux, sans comprendre avant de s’exclamer :
« Bon ben alors, moi je dors avec Titonée ! Comme ça, elle n’est pas toute seule ! Papa préfère dormir avec Maman, c’est normal. Maman ? Est-ce que je peux dormir avec Titonée ? Elle me racontera tout plein d’histoires ! »
« Il est vrai que pendant tout ce temps où j’étais une noble de ma ville, j’avais un grand loisir qui consistait à lire bon nombre de livres. »
« Humpf. Tu peux y aller, Gilitée. » répond Giréléna. Et moi ? Je n’ai pas mon mot à dire ? Bon, Titonée apprécie grandement la petite et inversement. Je ne vais pas les empêcher de parler entre elles non plus. Je ne suis pas un monstre, loin de là.
« Tu peux y aller aussi, Gilitée. Par contre, Titonée, tu … »
« Oui, oui, je sais parfaitement. Je ne la fais pas trop tarder cette nuit. Je ne suis pas bête. »
Question de bon sens. Elle doit avoir son quota de sommeil tandis que je me pose la question, ça veut dire quoi ? Ce que je pense ? Je regarde Gilitée avant d’y penser :
« Est-ce que ça veut dire que je dormirai seul avec toi ? »
« Il semblerait bien, Nev. Ou alors, est-ce que ça te dérange tant que ça ? »
Je préfère ne pas y répondre. Nos nuits sont assez ombragées, je dois l’avouer. Mais bon, il vaut mieux que ça se passe ainsi. Gilitée vient m’embrasser sur la joue en me remerciant d’avoir accepté alors que je la regarde rentrer dans la tente avec Titonée.
« Je sens que je vais aller me coucher. J’ai eu une dure journée. »
« A ne rien faire pour ne pas changer, Nev. » me rétorque Giréléna. Oh, qu’elle ferme sa grande gueule. Même si nous n’avançons pas dans recherches, ça ne veut pas dire qu’on ne fait rien du tout. Il va falloir qu’elle se rentre ça dans le crâne.
Je me couche dans la tente, sans même chercher à savoir si elle vient dormir ou non. Trentes minutes passent et Giréléna n’est toujours pas là. Je me demande ce qu’elle fait. Une petite voix rigole en moi, une voix que je reconnais facilement. Quelques secondes plus tard, le rire disparait pour laisser place à la voix de Rygagagi :
« Ta fille est partie, il est l’heure de jouer pour les grands, n’est-ce pas ? »
Qu’est-ce qu’elle… je n’ai pas le temps de terminer ma phrase que déjà une fumée s’échappe de mon corps, prenant alors la forme d’une personne que je connais bien. Rygagagi ! Et ce n’est pas une adolescente que j’ai mais une femme sous toutes ces formes et avec ces dernières. Gloups, vraiment ?
« Rygagagi, vraiment, non, non, si j’ai dit non à Titonée, c’est non à toi. »
« Tu es sûr de ça ? Je connais tous tes points faibles et sans avoir besoin de lire dans tes pensées, tu t’en doutes, n’est-ce pas ? »
« Oui et ma réponse reste non quand même. Je ne suis pas un morceau de viande hein ? Pourquoi est-ce que toutes les femmes-pokémon veulent ça ? »
Je connais la réponse. Elles ont des envies, des besoins, tout ça. Et je n’ai pas le temps de réagir que Rygagagi est à quatre pattes au-dessus de moi, sa poitrine généreuse ballotant devant mes yeux, dans ce tissu qui est moulant, beaucoup trop pour moi.
« Oh, il y aurait tellement d’explications que cela prendrait une éternité pour te répondre. Mais nous savons aussi bien l’un que l’autre que l’éternité, c’est long ? Donc ne perdons pas trop de temps par rapport à cela. »
« Je peux savoir ce que vous foutez tous les deux ? »
Giréléna ! Je tente de sursauter mais ma tête s’engouffre dans la poitrine de Rygagagi. Snif, snif … c’est moi ou il y a une bonne odeur ? De lavande ? Ca sent bon, très bon même. Hmm … mais ça ne vient pas de Rygagagi. Je tourne un peu ma tête pour regarder Giréléna.
Elle a une fleur dans les cheveux et hum ? Je remarque d’ailleurs que ses cheveux sont secs mais … bien peignés. Un peu comme si elle avait été se laver. Ah oui, surement, ça doit être pour ça l’odeur. Elle a décidé d’aller se laver. C’est normal et logique en soi.
Hum ? Elle a aussi quitté son bustier noir pour une robe de chambre blanche qui met bien en valeur sa poitrine. Elle a d’ailleurs deux boutons ouverts sur les cinq, laissant place à l’imagination sans pour autant trop en dévoiler. Mais en fait, c’est surtout ça. Une robe de chambre sur une femme-Giratina. Je n’y avais jamais pensé auparavant.
Mais ça lui va plutôt bien. En fait, là, elle a la tenue pour dormir et je la trouve plutôt belle et très charmante. Wow, je suis vraiment sous le charme, je dois avouer. Mais depuis quand elle avait cette robe de chambre ? Je ne l’ai jamais vue auparavant.
« Rygagagi, dégages de là et retourne dans le corps de Nev. »
« Sinon, quoi ? Que comptes-tu faire exactement ? » demande Rygagagi. HEY ! Je ne veux vraiment pas de bagarre maintenant ! Hors de question ! Je m’exclame :
« Stop. Je ne veux rien de tout ça. Giréléna, tu sens très bon. Ca sent la lavande. Rygagagi, s’il te plaît, je t’ai pourtant dit que… »
« Oui, que tu ne me donnerais rien mais qu’il fallait que je vienne chercher par moi-même. Ne t’en fait pas. Giréléna parlait que je rentre en toi. Je trouve cela trop basique. Nous devrions plutôt inverser les rôles, non ? »
Qu’est-ce qu’elle raconte ? HEY ! Je suis en train de rougir encore une fois car je sais de quoi elle parle mais non ! NON ET NON ! J’ai dit non ! Je ne veux pas de ça ! Je commence à prendre une profonde respiration puis dit sur un ton intimidant :
« Rygagagi, rentres en moi. Giréléna, ne t’emporte pas. Tu peux venir dormir aussi. »
« Ne me dit pas ce que je dois faire ou ce que ce que je ne dois pas faire ! »
Rygagagi a un petit rire avant de disparaître à moi comme si de rien n’était. Giréléna vient se coucher dans mon dos. Ne la regardant pas, je ferme les yeux, cherchant alors le sommeil. Vraiment, ces femmes-pokémon, elles sont obligées de se disputer.
« Nev, est-ce que tu dors ? » me chuchote Giréléna. Je ne suis pas d’humeur à lui répondre. Les disputes incessantes ont eu raison de moi pour la journée.
Pourquoi est-ce que je lui parlerai ? Pourquoi est-ce que je le ferai ? Je ne vois pas de raison. Elle ne le mérite pas. Elle est venue m’agresser directement en rentrant dans la tente pour ne pas changer de son habitude. Un moment, il ne faudrait pas trop pousser.
« Fais chier, Rygagagi. Dire que j’avais fait exprès de mettre cette tenue et de me faire propre et belle puisque pour une fois, Gilitée n’était pas là. Et voilà le résultat ! » dit-elle en s’exclamant, ravalant un sanglot avant que je n’entende plus rien. J’ai un peu mal au cœur. Elle a vraiment fait ça pour moi ? Est-ce qu’elle pense vraiment que c’est encore possible ?
« J’aimerai bien comprendre le cœur des femmes, un jour. »
« Bien entendu, Nev, bien entendu. Comme si c’était possible en vue de ton incapacité à comprendre déjà ce qu’elle dit ou ce qui se fait. »
Je ne réponds pas à la petite provocation de Dyrkri. Je n’en vois pas le moindre intérêt. Qu’elle me cherche et me titille, tant mieux pour elle. J’ai beaucoup mieux à faire de toute façon, oh que oui ! Bien mieux même ! J’ai eu une nouvelle « psychique » de la part de Titonée. Elle s’est renseignée pour savoir où nous étions. La ville étant sauvée et les femmes-pokémon étant prêtes à la défendre.
« Dire qu’elle va arriver, je n’imagine même pas la bagarre que ça va être. Ah… »
Je pousse un petit soupir. Je n’ai pas envie que ça tourne en une rixe, un peu comme d’habitude. J’ai beaucoup mieux à faire de mes journées que ça, franchement. Je ne vois même pas pourquoi je continuerai sur ce sujet. Bon, Titonée, Titonée, Titonée !
« C’est vrai qu’elle voulait absolument me voir. Je me demandais presque si c’était elle qui est venue me soigner ou non. Je ne sais toujours pas en fait. »
« Et pourquoi ça serait elle ? Comme elle était exténuée, elle n’a rien pu faire. »
« Et toi ? Tu ne veux pas me le dire plutôt ? Tu as pu voir non ? »
« Comme si j’avais que ça à faire de regarder toutes celles qui décident de te toucher. J’ai une tête à faire ça ou quoi ? Vraiment, non mais je te jure. »
« Roh, ne le prends pas mal, je voulais juste me renseigner, rien de plus hein ? Faut quand même pas exagérer non plus. Y a quelques limites. »
Des fois, je trouve qu’elles abusent. Les femmes-pokémon sont comme les vraies femmes. Elles s’offusquent pour un rien et se prennent la tête pour pas grand-chose. J’en ai vraiment assez qu’elles se comportent comme ça. Je ne suis pas leur chien non plus.
« Désolée Nev. Juste, non, je n’ai pas vu qui était cette personne qui t’a soigné. C’est tout. Est-ce que ça répond à ta question ? »
« Oui, oui. Euh, oui, ça répond à ma question. Merci beaucoup, Dyrkri. »
« De rien. Si tu en as d’autres, j’y répondrai, comme convenu. » me dit-elle alors que je reste un peu sous le choc. Bon ben, sur le coup, je ne sais pas trop quoi dire en fait. Je réfléchis longuement aux questions que je pourrai poser mais non, il ne vaut mieux pas.
« Je vais me remettre en route, ça sera mieux, je crois. »
« C’est le cas. Tu ne vois pas que tout le monde a déjà pris de l’avance sur toi ? Pendant que tu réfléchissais à cela ? Il faut que tu accélères maintenant, Nev. Dépêches-toi, il vaut mieux. » continue de me dire Dyrkri, toujours sur un ton plus doux.
« J’y vais, j’y vais. Je me dépêche, oui. »
La journée va se passer tranquillement. Pendant que nous mangeons tous ensemble autour du feu, je réfléchis à ce que je dois faire maintenant. D’après ce que je sais, j’ai encore beaucoup de chemin à accomplir, énormément. Si j’ai réussi à battre Graudan, il ne reste plus que l’autre femme-pokémon. Mais ensuite, est-ce que ça sera réellement terminé ? Je me le demande sincèrement avant de réfléchir à tout ça.
« Devine qui c’est ! » s’écrie une voix derrière moi alors que deux mains me cachent la vue. Je n’ai pas vraiment besoin de deviner hein ? Des mains aussi douces, une voix toujours aussi belle à l’écoute, il n’y a qu’une femme pour cela.
« Titonée, tu as réussi à me trouver aussi facilement que ça ? »
Oui, une femme-pokémon. Je sens sa poitrine qui se presse contre ma nuque avant que la voix ne reprenne sur le même ton enjoué et tendre qu’avant :
« Bien entendu. Tu sais que depuis que l’on se connait, j’ai toujours gardé un lien très spécial avec toi. Qu’importe la distance qui nous sépare, je sais où te trouver, je sais ce qui t’arriver. Je sais tout ce qui se passe pour toi, Nev. »
Wowow. Ce n’est pas un peu le rôle d’une rôdeuse ? Ou d’une espionne ? Je me retourne pour la fixer mais j’ai juste sa poitrine en face des yeux, relevant la tête aussitôt. Non, ce n’est pas l’heure d’apprécier la vue. Elle me fait un grand sourire tandis que j’entends quelques grognements de la part de Giréléna. Je demande à Titonée :
« Tu peux m’expliquer un peu plus en détail ce que tu veux dire par ce lien ? »
« En tant que femme-Gardevoir, je peux décider d’avoir un lien jusqu’à la mort avec une personne de mon choix. Même auparavant, je n’étais jamais sûre qu’il soit le bon, malgré tout ce que je pensais. Je n’ai jamais pensé à ça. »
« Et là ? Tu t’es dit qu’avec moi, ça serait le cas ? Je ne comprends pas pourquoi. »
« Car tu es spécial, Nev ! Très spécial ! Je sais que tu es immortel, que tu ne mourras jamais, je sais que l’amour que je te porte sera éternel et rien d’autre ! »
Ça, c’est elle qui le dit. J’ai souvent faillit y passer. Elle exagère et pas qu’un peu. Mais bon, elle semble plus qu’enjouée et je me demande donc si ça passe ou pas. Hahaha, bon … pfiou, j’ai encore beaucoup de boulot à faire normalement.
Je pousse un petit soupir amusé alors que je lui demande ensuite si elle a faim. Elle me signale que oui, que la téléportation, ça use et qu’elle a aussi pris de quoi dormir. Ca sera sa première fois qu’elle dormira dans une tente et elle est excitée comme une enfant. Elle se tourna vers les autres femmes-pokémon puis vers Gilitée, tendant les bras.
« Coucou Gilitée ! Devine qui c’est ! »
« Ben c’est toi, Titonée ! Tu l’as dit à papa ! » réplique la jeune fille-pokémon tout en rigolant, Titonée faisant de même de son côté. Ah … deux grandes enfants visiblement. Mais bon, je n’ai pas trop à me plaindre à ce sujet.
Le repas se termine enfin et je regarde où se trouve alors Titonée. Où est-ce qu’elle va dormir ? Elle tente difficilement de monter sa propre tente. Elle a vraiment tout préparé ? Je trouve ça mignon et attendrissant bien qu’elle n’y arrive pas Malgré ses pouvoirs psychiques, elle n’est vraiment pas très douée tandis que je reprends la parole :
« Besoin d’aide, mademoiselle ? Je vous vois qui peine. »
« Un petit peu, monseigneur. Je n’arrive guère à planter tout cela dans le sol et à faire que la tente soit bien tendue. Pourriez-vous m’aider ? »
Hahaha, elle rentre dans mon jeu, j’aime bien cela. J’accepte en hochant la tête, amusé et attendri avant de me reconcentrer sur ce que je vois. Hmm, d’accord ? Aucun souci pour ça. Je commence à faire cela sans aucun problème.
« Oh ! C’est comme ça ? Il faut que ça ressemble à un carré ou un truc du genre. Et la tente me semble un peu trop grande même. »
Niny et Migacirpy sont déjà parties dormir. Mais bon, ce n’est pas bien grave, elles m’ont dit bonne nuit et je sais qu’elles ne veulent pas me déranger. Gilitée me regarde faire, toujours ravie de me voir monter une tente. Giréléna est là aussi tandis que Titonée regarde à l’intérieur de la tente, me disant doucement :
« Elle est trop grande pour une seule personne. Nev ? »
« Titonée, ce n’est pas vraiment possible. Pas besoin de savoir lire dans tes pensées pour comprendre ce que tu veux me proposer, je tiens à te le dire tout de suite. »
« Oh s’il te plaît, j’ai envie de voir aussi ta propre tente, après tout ce temps. »
Je refuse poliment. Je ne dois pas me laisser berner par cela. Gilitée nous regarde tous les deux, sans comprendre avant de s’exclamer :
« Bon ben alors, moi je dors avec Titonée ! Comme ça, elle n’est pas toute seule ! Papa préfère dormir avec Maman, c’est normal. Maman ? Est-ce que je peux dormir avec Titonée ? Elle me racontera tout plein d’histoires ! »
« Il est vrai que pendant tout ce temps où j’étais une noble de ma ville, j’avais un grand loisir qui consistait à lire bon nombre de livres. »
« Humpf. Tu peux y aller, Gilitée. » répond Giréléna. Et moi ? Je n’ai pas mon mot à dire ? Bon, Titonée apprécie grandement la petite et inversement. Je ne vais pas les empêcher de parler entre elles non plus. Je ne suis pas un monstre, loin de là.
« Tu peux y aller aussi, Gilitée. Par contre, Titonée, tu … »
« Oui, oui, je sais parfaitement. Je ne la fais pas trop tarder cette nuit. Je ne suis pas bête. »
Question de bon sens. Elle doit avoir son quota de sommeil tandis que je me pose la question, ça veut dire quoi ? Ce que je pense ? Je regarde Gilitée avant d’y penser :
« Est-ce que ça veut dire que je dormirai seul avec toi ? »
« Il semblerait bien, Nev. Ou alors, est-ce que ça te dérange tant que ça ? »
Je préfère ne pas y répondre. Nos nuits sont assez ombragées, je dois l’avouer. Mais bon, il vaut mieux que ça se passe ainsi. Gilitée vient m’embrasser sur la joue en me remerciant d’avoir accepté alors que je la regarde rentrer dans la tente avec Titonée.
« Je sens que je vais aller me coucher. J’ai eu une dure journée. »
« A ne rien faire pour ne pas changer, Nev. » me rétorque Giréléna. Oh, qu’elle ferme sa grande gueule. Même si nous n’avançons pas dans recherches, ça ne veut pas dire qu’on ne fait rien du tout. Il va falloir qu’elle se rentre ça dans le crâne.
Je me couche dans la tente, sans même chercher à savoir si elle vient dormir ou non. Trentes minutes passent et Giréléna n’est toujours pas là. Je me demande ce qu’elle fait. Une petite voix rigole en moi, une voix que je reconnais facilement. Quelques secondes plus tard, le rire disparait pour laisser place à la voix de Rygagagi :
« Ta fille est partie, il est l’heure de jouer pour les grands, n’est-ce pas ? »
Qu’est-ce qu’elle… je n’ai pas le temps de terminer ma phrase que déjà une fumée s’échappe de mon corps, prenant alors la forme d’une personne que je connais bien. Rygagagi ! Et ce n’est pas une adolescente que j’ai mais une femme sous toutes ces formes et avec ces dernières. Gloups, vraiment ?
« Rygagagi, vraiment, non, non, si j’ai dit non à Titonée, c’est non à toi. »
« Tu es sûr de ça ? Je connais tous tes points faibles et sans avoir besoin de lire dans tes pensées, tu t’en doutes, n’est-ce pas ? »
« Oui et ma réponse reste non quand même. Je ne suis pas un morceau de viande hein ? Pourquoi est-ce que toutes les femmes-pokémon veulent ça ? »
Je connais la réponse. Elles ont des envies, des besoins, tout ça. Et je n’ai pas le temps de réagir que Rygagagi est à quatre pattes au-dessus de moi, sa poitrine généreuse ballotant devant mes yeux, dans ce tissu qui est moulant, beaucoup trop pour moi.
« Oh, il y aurait tellement d’explications que cela prendrait une éternité pour te répondre. Mais nous savons aussi bien l’un que l’autre que l’éternité, c’est long ? Donc ne perdons pas trop de temps par rapport à cela. »
« Je peux savoir ce que vous foutez tous les deux ? »
Giréléna ! Je tente de sursauter mais ma tête s’engouffre dans la poitrine de Rygagagi. Snif, snif … c’est moi ou il y a une bonne odeur ? De lavande ? Ca sent bon, très bon même. Hmm … mais ça ne vient pas de Rygagagi. Je tourne un peu ma tête pour regarder Giréléna.
Elle a une fleur dans les cheveux et hum ? Je remarque d’ailleurs que ses cheveux sont secs mais … bien peignés. Un peu comme si elle avait été se laver. Ah oui, surement, ça doit être pour ça l’odeur. Elle a décidé d’aller se laver. C’est normal et logique en soi.
Hum ? Elle a aussi quitté son bustier noir pour une robe de chambre blanche qui met bien en valeur sa poitrine. Elle a d’ailleurs deux boutons ouverts sur les cinq, laissant place à l’imagination sans pour autant trop en dévoiler. Mais en fait, c’est surtout ça. Une robe de chambre sur une femme-Giratina. Je n’y avais jamais pensé auparavant.
Mais ça lui va plutôt bien. En fait, là, elle a la tenue pour dormir et je la trouve plutôt belle et très charmante. Wow, je suis vraiment sous le charme, je dois avouer. Mais depuis quand elle avait cette robe de chambre ? Je ne l’ai jamais vue auparavant.
« Rygagagi, dégages de là et retourne dans le corps de Nev. »
« Sinon, quoi ? Que comptes-tu faire exactement ? » demande Rygagagi. HEY ! Je ne veux vraiment pas de bagarre maintenant ! Hors de question ! Je m’exclame :
« Stop. Je ne veux rien de tout ça. Giréléna, tu sens très bon. Ca sent la lavande. Rygagagi, s’il te plaît, je t’ai pourtant dit que… »
« Oui, que tu ne me donnerais rien mais qu’il fallait que je vienne chercher par moi-même. Ne t’en fait pas. Giréléna parlait que je rentre en toi. Je trouve cela trop basique. Nous devrions plutôt inverser les rôles, non ? »
Qu’est-ce qu’elle raconte ? HEY ! Je suis en train de rougir encore une fois car je sais de quoi elle parle mais non ! NON ET NON ! J’ai dit non ! Je ne veux pas de ça ! Je commence à prendre une profonde respiration puis dit sur un ton intimidant :
« Rygagagi, rentres en moi. Giréléna, ne t’emporte pas. Tu peux venir dormir aussi. »
« Ne me dit pas ce que je dois faire ou ce que ce que je ne dois pas faire ! »
Rygagagi a un petit rire avant de disparaître à moi comme si de rien n’était. Giréléna vient se coucher dans mon dos. Ne la regardant pas, je ferme les yeux, cherchant alors le sommeil. Vraiment, ces femmes-pokémon, elles sont obligées de se disputer.
« Nev, est-ce que tu dors ? » me chuchote Giréléna. Je ne suis pas d’humeur à lui répondre. Les disputes incessantes ont eu raison de moi pour la journée.
Pourquoi est-ce que je lui parlerai ? Pourquoi est-ce que je le ferai ? Je ne vois pas de raison. Elle ne le mérite pas. Elle est venue m’agresser directement en rentrant dans la tente pour ne pas changer de son habitude. Un moment, il ne faudrait pas trop pousser.
« Fais chier, Rygagagi. Dire que j’avais fait exprès de mettre cette tenue et de me faire propre et belle puisque pour une fois, Gilitée n’était pas là. Et voilà le résultat ! » dit-elle en s’exclamant, ravalant un sanglot avant que je n’entende plus rien. J’ai un peu mal au cœur. Elle a vraiment fait ça pour moi ? Est-ce qu’elle pense vraiment que c’est encore possible ?
Chapitre 3 : Disparaître sous les flots
Chapitre 3 : Disparaître sous les flots
« Giréléna ? Giréléna ? Il faut que tu te réveilles. »
« J’en ai pas envie. Je veux juste dormir et qu’on ne me réveille plus, c’est tout. »
Je commence doucement à la secouer, j’ai encore en mémoire ses dernières paroles. Ça me perturbe toute cette histoire. Qu’est-ce que je dois faire ? J’ai l’impression de passer pour un enfoiré de bas étage. Je soupire avant de dire :
« J’ai voulu te préparer à manger, tu es sûre que tu n’as pas faim ? »
« Ca peut attendre. Les autres ne mangeront jamais tout, de toute façon. » dit Giréléna. Hum, ça a l’air vraiment plus grave que je ne le pensais. Mais voilà, j’aime aussi me battre pour des causes qui semblent perdues et désespérées. Je lui chuchote doucement dans l’oreille.
« Tu ne sais pas ce que tu rates. Surtout que je l’ai préparé rien que pour toi. »
Une réaction de sa part, hahaha. Je la vois qui gesticule un peu, sans pour autant ouvrir les yeux. Elle ne me regarde pas et me tourne toujours le dos. Elle marmonne :
« Pour moi ? Pourquoi est-ce que tu ferais ça ? J’ai rien fait pour toi et inversement. Où est le piège ? Qu’est-ce que tu veux de moi et … »
« Manges donc et tais-toi avant que ça refroidisse. Gilitée et Titonée sont encore endormies. Niny et Migacirpy sont parties se promener. Je ne pensais pas ça. »
Je m’exprime mal, très mal mais je pense que j’ai réussi à éveiller son attention. Elle renifle un peu puis décide d’ouvrir ses yeux. Elle regarde le petit plateau que je lui tends. Bon, normalement, une boisson chaude, quelques viennoiseries que j’avais décidé de cacher pour qu’elle ne les trouve pas et voilà, elle a un faible sourire avant de dire :
« C’est pour moi ? Ça ? Pourquoi tu le ferais ? »
« Pour aucune raison. Peut-être juste parce que tu n’étais pas la poitrine à l’air cette nuit pour dormir ? Ça me semble légitime non ? »
« Je suis sûre que tu as entendu ce que j’ai dit hier, tu peux avouer. »
Non, je n’avouerai rien. Je ne lui dirai rien. Son sourire devient un peu triste alors qu’elle commence à manger, en silence. D’abord avec lenteur, puis de plus en plus vite, comme à son habitude. Voilà, c’est mieux, beaucoup mieux. C’est une goinfre, ne l’oublions jamais.
« C’est toujours aussi bon quand tu cuisines. Je ne sais pas comment tu fais. »
« De l’expérience, des années maintenant, dans ce domaine. Après, je ne suis pas un maître cuisinier, n’exagérons pas non plus hein ? »
« Je n’ai pas dit ça mais ... merci. C’est très bon. » termine-t-elle de dire alors que je la laisse manger en silence. Voilà qu’elle oublie un peu ses peines, ça ne peut que lui faire du bien.
Ailleurs, dans un endroit aux mille fleurs et au marbre blanc se dessinant sur le sol, une femme-pokémon était à genoux sur ce dernier. Des écailles rouges lui parcourant le corps gigantesque, elle avait la tête baissée, le front posé sur le sol tout en disant :
« Déesse Harsia ! Je vous en prie ! Cette folle de Ganasia s’est mêlée de ce combat ! »
« Est-ce que tu insinuerais alors que tu es incapable de la contenir en même temps que le héros ? Est-ce cela que tu insinues envers moi ? Est-ce une preuve de ta faiblesse ? »
« Non ! Non ! Je ne veux pas dire cela, déesse Harsia ! Je n’oserai pas ! »
« Alors, pourquoi te présentes-tu devant moi en cherchant de telles excuses ? »
« Ce n’était pas des excuses, je, je ne faisais qu’établir des faits ! »
Visiblement, la déesse ne semble pas se contente de telles paroles. Tapotant doucement du pied sur le sol, le marbre se fissure néanmoins à chaque battement alors que Graudan n’arrive pas à relever la tête pour tenter de faire face à la femme-pokémon qui règne sur le monde. Finalement, une autre voix se fait entendre :
« Déesse Harsia, Graudan n’est pas à punir. Même si sa faiblesse est une preuve que le héros est encore plus puissant qu’on ne le croyait, le fait qu’elle fût dérangée par Ganasia est ce qui lui a fait se déconcentrer malheureusement. »
« Qu’insinues-tu par-là ? Que je ne dois rien lui faire malgré son échec ? »
« Je n’ai guère dit cela, déesse Harsia. Néanmoins, laissez-la se reposer pour qu’elle ait une seconde chance, qu’en pensez-vous ? »
« Et pendant ce temps, je dois laisser Nev se promener librement dans ce monde et empêcher tout ce que je prépare pour ravager ce monde ? »
« Non, je vous rappelle qu’il y a quelqu’un d’autre qui peut aller l’arrêter. »
La femme qui s’adressait à la déesse Harsia avait tout d’une humaine. De longs cheveux verts, des yeux dorés et brillants comme des étoiles, elle était recouverte de la tête aux pieds, ne laissant guère réellement paraître son corps. Néanmoins, une telle chevelure pouvait paraître anormale en vue de la longueur. Elle reprit la parole :
« Pourquoi ne pas lui demander de venir ? Elle sera à même de se présenter. »
« Je la connais déjà mais oui, appelles-là. »
Autant que cela soit fait, n’est-ce pas ? La femme à la chevelure verte hoche la tête avant de s’éloigner. Quelques minutes plus tard, le sol se remet à trembler avant qu’un rire ne se fasse entendre, tourné en direction de Graudan toujours à genoux :
« Ben alors Graudan ? Il paraitrait que tu t’es prise une branlée de la part du héros ? Comme quoi, tu fais la fière, tu fais la fière mais rien du tout hein ? On voit les résultat, hahah ! »
« La ferme ! KYOURGE ! SINON JE TE … »
« Tututut, tu devrais éviter de crier lorsqu’il y a la déesse Harsia non-loin hein ? Tu ne voudrais quand même pas la mettre en colère en réagissant de la sorte, hein ? »
Elle était en train de jouer avec ses nerfs. L’unique solution possible dans un tel cas, c’était de l’ignorer mais impossible, c’était tout simplement impossible ! Mais comment faire pour lui clouer le bec à cette garce ? Elle ne pouvait pas lever les yeux. Si elle faisait cela, c’en était fini d’elle et la voix d’Harsia résonna à ses oreilles :
« Kyourge, dois-je te rappeler où tu te trouves ? »
« Pardonnez-moi, déesse Harsia. C’est juste que la situation est tellement plaisante à voir. »
« Tellement plaisante ? Est-ce que tu insinuerais que voir ton alliée se faire battre aussi violemment est une bonne chose ? Plaisanteras-tu à ce sujet ? »
« Non, non ! Nullement ! Ooooh. Comment est-ce que je peux dire ça ? Graudan est une brute sans cervelle, qui ne réfléchit jamais. Elle pensait réussir à battre le héros si facilement. Je trouve ça bien dommage de voir que ce n’est pas du tout le cas. »
« Et tu trouves donc que tu peux rire de la sorte devant moi ? » demande la déesse Harsia alors que Graudan exulte intérieurement. OUI ! Qu’elle paye ! Qu’elle se fasse violentée par la déesse Harsia ! C’est tout ce que mérite Kyourge ! Elle ne peut pas comprendre ce qui s’est passé ! Toute cette puissance qui émanait de Nev ! Et Rygagagi !
« Pardonnez-moi, déesse Harsia. Que désirez-vous de moi ? »
Kyourge avait posé un genou au sol, ne disant rien du tout. Il valait mieux maintenant attendre que la déesse Harsia prenne la parole pour donner ses ordres :
« La même chose qu’avec Graudan, tu dois t’en douter. »
« Exterminer le héros ? Cela me semble un peu basique non ? Ce n’est pas parce que Graudan n’y est pas arrivée que moi-même, je dois me … »
« Est-ce que tu mettrais en doute ma parole ? »
Oooooh ! Elle est vraiment de mauvaise humeur la déesse. Hum ! Puis à voir l’état de Graudan, ça ne peut pas être qu’à cause de cette histoire avec Ganasia. Il doit quand même être assez puissant. D’après ce qu’elle avait dit, Rygagagi s’en était mêlée aussi.
« Elle est si puissante que ça, Graudan ? » demanda-t-elle en se tournant vers la femme toujours à genoux, le visage baissé, le ton étant beaucoup moins amusé.
« Terrifiante. Vraiment terrifiante. Elle est plus forte que nous deux. Elle est au moins à son niveau … peut-être même à celui non … ce n’est pas possible pour ça. »
« Du niveau de la déesse Harsia ? Tu ne raconterais pas des conneries devant elle, c’est que tu le penses sincèrement. Alors si c’est comme ça, déesse Harsia ? »
« Hum ? J’avais l’impression que tu m’ignorais. Oui ? » demande la déesse Harsia, fixant la femme-Kyogre avec une lueur de soupçon dans le regard.
« J’accepte même si vous ne me laissez pas le choix d’aller éliminer le héros ! Je me chargerai de le faire disparaître de la surface de la planète ! »
« Rien que ça, n’est-ce pas ? Amusant, très amusant. Et n’hésite pas à utiliser les flots et à balayer les continents si nécessaire. »
« Hahaha, un combat aquatique serait très intéressant comme concept, déesse Harsia, mais j’ai envie de le battre sur sa surface, pour encore plus le ridiculiser. Ça sera bien mieux. Graudan a eu la mauvaise idée de croire qu’en étant sur son propre domaine, elle pouvait régner en maîtresse et pouvoir le battre facilement. »
« Je n’ai pas été trop présomptueuse ! Je gagnais aisément avant que ça dégénère ! »
Kyourge eut un petit rire amusé avant de tapoter de son pied griffu le sommet du crâne de Graudan. Celle-ci poussa un râle de colère, se redressant avant de lui présenter son poing. Comprenant qu’elle venait de désobéir à la déesse Harsia, elle hoqueta de surprise mais ce fut Kyourge qui vint lui dire d’une voix amusée :
« Soignes-toi. Car quand je reviendrai en tant que grande vainqueur, faudra que je t’éclate la face une bonne fois pour toutes. Pendant ce temps, tu me fais plus pitié qu’autre chose. »
« Tu verras ! Tu ne reviendras même pas en vie ! J’en ai donc plus rien à faire ! »
« Ne plus revenir en vie ? HAHAHAHA ! Je ne suis pas aussi faible que toi ! Déesse Harsia, je m’en vais dès maintenant. »
« Fais donc et ne reviens pas avec une défaite. Je ne tolèrerai guère cela. »
Pour toute réponse, Kyourge hoche la tête positivement avant de quitter la scène. La déesse Harsia reporte son regard sur Graudan, celle-ic le remarquant, se remettant à genoux.
« Tu peux te relever. Voir Kyourge réagir de la sorte a annulé mon courroux. Néanmoins, si cela devait se résulter par un échec, je ne donnerai pas cher de votre peau à toutes les deux. J’envisage déjà un combat à mort entre vous. La gagnante ? Elle sera tuée de mes propres mains, ce qui est en quelque sorte une récompense, n’est-ce pas ? »
« Com, compris, déesse Harsia. Je vous demande l’autorisation d’aller panser mes blessures dans un coin. Je vous remercie de votre clémence. »
« Fais donc maintenant. J’ai à faire et à discuter. » déclare Harsia en se retournant vers la femme aux cheveux verts. Celle-ci hoche la tête, laissant partir Graudan, restant seule alors avec la déesse Harsia. La femme à l’imposant anneau dorsal la fixe, comme pour lire dans son esprit bien que celui-ci était complètement fermé. Quelques instants plus tard, les voilà toutes les deux qui discutent d’un seul et même sujet : le héros de la déesse, Nev.
« Oh ! Maman ! Tu es déjà réveillée ? Et papa aussi ? »
« Bien entendu, par contre, toi, il va falloir que je dise quelques mots à Titonée. Il me semble que tu as été très tard au lit, non ? »
Comme gênée, la petite fille détourne le regard pour ne pas avoir celui de sa mère en face d’elle. Puis subitement, elle lui demande d’une voix amusée :
« Maman, maman ! Est-ce que toi et papa, vous avez fait la paix hier ? T’as l’air toute contenter et joyeuse, encore plus que d’habitude ! »
« Disons que, c’est un peu compliqué, ma petite Gilitée. Mais ça va un peu mieux, je peux te le promettre. Tu me fais confiance ma puce ? A ce sujet ? »
« Ben oui, maman ! Je te fais toujours confiance car tu es ma maman, voilà tout. »
« Alors tu as parfaitement raison. Viens par là. Nev ! »
Voilà qu’elle m’appelle. Je m’approche de Giréléna qui a Gilitée dans ses bras. Qu’est-ce qu’il y a ? Je n’ai pas le temps de penser plus longtemps que Gilitée vienne vers moi. Giréléna me fait un petit sourire presque tendre. Qu’est-ce qui se passe ?
« Elle n’est pas belle notre fille, non ? »
« Bien sûr que si, Gilitée est la plus belle fille-pokémon qui existe dans ce monde. » dis-je, un peu toujours étonné. Il faut dire que je ne pensais pas avoir un tel sourire mais aussi une telle question. Enfin, je ne vais pas mentir.
« J’aime bien quand maman et papa me disent que des gentilles paroles. »
« Car nous le pensons tous les deux, n’est-ce pas ? Nev ? »
« Si je ne le pensais pas, je ne lui ferai pas de petits bisous partout à ma petite fille adorée. »
Et voilà que je l’embrasse sur les joues alors qu’elle rigole, tentant de les esquiver en mettant ses mains. Est-ce que je donne vraiment l’impression d’être une famille unie avec Giréléna et Gilitée ? Je me le demande. Est-ce qu’il y a vraiment une chance que ça soit possible ?
« Papa ? Est-ce que tu m’aimes ? Et est-ce que tu aimes maman ? »
« Bien entendu que je t’aime ma puce, tu ne devrais jamais poser la question si tu connais la réponse, d’accord ? Tu es mon trésor à moi. »
« Et pour maman ? Est-ce que tu l’aimes aussi ? » me demande-t-elle. Je pensais avoir réussi à détourner la question. Je ne sais pas du tout. Je n’arrive pas à la haïr concrètement. Et Giréléna semble aussi attendre une réponse. Je ferai mieux de ne pas trop faire durer ça.
« Je ne la détestes pas, Gilitée. Ta maman restera une personne unique pour moi. » admets-je avec lenteur. Je n’ai pas envie de faire souffrir Giréléna pour le moment, c’est mieux.
« Giréléna ? Giréléna ? Il faut que tu te réveilles. »
« J’en ai pas envie. Je veux juste dormir et qu’on ne me réveille plus, c’est tout. »
Je commence doucement à la secouer, j’ai encore en mémoire ses dernières paroles. Ça me perturbe toute cette histoire. Qu’est-ce que je dois faire ? J’ai l’impression de passer pour un enfoiré de bas étage. Je soupire avant de dire :
« J’ai voulu te préparer à manger, tu es sûre que tu n’as pas faim ? »
« Ca peut attendre. Les autres ne mangeront jamais tout, de toute façon. » dit Giréléna. Hum, ça a l’air vraiment plus grave que je ne le pensais. Mais voilà, j’aime aussi me battre pour des causes qui semblent perdues et désespérées. Je lui chuchote doucement dans l’oreille.
« Tu ne sais pas ce que tu rates. Surtout que je l’ai préparé rien que pour toi. »
Une réaction de sa part, hahaha. Je la vois qui gesticule un peu, sans pour autant ouvrir les yeux. Elle ne me regarde pas et me tourne toujours le dos. Elle marmonne :
« Pour moi ? Pourquoi est-ce que tu ferais ça ? J’ai rien fait pour toi et inversement. Où est le piège ? Qu’est-ce que tu veux de moi et … »
« Manges donc et tais-toi avant que ça refroidisse. Gilitée et Titonée sont encore endormies. Niny et Migacirpy sont parties se promener. Je ne pensais pas ça. »
Je m’exprime mal, très mal mais je pense que j’ai réussi à éveiller son attention. Elle renifle un peu puis décide d’ouvrir ses yeux. Elle regarde le petit plateau que je lui tends. Bon, normalement, une boisson chaude, quelques viennoiseries que j’avais décidé de cacher pour qu’elle ne les trouve pas et voilà, elle a un faible sourire avant de dire :
« C’est pour moi ? Ça ? Pourquoi tu le ferais ? »
« Pour aucune raison. Peut-être juste parce que tu n’étais pas la poitrine à l’air cette nuit pour dormir ? Ça me semble légitime non ? »
« Je suis sûre que tu as entendu ce que j’ai dit hier, tu peux avouer. »
Non, je n’avouerai rien. Je ne lui dirai rien. Son sourire devient un peu triste alors qu’elle commence à manger, en silence. D’abord avec lenteur, puis de plus en plus vite, comme à son habitude. Voilà, c’est mieux, beaucoup mieux. C’est une goinfre, ne l’oublions jamais.
« C’est toujours aussi bon quand tu cuisines. Je ne sais pas comment tu fais. »
« De l’expérience, des années maintenant, dans ce domaine. Après, je ne suis pas un maître cuisinier, n’exagérons pas non plus hein ? »
« Je n’ai pas dit ça mais ... merci. C’est très bon. » termine-t-elle de dire alors que je la laisse manger en silence. Voilà qu’elle oublie un peu ses peines, ça ne peut que lui faire du bien.
Ailleurs, dans un endroit aux mille fleurs et au marbre blanc se dessinant sur le sol, une femme-pokémon était à genoux sur ce dernier. Des écailles rouges lui parcourant le corps gigantesque, elle avait la tête baissée, le front posé sur le sol tout en disant :
« Déesse Harsia ! Je vous en prie ! Cette folle de Ganasia s’est mêlée de ce combat ! »
« Est-ce que tu insinuerais alors que tu es incapable de la contenir en même temps que le héros ? Est-ce cela que tu insinues envers moi ? Est-ce une preuve de ta faiblesse ? »
« Non ! Non ! Je ne veux pas dire cela, déesse Harsia ! Je n’oserai pas ! »
« Alors, pourquoi te présentes-tu devant moi en cherchant de telles excuses ? »
« Ce n’était pas des excuses, je, je ne faisais qu’établir des faits ! »
Visiblement, la déesse ne semble pas se contente de telles paroles. Tapotant doucement du pied sur le sol, le marbre se fissure néanmoins à chaque battement alors que Graudan n’arrive pas à relever la tête pour tenter de faire face à la femme-pokémon qui règne sur le monde. Finalement, une autre voix se fait entendre :
« Déesse Harsia, Graudan n’est pas à punir. Même si sa faiblesse est une preuve que le héros est encore plus puissant qu’on ne le croyait, le fait qu’elle fût dérangée par Ganasia est ce qui lui a fait se déconcentrer malheureusement. »
« Qu’insinues-tu par-là ? Que je ne dois rien lui faire malgré son échec ? »
« Je n’ai guère dit cela, déesse Harsia. Néanmoins, laissez-la se reposer pour qu’elle ait une seconde chance, qu’en pensez-vous ? »
« Et pendant ce temps, je dois laisser Nev se promener librement dans ce monde et empêcher tout ce que je prépare pour ravager ce monde ? »
« Non, je vous rappelle qu’il y a quelqu’un d’autre qui peut aller l’arrêter. »
La femme qui s’adressait à la déesse Harsia avait tout d’une humaine. De longs cheveux verts, des yeux dorés et brillants comme des étoiles, elle était recouverte de la tête aux pieds, ne laissant guère réellement paraître son corps. Néanmoins, une telle chevelure pouvait paraître anormale en vue de la longueur. Elle reprit la parole :
« Pourquoi ne pas lui demander de venir ? Elle sera à même de se présenter. »
« Je la connais déjà mais oui, appelles-là. »
Autant que cela soit fait, n’est-ce pas ? La femme à la chevelure verte hoche la tête avant de s’éloigner. Quelques minutes plus tard, le sol se remet à trembler avant qu’un rire ne se fasse entendre, tourné en direction de Graudan toujours à genoux :
« Ben alors Graudan ? Il paraitrait que tu t’es prise une branlée de la part du héros ? Comme quoi, tu fais la fière, tu fais la fière mais rien du tout hein ? On voit les résultat, hahah ! »
« La ferme ! KYOURGE ! SINON JE TE … »
« Tututut, tu devrais éviter de crier lorsqu’il y a la déesse Harsia non-loin hein ? Tu ne voudrais quand même pas la mettre en colère en réagissant de la sorte, hein ? »
Elle était en train de jouer avec ses nerfs. L’unique solution possible dans un tel cas, c’était de l’ignorer mais impossible, c’était tout simplement impossible ! Mais comment faire pour lui clouer le bec à cette garce ? Elle ne pouvait pas lever les yeux. Si elle faisait cela, c’en était fini d’elle et la voix d’Harsia résonna à ses oreilles :
« Kyourge, dois-je te rappeler où tu te trouves ? »
« Pardonnez-moi, déesse Harsia. C’est juste que la situation est tellement plaisante à voir. »
« Tellement plaisante ? Est-ce que tu insinuerais que voir ton alliée se faire battre aussi violemment est une bonne chose ? Plaisanteras-tu à ce sujet ? »
« Non, non ! Nullement ! Ooooh. Comment est-ce que je peux dire ça ? Graudan est une brute sans cervelle, qui ne réfléchit jamais. Elle pensait réussir à battre le héros si facilement. Je trouve ça bien dommage de voir que ce n’est pas du tout le cas. »
« Et tu trouves donc que tu peux rire de la sorte devant moi ? » demande la déesse Harsia alors que Graudan exulte intérieurement. OUI ! Qu’elle paye ! Qu’elle se fasse violentée par la déesse Harsia ! C’est tout ce que mérite Kyourge ! Elle ne peut pas comprendre ce qui s’est passé ! Toute cette puissance qui émanait de Nev ! Et Rygagagi !
« Pardonnez-moi, déesse Harsia. Que désirez-vous de moi ? »
Kyourge avait posé un genou au sol, ne disant rien du tout. Il valait mieux maintenant attendre que la déesse Harsia prenne la parole pour donner ses ordres :
« La même chose qu’avec Graudan, tu dois t’en douter. »
« Exterminer le héros ? Cela me semble un peu basique non ? Ce n’est pas parce que Graudan n’y est pas arrivée que moi-même, je dois me … »
« Est-ce que tu mettrais en doute ma parole ? »
Oooooh ! Elle est vraiment de mauvaise humeur la déesse. Hum ! Puis à voir l’état de Graudan, ça ne peut pas être qu’à cause de cette histoire avec Ganasia. Il doit quand même être assez puissant. D’après ce qu’elle avait dit, Rygagagi s’en était mêlée aussi.
« Elle est si puissante que ça, Graudan ? » demanda-t-elle en se tournant vers la femme toujours à genoux, le visage baissé, le ton étant beaucoup moins amusé.
« Terrifiante. Vraiment terrifiante. Elle est plus forte que nous deux. Elle est au moins à son niveau … peut-être même à celui non … ce n’est pas possible pour ça. »
« Du niveau de la déesse Harsia ? Tu ne raconterais pas des conneries devant elle, c’est que tu le penses sincèrement. Alors si c’est comme ça, déesse Harsia ? »
« Hum ? J’avais l’impression que tu m’ignorais. Oui ? » demande la déesse Harsia, fixant la femme-Kyogre avec une lueur de soupçon dans le regard.
« J’accepte même si vous ne me laissez pas le choix d’aller éliminer le héros ! Je me chargerai de le faire disparaître de la surface de la planète ! »
« Rien que ça, n’est-ce pas ? Amusant, très amusant. Et n’hésite pas à utiliser les flots et à balayer les continents si nécessaire. »
« Hahaha, un combat aquatique serait très intéressant comme concept, déesse Harsia, mais j’ai envie de le battre sur sa surface, pour encore plus le ridiculiser. Ça sera bien mieux. Graudan a eu la mauvaise idée de croire qu’en étant sur son propre domaine, elle pouvait régner en maîtresse et pouvoir le battre facilement. »
« Je n’ai pas été trop présomptueuse ! Je gagnais aisément avant que ça dégénère ! »
Kyourge eut un petit rire amusé avant de tapoter de son pied griffu le sommet du crâne de Graudan. Celle-ci poussa un râle de colère, se redressant avant de lui présenter son poing. Comprenant qu’elle venait de désobéir à la déesse Harsia, elle hoqueta de surprise mais ce fut Kyourge qui vint lui dire d’une voix amusée :
« Soignes-toi. Car quand je reviendrai en tant que grande vainqueur, faudra que je t’éclate la face une bonne fois pour toutes. Pendant ce temps, tu me fais plus pitié qu’autre chose. »
« Tu verras ! Tu ne reviendras même pas en vie ! J’en ai donc plus rien à faire ! »
« Ne plus revenir en vie ? HAHAHAHA ! Je ne suis pas aussi faible que toi ! Déesse Harsia, je m’en vais dès maintenant. »
« Fais donc et ne reviens pas avec une défaite. Je ne tolèrerai guère cela. »
Pour toute réponse, Kyourge hoche la tête positivement avant de quitter la scène. La déesse Harsia reporte son regard sur Graudan, celle-ic le remarquant, se remettant à genoux.
« Tu peux te relever. Voir Kyourge réagir de la sorte a annulé mon courroux. Néanmoins, si cela devait se résulter par un échec, je ne donnerai pas cher de votre peau à toutes les deux. J’envisage déjà un combat à mort entre vous. La gagnante ? Elle sera tuée de mes propres mains, ce qui est en quelque sorte une récompense, n’est-ce pas ? »
« Com, compris, déesse Harsia. Je vous demande l’autorisation d’aller panser mes blessures dans un coin. Je vous remercie de votre clémence. »
« Fais donc maintenant. J’ai à faire et à discuter. » déclare Harsia en se retournant vers la femme aux cheveux verts. Celle-ci hoche la tête, laissant partir Graudan, restant seule alors avec la déesse Harsia. La femme à l’imposant anneau dorsal la fixe, comme pour lire dans son esprit bien que celui-ci était complètement fermé. Quelques instants plus tard, les voilà toutes les deux qui discutent d’un seul et même sujet : le héros de la déesse, Nev.
« Oh ! Maman ! Tu es déjà réveillée ? Et papa aussi ? »
« Bien entendu, par contre, toi, il va falloir que je dise quelques mots à Titonée. Il me semble que tu as été très tard au lit, non ? »
Comme gênée, la petite fille détourne le regard pour ne pas avoir celui de sa mère en face d’elle. Puis subitement, elle lui demande d’une voix amusée :
« Maman, maman ! Est-ce que toi et papa, vous avez fait la paix hier ? T’as l’air toute contenter et joyeuse, encore plus que d’habitude ! »
« Disons que, c’est un peu compliqué, ma petite Gilitée. Mais ça va un peu mieux, je peux te le promettre. Tu me fais confiance ma puce ? A ce sujet ? »
« Ben oui, maman ! Je te fais toujours confiance car tu es ma maman, voilà tout. »
« Alors tu as parfaitement raison. Viens par là. Nev ! »
Voilà qu’elle m’appelle. Je m’approche de Giréléna qui a Gilitée dans ses bras. Qu’est-ce qu’il y a ? Je n’ai pas le temps de penser plus longtemps que Gilitée vienne vers moi. Giréléna me fait un petit sourire presque tendre. Qu’est-ce qui se passe ?
« Elle n’est pas belle notre fille, non ? »
« Bien sûr que si, Gilitée est la plus belle fille-pokémon qui existe dans ce monde. » dis-je, un peu toujours étonné. Il faut dire que je ne pensais pas avoir un tel sourire mais aussi une telle question. Enfin, je ne vais pas mentir.
« J’aime bien quand maman et papa me disent que des gentilles paroles. »
« Car nous le pensons tous les deux, n’est-ce pas ? Nev ? »
« Si je ne le pensais pas, je ne lui ferai pas de petits bisous partout à ma petite fille adorée. »
Et voilà que je l’embrasse sur les joues alors qu’elle rigole, tentant de les esquiver en mettant ses mains. Est-ce que je donne vraiment l’impression d’être une famille unie avec Giréléna et Gilitée ? Je me le demande. Est-ce qu’il y a vraiment une chance que ça soit possible ?
« Papa ? Est-ce que tu m’aimes ? Et est-ce que tu aimes maman ? »
« Bien entendu que je t’aime ma puce, tu ne devrais jamais poser la question si tu connais la réponse, d’accord ? Tu es mon trésor à moi. »
« Et pour maman ? Est-ce que tu l’aimes aussi ? » me demande-t-elle. Je pensais avoir réussi à détourner la question. Je ne sais pas du tout. Je n’arrive pas à la haïr concrètement. Et Giréléna semble aussi attendre une réponse. Je ferai mieux de ne pas trop faire durer ça.
« Je ne la détestes pas, Gilitée. Ta maman restera une personne unique pour moi. » admets-je avec lenteur. Je n’ai pas envie de faire souffrir Giréléna pour le moment, c’est mieux.
Chapitre 4 : Bouillon de rage
Chapitre 4 : Bouillon de rage
« Niny ? Migacirpy ? Vous avez faim toutes les deux ? »
Je pose gentiment la question et elles me répondent par l’affirmative. Oui, mais bon, je remarque bien qu’elles ont la tête ailleurs. Il faut dire que notre relation est presque fichue. Il n’y a plus rien eut depuis un bon mois, voire même deux.
« Bon appétit à vous deux. Mangez du mieux que vous le pouvez, d’accord ? Si vous avez faim, profitez-en sans aucun souci. »
« Est-ce que tu peux nous servir nous aussi ? »
Giréléna m’adresse la parole et je fais pareil de son côté. Bon ! De ce que je sais, j’ai encore beaucoup de travail, énormément je devrai dire mais je le fais. Et puis, il reste Titonée qui réclame aussi à manger. J’oublie parfois qu’elle est là, je dois l’avouer.
« Et rien que pour toi, Nev. » me dit-elle avant de se pencher un peu en avant, laissant paraître de belles formes au niveau de sa poitrine. Je ne détourne même pas le regard mais cela ne me dérange plus autant que ça aurait dû en fin de compte.
« Voilà, bon appétit à vous toutes. »
J’ai terminé de toutes les servir et je peux enfin manger de mon côté. Tant mieux car bon, il ne faut pas exagérer non plus. Je les regarde toutes manger et je vois Gilitée qui se barbouille le visage. J’oublie des fois qu’elle n’est encore qu’une enfant. Alors que je m’approche pour lui nettoyer la bouche, Giréléna est déjà en train de le faire.
« Ah, vraiment, Gilitée. Fais quand même attention à toi, non ? »
« Désolée, maman ! Mais c’est vraiment très bon ! Puis papa voulait aussi me nettoyer la bouche. » dit la petite fille-Giratina. Et oui, j’ai l’air d’un idiot avec ma serviette mais j’aide Giréléna à lui nettoyer la bouche pour qu’elle se taise en même temps, hahaha.
« Et voilà, tu es toute propre maintenant. »
« Merci papa ! C’est très très très gentil de ta part ! Vrai de vrai ! Je ne mens pas du tout ! Je rigole pas du tout ! Pas du tout, du tout ! »
« Je le sais bien, tu n’as pas besoin de le dire dix fois hein ? »
Je tapote doucement son nez tout en terminant mon repas. Est-ce que j’ai l’air d’être vraiment le père de Gilitée ? Comme je suis humain mais qu’elle ne l’est pas ? Dans quelques années, quand elle ne sera plus une enfant, est-ce qu’elle sera comme Niny ? Je n’ai pas envie de vraiment penser à ça. J’ai peur de cet avenir. J’ai peur des réflexions liées aux femmes-pokémon. Je ne sais pas pourquoi je pense de la sorte.
« Je ne devrais pas trop me compliquer l’existence à ce stade, hein ? »
« De quoi papa ? Qu’est-ce que tu dis en fait ? » me demande Gilitée en me regardant de ses beaux yeux. Je lui tapote doucement le crâne avant de reprendre :
« Rien de bien, des soucis d’adulte bien que je te promets que dans le fond, ça pourrait être des soucis pour tout le monde même. Hahaha ! »
« Papa, j’ai pas tout compris mais ce n’est pas grave hein ? »
« Vrai de vrai, papa ? Si tu mens, tu sais que tu vas où ? Ben chez la déesse Harsia ! »
Hein que ? De quoi ? Je regarde Gilitée, sous le choc, je vois que toutes les femmes-pokémon sont en fait en train de fixer Gilitée. Je pose mes yeux sur Giréléna qui hausse les épaules en rigolant. Oui, je vois d’où ça vient alors.
« Chez la déesse Harsia ? Et ensuite, qu’est-ce qui se passe ? »
« Elle mange les enfants qui n’ont pas été sages du tout ! »
« Terrifiant ! Donc, c’est pour ça que tu dis toujours la vérité et que tu es toujours aussi gentille ? Tu as peur de la terrifiante déesse Harsia ? »
« Très très beaucoup ! Mais maman me disait TOUJOURS que toi, papa, tu faisais tout pour nous défendre et nous sauver ! Que tu étais un grand héros qui allait combattre la déesse Harsia ! Et que tu allais tous nous délivrer ! Mais même quand elle sera plus là, ben, je resterai toujours gentille, je te le promets, papa ! Promis, juré ! »
Roh, qu’elle est adorable. Par contre, le reste de ses paroles. Je me tourne vers Giréléna mais je vois qu’elle a déjà détourné le visage pour que je ne puisse pas la voir. Elle raconte donc ça à sa fille ? Enfin, à notre fille ? Sans même me prévenir ? Hahaha.
« Tant mieux, Gilitée. Je te fais confiance pour ne pas me mentir, ma petite puce. Je suis sûr et certain que tu ne feras jamais ça et que tu ne me mentiras pas. »
« Promis, juré et je ne cracherai pas ! Maman voulait pas alors je le fais pas ! »
Elle est vraiment trop adorable. Mais bon, c’est ma fille, ça ne pouvait pas en être autrement de toute façon. Je lui fais un grand sourire avant de tapoter doucement son crâne. Bien entendu, bien entendu. C’est logique et normal.
« Nous devrions nous mettre en route pour trouver quelques informations et prendre des nouvelles des environs. Qu’est-ce que vous en pensez ? »
Je pose la question calmement, attendant les réponses de chacune. Bien entendu, Gilitée ne comprend pas tout et me dit qu’elle me suivra. Les autres pensent pareil. De toute façon, ce n’est pas comme si chacune voulait se séparer du reste du groupe.
« Trouvons une ville et voyons voir si la déesse Harsia a encore décidé de faire un sacré carnage. De plus, dormir dans un lit ne nous fera pas forcément de mal. »
Et je dois aussi trouver un moyen de gagner un peu d’argent. Même si j’ai un statut de héros pour la majorité des villes, je n’aime pas l’idée de prendre tout à l’œil. Ça ne me plait que très moyennement même si je suis sûr que ça ne dérangerait pas Giréléna et les autres.
« Bon ! En route alors tout le monde ! »
Je prends les devants et Gilitée rampe à côté de moi, me tenant la main. Je dirige la marche, bien entendu et Giréléna n’est pas loin derrière moi et Gilitée. Les autres filles, quant à elles, discutent entre elles, je me demande de quoi mais je pense que cela ne me regarde pas du tout.
« Papa ? Tu m’aimes, dis ? Dis ? »
« Bien sûr que oui mais je ne te l’ai pas déjà dit hier, Gilitée ? »
Elle hoche la tête positivement puis reste muette. Pourquoi est-ce qu’elle est silencieuse maintenant ? Cela devrait plutôt la rassurer non ? Que je réponde par l’affirmative à sa phrase, non ? Est-ce que j’aurai préféré une bêtise ? J’aurai dit une erreur ? Je n’espère pas.
« Alors pourquoi est-ce que tu n’aimes pas maman tous les soirs ? »
PFIOU ! Elle n’est quand même pas en train de demander ce que je pense hein ? C’est qu’une gamine ! Et pas comme Niny ! Je dois rêver, j’espère ! Ce n’est pas possible hein ? Non non ! Je n’accepterai pas que ma fille parle déjà de ça à l’âge de trois ans. Je dois avoir l’air désespéré puisqu’elle bredouille tristement :
« Pourquoi est-ce que tu prends pas la main de maman aussi hein ? »
Hein que quoi ? C’était ça ? Vraiment ? Juste prendre la main de Giréléna ? Elle doit penser que si je ne prends pas la main de Giréléna, je ne l’aime pas, elle, puisqu’elle est le fruit de notre nuit ensemble. Je crois que ça doit être ça. Mais est-ce qu’elle réfléchit vraiment à tout ça dans sa tête ? Sincèrement ? Je ne sais pas du tout. C’est quand même étonnant, très étonnant mais bon ? Pourquoi pas ? Peut-être ?
Je dois réfléchir de cette manière en me disant « peut-être » oui. C’est la meilleure chose que je puisse faire pour le moment. Mais bon, en même temps, je me tourne vers Giréléna et tend ma main vers elle. Elle parait surprise mais l’accepte en voyant le visage de Gilitée. Je n’ai pas envie de me battre contre elle et cela depuis déjà quelques jours.
« Tu vas bien, Giréléna ? »
« Papa, tu dois pas l’appeler comme ça. Si tu m’aimes vraiment, tu l’appelles « mon amour » ! Ou alors « ma chérie » ! Maman, elle me disait toujours que c’était triste sans toi mais que l’on devait rester cachées en attendant le bon moment ! »
Je ne me vois pas dire ça à Giréléna. J’ai quand même mes limites. Je soupire légèrement et ma main glisse des doigts de Giréléna pour aller jusqu’à sa hanche. Est-ce que je dois faire quelque chose du genre ? Je ne sais pas. Mais comme ça, si ça calme Gilitée, je dois l’accomplir non ? Je viens embrasser Giréléna sur le bord des lèvres, sans même la prévenir de ce geste. Ce n’est pas un véritable baiser, loin de là mais le rouge à mes joues est aussi violent que si ça avait été le cas. Wow ! Pfiou, j’ai un peu chaud, là.
« Je peux savoir … pourquoi tu as fait ça ? »
« Ben voilà ! Maman et papa s’aiment toujours ! Ils se font des bisous ! » s’exclame Gilitée en rigolant à moitié. Il lui suffit de vraiment peu, n’est-ce pas ?
« Mais nous ne sommes pas … » commence à dire Giréléna alors que je l’arrête d’un petit geste de la main. Qu’elle ne complète pas sa phrase. Elle finit par comprendre où je veux en venir et soupire avant de dire : « Bien entendu, Gilitée. Bien entendu. Tu es rassurée maintenant ? Il faut arrêter de nous embêter là-dessus, compris ? »
« D’accord, d’accord, maman. Ca vous gêne car y a Niny et les autres. »
Ce n’est pas vraiment ça mais d’un accord commun, on va dire que si. Giréléna hoche une nouvelle fois la tête tandis que je me dis que cette fille à nous est vraiment très problématique. Je vais vraiment finir par croire qu’il est possible que moi et Giréléna, nous nous remettions ensemble. Est-ce que je l’espère dans le fond ?
« Ca commence à bien faire, Nev. Tu comprends ? »
De qui ? De quoi ? Est-ce que c’est la voix de Dyrkri qui me parle ? Qu’est-ce qui l’énerve ? J’aimerai bien le savoir. Elle n’a pas l’air très contente, pas du tout si je peux me permettre. J’aimerai bien savoir mais bon. Je lui dis :
« Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que tu veux bien m’expliquer ? »
« Non, je ne le veux pas. Maintenant que tu me fatigues, tu arrêtes ça compris ? Qu’est-ce que tu avais dit, il y a quelques mois, n’est-ce pas ? »
« Je ne me rappelles plus. Qu’est-ce que j’avais dit ? »
« QUE TU NE PENSERAIS PLUS A CA ! ESPECE DE CON ! »
WOW ! Qu’est-ce qu’elle a à s’énerver comme ça ? J’ai quand même le droit d’y penser non ? Rien ne me l’interdit que je sache ! Je suis assez grand pour réfléchir par moi-même ! Qu’elle ne me parle plus comme ça ! Je ne suis pas son chien, que je sache !
« Tu n’es pas mon chien, tu n’es pas un animal mais tu penses comme tel ! Dès qu’il s’agit de baiser, tu réagis comme un imbécile ! »
« Sauf qu’il n’est pas question de ça ! Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me croire ? C’est si difficile que ça ou quoi ? Est-ce que j’ai l’air d’un animal ou quoi ? »
« Car tu es un animal ! Un primate ! Un lion qui dévore toutes les femmes-pokémon qu’il rencontre ! Tu crois que je ne sais pas que tu es excité par Giréléna ? Par Niny ? Par Titonée ? Par Migacirpy ? Il te les faut toutes ! TOUTES ! »
« Que je sois excité ne veut pas dire que je leur sauterai dessus tel un monstre et une bête assoiffée de sexe. Tu commences sérieusement à dérailler et ça en devient vraiment inquiétant, si tu veux tout savoir. Si tu ne veux rien savoir, ce n’est pas bien grave alors. »
« Tu n’es qu’un idiot. Tu joues avec les espoirs d’autrui. »
« Les espoirs d’autrui ? Mais qu’est-ce que tu racontes en fait ? Je peux savoir ? Car là, tu commences carrément à divaguer et ça fait plutôt peur si tu veux tout savoir. »
« Rien du tout, tu n’as qu’à ignorer tout ce que j’ai dit, ça ne t’intéresse pas de toute façon. »
Ce n’est pas vraiment ce que j’ai envie de dire mais bon, puisqu’elle le prend comme ça, je ne vais pas perdre mon temps avec cette histoire. J’aimerai juste savoir ce qui cloche chez cette femme mais visiblement, je vais devoir encore attendre, on dirait bien.
« Je ne veux plus jamais voir affaire à toi, Nev. »
« Tu exagères un petit peu, Dyrkri. Tu es en moi, je tiens à te le rappeler. »
« Mais tu vas arrêter de me parler, compris ? Je ne veux plus avoir affaire à toi ! »
« Oh mais j’ai compris le message, Dyrkri. J’ai compris le message. Est-ce que je peux retourner avec les autres ou non ? Je préfère te demander l’autorisation au cas où. »
« Ne me parle plus. Ne me parle plus, Nev. Je crois que je vais vraiment vouloir te tuer après tous ces siècles Tu as compris ? »
« Hein ? Siècles ? Mais de quoi est-ce que tu parles ? Dyrkri ? Dyrkri ? »
Je tente de lui parler mais cette fois-ci, c’est le silence total dans ma tête. Je me sens un peu plus soulagé mais ça ne change pas grand-chose en fin de compte. Je suis un peu perturbé aussi. J’aimerai bien comprendre de quoi il s’agit. Je regarde Giréléna, ayant continué de marcher comme si de rien n’était avant de dire :
« Les femmes-pokémon sont vraiment très difficiles à comprendre, n’est-ce pas ? »
« Je ne vois pas pourquoi tu racontes de tels trucs mais oui. Tu es encore bien loin de tout savoir à notre sujet. Nous sommes bien différentes de ce que tu crois. »
« Oh je n’en doute pas un seul instant, Giréléna, pas du tout. Tu sais comment on peut se faire pardonner envers une femme-pokémon ? »
« Hum ? Surement avec de la nourriture. » dit-elle sur un ton faussement détaché. Est-ce qu’elle croit que je veux me faire pardonner envers elle ? Enfin bon, pourquoi pas ? Je lui ferai un bon petit plat mais ça ne m’aide pas vraiment.
« Et à part ça, d’autres conseils, Giréléna ? » demande-je une nouvelle fois.
« Ne lésine pas sur la viande, c’est ce qu’elles adorent. »
Ohlala. Je crois qu’en fait, j’aurai mieux fait de ne pas poser de questions en fin de compte. Mais bon, elle a réussi à me redonner le sourire avec une remarque aussi bête que ça. C’est ce qu’il me fallait pour me sentir en meilleure forme pour attaquer la journée.
« Niny ? Migacirpy ? Vous avez faim toutes les deux ? »
Je pose gentiment la question et elles me répondent par l’affirmative. Oui, mais bon, je remarque bien qu’elles ont la tête ailleurs. Il faut dire que notre relation est presque fichue. Il n’y a plus rien eut depuis un bon mois, voire même deux.
« Bon appétit à vous deux. Mangez du mieux que vous le pouvez, d’accord ? Si vous avez faim, profitez-en sans aucun souci. »
« Est-ce que tu peux nous servir nous aussi ? »
Giréléna m’adresse la parole et je fais pareil de son côté. Bon ! De ce que je sais, j’ai encore beaucoup de travail, énormément je devrai dire mais je le fais. Et puis, il reste Titonée qui réclame aussi à manger. J’oublie parfois qu’elle est là, je dois l’avouer.
« Et rien que pour toi, Nev. » me dit-elle avant de se pencher un peu en avant, laissant paraître de belles formes au niveau de sa poitrine. Je ne détourne même pas le regard mais cela ne me dérange plus autant que ça aurait dû en fin de compte.
« Voilà, bon appétit à vous toutes. »
J’ai terminé de toutes les servir et je peux enfin manger de mon côté. Tant mieux car bon, il ne faut pas exagérer non plus. Je les regarde toutes manger et je vois Gilitée qui se barbouille le visage. J’oublie des fois qu’elle n’est encore qu’une enfant. Alors que je m’approche pour lui nettoyer la bouche, Giréléna est déjà en train de le faire.
« Ah, vraiment, Gilitée. Fais quand même attention à toi, non ? »
« Désolée, maman ! Mais c’est vraiment très bon ! Puis papa voulait aussi me nettoyer la bouche. » dit la petite fille-Giratina. Et oui, j’ai l’air d’un idiot avec ma serviette mais j’aide Giréléna à lui nettoyer la bouche pour qu’elle se taise en même temps, hahaha.
« Et voilà, tu es toute propre maintenant. »
« Merci papa ! C’est très très très gentil de ta part ! Vrai de vrai ! Je ne mens pas du tout ! Je rigole pas du tout ! Pas du tout, du tout ! »
« Je le sais bien, tu n’as pas besoin de le dire dix fois hein ? »
Je tapote doucement son nez tout en terminant mon repas. Est-ce que j’ai l’air d’être vraiment le père de Gilitée ? Comme je suis humain mais qu’elle ne l’est pas ? Dans quelques années, quand elle ne sera plus une enfant, est-ce qu’elle sera comme Niny ? Je n’ai pas envie de vraiment penser à ça. J’ai peur de cet avenir. J’ai peur des réflexions liées aux femmes-pokémon. Je ne sais pas pourquoi je pense de la sorte.
« Je ne devrais pas trop me compliquer l’existence à ce stade, hein ? »
« De quoi papa ? Qu’est-ce que tu dis en fait ? » me demande Gilitée en me regardant de ses beaux yeux. Je lui tapote doucement le crâne avant de reprendre :
« Rien de bien, des soucis d’adulte bien que je te promets que dans le fond, ça pourrait être des soucis pour tout le monde même. Hahaha ! »
« Papa, j’ai pas tout compris mais ce n’est pas grave hein ? »
« Vrai de vrai, papa ? Si tu mens, tu sais que tu vas où ? Ben chez la déesse Harsia ! »
Hein que ? De quoi ? Je regarde Gilitée, sous le choc, je vois que toutes les femmes-pokémon sont en fait en train de fixer Gilitée. Je pose mes yeux sur Giréléna qui hausse les épaules en rigolant. Oui, je vois d’où ça vient alors.
« Chez la déesse Harsia ? Et ensuite, qu’est-ce qui se passe ? »
« Elle mange les enfants qui n’ont pas été sages du tout ! »
« Terrifiant ! Donc, c’est pour ça que tu dis toujours la vérité et que tu es toujours aussi gentille ? Tu as peur de la terrifiante déesse Harsia ? »
« Très très beaucoup ! Mais maman me disait TOUJOURS que toi, papa, tu faisais tout pour nous défendre et nous sauver ! Que tu étais un grand héros qui allait combattre la déesse Harsia ! Et que tu allais tous nous délivrer ! Mais même quand elle sera plus là, ben, je resterai toujours gentille, je te le promets, papa ! Promis, juré ! »
Roh, qu’elle est adorable. Par contre, le reste de ses paroles. Je me tourne vers Giréléna mais je vois qu’elle a déjà détourné le visage pour que je ne puisse pas la voir. Elle raconte donc ça à sa fille ? Enfin, à notre fille ? Sans même me prévenir ? Hahaha.
« Tant mieux, Gilitée. Je te fais confiance pour ne pas me mentir, ma petite puce. Je suis sûr et certain que tu ne feras jamais ça et que tu ne me mentiras pas. »
« Promis, juré et je ne cracherai pas ! Maman voulait pas alors je le fais pas ! »
Elle est vraiment trop adorable. Mais bon, c’est ma fille, ça ne pouvait pas en être autrement de toute façon. Je lui fais un grand sourire avant de tapoter doucement son crâne. Bien entendu, bien entendu. C’est logique et normal.
« Nous devrions nous mettre en route pour trouver quelques informations et prendre des nouvelles des environs. Qu’est-ce que vous en pensez ? »
Je pose la question calmement, attendant les réponses de chacune. Bien entendu, Gilitée ne comprend pas tout et me dit qu’elle me suivra. Les autres pensent pareil. De toute façon, ce n’est pas comme si chacune voulait se séparer du reste du groupe.
« Trouvons une ville et voyons voir si la déesse Harsia a encore décidé de faire un sacré carnage. De plus, dormir dans un lit ne nous fera pas forcément de mal. »
Et je dois aussi trouver un moyen de gagner un peu d’argent. Même si j’ai un statut de héros pour la majorité des villes, je n’aime pas l’idée de prendre tout à l’œil. Ça ne me plait que très moyennement même si je suis sûr que ça ne dérangerait pas Giréléna et les autres.
« Bon ! En route alors tout le monde ! »
Je prends les devants et Gilitée rampe à côté de moi, me tenant la main. Je dirige la marche, bien entendu et Giréléna n’est pas loin derrière moi et Gilitée. Les autres filles, quant à elles, discutent entre elles, je me demande de quoi mais je pense que cela ne me regarde pas du tout.
« Papa ? Tu m’aimes, dis ? Dis ? »
« Bien sûr que oui mais je ne te l’ai pas déjà dit hier, Gilitée ? »
Elle hoche la tête positivement puis reste muette. Pourquoi est-ce qu’elle est silencieuse maintenant ? Cela devrait plutôt la rassurer non ? Que je réponde par l’affirmative à sa phrase, non ? Est-ce que j’aurai préféré une bêtise ? J’aurai dit une erreur ? Je n’espère pas.
« Alors pourquoi est-ce que tu n’aimes pas maman tous les soirs ? »
PFIOU ! Elle n’est quand même pas en train de demander ce que je pense hein ? C’est qu’une gamine ! Et pas comme Niny ! Je dois rêver, j’espère ! Ce n’est pas possible hein ? Non non ! Je n’accepterai pas que ma fille parle déjà de ça à l’âge de trois ans. Je dois avoir l’air désespéré puisqu’elle bredouille tristement :
« Pourquoi est-ce que tu prends pas la main de maman aussi hein ? »
Hein que quoi ? C’était ça ? Vraiment ? Juste prendre la main de Giréléna ? Elle doit penser que si je ne prends pas la main de Giréléna, je ne l’aime pas, elle, puisqu’elle est le fruit de notre nuit ensemble. Je crois que ça doit être ça. Mais est-ce qu’elle réfléchit vraiment à tout ça dans sa tête ? Sincèrement ? Je ne sais pas du tout. C’est quand même étonnant, très étonnant mais bon ? Pourquoi pas ? Peut-être ?
Je dois réfléchir de cette manière en me disant « peut-être » oui. C’est la meilleure chose que je puisse faire pour le moment. Mais bon, en même temps, je me tourne vers Giréléna et tend ma main vers elle. Elle parait surprise mais l’accepte en voyant le visage de Gilitée. Je n’ai pas envie de me battre contre elle et cela depuis déjà quelques jours.
« Tu vas bien, Giréléna ? »
« Papa, tu dois pas l’appeler comme ça. Si tu m’aimes vraiment, tu l’appelles « mon amour » ! Ou alors « ma chérie » ! Maman, elle me disait toujours que c’était triste sans toi mais que l’on devait rester cachées en attendant le bon moment ! »
Je ne me vois pas dire ça à Giréléna. J’ai quand même mes limites. Je soupire légèrement et ma main glisse des doigts de Giréléna pour aller jusqu’à sa hanche. Est-ce que je dois faire quelque chose du genre ? Je ne sais pas. Mais comme ça, si ça calme Gilitée, je dois l’accomplir non ? Je viens embrasser Giréléna sur le bord des lèvres, sans même la prévenir de ce geste. Ce n’est pas un véritable baiser, loin de là mais le rouge à mes joues est aussi violent que si ça avait été le cas. Wow ! Pfiou, j’ai un peu chaud, là.
« Je peux savoir … pourquoi tu as fait ça ? »
« Ben voilà ! Maman et papa s’aiment toujours ! Ils se font des bisous ! » s’exclame Gilitée en rigolant à moitié. Il lui suffit de vraiment peu, n’est-ce pas ?
« Mais nous ne sommes pas … » commence à dire Giréléna alors que je l’arrête d’un petit geste de la main. Qu’elle ne complète pas sa phrase. Elle finit par comprendre où je veux en venir et soupire avant de dire : « Bien entendu, Gilitée. Bien entendu. Tu es rassurée maintenant ? Il faut arrêter de nous embêter là-dessus, compris ? »
« D’accord, d’accord, maman. Ca vous gêne car y a Niny et les autres. »
Ce n’est pas vraiment ça mais d’un accord commun, on va dire que si. Giréléna hoche une nouvelle fois la tête tandis que je me dis que cette fille à nous est vraiment très problématique. Je vais vraiment finir par croire qu’il est possible que moi et Giréléna, nous nous remettions ensemble. Est-ce que je l’espère dans le fond ?
« Ca commence à bien faire, Nev. Tu comprends ? »
De qui ? De quoi ? Est-ce que c’est la voix de Dyrkri qui me parle ? Qu’est-ce qui l’énerve ? J’aimerai bien le savoir. Elle n’a pas l’air très contente, pas du tout si je peux me permettre. J’aimerai bien savoir mais bon. Je lui dis :
« Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que tu veux bien m’expliquer ? »
« Non, je ne le veux pas. Maintenant que tu me fatigues, tu arrêtes ça compris ? Qu’est-ce que tu avais dit, il y a quelques mois, n’est-ce pas ? »
« Je ne me rappelles plus. Qu’est-ce que j’avais dit ? »
« QUE TU NE PENSERAIS PLUS A CA ! ESPECE DE CON ! »
WOW ! Qu’est-ce qu’elle a à s’énerver comme ça ? J’ai quand même le droit d’y penser non ? Rien ne me l’interdit que je sache ! Je suis assez grand pour réfléchir par moi-même ! Qu’elle ne me parle plus comme ça ! Je ne suis pas son chien, que je sache !
« Tu n’es pas mon chien, tu n’es pas un animal mais tu penses comme tel ! Dès qu’il s’agit de baiser, tu réagis comme un imbécile ! »
« Sauf qu’il n’est pas question de ça ! Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me croire ? C’est si difficile que ça ou quoi ? Est-ce que j’ai l’air d’un animal ou quoi ? »
« Car tu es un animal ! Un primate ! Un lion qui dévore toutes les femmes-pokémon qu’il rencontre ! Tu crois que je ne sais pas que tu es excité par Giréléna ? Par Niny ? Par Titonée ? Par Migacirpy ? Il te les faut toutes ! TOUTES ! »
« Que je sois excité ne veut pas dire que je leur sauterai dessus tel un monstre et une bête assoiffée de sexe. Tu commences sérieusement à dérailler et ça en devient vraiment inquiétant, si tu veux tout savoir. Si tu ne veux rien savoir, ce n’est pas bien grave alors. »
« Tu n’es qu’un idiot. Tu joues avec les espoirs d’autrui. »
« Les espoirs d’autrui ? Mais qu’est-ce que tu racontes en fait ? Je peux savoir ? Car là, tu commences carrément à divaguer et ça fait plutôt peur si tu veux tout savoir. »
« Rien du tout, tu n’as qu’à ignorer tout ce que j’ai dit, ça ne t’intéresse pas de toute façon. »
Ce n’est pas vraiment ce que j’ai envie de dire mais bon, puisqu’elle le prend comme ça, je ne vais pas perdre mon temps avec cette histoire. J’aimerai juste savoir ce qui cloche chez cette femme mais visiblement, je vais devoir encore attendre, on dirait bien.
« Je ne veux plus jamais voir affaire à toi, Nev. »
« Tu exagères un petit peu, Dyrkri. Tu es en moi, je tiens à te le rappeler. »
« Mais tu vas arrêter de me parler, compris ? Je ne veux plus avoir affaire à toi ! »
« Oh mais j’ai compris le message, Dyrkri. J’ai compris le message. Est-ce que je peux retourner avec les autres ou non ? Je préfère te demander l’autorisation au cas où. »
« Ne me parle plus. Ne me parle plus, Nev. Je crois que je vais vraiment vouloir te tuer après tous ces siècles Tu as compris ? »
« Hein ? Siècles ? Mais de quoi est-ce que tu parles ? Dyrkri ? Dyrkri ? »
Je tente de lui parler mais cette fois-ci, c’est le silence total dans ma tête. Je me sens un peu plus soulagé mais ça ne change pas grand-chose en fin de compte. Je suis un peu perturbé aussi. J’aimerai bien comprendre de quoi il s’agit. Je regarde Giréléna, ayant continué de marcher comme si de rien n’était avant de dire :
« Les femmes-pokémon sont vraiment très difficiles à comprendre, n’est-ce pas ? »
« Je ne vois pas pourquoi tu racontes de tels trucs mais oui. Tu es encore bien loin de tout savoir à notre sujet. Nous sommes bien différentes de ce que tu crois. »
« Oh je n’en doute pas un seul instant, Giréléna, pas du tout. Tu sais comment on peut se faire pardonner envers une femme-pokémon ? »
« Hum ? Surement avec de la nourriture. » dit-elle sur un ton faussement détaché. Est-ce qu’elle croit que je veux me faire pardonner envers elle ? Enfin bon, pourquoi pas ? Je lui ferai un bon petit plat mais ça ne m’aide pas vraiment.
« Et à part ça, d’autres conseils, Giréléna ? » demande-je une nouvelle fois.
« Ne lésine pas sur la viande, c’est ce qu’elles adorent. »
Ohlala. Je crois qu’en fait, j’aurai mieux fait de ne pas poser de questions en fin de compte. Mais bon, elle a réussi à me redonner le sourire avec une remarque aussi bête que ça. C’est ce qu’il me fallait pour me sentir en meilleure forme pour attaquer la journée.
Chapitre 5 : Prête à tout
Chapitre 5 : Prête à tout
« Dyrkri ? Tu continues de me faire la tête ? Dyrkri ? »
« Je n’ai pas envie de te parler et je ne le ferai pas, c’est compris ? Je n’en ai pas envie ! »
« Alors pourquoi est-ce que tu me parles ? C’était quoi hier ? Enfin, tout ça. »
Elle reste muette. Qu’est-ce qui s’est passé ? C’est ça que je veux comme explications. J’avoue que ça m’a vraiment perturbé. Elle ne s’emporte jamais inutilement. Je crois que je ferai mieux de lui dire tout simplement :
« Je m’excuse si je t’ai blessée hier, Dyrkri. Ce n’était pas voulu. »
« Ça ne fait rien, c’est déjà oublié. C’est déjà oublié. C’est … juste stupide de ma part. »
« Qu’est-ce qui est stupide ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me le dire ? Ça serait beaucoup plus simple. Tu ne crois pas ? Non ? »
« Je n’en ai pas envie. Tu peux juste me laisser tranquille ? Je m’excuse aussi de m’être emportée et énervée contre toi. C’est juste que tu ne tiennes aucune de tes promesses dans le fond, sauf quand il s’agit de Gilitée. »
Est-ce qu’elle pense vraiment cela ? C’est vrai que j’ai dit que je ne serai plus avec Giréléna mais que depuis quelques jours, j’y pense de plus en plus. Je suis stupide, très stupide. Mais bon, je suis ainsi et on ne peut pas me changer. Je reprends la parole :
« Est-ce que je pourrai te parler un peu quand même ? Ce soir ? Dyrkri ? Non ? »
« «Pourquoi faire ? Pendant ton sommeil ? Ca servirait à quoi ? Tu peux me le dire ? »
« J’ai juste envie de te parler. Est-ce que tu vas aussi me refuser ça, Dyrkri ? »
Je sens qu’elle réfléchit longuement mais qu’elle est prête à dire oui. Elle doit aussi remarquer que je suis plus que sérieux. Finalement, après quelques secondes, je l’entend qui me dis dans un long murmure, très long murmure :
« Nev ? Je veux bien discuter avec toi-même si je ne vois pas de quoi. Tu peux donc éviter les idées lubriques cette nuit, d’accord ? »
« Pas de problèmes. De toute façon, je ne pense pas que Gilitée dormira encore avec Titonée. Comme ça, si ça peut te rassurer, non ? Enfin, j’espère. »
« Pas vraiment mais bon, ça ne change pas. Aucune idée lubrique, d’accord ? Tu … me le promets, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ? »
« Je te le promets si c’est ça qui peut te rassurer. Mais j’avoue que je suis plutôt soulagé que tu aies accepté, je me sens bien mieux. » dis-je en souriant doucement, ce qui étonne Giréléna qui me demande ce qu’il y a. Je dis que je pense au repas de ce soir et elle commence à sourire comme moi, bien que ce ne soit pas la vérité.
« Est-ce que tu es maintenant satisfait, Nev ? D’avoir réussir ça ? »
« A te faire plier pour que tu veuilles bien m’écouter ? J’avoue que je suis plutôt content, très content. Mais bon, ce n’était pas un combat hein ? Enfin, pas à mes yeux. »
« Je l’espère pour toi car ça ne l’est pas pour moi. Néanmoins, si tu penses le contraire, ça risque de chauffe et … grrrr. Elle est de retour. »
« Hein ? De qui est-ce que tu parles ? Je peux savoir ? »
Je n’ai pas vraiment le temps de réfléchir plus longtemps à la question. La raison ? C’est que cette fille qui apparait devant moi est bien une femme-pokémon mais non pas n’importe qui. Je ne m’attendais pas à la voir mais …
« Qu’est-ce que tu fais là ? Tyaunev ? Je ? »
« Père, je suis venu pour vous tuer, comme d’habitude. Veuillez-vous laisser faire. »
J’aimerai bien mais il en est hors de question. Pire : elle a le même regard que d’habitude. Mais d’ailleurs, si elle est ma fille et qu’elle est une création de la déesse Harsia, est-ce que ça veut dire que c’est notre fille à tous les deux ?
« Père, je ne veux pas me battre contre vous, laissez-vous vous tuer, je vous prie. Cela n’a que trop duré. Je vois que vous êtes accompagné de plus en plus de personnes mais c’est inutile. Ils ne sont pas de votre famille. Rien du tout. »
« TOUCHE PAS A MON PAPA ! »
J’ai à peine le temps de me retourner que je vois une petite flammèche violette qui vient toucher le bras de Tyaunev. Celle-ci n’avait même pas cherché à l’éviter … ou alors n’avait pas vu y arriver ? Car oui, ses yeux violets s’ouvrent pour fixer Gilitée.
« Papa ? Papa ? Encore une fausse enfant comme cette femme-Apireine ? »
« PAPA EST MON PAPA ! IL EST A MOI ! »
« Non, ce n’est pas possible. Tu ne peux pas être sa fille. »
Pourtant, ses yeux fixent l’enfant-pokémon, regardant ensuite Giréléna qui vient la protéger. Elle fixe les deux demoiselles-pokémon avant de dire d’une voix lente :
« Tu es la fille de Giréléna mais tu n’es pas celle de mon père. N’est-ce pas, père ? »
« Ahem. Il semblerait justement que ça soit le cas. Je suis sûr qu’elle est ma fille puisque j’ai eu une relation avec Giréléna. Oui, je sais que cela surprend mais bon. »
« Père ? Vous n’êtes donc plus vierge ? Vous n’êtes plus pur ? Comme le disait la déesse Harsia, n’est-ce pas ? C’est bien cela ? Pourquoi avoir sali votre être avec une autre femme-pokémon ? Pourquoi avoir fait cela ? Pourquoi avoir une autre fille ? »
« Plutôt, j’ai une fille légitime mais ça ne change pas que je considère Niny pareil de mon côté. Il y a juste toi que … »
« Père ? Vous ne me considérez pas comme votre fille ? Alors que je suis la chair de votre chair, le sang de votre sang ? Je suis votre exacte copie, je suis celle qui est le plus proche de votre ADN. Pourquoi ? POURQUOI ? »
Quelque choa changé dans l’atmosphère et l’ambiance. J’ai l’impression de retrouver Dyrkri en face de moi mais je sais que ce n’est pas le cas. Pas du tout. C’est bien Titonée qui vient d’hausser la voix contre moi ? Je ne me suis pas trompé ?
« Car tu es une femme-pokémon qui cherche à me tuer. Je me doute bien que tu es ma fille mais vu ce que tu fais envers moi, je préfère ne pas te considérer comme tel. »
« Vous ne me considérez pas comme votre fille ? Est-ce vrai ? Est-ce que vous le pensez sincèrement ? Répondez-moi ! Je veux une réponse ! MAINTENANT ! »
Je me retrouve à genoux, une pression psychique des plus démentielles venant s’abattre sur moi. C’est … c’est bien Titonée qui vient de faire ça ? Sa puissance n’a rien à voir par rapport à avant ! Qu’est-ce qui la rend plus puissante ?
« Que personne ne bouge ou alors, je ferai un véritable massacre. »
Pour la première fois, elle déclare ouvertement qu’elle tuera quiconque. Bien entendu, je sais qu’elle veut me cibler principalement moi mis quand même, les autres ? Ce n’est pas dans ses habitudes depuis que je la connais. Est-ce que j’ai dit quelque chose de blessant ?
« Père ? Pourquoi avoir eu une enfant ? Est-ce que je ne suis pas suffisante ? »
« Ce n’est pas ça et tu le sais aussi bien que moi ! Maintenant, arrête tes bêtises ! Si tu veux que je te considère comme ma fille, comportes-toi comme tel ! Ce n’est pas en agissant de la sorte, en voulant me tuer en trouvant des raisons douteuses que tu y arriveras ! Tu crois que je peux aimer quelqu’un comme ça ? »
« La déesse Harsia avait raison. Vous ne voulez pas m’écouter, père. Vous avez été terni par les femmes-pokémon qui vous entourent mais, lorsque vous serez mort, je vous délivrerai de celle-ci, vous vous réincarnerez et je deviendrai alors votre mère et vous serez mon fils. Nous allons vous purifier tous les deux. Ainsi vous serez … pur, oui. Pur. »
Elle ne comprend rien à rien ! Je murmure à Dyrkri de bien vouloir m’aider tandis que je me relève subitement, sans aucune difficulté. Les pouvoirs psychiques sont facilement battus par ceux de Dyrkri. Car oui, les ténèbres passent outre le mental, il semblerait bien. Je me représente en face de Tyaunev, la regardant longuement :
« Ne lui faites rien de mal. Il faut qu’elle comprenne une bonne fois pour toutes ce que cela implique de vouloir m’affronter. Je vais … »
« TU VAS LAISSER MON PAPA TRANQUILE ?! » hurle une voix derrière moi avant qu’une ombre ne cache mon propre reflet. NON ! Pas Gilitée ! Elle n’a pas compris ?
Mais surtout, elle n’est pas au sol. Où est-ce qu’elle se trouve ? Je lève les yeux en l’air pour la voir. Je ne rêve pas du tout. Elle est dans les cieux, six petites ailes décharnées dans son dos. Elle est en train de voler ? Ma fille est en train de voler ?
« Gilitée ! Redescends tout de suite ! Je te l’ordonne ! »
« NON MAMAN ! Y a une méchante femme-pokémon qui veut enlever mon papa et qui dit qu’elle est ma sœur ! Papa a dit que ce n’était pas ma sœur ! Je l’empêcherai de faire mal à papa alors que tu es contente avec lui ! »
Mais ce n’est pas à elle de combattre ! C’est juste absurde ! Est-ce qu’elle ne comprend pas cela ? Il faut qu’elle cesse ça maintenant ! Le plus tôt possible ! Stop ! Qu’elle arrête avant que ça ne soit trop tard ! Si elle ne fait pas attention, plus tard, ça sera fini pour elle ! Stop ! Zou ! Terminé ! Comme ça et pas autrement !
« Papa ? Est-ce que tu peux nous dire pourquoi est-ce que cette vilaine femme-pokémon dit que c’est ta fille ? Car moi, je comprends vraiment plus du tout, papa. Est-ce que c’est vraiment ma sœur ou pas ? Sinon, je la combats. »
Qu’est-ce qu’elle combat ? Qu’elle ne fasse pas ça ! Je regarde Giréléna mais il y a déjà Niny qui est dans les airs, se plaçant derrière Gilitée. Elle tente de l’attraper tout doucement mais rien à faire, Gilitée disparait pour se retrouver à cinq mètres, entre moi et Tyaunev. Elle ouvre à nouveau la bouche, crachant plusieurs flammèches violettes. Elle est déjà capable d’utiliser des pouvoirs issus des dragons ? Elle est juste prodigieuse ! Mais ce n’est pas le moment de m’extasier devant les capacités de ma fille ! PAS DU TOUT !
« GILITEE ! STOP ! »
« Non papa ! Cette femme te veut du mal mais je ne la laisserai pas faire ! Je vais aussi te protéger, papa ! Et maman aussi ! »
Qu’est-ce qu’elle raconte ? Elle n’a que trois ans ! TROIS ANS ! Et le regard de Tyaunev a complètement changé. Cette haine, c’est bien en elle que je la ressens. Elle est haineuse envers une petite fille de trois ans.
« Plus que l’affront d’être née, tu oses te présenter devant moi. Plus que l’affront d’avoir été conçue, tu cherches à me remplacer ? »
« TYAUNEV ! CE N’EST QU’UNE ENFANT ! ARRÊTE CA MAINTENANT ! »
Mais elle ne m’écoute pas ! J’hurle à Titonée de faire quelque chose mais ça ne sert à rien. Elle n’arrive pas à a téléporter Gilitée. Quelque chose ou quelqu’un l’empêche d’utiliser ses pouvoirs psychiques. Tyaunev ? Elle irradie d’une telle force que ça en est monstrueux.
« Tu penses me faire peur ? Papa ne veut pas de toi ! T’es pas gentille ! »
« Que je sois gentille ou non importe peu, je veux seulement mon père. Et toi, qui a été conçue par une femme-pokémon et un humain, n’a rien à voir avec ce que je suis ! Tu ne peux rien contre moi ! JE VAIS T’EXTERMINER ! »
Se battre contre une enfant en bas âge, Tyaunev n’était pas déjà bien haut dans mon estime mais là, elle vient de descendre largement ! Mais je crois que ce sont ses sentiments qui sont perturbés. Est-ce que le fait de voir Gilitée l’a mise réellement hors d’elle ? J’aimerai penser que ce n’est pas le cas mais je ne me fais pas d’illusions.
« Giréléna ! Viens m’aider ! Maintenant ! Tout le monde aussi ! »
Il faut que l’on stoppe Tyaunev ! Maintenant ! Elle envoie un rayon de glace en direction de Gilitée ! Comment est-ce qu’elle sait ça ? Comment ? Une attaque de glace sur une dragonne ? NON ! Je dois l’en empêcher !
Mais Gilitée disparaît à nouveau pour réapparaître dans le dos de Tyaunev, poussant un petit cri avant de la toucher dans le dos ? Une griffure dans son dos ? Tyaunev se téléporte une nouvelle fois, mettant de la distance avec nous autres, passant une main dans son dos avant de la regarder. Elle saigne ? Gilitée a réussi à la toucher ?
« Pourquoi ? Comment ? Pourquoi est-ce qu’une fille comme elle arrive à me blesser ? JE SUIS LA VERITABLE FILLE DE MON PERE ! »
Une phrase absurde mais qui montre parfaitement ce qu’elle pense réellement. Tout le contraste de ce Tyaunev était auparavant. Je pousse un petit soupir avant de mettre une main sur son front pour l’éponger. Vraiment ? J’y ai vraiment cru ! MAIS CA N’EMPÊCHE PAS UNE CHOSE ! Je cours vers Gilitée mais Giréléna l’a déjà prise dans les bas, lui criant :
« NE REFAIT PLUS JAMAIS CA ! TU AS COMPRIS ?! »
« Mais mais mais, cette vilaine femme-pokémon ne raconte que des bêtises ! Papa n’est pas comme ça ! Papa n’est pas son papa ! C’est le mien ! »
« PERE EST MON PERE ! PERE EST A MOI ET PERSONNE D’AUTRE ! »
Ca crie, ça hurle des deux côtés. Sauf que l’une n’est qu’une enfant qui va sur ses trois ans tandis que l’autre ? L’autre ? Elle doit aussi avoir un tel âge en vrai. C’est juste absurde, plus qu’absurde. Je dois empêcher ça ! MAINTENANT !
« Tyaunev ! Discutons ! Tous les deux ! Toi et moi ! Il faut que l’on parle ! Si tu arrêtes maintenant, on peut encore te sauver ! »
« Me sauver ? Me sauver de quoi, père ? Je vais vous délivrer. De ce que vous êtes, de ce qui vous accompagne, de tout ce qui vous entoure. De votre carapace de chair, de cet être ténébreux en vous, de tout ! »
Impossible de dialoguer avec elle malheureusement. J’aimerai soupirer mais je n’en aie plus la force. Niny, Migacirpy et Titonée sont à mes côtés. Je ne peux pas permettre à Giréléna d’aller au combat. Il faut qu’elle calme maintenant Gilitée.
« Qui sera la première femme-pokémon à disparaître ? Vous m’empêchez d’être avec mon père mais aujourd’hui, je ne vous laisserai pas vous en sortir. Pas cette fois. » déclare Tyaunev avant de se mettre à léviter au-dessus du sol. Pourquoi son corps … se modifie-t-il ?
« Dyrkri ? Tu continues de me faire la tête ? Dyrkri ? »
« Je n’ai pas envie de te parler et je ne le ferai pas, c’est compris ? Je n’en ai pas envie ! »
« Alors pourquoi est-ce que tu me parles ? C’était quoi hier ? Enfin, tout ça. »
Elle reste muette. Qu’est-ce qui s’est passé ? C’est ça que je veux comme explications. J’avoue que ça m’a vraiment perturbé. Elle ne s’emporte jamais inutilement. Je crois que je ferai mieux de lui dire tout simplement :
« Je m’excuse si je t’ai blessée hier, Dyrkri. Ce n’était pas voulu. »
« Ça ne fait rien, c’est déjà oublié. C’est déjà oublié. C’est … juste stupide de ma part. »
« Qu’est-ce qui est stupide ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me le dire ? Ça serait beaucoup plus simple. Tu ne crois pas ? Non ? »
« Je n’en ai pas envie. Tu peux juste me laisser tranquille ? Je m’excuse aussi de m’être emportée et énervée contre toi. C’est juste que tu ne tiennes aucune de tes promesses dans le fond, sauf quand il s’agit de Gilitée. »
Est-ce qu’elle pense vraiment cela ? C’est vrai que j’ai dit que je ne serai plus avec Giréléna mais que depuis quelques jours, j’y pense de plus en plus. Je suis stupide, très stupide. Mais bon, je suis ainsi et on ne peut pas me changer. Je reprends la parole :
« Est-ce que je pourrai te parler un peu quand même ? Ce soir ? Dyrkri ? Non ? »
« «Pourquoi faire ? Pendant ton sommeil ? Ca servirait à quoi ? Tu peux me le dire ? »
« J’ai juste envie de te parler. Est-ce que tu vas aussi me refuser ça, Dyrkri ? »
Je sens qu’elle réfléchit longuement mais qu’elle est prête à dire oui. Elle doit aussi remarquer que je suis plus que sérieux. Finalement, après quelques secondes, je l’entend qui me dis dans un long murmure, très long murmure :
« Nev ? Je veux bien discuter avec toi-même si je ne vois pas de quoi. Tu peux donc éviter les idées lubriques cette nuit, d’accord ? »
« Pas de problèmes. De toute façon, je ne pense pas que Gilitée dormira encore avec Titonée. Comme ça, si ça peut te rassurer, non ? Enfin, j’espère. »
« Pas vraiment mais bon, ça ne change pas. Aucune idée lubrique, d’accord ? Tu … me le promets, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ? »
« Je te le promets si c’est ça qui peut te rassurer. Mais j’avoue que je suis plutôt soulagé que tu aies accepté, je me sens bien mieux. » dis-je en souriant doucement, ce qui étonne Giréléna qui me demande ce qu’il y a. Je dis que je pense au repas de ce soir et elle commence à sourire comme moi, bien que ce ne soit pas la vérité.
« Est-ce que tu es maintenant satisfait, Nev ? D’avoir réussir ça ? »
« A te faire plier pour que tu veuilles bien m’écouter ? J’avoue que je suis plutôt content, très content. Mais bon, ce n’était pas un combat hein ? Enfin, pas à mes yeux. »
« Je l’espère pour toi car ça ne l’est pas pour moi. Néanmoins, si tu penses le contraire, ça risque de chauffe et … grrrr. Elle est de retour. »
« Hein ? De qui est-ce que tu parles ? Je peux savoir ? »
Je n’ai pas vraiment le temps de réfléchir plus longtemps à la question. La raison ? C’est que cette fille qui apparait devant moi est bien une femme-pokémon mais non pas n’importe qui. Je ne m’attendais pas à la voir mais …
« Qu’est-ce que tu fais là ? Tyaunev ? Je ? »
« Père, je suis venu pour vous tuer, comme d’habitude. Veuillez-vous laisser faire. »
J’aimerai bien mais il en est hors de question. Pire : elle a le même regard que d’habitude. Mais d’ailleurs, si elle est ma fille et qu’elle est une création de la déesse Harsia, est-ce que ça veut dire que c’est notre fille à tous les deux ?
« Père, je ne veux pas me battre contre vous, laissez-vous vous tuer, je vous prie. Cela n’a que trop duré. Je vois que vous êtes accompagné de plus en plus de personnes mais c’est inutile. Ils ne sont pas de votre famille. Rien du tout. »
« TOUCHE PAS A MON PAPA ! »
J’ai à peine le temps de me retourner que je vois une petite flammèche violette qui vient toucher le bras de Tyaunev. Celle-ci n’avait même pas cherché à l’éviter … ou alors n’avait pas vu y arriver ? Car oui, ses yeux violets s’ouvrent pour fixer Gilitée.
« Papa ? Papa ? Encore une fausse enfant comme cette femme-Apireine ? »
« PAPA EST MON PAPA ! IL EST A MOI ! »
« Non, ce n’est pas possible. Tu ne peux pas être sa fille. »
Pourtant, ses yeux fixent l’enfant-pokémon, regardant ensuite Giréléna qui vient la protéger. Elle fixe les deux demoiselles-pokémon avant de dire d’une voix lente :
« Tu es la fille de Giréléna mais tu n’es pas celle de mon père. N’est-ce pas, père ? »
« Ahem. Il semblerait justement que ça soit le cas. Je suis sûr qu’elle est ma fille puisque j’ai eu une relation avec Giréléna. Oui, je sais que cela surprend mais bon. »
« Père ? Vous n’êtes donc plus vierge ? Vous n’êtes plus pur ? Comme le disait la déesse Harsia, n’est-ce pas ? C’est bien cela ? Pourquoi avoir sali votre être avec une autre femme-pokémon ? Pourquoi avoir fait cela ? Pourquoi avoir une autre fille ? »
« Plutôt, j’ai une fille légitime mais ça ne change pas que je considère Niny pareil de mon côté. Il y a juste toi que … »
« Père ? Vous ne me considérez pas comme votre fille ? Alors que je suis la chair de votre chair, le sang de votre sang ? Je suis votre exacte copie, je suis celle qui est le plus proche de votre ADN. Pourquoi ? POURQUOI ? »
Quelque choa changé dans l’atmosphère et l’ambiance. J’ai l’impression de retrouver Dyrkri en face de moi mais je sais que ce n’est pas le cas. Pas du tout. C’est bien Titonée qui vient d’hausser la voix contre moi ? Je ne me suis pas trompé ?
« Car tu es une femme-pokémon qui cherche à me tuer. Je me doute bien que tu es ma fille mais vu ce que tu fais envers moi, je préfère ne pas te considérer comme tel. »
« Vous ne me considérez pas comme votre fille ? Est-ce vrai ? Est-ce que vous le pensez sincèrement ? Répondez-moi ! Je veux une réponse ! MAINTENANT ! »
Je me retrouve à genoux, une pression psychique des plus démentielles venant s’abattre sur moi. C’est … c’est bien Titonée qui vient de faire ça ? Sa puissance n’a rien à voir par rapport à avant ! Qu’est-ce qui la rend plus puissante ?
« Que personne ne bouge ou alors, je ferai un véritable massacre. »
Pour la première fois, elle déclare ouvertement qu’elle tuera quiconque. Bien entendu, je sais qu’elle veut me cibler principalement moi mis quand même, les autres ? Ce n’est pas dans ses habitudes depuis que je la connais. Est-ce que j’ai dit quelque chose de blessant ?
« Père ? Pourquoi avoir eu une enfant ? Est-ce que je ne suis pas suffisante ? »
« Ce n’est pas ça et tu le sais aussi bien que moi ! Maintenant, arrête tes bêtises ! Si tu veux que je te considère comme ma fille, comportes-toi comme tel ! Ce n’est pas en agissant de la sorte, en voulant me tuer en trouvant des raisons douteuses que tu y arriveras ! Tu crois que je peux aimer quelqu’un comme ça ? »
« La déesse Harsia avait raison. Vous ne voulez pas m’écouter, père. Vous avez été terni par les femmes-pokémon qui vous entourent mais, lorsque vous serez mort, je vous délivrerai de celle-ci, vous vous réincarnerez et je deviendrai alors votre mère et vous serez mon fils. Nous allons vous purifier tous les deux. Ainsi vous serez … pur, oui. Pur. »
Elle ne comprend rien à rien ! Je murmure à Dyrkri de bien vouloir m’aider tandis que je me relève subitement, sans aucune difficulté. Les pouvoirs psychiques sont facilement battus par ceux de Dyrkri. Car oui, les ténèbres passent outre le mental, il semblerait bien. Je me représente en face de Tyaunev, la regardant longuement :
« Ne lui faites rien de mal. Il faut qu’elle comprenne une bonne fois pour toutes ce que cela implique de vouloir m’affronter. Je vais … »
« TU VAS LAISSER MON PAPA TRANQUILE ?! » hurle une voix derrière moi avant qu’une ombre ne cache mon propre reflet. NON ! Pas Gilitée ! Elle n’a pas compris ?
Mais surtout, elle n’est pas au sol. Où est-ce qu’elle se trouve ? Je lève les yeux en l’air pour la voir. Je ne rêve pas du tout. Elle est dans les cieux, six petites ailes décharnées dans son dos. Elle est en train de voler ? Ma fille est en train de voler ?
« Gilitée ! Redescends tout de suite ! Je te l’ordonne ! »
« NON MAMAN ! Y a une méchante femme-pokémon qui veut enlever mon papa et qui dit qu’elle est ma sœur ! Papa a dit que ce n’était pas ma sœur ! Je l’empêcherai de faire mal à papa alors que tu es contente avec lui ! »
Mais ce n’est pas à elle de combattre ! C’est juste absurde ! Est-ce qu’elle ne comprend pas cela ? Il faut qu’elle cesse ça maintenant ! Le plus tôt possible ! Stop ! Qu’elle arrête avant que ça ne soit trop tard ! Si elle ne fait pas attention, plus tard, ça sera fini pour elle ! Stop ! Zou ! Terminé ! Comme ça et pas autrement !
« Papa ? Est-ce que tu peux nous dire pourquoi est-ce que cette vilaine femme-pokémon dit que c’est ta fille ? Car moi, je comprends vraiment plus du tout, papa. Est-ce que c’est vraiment ma sœur ou pas ? Sinon, je la combats. »
Qu’est-ce qu’elle combat ? Qu’elle ne fasse pas ça ! Je regarde Giréléna mais il y a déjà Niny qui est dans les airs, se plaçant derrière Gilitée. Elle tente de l’attraper tout doucement mais rien à faire, Gilitée disparait pour se retrouver à cinq mètres, entre moi et Tyaunev. Elle ouvre à nouveau la bouche, crachant plusieurs flammèches violettes. Elle est déjà capable d’utiliser des pouvoirs issus des dragons ? Elle est juste prodigieuse ! Mais ce n’est pas le moment de m’extasier devant les capacités de ma fille ! PAS DU TOUT !
« GILITEE ! STOP ! »
« Non papa ! Cette femme te veut du mal mais je ne la laisserai pas faire ! Je vais aussi te protéger, papa ! Et maman aussi ! »
Qu’est-ce qu’elle raconte ? Elle n’a que trois ans ! TROIS ANS ! Et le regard de Tyaunev a complètement changé. Cette haine, c’est bien en elle que je la ressens. Elle est haineuse envers une petite fille de trois ans.
« Plus que l’affront d’être née, tu oses te présenter devant moi. Plus que l’affront d’avoir été conçue, tu cherches à me remplacer ? »
« TYAUNEV ! CE N’EST QU’UNE ENFANT ! ARRÊTE CA MAINTENANT ! »
Mais elle ne m’écoute pas ! J’hurle à Titonée de faire quelque chose mais ça ne sert à rien. Elle n’arrive pas à a téléporter Gilitée. Quelque chose ou quelqu’un l’empêche d’utiliser ses pouvoirs psychiques. Tyaunev ? Elle irradie d’une telle force que ça en est monstrueux.
« Tu penses me faire peur ? Papa ne veut pas de toi ! T’es pas gentille ! »
« Que je sois gentille ou non importe peu, je veux seulement mon père. Et toi, qui a été conçue par une femme-pokémon et un humain, n’a rien à voir avec ce que je suis ! Tu ne peux rien contre moi ! JE VAIS T’EXTERMINER ! »
Se battre contre une enfant en bas âge, Tyaunev n’était pas déjà bien haut dans mon estime mais là, elle vient de descendre largement ! Mais je crois que ce sont ses sentiments qui sont perturbés. Est-ce que le fait de voir Gilitée l’a mise réellement hors d’elle ? J’aimerai penser que ce n’est pas le cas mais je ne me fais pas d’illusions.
« Giréléna ! Viens m’aider ! Maintenant ! Tout le monde aussi ! »
Il faut que l’on stoppe Tyaunev ! Maintenant ! Elle envoie un rayon de glace en direction de Gilitée ! Comment est-ce qu’elle sait ça ? Comment ? Une attaque de glace sur une dragonne ? NON ! Je dois l’en empêcher !
Mais Gilitée disparaît à nouveau pour réapparaître dans le dos de Tyaunev, poussant un petit cri avant de la toucher dans le dos ? Une griffure dans son dos ? Tyaunev se téléporte une nouvelle fois, mettant de la distance avec nous autres, passant une main dans son dos avant de la regarder. Elle saigne ? Gilitée a réussi à la toucher ?
« Pourquoi ? Comment ? Pourquoi est-ce qu’une fille comme elle arrive à me blesser ? JE SUIS LA VERITABLE FILLE DE MON PERE ! »
Une phrase absurde mais qui montre parfaitement ce qu’elle pense réellement. Tout le contraste de ce Tyaunev était auparavant. Je pousse un petit soupir avant de mettre une main sur son front pour l’éponger. Vraiment ? J’y ai vraiment cru ! MAIS CA N’EMPÊCHE PAS UNE CHOSE ! Je cours vers Gilitée mais Giréléna l’a déjà prise dans les bas, lui criant :
« NE REFAIT PLUS JAMAIS CA ! TU AS COMPRIS ?! »
« Mais mais mais, cette vilaine femme-pokémon ne raconte que des bêtises ! Papa n’est pas comme ça ! Papa n’est pas son papa ! C’est le mien ! »
« PERE EST MON PERE ! PERE EST A MOI ET PERSONNE D’AUTRE ! »
Ca crie, ça hurle des deux côtés. Sauf que l’une n’est qu’une enfant qui va sur ses trois ans tandis que l’autre ? L’autre ? Elle doit aussi avoir un tel âge en vrai. C’est juste absurde, plus qu’absurde. Je dois empêcher ça ! MAINTENANT !
« Tyaunev ! Discutons ! Tous les deux ! Toi et moi ! Il faut que l’on parle ! Si tu arrêtes maintenant, on peut encore te sauver ! »
« Me sauver ? Me sauver de quoi, père ? Je vais vous délivrer. De ce que vous êtes, de ce qui vous accompagne, de tout ce qui vous entoure. De votre carapace de chair, de cet être ténébreux en vous, de tout ! »
Impossible de dialoguer avec elle malheureusement. J’aimerai soupirer mais je n’en aie plus la force. Niny, Migacirpy et Titonée sont à mes côtés. Je ne peux pas permettre à Giréléna d’aller au combat. Il faut qu’elle calme maintenant Gilitée.
« Qui sera la première femme-pokémon à disparaître ? Vous m’empêchez d’être avec mon père mais aujourd’hui, je ne vous laisserai pas vous en sortir. Pas cette fois. » déclare Tyaunev avant de se mettre à léviter au-dessus du sol. Pourquoi son corps … se modifie-t-il ?
Chapitre 6 : Sanglots
Chapitre 6 : Sanglots
« Tyaunev, t'en prendre à Gilitée, c'est t'en prendre à moi. »
« Je m'en fiche ! Vous racontez n'importe quoi, père ! Je ne me laisserai pas désabuser plus longtemps ! Je vais vous reprendre à ces griffes de ces femmes-pokémon ! »
« Bien qu'elles aient des griffes, ça ne changera rien. Je resterai avec elles. Tu veux vraiment chercher à m'affronter ? Tu en es sûre et certaine ? Est-ce que c'est ça que tu désires ? Tu sais pourtant que ce n'est pas une bonne idée, n'est-ce pas ? »
« Taisez-vous ! Ne racontez pas n'importe quoi ! Je ne veux pas vous entendre ! J'en ai assez de tout ça ! Laissez-moi tranquille ! Je vais vous montrer ! »
« Visiblement, il est impossible de te faire entendre raison. Je ne vois pas pourquoi nous continuerions alors à discuter. Je vais juste éviter de te tuer. »
Je ne suis pas sûr par contre que les autres fassent pareil. Pas du tout si je peux me permettre ça mais qu'importe, je tenterai de la protéger quand elle aura compris sa lourde erreur. J'espère seulement que c'est possible et que je ne me fais pas d'illusions.
Ne pas me tromper de voie … ah, j'aimerai bien que ça soit le cas. Mais rien n'est certain et je dois alors envisager le pire avant le meilleur. Je mets une main devant la bouche avant de la regarder, serrant mon pendentif de l'autre main. Mon épée apparaît après quelques secondes. Je vais juste envisager de l'entailler légèrement, ensuite, on verra.
« Nev ? Je ne suis pas sûre que mes pouvoirs psychiques nous soient utiles. »
« Je me doute bien, Titonée. De plus, je suis assez inquiet par rapport à ce qui se passe avec son corps, si tu as remarqué. »
« Je l'ai bien remarqué et je préférai éviter d'en parler mais oui, je ne vois pas ce que c'est que ces choses sur son dos. J'ai l’impression qu'elle se modifie. »
Tyaunev ? Ah non ! Si c'est comme avec Ganasia, je dois aussitôt l'arrêter ! Il faut que je la stoppe avant qu'il ne soit trop tard ! Je devais m'en douter ! Je lui hurle dessus :
« TYAUNEV ! ARRÊTE CA ! TON CORPS SE MODIFIE ! »
« Qu'importe ce que vous me dites, père, qu'importe ce que vous faites, qu'importe ce qui se passe autour de nous, autour de moi, autour de tout, je n'ai de yeux que pour vous. Vous ne voulez pas de mon amour, de ma vie, de mon être, personne ne l'aura. Je vais vous forcer à rester auprès de moi, à rester jusqu'à la fin de l'éternité. Préparez-vous donc. »
« Mais arrête ça bon sang ! Tu es juste stupide ou quoi ? Qu'est-ce que je viens de te dire ? »
Elle doit se moquer de moi ! Je fais tout ça pour elle ! J'ai put voir le résultat de ce genre de choses sur Ganasia ! Je ne veux pas que ça se reproduise ! Je cours vers Tyaunev, sans même brandir mon arme vers elle. Je dois l'arrêter ! Maintenant ! Avant qu'il ne soit trop tard ! Elle doit comprendre que ce n'est pas ça qu'elle doit faire ! Elle me tend les bras.
« Père ? Qu'est-ce que vous faites ? Avez-vous compris ? Enfin après tout ce temps ? »
« Je viens t'arrêter, bougre d'idiote ! Tu n'as pas l'air de saisir dans quelle situation tu es ! C'est pour ça que je m'occupe de venir te sauver la vie ! »
« Père, il n'y a pas besoin de cela. Je suis bien, là où je suis. Pourquoi refuser cette liberté qui s'offre à nous ? Père, vous me manquez terriblement. Je suis votre fille mais nous ne passons jamais du temps ensemble. Pourquoi cela ? »
« Car tu n'es qu'une idiote de fille ! Je me demande comment c'est possible que tu sois mon enfant ! Une fille comme toi ne devrait pas se comporter de la sorte ! Tu vois ?! »
« Je vois parfaitement, père. Je comprends où vous voulez en venir. »
« Je ne suis pas sûr du tout que ça soit le cas. Non, tu n'as pas l'air de réellement saisir mes paroles, Tyaunev. Je vais devoir utiliser la force ! »
Je ne sais même pas ce que font les autres femmes-pokémon. Je suis plus préoccupé par Tyaunev ! Ça ne se voit pas ? Je dois la délivrer ! Avant qu'il ne soit trop tard ! Je ne dois pas regarder derrière moi ! Tyaunev ! Son corps ?
« Père ? Que me voulez-vous réellement Dites-le moi et ensemble, nous verrons alors. »
« Ce que je veux ? T'arrêter ! UNE BONNE FOIS POUR TOUTES ! »
« Nous allons la retenir, toutes les trois, Nev. Profites-en avant qu'elle ne mute. »
Je voudrai bien mais je crois que c'est déjà trop tard. J'ai l'impression de voir des épaulettes violettes qui sortent de son dos. C'est quoi ça ? Son corps aussi gonfle légèrement et laisse paraître de nombreux muscles. Elle n'en devient pas moins laide mais sa puissance semble avoir grandement changée.
« Nev ! Recules ! Et vite ! »
Les trois femmes-pokémon derrière moi se sont arrêtées au bon moment mais c'est Giréléna qui vient de me crier ça. Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce que je le ferai ? Qu'est-ce qui se passe exactement ? Le poing droit de Tyaunev vient en ma direction mais j'ai le temps de parer avec mon arme.
C'est une blague ? Les fissures sur l'arme, c'est une blague, n'est-ce pas ? Le fait que l'arme se brise à l'impact, c'est aussi une farce, n'est-ce pas ? L'épée avec laquelle je me bats depuis des années est brisée ? Comme ça ? Comme si de rien n'était ? NON NON ! Pas possible ! Je ne veux pas y croire ! Ce n'est pas possible ça !
« Comment est-ce qu'une simple femme-pokémon peut réussir à briser une arme que même la déesse Harsia ne peut pas détruire ?! »
Une seule chose alors. Il n'y a qu'une possibilité pour qu'un tel événement se produise. Et je commence à comprendre pourquoi Titonée et les autres sont immobilisées. Tyaunev, en ce moment même, avec cette forme, est … non. Je ne dois pas le dire et pourtant :
« Tyaunev est encore plus puissante que la déesse Harsia. »
Je n'ai que ça comme constat en tête. Je ne peux penser que ça en fin de compte alors que je ne veux pourtant pas y croire. JE NE VEUX PAS CROIRE CA ! Tyaunev me regarde, toujours avec cette unique idée en tête.
« Père ? Est-ce que vous avez saisi la différence de force entre vous et moi ? Je ne veux pas vous faire de mal. Je veux juste vous tuer et vous libérer. »
« Qu'est-ce que c'est que cette aberration ? »
Voilà que Dyrkri s'en mêle, parlant à voix haute pour que chacun et chacune puisse entendre, bien entendu. Elle avait vraiment le chic pour dire ce que les autres pensaient tout bas. Mais bon, ça ne change rien à la situation ! ELLE EST SURPUISSANTE !
« Père ? Est-ce que vous saisissez ce que cela veut dire ? »
« Oui, qu'il est vraiment temps de mettre un terme à tout ça. Même si je n'ai plus mon arme, rien ne m'empêchera de te combattre réellement ! »
Je peux utiliser les éléments sur mon propre corps ! Stelireg et les autres sont là pour m'épauler ! Rygagagi ! Elle aussi est là ! Je l'entends me dire :
« Désolée, Nev. Il semblerait que même en terme de puissance brute, elle me surpasse sous cette forme. On dirait une forme réussie de Ganasia. »
Qu'elle ne la compare pas à ce monstre ! Pas du tout ! Tyaunev, je suis sûr qu'on peut la sauver ! Même si elle n'a fait qu'essayer de m'attaquer pendant des années et des années ! Même si elle n'a fait que chercher à me tuer, je dois la sauver !
« Nev ? Est-ce que par hasard, tu n'aurais pas des sentiments pour elle ? » demande Dyrkri.
« Des sentiments ? Comment ça ? Amoureux ? Nullement, pas du tout. »
« Non, des sentiments, tout court. Rien de plus, rien de moins. »
« J'en ai. » dis-je, tout simplement. J'en ai car il s'agit de ma fille. Même si tout est fait pour que je n'y crois pas, cette femme-pokémon est ma fille ! Même si elle est adulte, même si elle semble plus âgée que moi ! Elle reste ma fille ! Et je dois alors la protéger !
Je ne peux pas m'empêcher de penser à ça, voilà tout ! Comme ça, c'est fait ! Comme ça, Rygagagi le sait et les autres esprits élémentaires le savent aussi ! Dyrkri de même ! Ce n'est pas si compliqué que ça de remarquer ça non ?!
« Et comment est-ce que tu comptes faire pour la calmer, Nev ? » me demande Dyrkri avec nonchalance, bien loin de ses moqueries habituelles. Je murmure doucement :
« Je n'en ai aucune idée si tu veux tout savoir malheureusement. Je ne vois pas ce que je peux faire pour ça, je ne vois pas du tout comment régler cette situation. »
« Alors, il n'y en a qu'une seule. Si tu la rends inconsciente, peut-être qu'elle retrouvera alors sa forme normale, c'est aussi simple que ça. »
« Est-ce que tu crois que c'est vraiment réalisable une telle chose ? Enfin, je n'ai rien à perdre, je vais aller essayer donc. »
Je tente de me concentrer car Tyaunev ne cherche même pas à me frapper. On dirait qu'elle tente de voir un mouvement chez les autres. Elle n'espère quand même pas les attaquer, n'est-ce pas ? Je dois l'en empêcher mais je n'ai plus aucune arme.
« Dommage pour toi, fillette. Tu perds ton temps à observer les environs ! »
Giréléna ! Qu'est-ce qu'elle fait ? C'est trop risqué d'agir de la sorte ! Elle est tout simplement folle ! Elle se trouve dans le dos de Tyaunev, celle-ci ne bougeant pas de sa position. L'attaque la frappe de toutes ses forces tandis que Niny et Migacirpy font de même. Titonée est restée auprès de Gilitée tandis que moi-même, je pars rejoindre ce combat. Absurde, c'est juste absurde comme combat ! Ce …
Une sphère, deux sphères, trois sphères, quatre sphères. Quatre sphères sortent des mains de Tyaunev, nous percutant sans même que nous puissions nous défendre. J'ai l'impression de voir le ciel et la terre avant que mon corps ne s'effondre au sol.
« Père. Pourquoi ? Pourquoi père ? Pourquoi me faire ça ? Est-ce que vous me haïssez ?
« JE NE TE HAIS PAS ! C'EST POUR CA QUE JE VEUX TE SAUVER ! »
Quand est-ce qu'elle comprendra ça ?! Je ne peux pas faire plus si elle ne veut pas faire des efforts ! Je tente de me relever et pousse un gémissement. J'observe mon ventre. Cette marque qui se trouve dessus, c'est vraiment Tyaunev qui vient de faire ça ? J'ai un soubresaut de douleur, commençant à vomir à moitié.
C'est bien du dégueulis qui sort de ma bouche. C'est horrible cette saveur qui se trouve à l'intérieur. YERK ! C'est vraiment de moi ça ? Lorsque je suis à nouveau debout, je regarde Tyaunev. Celle-ci a quelques tremblements, bafouillant :
« Mon père ne me hais pas … mais il ne veut pas rester avec moi. »
« Mais si ! Tu n'as qu'à venir avec nous ! Tout en évitant de chercher à me tuer ! C'est aussi simple que ça et ... »
Je m'arrête de parler, me retrouvant à nouveau à genoux, recommençant à vomir tout ce qui composait mon repas. Cette force ! Si elle ne la montrait pas auparavant, maintenant, je suis sûr et certain qu'elle en possède une. Les filles ? Elles vont comment ?
Je tente de les regarde et je pousse un soupir de soulagement. Oui, elles vomissent mais elles ne sont pas mortes ou gravement blessées. Autant dire que je suis un peu rassuré quand même … bien que la situation ne s'y prête pas.
« Père. JE VOUS AIME ! JE VOUS HAIS ! »
Hein quoi ? Comment est-ce que je suis sensé comprendre ça dans les trémolos qu'elle me dit ? J'avoue que je suis plus que perplexe maintenant. Je ne vois pas ce que je peux dire ou faire mais elle tremble de tout son être.
« Alors pourquoi est-ce que tu fais tout ça ? »
Si je ne me montre pas plus compréhensif, autant dire que c'en est fichu de moi et des autres filles. Je ne peux qu'attendre de voir ce qui se passe tout en la regardant droit dans les yeux. Est-ce qu'elle saisit le sens de mes paroles ? Je l'espère tellement. Je ne pourrai pas me battre, je ne pourrai pas protéger tout le monde. Je ne pourrai rien faire.
« Car c'est que la déesse Harsia m'a dit. Quand je suis venue au monde, elle m'a dit que vous étiez mon père ! Je suis sûre que c'est le cas ! Vraiment sûre ! Je le sens au fond de moi ! Mais elle m'a dit que je devais vous tuer pour que vous reveniez de mon côté ensuite ! »
« Et tu n'as jamais mise sa parole en doute ? » dis-je avec lenteur.
« Pourquoi est-ce que je le ferai ? Est-ce qu'elle nous voudrait du mal en réalité ? Non, elle veut juste que l'on soit réunis, tous les deux. »
« Tyaunev, essaye d'y réfléchir. Pourquoi est-ce que tu es née ? »
« Pourquoi ? Est-ce que je suis née ? Pour quelle raison ? »
Je crois que ce sont des paroles que je vais regretter toute ma vie. Elle me regarde avec étonnement puis désarroi. Elle ne sait pas quoi répondre avant de se mettre à pleurer. Elle tente d'ouvrir la bouche mais aucun son n'en sort. Je la vois disparaître devant nous, nous laissant alors seuls dans cet endroit.
« Nev, c'était horrible. » me dit la voix de Dyrkri.
« Même si je ne suis pas sûr de bien comprend, j'ai au moins saisi que je n'aurai pas dû dire une telle chose. Est-ce que c'est vraiment si laid ? »
« Pire que tout même, si je peux me permettre. Tu ferais mieux d'aller voir les autres. »
Elle me dit cela mais ça ne change rien à la situation. Je vais d'abord voir Gilitée, la prenant dans mes bras alors qu'elle pleure dans ces derniers. Titonée me montre les autres femmes-pokémon mais elles ont l'air d'aller un peu mieux. Pfiou, je suis soulagé ou presque.
Je me sens quand même mal, très mal par rapport à tout ce qui s'est passé. Je ne peux pas m'imaginer cela autrement. Tyaunev. Elle pleurait. Elle, d'habitude, ne montrait aucune émotion. Aujourd'hui, j'ai put voir la colère, la rage et la tristesse qui animaient ses paroles et ses gestes. Monstre ? Esr-ce que je suis tout simplement un monstre en fin de compte ? Et comment est-ce que je suis sensé me faire pardonner si un jour, je la revois ?
« Tyaunev, t'en prendre à Gilitée, c'est t'en prendre à moi. »
« Je m'en fiche ! Vous racontez n'importe quoi, père ! Je ne me laisserai pas désabuser plus longtemps ! Je vais vous reprendre à ces griffes de ces femmes-pokémon ! »
« Bien qu'elles aient des griffes, ça ne changera rien. Je resterai avec elles. Tu veux vraiment chercher à m'affronter ? Tu en es sûre et certaine ? Est-ce que c'est ça que tu désires ? Tu sais pourtant que ce n'est pas une bonne idée, n'est-ce pas ? »
« Taisez-vous ! Ne racontez pas n'importe quoi ! Je ne veux pas vous entendre ! J'en ai assez de tout ça ! Laissez-moi tranquille ! Je vais vous montrer ! »
« Visiblement, il est impossible de te faire entendre raison. Je ne vois pas pourquoi nous continuerions alors à discuter. Je vais juste éviter de te tuer. »
Je ne suis pas sûr par contre que les autres fassent pareil. Pas du tout si je peux me permettre ça mais qu'importe, je tenterai de la protéger quand elle aura compris sa lourde erreur. J'espère seulement que c'est possible et que je ne me fais pas d'illusions.
Ne pas me tromper de voie … ah, j'aimerai bien que ça soit le cas. Mais rien n'est certain et je dois alors envisager le pire avant le meilleur. Je mets une main devant la bouche avant de la regarder, serrant mon pendentif de l'autre main. Mon épée apparaît après quelques secondes. Je vais juste envisager de l'entailler légèrement, ensuite, on verra.
« Nev ? Je ne suis pas sûre que mes pouvoirs psychiques nous soient utiles. »
« Je me doute bien, Titonée. De plus, je suis assez inquiet par rapport à ce qui se passe avec son corps, si tu as remarqué. »
« Je l'ai bien remarqué et je préférai éviter d'en parler mais oui, je ne vois pas ce que c'est que ces choses sur son dos. J'ai l’impression qu'elle se modifie. »
Tyaunev ? Ah non ! Si c'est comme avec Ganasia, je dois aussitôt l'arrêter ! Il faut que je la stoppe avant qu'il ne soit trop tard ! Je devais m'en douter ! Je lui hurle dessus :
« TYAUNEV ! ARRÊTE CA ! TON CORPS SE MODIFIE ! »
« Qu'importe ce que vous me dites, père, qu'importe ce que vous faites, qu'importe ce qui se passe autour de nous, autour de moi, autour de tout, je n'ai de yeux que pour vous. Vous ne voulez pas de mon amour, de ma vie, de mon être, personne ne l'aura. Je vais vous forcer à rester auprès de moi, à rester jusqu'à la fin de l'éternité. Préparez-vous donc. »
« Mais arrête ça bon sang ! Tu es juste stupide ou quoi ? Qu'est-ce que je viens de te dire ? »
Elle doit se moquer de moi ! Je fais tout ça pour elle ! J'ai put voir le résultat de ce genre de choses sur Ganasia ! Je ne veux pas que ça se reproduise ! Je cours vers Tyaunev, sans même brandir mon arme vers elle. Je dois l'arrêter ! Maintenant ! Avant qu'il ne soit trop tard ! Elle doit comprendre que ce n'est pas ça qu'elle doit faire ! Elle me tend les bras.
« Père ? Qu'est-ce que vous faites ? Avez-vous compris ? Enfin après tout ce temps ? »
« Je viens t'arrêter, bougre d'idiote ! Tu n'as pas l'air de saisir dans quelle situation tu es ! C'est pour ça que je m'occupe de venir te sauver la vie ! »
« Père, il n'y a pas besoin de cela. Je suis bien, là où je suis. Pourquoi refuser cette liberté qui s'offre à nous ? Père, vous me manquez terriblement. Je suis votre fille mais nous ne passons jamais du temps ensemble. Pourquoi cela ? »
« Car tu n'es qu'une idiote de fille ! Je me demande comment c'est possible que tu sois mon enfant ! Une fille comme toi ne devrait pas se comporter de la sorte ! Tu vois ?! »
« Je vois parfaitement, père. Je comprends où vous voulez en venir. »
« Je ne suis pas sûr du tout que ça soit le cas. Non, tu n'as pas l'air de réellement saisir mes paroles, Tyaunev. Je vais devoir utiliser la force ! »
Je ne sais même pas ce que font les autres femmes-pokémon. Je suis plus préoccupé par Tyaunev ! Ça ne se voit pas ? Je dois la délivrer ! Avant qu'il ne soit trop tard ! Je ne dois pas regarder derrière moi ! Tyaunev ! Son corps ?
« Père ? Que me voulez-vous réellement Dites-le moi et ensemble, nous verrons alors. »
« Ce que je veux ? T'arrêter ! UNE BONNE FOIS POUR TOUTES ! »
« Nous allons la retenir, toutes les trois, Nev. Profites-en avant qu'elle ne mute. »
Je voudrai bien mais je crois que c'est déjà trop tard. J'ai l'impression de voir des épaulettes violettes qui sortent de son dos. C'est quoi ça ? Son corps aussi gonfle légèrement et laisse paraître de nombreux muscles. Elle n'en devient pas moins laide mais sa puissance semble avoir grandement changée.
« Nev ! Recules ! Et vite ! »
Les trois femmes-pokémon derrière moi se sont arrêtées au bon moment mais c'est Giréléna qui vient de me crier ça. Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce que je le ferai ? Qu'est-ce qui se passe exactement ? Le poing droit de Tyaunev vient en ma direction mais j'ai le temps de parer avec mon arme.
C'est une blague ? Les fissures sur l'arme, c'est une blague, n'est-ce pas ? Le fait que l'arme se brise à l'impact, c'est aussi une farce, n'est-ce pas ? L'épée avec laquelle je me bats depuis des années est brisée ? Comme ça ? Comme si de rien n'était ? NON NON ! Pas possible ! Je ne veux pas y croire ! Ce n'est pas possible ça !
« Comment est-ce qu'une simple femme-pokémon peut réussir à briser une arme que même la déesse Harsia ne peut pas détruire ?! »
Une seule chose alors. Il n'y a qu'une possibilité pour qu'un tel événement se produise. Et je commence à comprendre pourquoi Titonée et les autres sont immobilisées. Tyaunev, en ce moment même, avec cette forme, est … non. Je ne dois pas le dire et pourtant :
« Tyaunev est encore plus puissante que la déesse Harsia. »
Je n'ai que ça comme constat en tête. Je ne peux penser que ça en fin de compte alors que je ne veux pourtant pas y croire. JE NE VEUX PAS CROIRE CA ! Tyaunev me regarde, toujours avec cette unique idée en tête.
« Père ? Est-ce que vous avez saisi la différence de force entre vous et moi ? Je ne veux pas vous faire de mal. Je veux juste vous tuer et vous libérer. »
« Qu'est-ce que c'est que cette aberration ? »
Voilà que Dyrkri s'en mêle, parlant à voix haute pour que chacun et chacune puisse entendre, bien entendu. Elle avait vraiment le chic pour dire ce que les autres pensaient tout bas. Mais bon, ça ne change rien à la situation ! ELLE EST SURPUISSANTE !
« Père ? Est-ce que vous saisissez ce que cela veut dire ? »
« Oui, qu'il est vraiment temps de mettre un terme à tout ça. Même si je n'ai plus mon arme, rien ne m'empêchera de te combattre réellement ! »
Je peux utiliser les éléments sur mon propre corps ! Stelireg et les autres sont là pour m'épauler ! Rygagagi ! Elle aussi est là ! Je l'entends me dire :
« Désolée, Nev. Il semblerait que même en terme de puissance brute, elle me surpasse sous cette forme. On dirait une forme réussie de Ganasia. »
Qu'elle ne la compare pas à ce monstre ! Pas du tout ! Tyaunev, je suis sûr qu'on peut la sauver ! Même si elle n'a fait qu'essayer de m'attaquer pendant des années et des années ! Même si elle n'a fait que chercher à me tuer, je dois la sauver !
« Nev ? Est-ce que par hasard, tu n'aurais pas des sentiments pour elle ? » demande Dyrkri.
« Des sentiments ? Comment ça ? Amoureux ? Nullement, pas du tout. »
« Non, des sentiments, tout court. Rien de plus, rien de moins. »
« J'en ai. » dis-je, tout simplement. J'en ai car il s'agit de ma fille. Même si tout est fait pour que je n'y crois pas, cette femme-pokémon est ma fille ! Même si elle est adulte, même si elle semble plus âgée que moi ! Elle reste ma fille ! Et je dois alors la protéger !
Je ne peux pas m'empêcher de penser à ça, voilà tout ! Comme ça, c'est fait ! Comme ça, Rygagagi le sait et les autres esprits élémentaires le savent aussi ! Dyrkri de même ! Ce n'est pas si compliqué que ça de remarquer ça non ?!
« Et comment est-ce que tu comptes faire pour la calmer, Nev ? » me demande Dyrkri avec nonchalance, bien loin de ses moqueries habituelles. Je murmure doucement :
« Je n'en ai aucune idée si tu veux tout savoir malheureusement. Je ne vois pas ce que je peux faire pour ça, je ne vois pas du tout comment régler cette situation. »
« Alors, il n'y en a qu'une seule. Si tu la rends inconsciente, peut-être qu'elle retrouvera alors sa forme normale, c'est aussi simple que ça. »
« Est-ce que tu crois que c'est vraiment réalisable une telle chose ? Enfin, je n'ai rien à perdre, je vais aller essayer donc. »
Je tente de me concentrer car Tyaunev ne cherche même pas à me frapper. On dirait qu'elle tente de voir un mouvement chez les autres. Elle n'espère quand même pas les attaquer, n'est-ce pas ? Je dois l'en empêcher mais je n'ai plus aucune arme.
« Dommage pour toi, fillette. Tu perds ton temps à observer les environs ! »
Giréléna ! Qu'est-ce qu'elle fait ? C'est trop risqué d'agir de la sorte ! Elle est tout simplement folle ! Elle se trouve dans le dos de Tyaunev, celle-ci ne bougeant pas de sa position. L'attaque la frappe de toutes ses forces tandis que Niny et Migacirpy font de même. Titonée est restée auprès de Gilitée tandis que moi-même, je pars rejoindre ce combat. Absurde, c'est juste absurde comme combat ! Ce …
Une sphère, deux sphères, trois sphères, quatre sphères. Quatre sphères sortent des mains de Tyaunev, nous percutant sans même que nous puissions nous défendre. J'ai l'impression de voir le ciel et la terre avant que mon corps ne s'effondre au sol.
« Père. Pourquoi ? Pourquoi père ? Pourquoi me faire ça ? Est-ce que vous me haïssez ?
« JE NE TE HAIS PAS ! C'EST POUR CA QUE JE VEUX TE SAUVER ! »
Quand est-ce qu'elle comprendra ça ?! Je ne peux pas faire plus si elle ne veut pas faire des efforts ! Je tente de me relever et pousse un gémissement. J'observe mon ventre. Cette marque qui se trouve dessus, c'est vraiment Tyaunev qui vient de faire ça ? J'ai un soubresaut de douleur, commençant à vomir à moitié.
C'est bien du dégueulis qui sort de ma bouche. C'est horrible cette saveur qui se trouve à l'intérieur. YERK ! C'est vraiment de moi ça ? Lorsque je suis à nouveau debout, je regarde Tyaunev. Celle-ci a quelques tremblements, bafouillant :
« Mon père ne me hais pas … mais il ne veut pas rester avec moi. »
« Mais si ! Tu n'as qu'à venir avec nous ! Tout en évitant de chercher à me tuer ! C'est aussi simple que ça et ... »
Je m'arrête de parler, me retrouvant à nouveau à genoux, recommençant à vomir tout ce qui composait mon repas. Cette force ! Si elle ne la montrait pas auparavant, maintenant, je suis sûr et certain qu'elle en possède une. Les filles ? Elles vont comment ?
Je tente de les regarde et je pousse un soupir de soulagement. Oui, elles vomissent mais elles ne sont pas mortes ou gravement blessées. Autant dire que je suis un peu rassuré quand même … bien que la situation ne s'y prête pas.
« Père. JE VOUS AIME ! JE VOUS HAIS ! »
Hein quoi ? Comment est-ce que je suis sensé comprendre ça dans les trémolos qu'elle me dit ? J'avoue que je suis plus que perplexe maintenant. Je ne vois pas ce que je peux dire ou faire mais elle tremble de tout son être.
« Alors pourquoi est-ce que tu fais tout ça ? »
Si je ne me montre pas plus compréhensif, autant dire que c'en est fichu de moi et des autres filles. Je ne peux qu'attendre de voir ce qui se passe tout en la regardant droit dans les yeux. Est-ce qu'elle saisit le sens de mes paroles ? Je l'espère tellement. Je ne pourrai pas me battre, je ne pourrai pas protéger tout le monde. Je ne pourrai rien faire.
« Car c'est que la déesse Harsia m'a dit. Quand je suis venue au monde, elle m'a dit que vous étiez mon père ! Je suis sûre que c'est le cas ! Vraiment sûre ! Je le sens au fond de moi ! Mais elle m'a dit que je devais vous tuer pour que vous reveniez de mon côté ensuite ! »
« Et tu n'as jamais mise sa parole en doute ? » dis-je avec lenteur.
« Pourquoi est-ce que je le ferai ? Est-ce qu'elle nous voudrait du mal en réalité ? Non, elle veut juste que l'on soit réunis, tous les deux. »
« Tyaunev, essaye d'y réfléchir. Pourquoi est-ce que tu es née ? »
« Pourquoi ? Est-ce que je suis née ? Pour quelle raison ? »
Je crois que ce sont des paroles que je vais regretter toute ma vie. Elle me regarde avec étonnement puis désarroi. Elle ne sait pas quoi répondre avant de se mettre à pleurer. Elle tente d'ouvrir la bouche mais aucun son n'en sort. Je la vois disparaître devant nous, nous laissant alors seuls dans cet endroit.
« Nev, c'était horrible. » me dit la voix de Dyrkri.
« Même si je ne suis pas sûr de bien comprend, j'ai au moins saisi que je n'aurai pas dû dire une telle chose. Est-ce que c'est vraiment si laid ? »
« Pire que tout même, si je peux me permettre. Tu ferais mieux d'aller voir les autres. »
Elle me dit cela mais ça ne change rien à la situation. Je vais d'abord voir Gilitée, la prenant dans mes bras alors qu'elle pleure dans ces derniers. Titonée me montre les autres femmes-pokémon mais elles ont l'air d'aller un peu mieux. Pfiou, je suis soulagé ou presque.
Je me sens quand même mal, très mal par rapport à tout ce qui s'est passé. Je ne peux pas m'imaginer cela autrement. Tyaunev. Elle pleurait. Elle, d'habitude, ne montrait aucune émotion. Aujourd'hui, j'ai put voir la colère, la rage et la tristesse qui animaient ses paroles et ses gestes. Monstre ? Esr-ce que je suis tout simplement un monstre en fin de compte ? Et comment est-ce que je suis sensé me faire pardonner si un jour, je la revois ?
Chapitre 7 : Purger ce monde
Chapitre 7 : Purger ce monde
« Qu'est-ce qu'il y a avec papa, maman ? »
« Je ne sais pas du tout, malheureusement, je dois te l'avouer. Ca fait plusieurs heures qu'il est comme ça. Tu devrais aller te coucher maintenant. »
Je peux les entendre mais je préfère les ignorer. Non pas que je suis en colère contre elles mais seulement contre moi. Je n'arrive pas à croire ce que j'ai dit, ce que j'ai fait. C'est tout simplement absurde. Et ces larmes. Je n'arrive pas à les oublier.
« Nev, ça ne sert à rien de te tracasser plus l'esprit. Tu devais t'en douter. »
« Rygagagi, est-ce que toi et tes sœurs … pouvaient me laisser tranquille ? Juste ce soir, s'il vous plaît. Je ne demande rien de plus. »
« Compris. Nous serons là pour toi, tu t'en doutes. Reposes-toi bien, Nev. »
Elle peut me dire cela, ça ne changera pas ce qui s'est passé. Pourquoi est-ce que je suis aussi tracassé par tout ce qui se passe ? Pourquoi par rapport à Tyaunev ? Ce n'est pas de la faute à Gilitée. C'est ma véritable fille. Mais en même temps, Tyaunev l'est aussi.
« Est-ce que je peux me permettre de te parler, Nev ? »
« Dyrkri. Tu as pu entendre ce que j'ai dit aux esprits. Cela est aussi valable pour toi, je suis vraiment désolé, Dyrkri. Je suis pas motivé pour discuter. »
C'était aussi simple que ça et je m'en veux déjà de lui parler de la sorte. Pourtant, j'entend juste un soupir provenant de sa bouche avant qu'elle ne reprenne la parole :
« D'accord, aucun problème. C'est parfaitement compréhensible, Nev. Je te rappelle que tu voulais discuter. Si tu veux, nous le ferons dans mon sommeul. Enfin notre sommeil. »
« Merci encore, Dyrkri, de bien respecter mon choix ; »
« Je ne le fais pas par plaisir, nii parce que tu me l'as demandé. Je le fais simplement pour éviter de créer encore plus d'ennuis maintenant. »
« D'accord, d'accord. Merci quand même, Dyrkri. »
« Pfff, ce n'est même plus amusant de venir t'embêter sur ce point. Ne deviens pas une loque jusqu'à cause d'une phrase malheureuse. Est-ce bien compris ? Je n'aimerai pas à avoir à utiliser la force pour de tels cas. »
« Ca ne se reproduira pas, ne t'inquiète pas du tout, je te le promets. »
Mais je n'en sais rien. Je ne promets rien dans le fond, elle doit s'en douter, je crois. Je n'ai pas la tête à promettre quelque chose. Je veux juste être tranquille. Est-ce que j'en demande trop autour de moi ? Est-ce que j'en fais trop ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je veux juste être tranquille, sans que l'on me pose plus de questions. Tranquille et isolé.
« Nev ? Est-ce que je peux te parler ou pas ? »
Voilà qu'il ne restait plus qu'elle. Comme ça, tout le monde l'aura fait. Giréléna est à, en train de ramper en ma direction. Elle porte encore cette robe de chambre qui lui va si bien. Sincèrement, elle est de toute beauté dedans. De toute beauté et resplendissante.
« Giréléna ? J'ai prévenu tout le monde. Pourquoi est-ce que chez toi, ça serait différent ? »
« Car je suis la mère de ta fille. » me dit-elle avec nonchalance.
« Raison valide. Si tu veux bien t'installer et heeey ! »
Elle me soulève et ma force à m'installer sur son long corps cylindrique. Toujours aussi froid, brrr. Je n'aime pas ça mais je ne vais pas me plaindre. Je suis sur le dos, fixant sa poitrine mais surtout le ciel. Qu'elle ne croit pas que je suis un pervers, loin de là. J'ai beaucoup mieux à faire que ça mais bon, des fois, ça ne passe pas et donc, je préfère ignorer.
« Alors ? De quoi est-ce que tu veux parler, Nev ? »
« Hein que quoi ? Ce n'est pas à moi de parler mais à toi de me dire de parler. Enfin, de faire quelque chose, je ne sais pas du tout hein ? »
« Hum ? Ca se passe comme ça ? C'est un peu ennuyeux non ? Enfin bon, je sais que ce qui te tracasse concerne Tyaunev. Il n'y a aucun doute à ce sujet de toute façon. »
« Je pense que tout le monde l'a remarqué, oui. Mais bon, je ne veux pas parler. Je veux juste fermer les yeux, c'est tout. Tu devrais aller te coucher avec Gilitée. »
« Je ne vois pas pourquoi j'accepterai ce que tu me demandes. Qu'est-ce que tu me proposes en contrepartie, hein ? Est-ce que je peux le savoir ? »
« Arrête tes bêtises, tu vois parfaitement que je ne suis pas en état de m'amuser de la sorte, non ? Je n'ai pas envie de parler, j'ai juste envie de rien faire. »
« Alors, ne fais rien, c'est aussi simple que ça. Si tu veux dormir, dors. Si tu veux fermer tes yeux, fermes-les. Arrête de croire que tout t'es impossible. Tu as fait une erreur et ça sera sûrement difficilement réparable mais ça ne veut pas dire que ça ne l'est pas. »
« Je me doute, je me doute. Pourquoi est-ce que je te parle ? »
Je n'ai même pas de réponse à ça. Je commence à gesticuler dans tous les sens et je finis par être de côté sur la queue de Giréléna. Celle-ci commence à m'entourer, formant une couverture écailleuse qui me protège complètement du froid.
« Reposes-toi alors, c'est ce que je t'avais dit. Mais bon, tu sais, des fois, il m'arrive de ne pas dire de bêtises hein ? Je sais que ça paraît difficile à croire mais pourtant, c'est le cas. Ce manque flagrant de confiance est quand même parfois bien irritant et triste si je peux me permettre, tu vois ce que je veux dire Nev ? Nev ? Nev ? » me dit-elle alors que je ne l'écoute à peine. Je continue un peu de bouger avant de me retrouver installé sur sa poitrine.
Le lendemain matin, lorsque je me réveille, c'est pour voir la peau grise de la femme-Giratina contre moi. Elle a ouvert un peu sa robe de chambre pour laisser le sillon de ses seins paraître plus qu'il n'en faut à mes yeux. Je tente de me mouvoir mais je suis complètement bloqué. Je sens aussi une présence dans mon dos et je vois à peine que Gilitée est là aussi. En fait, le gros problème, c'est que Giréléna me tient la tête contre sa poitrine, comme pour ne pas me lâcher. Je commence à avoir chaud moi, avec tout ça.
Je dois attendre qu'elles se réveillent. Cela ne tarde pas trop et Giréléna me gratifie d'un sourire, le genre de sourire vrai que j'aurai aimé avoir il y a de cela des années. Maintenant, ils me laissent totalement indifférents. Enfin, je crois, je n'en suis pas certain.
« Bonjour, Nev. Tu as bien dormi ? Contre moi, la réponse devrait être positive non ? »
« Je te rappelle que Gilitée ne dort pas loin. Fais quand même attention à comment tu agis, Giréléna, d'accord ? Et oui, j'ai bien dormi. »
« Contente de voir que tu le reconnais. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je te libère ? Ou alors, tu veux peut-être que toi et moi, on se frotte un peu ? »
« Arrête donc tes bêtises et qu'est-ce que tu fais, Giréléna ? Tu sais bien que j'ai la force nécessaire maintenant s'il le faut hein ? »
Mais elle commence doucement à se frotter à moi, de haut en bas. Oh bon sang, mon corps réagit presque aussitôt. Je le sais parfaitement. Son corps est électrisant. Si je fais un seul mauvais mouvement, je suis bon pour changer de bas.
« Tu vois bien que tu ne peux plus te passer de moi hein ? Dans le fond ? Après tout ce temps, ton corps réagit comme un manque à combler. »
« Arrête tes bêtises, Giréléna. Je n'ai pas oublié ce que tu as fait. C'est bien ce que tu me disais hier, n'est-ce pas ? Tu crois vraiment que ... »
Bon sang, non ? Ce n'est pas ça en fin de compte ? Je la regarde, écarquillant les yeux. Elle arrête ses frottements, me fixant pendant quelques secondes avant de détourner la tête.
« Bon, je vais te libérer. Par contre, tu peux éviter de montrer ça à Gilitée ? »
« Si tu parles de ce que tu as crée, j'aimerai bien mais je la sens qui gesticule dans mon dos. »
« C'est de ma faute, attends, je vais réparer ça le plus rapidement possible. »
Hein ? Comment ça ? Qu'est-ce qu'elle veut ? AH ! Sa main nue s'enfonce dans mon bas de pyjama, commençant un rapide mouvement qui …
« Déjà ? Nev ? Sérieusement ? Je sais bien que ça fait longtemps mais quand même. »
« Disons que je n'avais pas prévu ça et que je ne comptais pas vraiment recevoir un tel traitement, Giréléna. La prochaine fois, préviens-moi, que je refuse. » dis-je, cherchant alors une excuse à ce qu'elle vient de faire. Elle retira sa main, commençant à la lécher.
« Qu'est-ce que tu fais, Giréléna ? »
« J'obtiens une saveur que je n'ai pas eut pendant des années. Tu veux vérifier quelque chose ? Je vais te montrer aussi à quel point je réagis. »
Elle prend ma main mais elle ne la dirige vers sa poitrine. Je la vois qui la descend, sous la couverture et … OOOOH ! Oh bon sang! Je retire ma main presque aussitôt et je cherche à me lever. ZUT ! Pas maintenant !
« Giréléna. Première et dernière fois que ça arrive. Qu'importe si c'est ça qui te plait. »
« Tu as donc bien ressenti dans quel état, je suis, n'est-ce pas ? »
Je le sais parfaitement ! Et j'ai pu l'avoir sur ma main. C'est vrai quoi ! Elle était complètement trempée. Et quand je la vois aussi rouge aux joues, je comprend ce que ça veut dire. Et je sens aussi ses effluves. Mais il y a Gilitée pas loin. Je ne peux pas !
« Papa ? Maman ? Vous êtes debout ? Oh ! Papa fait un câlin à maman ! Je fais pareil ! »
Oh purée, elle réagit bien vite en fait. Je sens la petite Gilitée qui vient m'enlacer dans le dos tandis que Giréléna pousse un petit soupir avant de dire :
« Plus tard alors, Nev. Plus tard. Maintenant, il faudrait que l'on se lève. »
« Oui, oui, je confirme ça. Gilitée?Tu veux bien libérer papa ? »
« Huuuuum ! Juste encore deux minutes, papa ! » me réclame doucement la petite fille-Giratina alors que je soupire d'amusement. D'accord, d'accord ! Bien parce que c'est elle hein ? Sinon, je ne suis pas sûr que j'aurai accepté, loin de là.
« Bon, deux minutes, pas plus. Giréléna ? Tu veux déjà sortir un peu ou non ? »
« Pourquoi ? Je trouve que je suis bien ici, non ? »
Tsss ! Je sais parfaitement ce qu'elle est en train de faire là. Je la sens qui magouille et me sourit en tendant de reprendre en main ce avec quoi elle s'amusait. Je lui donne une petite tape sur la main, faisant la mine sévère mais elle me chuchote :
« Ca serait du donnant-donnant, non ? Qu'est-ce que tu en penses ? »
« Maman ? Papa ? Vous parlez de quoi tous les deux ? »
« Bon, ça ne sert à rien d'espérer quelque chose ce soir. » soupire une nouvelle fois Giréléna avant d'enfin me libérer. Dommage pour elle et pour moi.
Hein?Non non ! Pas pour moi ! Qu'est-ce que je raconte ? Je ne veux plus rien à voir avec elle ! Je dois me le rentrer dans le crâne plutôt que d'espérer tout ça ! Je finis par sortir à mon tour avant de prendre un bon bol d'air. Voilà ! Je suis finalement un peu soulagé. Je crois pas que mes problèmes aient disparu mais je peux les mettre de côté pour le moment.
Finalement, nous sommes à nouveau sur la route en direction d'une nouvelle ville. On finit par y arriver après environ une demi-heure de marche. On était si près que ça ? Ils ont surement entendu alors les bruits de combats non ?
« Papa ? Papa ! Ils vendent de la saucisse ! »
Oh bon sang. J'oublie à chaque fois que ma fille est comme la mère : une dévoreuse de charcuterie. Je lui dis que je vais voir pour lui en acheter. Il faut que je fasse attention aux finances. Elles ne sont pas forcément très hautes pour le moment. Méfiance donc.
« Vous avez entendu au sujet des villes côtières ? »
« Pas qu'un peu. Comment tu veux qu'on ignore ça ? Complètement disparues ! »
« Il parautrait que c'est l'oeuvre d'une femme-pokémon terriblement puissante, capable de contrôler les océans. Tu imagines ? »
Qu'est-ce que ? Kyourge ? C'est bien elle ? Elle s'est donc mise en action ? Villes côtières, ce n'est pas la porte à côté ! Pas du tout ! Mais bon, j'ai appris le plus important … et inquiétant en même temps. Je n'aime pas ça, je n'aime pas du tout ça.
« Giréléna ? Les filles ? Vous avez entendu, je pense, non ? »
Elles ne me répondent pas verbalement mais le message est bien passé. Gilitée est déjà en train de regard un stand de charcuterie alors que je soupire. Rah ! Je peux pas la perdre des yeux une minute, n'est-ce pas ? Pas bien grave, va.
« Alors ? Gilitée ? Tu as choisi ce que tu veux ? »
« Ben, je veux ça, ça, ça et ça aussi ! Ah ça aussi, papa ! »
Oh punaise. Elle est aussi gourmande que sa mère. Et je crois que j'aurai mieux fait de ne pas venir vers elle car Giréléna nous rejoint et commence aussi à faire ses emplettes. Je sens qu'il ne va plus rien me rester comme argent, je le sens bien.
« Vous avez terminé les filles ? Je ne veux pas dire mais n'en prenez pas trop. »
J'ai un peu la tête ailleurs avec cette histoire concernant Kyourge. Je sens que les ennuis vont nous tomber dessus très rapidement. Et je pense encore à Tyaunev. Par contre, maintenant que j'y réfléchis, Dyrkri n'est pas venue me voir dans mon rêve cette nuit.
« Je n'en avais pas envie. Vu comment elle s'accrochait à toi, je préfère éviter. »
« De qui est-ce que tu parles exactement? De Giréléna ? »
« De qui d'autre malheureusement ? »
Malheureusement, malheureusement. Il ne faut quand même pas exagérer non plus. Ce n'est pas une punition hein ? Il y a des limites. Mais là, j'ai autre chose en tête.
« Qu'est-ce qu'il y a avec papa, maman ? »
« Je ne sais pas du tout, malheureusement, je dois te l'avouer. Ca fait plusieurs heures qu'il est comme ça. Tu devrais aller te coucher maintenant. »
Je peux les entendre mais je préfère les ignorer. Non pas que je suis en colère contre elles mais seulement contre moi. Je n'arrive pas à croire ce que j'ai dit, ce que j'ai fait. C'est tout simplement absurde. Et ces larmes. Je n'arrive pas à les oublier.
« Nev, ça ne sert à rien de te tracasser plus l'esprit. Tu devais t'en douter. »
« Rygagagi, est-ce que toi et tes sœurs … pouvaient me laisser tranquille ? Juste ce soir, s'il vous plaît. Je ne demande rien de plus. »
« Compris. Nous serons là pour toi, tu t'en doutes. Reposes-toi bien, Nev. »
Elle peut me dire cela, ça ne changera pas ce qui s'est passé. Pourquoi est-ce que je suis aussi tracassé par tout ce qui se passe ? Pourquoi par rapport à Tyaunev ? Ce n'est pas de la faute à Gilitée. C'est ma véritable fille. Mais en même temps, Tyaunev l'est aussi.
« Est-ce que je peux me permettre de te parler, Nev ? »
« Dyrkri. Tu as pu entendre ce que j'ai dit aux esprits. Cela est aussi valable pour toi, je suis vraiment désolé, Dyrkri. Je suis pas motivé pour discuter. »
C'était aussi simple que ça et je m'en veux déjà de lui parler de la sorte. Pourtant, j'entend juste un soupir provenant de sa bouche avant qu'elle ne reprenne la parole :
« D'accord, aucun problème. C'est parfaitement compréhensible, Nev. Je te rappelle que tu voulais discuter. Si tu veux, nous le ferons dans mon sommeul. Enfin notre sommeil. »
« Merci encore, Dyrkri, de bien respecter mon choix ; »
« Je ne le fais pas par plaisir, nii parce que tu me l'as demandé. Je le fais simplement pour éviter de créer encore plus d'ennuis maintenant. »
« D'accord, d'accord. Merci quand même, Dyrkri. »
« Pfff, ce n'est même plus amusant de venir t'embêter sur ce point. Ne deviens pas une loque jusqu'à cause d'une phrase malheureuse. Est-ce bien compris ? Je n'aimerai pas à avoir à utiliser la force pour de tels cas. »
« Ca ne se reproduira pas, ne t'inquiète pas du tout, je te le promets. »
Mais je n'en sais rien. Je ne promets rien dans le fond, elle doit s'en douter, je crois. Je n'ai pas la tête à promettre quelque chose. Je veux juste être tranquille. Est-ce que j'en demande trop autour de moi ? Est-ce que j'en fais trop ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je veux juste être tranquille, sans que l'on me pose plus de questions. Tranquille et isolé.
« Nev ? Est-ce que je peux te parler ou pas ? »
Voilà qu'il ne restait plus qu'elle. Comme ça, tout le monde l'aura fait. Giréléna est à, en train de ramper en ma direction. Elle porte encore cette robe de chambre qui lui va si bien. Sincèrement, elle est de toute beauté dedans. De toute beauté et resplendissante.
« Giréléna ? J'ai prévenu tout le monde. Pourquoi est-ce que chez toi, ça serait différent ? »
« Car je suis la mère de ta fille. » me dit-elle avec nonchalance.
« Raison valide. Si tu veux bien t'installer et heeey ! »
Elle me soulève et ma force à m'installer sur son long corps cylindrique. Toujours aussi froid, brrr. Je n'aime pas ça mais je ne vais pas me plaindre. Je suis sur le dos, fixant sa poitrine mais surtout le ciel. Qu'elle ne croit pas que je suis un pervers, loin de là. J'ai beaucoup mieux à faire que ça mais bon, des fois, ça ne passe pas et donc, je préfère ignorer.
« Alors ? De quoi est-ce que tu veux parler, Nev ? »
« Hein que quoi ? Ce n'est pas à moi de parler mais à toi de me dire de parler. Enfin, de faire quelque chose, je ne sais pas du tout hein ? »
« Hum ? Ca se passe comme ça ? C'est un peu ennuyeux non ? Enfin bon, je sais que ce qui te tracasse concerne Tyaunev. Il n'y a aucun doute à ce sujet de toute façon. »
« Je pense que tout le monde l'a remarqué, oui. Mais bon, je ne veux pas parler. Je veux juste fermer les yeux, c'est tout. Tu devrais aller te coucher avec Gilitée. »
« Je ne vois pas pourquoi j'accepterai ce que tu me demandes. Qu'est-ce que tu me proposes en contrepartie, hein ? Est-ce que je peux le savoir ? »
« Arrête tes bêtises, tu vois parfaitement que je ne suis pas en état de m'amuser de la sorte, non ? Je n'ai pas envie de parler, j'ai juste envie de rien faire. »
« Alors, ne fais rien, c'est aussi simple que ça. Si tu veux dormir, dors. Si tu veux fermer tes yeux, fermes-les. Arrête de croire que tout t'es impossible. Tu as fait une erreur et ça sera sûrement difficilement réparable mais ça ne veut pas dire que ça ne l'est pas. »
« Je me doute, je me doute. Pourquoi est-ce que je te parle ? »
Je n'ai même pas de réponse à ça. Je commence à gesticuler dans tous les sens et je finis par être de côté sur la queue de Giréléna. Celle-ci commence à m'entourer, formant une couverture écailleuse qui me protège complètement du froid.
« Reposes-toi alors, c'est ce que je t'avais dit. Mais bon, tu sais, des fois, il m'arrive de ne pas dire de bêtises hein ? Je sais que ça paraît difficile à croire mais pourtant, c'est le cas. Ce manque flagrant de confiance est quand même parfois bien irritant et triste si je peux me permettre, tu vois ce que je veux dire Nev ? Nev ? Nev ? » me dit-elle alors que je ne l'écoute à peine. Je continue un peu de bouger avant de me retrouver installé sur sa poitrine.
Le lendemain matin, lorsque je me réveille, c'est pour voir la peau grise de la femme-Giratina contre moi. Elle a ouvert un peu sa robe de chambre pour laisser le sillon de ses seins paraître plus qu'il n'en faut à mes yeux. Je tente de me mouvoir mais je suis complètement bloqué. Je sens aussi une présence dans mon dos et je vois à peine que Gilitée est là aussi. En fait, le gros problème, c'est que Giréléna me tient la tête contre sa poitrine, comme pour ne pas me lâcher. Je commence à avoir chaud moi, avec tout ça.
Je dois attendre qu'elles se réveillent. Cela ne tarde pas trop et Giréléna me gratifie d'un sourire, le genre de sourire vrai que j'aurai aimé avoir il y a de cela des années. Maintenant, ils me laissent totalement indifférents. Enfin, je crois, je n'en suis pas certain.
« Bonjour, Nev. Tu as bien dormi ? Contre moi, la réponse devrait être positive non ? »
« Je te rappelle que Gilitée ne dort pas loin. Fais quand même attention à comment tu agis, Giréléna, d'accord ? Et oui, j'ai bien dormi. »
« Contente de voir que tu le reconnais. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je te libère ? Ou alors, tu veux peut-être que toi et moi, on se frotte un peu ? »
« Arrête donc tes bêtises et qu'est-ce que tu fais, Giréléna ? Tu sais bien que j'ai la force nécessaire maintenant s'il le faut hein ? »
Mais elle commence doucement à se frotter à moi, de haut en bas. Oh bon sang, mon corps réagit presque aussitôt. Je le sais parfaitement. Son corps est électrisant. Si je fais un seul mauvais mouvement, je suis bon pour changer de bas.
« Tu vois bien que tu ne peux plus te passer de moi hein ? Dans le fond ? Après tout ce temps, ton corps réagit comme un manque à combler. »
« Arrête tes bêtises, Giréléna. Je n'ai pas oublié ce que tu as fait. C'est bien ce que tu me disais hier, n'est-ce pas ? Tu crois vraiment que ... »
Bon sang, non ? Ce n'est pas ça en fin de compte ? Je la regarde, écarquillant les yeux. Elle arrête ses frottements, me fixant pendant quelques secondes avant de détourner la tête.
« Bon, je vais te libérer. Par contre, tu peux éviter de montrer ça à Gilitée ? »
« Si tu parles de ce que tu as crée, j'aimerai bien mais je la sens qui gesticule dans mon dos. »
« C'est de ma faute, attends, je vais réparer ça le plus rapidement possible. »
Hein ? Comment ça ? Qu'est-ce qu'elle veut ? AH ! Sa main nue s'enfonce dans mon bas de pyjama, commençant un rapide mouvement qui …
« Déjà ? Nev ? Sérieusement ? Je sais bien que ça fait longtemps mais quand même. »
« Disons que je n'avais pas prévu ça et que je ne comptais pas vraiment recevoir un tel traitement, Giréléna. La prochaine fois, préviens-moi, que je refuse. » dis-je, cherchant alors une excuse à ce qu'elle vient de faire. Elle retira sa main, commençant à la lécher.
« Qu'est-ce que tu fais, Giréléna ? »
« J'obtiens une saveur que je n'ai pas eut pendant des années. Tu veux vérifier quelque chose ? Je vais te montrer aussi à quel point je réagis. »
Elle prend ma main mais elle ne la dirige vers sa poitrine. Je la vois qui la descend, sous la couverture et … OOOOH ! Oh bon sang! Je retire ma main presque aussitôt et je cherche à me lever. ZUT ! Pas maintenant !
« Giréléna. Première et dernière fois que ça arrive. Qu'importe si c'est ça qui te plait. »
« Tu as donc bien ressenti dans quel état, je suis, n'est-ce pas ? »
Je le sais parfaitement ! Et j'ai pu l'avoir sur ma main. C'est vrai quoi ! Elle était complètement trempée. Et quand je la vois aussi rouge aux joues, je comprend ce que ça veut dire. Et je sens aussi ses effluves. Mais il y a Gilitée pas loin. Je ne peux pas !
« Papa ? Maman ? Vous êtes debout ? Oh ! Papa fait un câlin à maman ! Je fais pareil ! »
Oh purée, elle réagit bien vite en fait. Je sens la petite Gilitée qui vient m'enlacer dans le dos tandis que Giréléna pousse un petit soupir avant de dire :
« Plus tard alors, Nev. Plus tard. Maintenant, il faudrait que l'on se lève. »
« Oui, oui, je confirme ça. Gilitée?Tu veux bien libérer papa ? »
« Huuuuum ! Juste encore deux minutes, papa ! » me réclame doucement la petite fille-Giratina alors que je soupire d'amusement. D'accord, d'accord ! Bien parce que c'est elle hein ? Sinon, je ne suis pas sûr que j'aurai accepté, loin de là.
« Bon, deux minutes, pas plus. Giréléna ? Tu veux déjà sortir un peu ou non ? »
« Pourquoi ? Je trouve que je suis bien ici, non ? »
Tsss ! Je sais parfaitement ce qu'elle est en train de faire là. Je la sens qui magouille et me sourit en tendant de reprendre en main ce avec quoi elle s'amusait. Je lui donne une petite tape sur la main, faisant la mine sévère mais elle me chuchote :
« Ca serait du donnant-donnant, non ? Qu'est-ce que tu en penses ? »
« Maman ? Papa ? Vous parlez de quoi tous les deux ? »
« Bon, ça ne sert à rien d'espérer quelque chose ce soir. » soupire une nouvelle fois Giréléna avant d'enfin me libérer. Dommage pour elle et pour moi.
Hein?Non non ! Pas pour moi ! Qu'est-ce que je raconte ? Je ne veux plus rien à voir avec elle ! Je dois me le rentrer dans le crâne plutôt que d'espérer tout ça ! Je finis par sortir à mon tour avant de prendre un bon bol d'air. Voilà ! Je suis finalement un peu soulagé. Je crois pas que mes problèmes aient disparu mais je peux les mettre de côté pour le moment.
Finalement, nous sommes à nouveau sur la route en direction d'une nouvelle ville. On finit par y arriver après environ une demi-heure de marche. On était si près que ça ? Ils ont surement entendu alors les bruits de combats non ?
« Papa ? Papa ! Ils vendent de la saucisse ! »
Oh bon sang. J'oublie à chaque fois que ma fille est comme la mère : une dévoreuse de charcuterie. Je lui dis que je vais voir pour lui en acheter. Il faut que je fasse attention aux finances. Elles ne sont pas forcément très hautes pour le moment. Méfiance donc.
« Vous avez entendu au sujet des villes côtières ? »
« Pas qu'un peu. Comment tu veux qu'on ignore ça ? Complètement disparues ! »
« Il parautrait que c'est l'oeuvre d'une femme-pokémon terriblement puissante, capable de contrôler les océans. Tu imagines ? »
Qu'est-ce que ? Kyourge ? C'est bien elle ? Elle s'est donc mise en action ? Villes côtières, ce n'est pas la porte à côté ! Pas du tout ! Mais bon, j'ai appris le plus important … et inquiétant en même temps. Je n'aime pas ça, je n'aime pas du tout ça.
« Giréléna ? Les filles ? Vous avez entendu, je pense, non ? »
Elles ne me répondent pas verbalement mais le message est bien passé. Gilitée est déjà en train de regard un stand de charcuterie alors que je soupire. Rah ! Je peux pas la perdre des yeux une minute, n'est-ce pas ? Pas bien grave, va.
« Alors ? Gilitée ? Tu as choisi ce que tu veux ? »
« Ben, je veux ça, ça, ça et ça aussi ! Ah ça aussi, papa ! »
Oh punaise. Elle est aussi gourmande que sa mère. Et je crois que j'aurai mieux fait de ne pas venir vers elle car Giréléna nous rejoint et commence aussi à faire ses emplettes. Je sens qu'il ne va plus rien me rester comme argent, je le sens bien.
« Vous avez terminé les filles ? Je ne veux pas dire mais n'en prenez pas trop. »
J'ai un peu la tête ailleurs avec cette histoire concernant Kyourge. Je sens que les ennuis vont nous tomber dessus très rapidement. Et je pense encore à Tyaunev. Par contre, maintenant que j'y réfléchis, Dyrkri n'est pas venue me voir dans mon rêve cette nuit.
« Je n'en avais pas envie. Vu comment elle s'accrochait à toi, je préfère éviter. »
« De qui est-ce que tu parles exactement? De Giréléna ? »
« De qui d'autre malheureusement ? »
Malheureusement, malheureusement. Il ne faut quand même pas exagérer non plus. Ce n'est pas une punition hein ? Il y a des limites. Mais là, j'ai autre chose en tête.
Chapitre 8 : Quand le monde s'abat sur soi
Chapitre 8 : Quand le monde s'abat sur soi
« Que devons-nous faire exactement ? Tu peux me le dire ? »
« Je ne sais pas du tout, Giréléna. Il faudrait que l'on trouve des informations en questionnant les femmes-pokémon qui proviennent de l'eau. »
« Rien que ça ? Et comment est-ce que tu vas faire exactement ? Tu peux me le dire ? »
« Migacirpy ? Est-ce que tu penses que tu peux y arriver ou non ? »
« Je veux bien essayer mais je ne promets rien du tout. »
C'est mieux que de ne rien faire hein ? Je rigole légèrement mais je la remercie déjà car franchement, tout cela ne me motive pas trop. Je n'ai pas envie de finir dans le même état qu'auparavant. D'ailleurs, je n'ai pas envie de me battre dernièrement. C'est pourquoi je préfère la solution pacifique pour le moment. Enfin, juste pour ce cas précis.
« Tu veux que j'y aille maintenant ? Ou non ? »
« Je ne sais pas. A toi de voir ? Si on peut savoir et prévoir où ils vont attaquer prochainement, ça serait parfait en fait, pour moi. »
« D'accord, d'accord, je vais faire ça alors. »
Elle s'en va, plongeant d'un pont se trouvant au port avant de disparaître sous les flots. J'espère que je ne passe pas pour un monstre en la laissant le faire à ma place. Je reste assis sur le pont tandis que Gilitée s'amuse à regarder les poissons, se léchant les babines comme sa mère. Titonée et Niny restent à côté de moi.
« Tu ne devrais pas t'inquiéter trop à son sujet. Elle est quand même très forte non ? »
« Je le sais bien mais bon … ça ne change pas que je reste inquiet à ce sujet au final. »
« Je m'en doute, je fais plus que m'en douter. »
Titonée me sourit, continuant de se mettre en valeur. Elle ne perd pas cette idée en tête, n'est-ce pas ? J'aimerai bien que Dyrkri vienne me parle mais là, ce n'est pas le moment. Je pousse un soupir, cherchant à réfléchir à tout cela.
« La vie est compliquée, beaucoup trop compliquée. Nous n'avons plus vraiment d'argent et je vais devoir alors faire quelques travaux avant de ... »
« Pourquoi est-ce que tu te poses la question ? Je te rappelle que je suis là, Nev. Je ne suis pas partie sans rien, non ? Tu pensais vraiment ça ? »
Je pensais surtout éviter d'aborder le sujet de l'argent pour savoir si elle en a mais en même temps, vu les yeux de Giréléna et Gilitée qui observent quelques poissons, je sais bien que je n'aurai jamais assez avec le peu qu'il me reste. A force vouloir les rendre heureuses, voilà ce qu'il m'en coûte. De plus, Titonée est une nouvelle bouche à nourrir aussi.
« Non, non, je ne pensais pas ça. Je te le promets, je ne pensais pas à ça du tout même. C'est plus compliqué que ça … ah. Je vous le jure. »
« Tu es vraiment ennuyé par quelque chose. Est-ce que tu veux que je lise dans tes pensées ou non ? Nev ? Ca te soulagerait peut-être non ? »
« Je ne crois pas. C'est plus compliqué que prévu. »
Je n'ai pas envie de parler, je pense qu'elle le comprend. Elle peut tenter de forcer mais il faut faire comme Niny. Elle reste à mes côtés, sans rien dire, sans rien faire. Elle sourit tout simplement, ne cherchant pas à savoir ce que j'ai. Elle me comprend très bien, oui.
Une bonne heure passe et je vois Gilitée et Giréléna qui mangent tranquillement. Telle mère, telle fille. Les deux sont des amatrices de charcuterie et ne se préoccupent pas du reste du monde pendant que moi-même, j’attends que Migacirpy revienne.
« Elle en met du temps. Ce n'est pas normal. Je n'aime pas ça. »
« Tu te préoccupes beaucoup trop de Migacirpy. Elle n'est pas en sucre. Je te rappelle qu'elle est maintenant une femme-Leviator, ce n'est pas rien. »
Je le sais bien, ça ne change pas au fait que je ne suis pas rassuré par tous ces évènements. Le mieux serait qu'elle revienne maintenant et que ...
« Pfiou ! Mais dites, qu'est-ce que vous faites ici ? »
Migacirpy ? Je me retourne pour l'avoir en face de moi. Qu'est-ce que ça veut dire ? Elle a plongé dans l'eau non ? Je la regarde, étonné mais tout le monde fait pareil. Elle à quelques blessures et sa robe bleue et jaune qu'elle porte sous forme humaine est déchirée en quelques endroits. Elle a un sourire aux lèvres avant de dire :
« Vous en faites une tête. Vous ne pensiez pas que j'allais quand même revenir par l'eau non ? Si ? C'est vrai ça ? Hahaha ! Vous en faites pas, je vais plutôt bien. »
« Tant mieux, oui, tant mieux mais ça ne me dit pas exactement ce qui s'est passé. Enfin, viens par là et racontes-nous tout, ça sera mieux, je pense. »
« Alors, alors, alors, par où est-ce que je peux commencer ? »
« Par nous expliquer pourquoi tu es blessée, je n'aime pas ça du tout. »
« Tout simplement que certaines femmes-pokémon ne voulaient pas répondre à mes questions. D'autres ont tout simplement décidé de m'agresser. Je n'ai fait que me défendre et les menacer à leur tour. Mais j'ai eu ce que je voulais. »
« Attends un peu que je soigne tes blessures, Migacirpy. »
Je lui dis cela pour qu'elle se calme et elle se laisse docilement faire. En fait, elle apprécie grandement ça. Je vous jure, de quoi est-ce que j'ai l'air hein ? Je soupire d'amusement.
« Bon, qu'est-ce que j'ai à dire ? Ah oui, je sais où se trouve Kyourge, bien entendu. On se doutait que je trouverai, n'est-ce pas ? »
« Logique. Mais alors ? Est-ce que c'est loin ? Dangereux ? Est-ce que tu peux nous le dire ? Je t'écoute. Enfin, nous t'écoutons. J'espère que ce n'est pas trop grave. »
Je parle de ses blessures, me préoccupant plus de ces dernières que de ses paroles. Je n'ai pas envie qu'une personne soit blessée, je me le refuse ! Ce n'est pas comme ça que …
« FEMME-LEVIATOR ! QU'AS-TU FAIT ?! »
Ohla. Je me redresse aussitôt, écoutant la voix abyssale qui provient de l'eau. Je cligne des yeux alors qu'une forme en sort … mais pas n'importe quoi. Je … Je … Je …
« Zut. Visiblement, j'étais suivie. Et on dirait que j'ai mis en colère la mère de ces femmes-pokémon. Il faut dire que j'ai été obligée de les secouer. »
C'est pas trop ça le problème ! Le problème, c'est la taille ! Je suis pas habitué à ça mais quand même, une femme-Wailord ? J'en entend parler dans les récits de certains marins mais c'est la première fois que j'en vois une en vraie. Même Graudan ne vaut rien face à ça. Et que dire de cette taille. Non, c'est juste n'importe quoi.
« Giréléna, recule s'il te plaît. Emporte notre fille aussi. Titonée, tu peux téléporter Niny et Migacirpy s'il te plaît ? Je m'occupe de cette femme-Wailord. »
Elles s'exécutent mais je commence à sangloter. Je suis maintenant seul face à cette femme-Wailord qui me fixe de tout son être. Elle ressemble juste à une gigantesque femme dont le dos est bleu. Elle a aussi des mains et pieds qui sont des nageoires mais presque atrophiés par rapport au reste du corps.
« Nev ? Est-ce que tu sais ce que tu viens de faire ? »
« Dyrkri. Je le sais parfaitement. Je ne peux plus l'utiliser. J'y ai pensé mais au moins, elles sont en sécurité. Tu penses qu'avec les esprits élémentaires ? »
« Tu as tes chances. Tu es devenu assez fort pour cela. Mais tu sais que tu vas devoir donc les tuer plutôt que de les sceller, tu t'en rends compte ? »
« Je m'en rend compte, c'est pour ça aussi que je tremble. Ce n'est pas vraiment ce à quoi j'aspirai mais en même temps … ah … ah … ah ... »
Je ne termine pas ma phrase et court aussitôt en direction de la femme-Wailord. Sans même attendre qu'elle réagisse, voilà que mon corps se recouvre d'une épaisse couche de pierre, tenant une lame de métal dans ma main droite. Rigorek et Stelireg sont venues m'épauler ! Heureusement car sans elles, je serai foutu et …
Ma lame entaille à peine le corps de la femme-Wailord avant de se briser. Je retombe lourdement sur le sol de pierre du pont, clignant des yeux pendant quelques secondes. Normalement, je ne devrai avoir aucun problème non ? Alors pourquoi ? Pourquoi j'en ai ?
« Nev ! Ton armure ! Elle se brise ! »
Comment ça ? Je baisse les yeux pour voir que c'est le cas. Comment est-ce que c'est possible ? Pourquoi est-ce que mon armure se brise ? Comment est-ce possible ? Je tente de comprendre ça mais en fait, c'est Rygagagi qui parle :
« Nev. Ton cœur est troublé. Encore plus que d'habitude. Normalement, dans de tels cas, nous pouvons réussir à t'aider mais là, dans ce cas précis, c'est juste … »
« MAIS NON ! NE RACONTE PAS N'IMPORTE QUOI ! Aidez-moi les filles ! »
Je tente de me mouvoir mais je n'y arrive pas. Et la femme-Wailord a finit par me remarquer. Qu'est-ce que ça … NON ! Je ne dois pas être perturbé ! Je ne dois pas l'être !
« Nev. A cause de Tyaunev, tu ne peux plus combattre. Enfuis-toi, ça sera mieux. »
« HORS DE QUESTION DYRKRI ! JE NE VEUX PAS ! JE NE VEUX PAS ! COMPRIS ?! Je ne veux pas m'enfuir ! Je ne le ferai pas ! JE NE LE FERAI PAS ! »
Je ne fuirai pas devant une simple femme-Wailord ! Je tente de serrer le pendentif brisé, le faisant s'illuminer. J'entend comme un objet qui se brise dans mon crâne alors que l'épée revient dans ma main. VOILA ! Elle voit ? Ça marche comme ça !
« Comment est-ce possible ? Il faut vraiment que Giréléna nous explique au sujet de ... »
Je n'entend plus les paroles de Dyrkri et Rygagagi. Pourtant, les quatre esprits élémentaires tentent de communiquer avec moi. Mais je suis imperméable à tout ça. Je pousse un hurlement avant de sauter à nouveau en direction de la femme-Wailord.
« Tu es le héros qui parasite la déesse Harsia, non ? Kyourge m'a prévenu à ton sujet. Je ne perdrai pas de temps à converser avec toi. Je vais de ce pas t'éliminer. »
« LA FERME ! JE NE VEUX RIEN ENTENDRE ! »
Je ne sais pas ce qu'elle m'a dit, j'ai juste vu ses lèvres qui bougent mais je ne m'en préoccupe pas. Je ne comprend pas pourquoi je n'entend plus rien, sauf un long sifflement aigu qui me brise les tympans et me fait horriblement mal. J'en ai assez ! J'EN AI ASSEZ ! Je ne me laisserai plus faire ! JE DOIS COMBATTRE !
« Ne touchez plus à ces femmes ! Elle sont à moi ! CE SONT LES MIENNES ! »
Je raconte n'importe quoi mais je n'arrive même pas à écouter mes propres paroles. Je sais juste que je peux encore penser. Ma lame s'enfonce dans l'épais corps de la femme-Wailord, lui arrachant un cri de douleur alors que je décide de l'entailler de plus en plus.
« Insecte ! Un humain ne pourra jamais me battre de cette manière ! Avec une arme aussi ridicule et chétive ! Prépares-toi à disparaître sous mon poids ! »
J’atterris à nouveau sur le pont tout en jetant un regard vers la femme-Wailord. Elle cherche encore à communiquer avec moi, sûrement pour m'insulter. Malgré le sang qui s'écoule en de nombreux endroits, elle tient parfaitement debout. En parlant de sang, pourquoi est-ce que mon nez commence à saigner ? Et mes oreilles aussi ?
Une ombre commence à me recouvrir et je regarde la femme-Wailord qui s'effondre en ma direction. Même en courant, je ne lui échapperai pas. Même en courant, je ne pourrai pas éviter les dégâts. Je vais devoir m'élancer dans tout ça et …
Le noir. Le noir complet. Je n'arrive plus à voir ce qui se passe autour de moi. Les sifflements aigus continuent de raisonner à mes oreilles mais s'atténuent. Des yeux bleus. Je peux voir des yeux bleus alors que des cris résonnent autour de moi.
« NEV ! NON ! PAS TOI ! FOUTUE FEMME-WAILORD ! Elle … est morte ? Mais ? »
« Giréléna, on n'a pas le temps de se préoccuper d'elle ! Il faut emmener Nev ! Tu ne vois pas dans quel état il se trouve ? Ah ! Mais ? C'est quoi ça ? »
J’entends Giréléna puis Titonée. Qu'est-ce qui se passe ? Mon corps est si vide. Mon corps est si faible tandis que la voix de Gilitée hurle :
« PAPA ! PAPA ! Pourquoi est-ce que Papa est comme ça ?! »
« Ne discutons pas de tout ça ! Niny, tu peux garder Gilitée auprès de toi ? Rygagagi ! Dyrkri ? Stelireg ? L'une d'entre vous ! Expliquez-nous ce qui s'est passé ! »
« Le corps de Nev n'a pas supporté l'abus de pouvoirs qu'il a utilisés pour créer à nouveau l'épée issue du pendentif. Résultat : cela a laissé de graves séquelles sur son corps. »
La voix de Migacirpy puis celle de Rygagagi. Et Dyrkri ? Dans tout ça ? Qu'est-ce qu'elle dit ? Qu'est-ce qu'elle fait ? J'ai du mal à respirer alors que sa voix déclare à toutes :
« Il est peut-être temps pour Nev de disparaître une bonne fois pour toutes. Plus rien ne l'attends ici. Laissez-le terminer sa vie. Il a assez vécu dans celle-ci. »
« Qu'est-ce que tu racontes, Dyrkri ? C'est une blague hein ? » demande Giréléna avant que la voix de Niny se fasse entendre à son tour :
« Non mais attendez, regardez la plaie qui causé la mort de cette femme-Wailord. Ce n'est pas à cause d'une lame mais d'autre chose. »
« Une attaque ténébreuse et d'une puissante effarante. Je connaissais quelques femmes-pokémon mais aucune capable de faire de tels dégâts. »
« Chier, vous me faites tous chier ! JE VOUS AIE DIS DE LE LAISSER MOURIR ! DE LE SOULAGER UN PEU ! J'EN AI MARRE DE VOUS TOUTES ! MARRE ! »
Je ne sais pas ce qui se passe mais je sens une déferlante d'énergie ténébreuse en moi, après les cris de Dyrkri. Elle est en colère. Elle est vraiment en colère et moi, je n'en connais pas la raison. Je crois qu'il vaut mieux que je dorme. Je crois qu'il vaut mieux que je ne fasse rien.
« Que devons-nous faire exactement ? Tu peux me le dire ? »
« Je ne sais pas du tout, Giréléna. Il faudrait que l'on trouve des informations en questionnant les femmes-pokémon qui proviennent de l'eau. »
« Rien que ça ? Et comment est-ce que tu vas faire exactement ? Tu peux me le dire ? »
« Migacirpy ? Est-ce que tu penses que tu peux y arriver ou non ? »
« Je veux bien essayer mais je ne promets rien du tout. »
C'est mieux que de ne rien faire hein ? Je rigole légèrement mais je la remercie déjà car franchement, tout cela ne me motive pas trop. Je n'ai pas envie de finir dans le même état qu'auparavant. D'ailleurs, je n'ai pas envie de me battre dernièrement. C'est pourquoi je préfère la solution pacifique pour le moment. Enfin, juste pour ce cas précis.
« Tu veux que j'y aille maintenant ? Ou non ? »
« Je ne sais pas. A toi de voir ? Si on peut savoir et prévoir où ils vont attaquer prochainement, ça serait parfait en fait, pour moi. »
« D'accord, d'accord, je vais faire ça alors. »
Elle s'en va, plongeant d'un pont se trouvant au port avant de disparaître sous les flots. J'espère que je ne passe pas pour un monstre en la laissant le faire à ma place. Je reste assis sur le pont tandis que Gilitée s'amuse à regarder les poissons, se léchant les babines comme sa mère. Titonée et Niny restent à côté de moi.
« Tu ne devrais pas t'inquiéter trop à son sujet. Elle est quand même très forte non ? »
« Je le sais bien mais bon … ça ne change pas que je reste inquiet à ce sujet au final. »
« Je m'en doute, je fais plus que m'en douter. »
Titonée me sourit, continuant de se mettre en valeur. Elle ne perd pas cette idée en tête, n'est-ce pas ? J'aimerai bien que Dyrkri vienne me parle mais là, ce n'est pas le moment. Je pousse un soupir, cherchant à réfléchir à tout cela.
« La vie est compliquée, beaucoup trop compliquée. Nous n'avons plus vraiment d'argent et je vais devoir alors faire quelques travaux avant de ... »
« Pourquoi est-ce que tu te poses la question ? Je te rappelle que je suis là, Nev. Je ne suis pas partie sans rien, non ? Tu pensais vraiment ça ? »
Je pensais surtout éviter d'aborder le sujet de l'argent pour savoir si elle en a mais en même temps, vu les yeux de Giréléna et Gilitée qui observent quelques poissons, je sais bien que je n'aurai jamais assez avec le peu qu'il me reste. A force vouloir les rendre heureuses, voilà ce qu'il m'en coûte. De plus, Titonée est une nouvelle bouche à nourrir aussi.
« Non, non, je ne pensais pas ça. Je te le promets, je ne pensais pas à ça du tout même. C'est plus compliqué que ça … ah. Je vous le jure. »
« Tu es vraiment ennuyé par quelque chose. Est-ce que tu veux que je lise dans tes pensées ou non ? Nev ? Ca te soulagerait peut-être non ? »
« Je ne crois pas. C'est plus compliqué que prévu. »
Je n'ai pas envie de parler, je pense qu'elle le comprend. Elle peut tenter de forcer mais il faut faire comme Niny. Elle reste à mes côtés, sans rien dire, sans rien faire. Elle sourit tout simplement, ne cherchant pas à savoir ce que j'ai. Elle me comprend très bien, oui.
Une bonne heure passe et je vois Gilitée et Giréléna qui mangent tranquillement. Telle mère, telle fille. Les deux sont des amatrices de charcuterie et ne se préoccupent pas du reste du monde pendant que moi-même, j’attends que Migacirpy revienne.
« Elle en met du temps. Ce n'est pas normal. Je n'aime pas ça. »
« Tu te préoccupes beaucoup trop de Migacirpy. Elle n'est pas en sucre. Je te rappelle qu'elle est maintenant une femme-Leviator, ce n'est pas rien. »
Je le sais bien, ça ne change pas au fait que je ne suis pas rassuré par tous ces évènements. Le mieux serait qu'elle revienne maintenant et que ...
« Pfiou ! Mais dites, qu'est-ce que vous faites ici ? »
Migacirpy ? Je me retourne pour l'avoir en face de moi. Qu'est-ce que ça veut dire ? Elle a plongé dans l'eau non ? Je la regarde, étonné mais tout le monde fait pareil. Elle à quelques blessures et sa robe bleue et jaune qu'elle porte sous forme humaine est déchirée en quelques endroits. Elle a un sourire aux lèvres avant de dire :
« Vous en faites une tête. Vous ne pensiez pas que j'allais quand même revenir par l'eau non ? Si ? C'est vrai ça ? Hahaha ! Vous en faites pas, je vais plutôt bien. »
« Tant mieux, oui, tant mieux mais ça ne me dit pas exactement ce qui s'est passé. Enfin, viens par là et racontes-nous tout, ça sera mieux, je pense. »
« Alors, alors, alors, par où est-ce que je peux commencer ? »
« Par nous expliquer pourquoi tu es blessée, je n'aime pas ça du tout. »
« Tout simplement que certaines femmes-pokémon ne voulaient pas répondre à mes questions. D'autres ont tout simplement décidé de m'agresser. Je n'ai fait que me défendre et les menacer à leur tour. Mais j'ai eu ce que je voulais. »
« Attends un peu que je soigne tes blessures, Migacirpy. »
Je lui dis cela pour qu'elle se calme et elle se laisse docilement faire. En fait, elle apprécie grandement ça. Je vous jure, de quoi est-ce que j'ai l'air hein ? Je soupire d'amusement.
« Bon, qu'est-ce que j'ai à dire ? Ah oui, je sais où se trouve Kyourge, bien entendu. On se doutait que je trouverai, n'est-ce pas ? »
« Logique. Mais alors ? Est-ce que c'est loin ? Dangereux ? Est-ce que tu peux nous le dire ? Je t'écoute. Enfin, nous t'écoutons. J'espère que ce n'est pas trop grave. »
Je parle de ses blessures, me préoccupant plus de ces dernières que de ses paroles. Je n'ai pas envie qu'une personne soit blessée, je me le refuse ! Ce n'est pas comme ça que …
« FEMME-LEVIATOR ! QU'AS-TU FAIT ?! »
Ohla. Je me redresse aussitôt, écoutant la voix abyssale qui provient de l'eau. Je cligne des yeux alors qu'une forme en sort … mais pas n'importe quoi. Je … Je … Je …
« Zut. Visiblement, j'étais suivie. Et on dirait que j'ai mis en colère la mère de ces femmes-pokémon. Il faut dire que j'ai été obligée de les secouer. »
C'est pas trop ça le problème ! Le problème, c'est la taille ! Je suis pas habitué à ça mais quand même, une femme-Wailord ? J'en entend parler dans les récits de certains marins mais c'est la première fois que j'en vois une en vraie. Même Graudan ne vaut rien face à ça. Et que dire de cette taille. Non, c'est juste n'importe quoi.
« Giréléna, recule s'il te plaît. Emporte notre fille aussi. Titonée, tu peux téléporter Niny et Migacirpy s'il te plaît ? Je m'occupe de cette femme-Wailord. »
Elles s'exécutent mais je commence à sangloter. Je suis maintenant seul face à cette femme-Wailord qui me fixe de tout son être. Elle ressemble juste à une gigantesque femme dont le dos est bleu. Elle a aussi des mains et pieds qui sont des nageoires mais presque atrophiés par rapport au reste du corps.
« Nev ? Est-ce que tu sais ce que tu viens de faire ? »
« Dyrkri. Je le sais parfaitement. Je ne peux plus l'utiliser. J'y ai pensé mais au moins, elles sont en sécurité. Tu penses qu'avec les esprits élémentaires ? »
« Tu as tes chances. Tu es devenu assez fort pour cela. Mais tu sais que tu vas devoir donc les tuer plutôt que de les sceller, tu t'en rends compte ? »
« Je m'en rend compte, c'est pour ça aussi que je tremble. Ce n'est pas vraiment ce à quoi j'aspirai mais en même temps … ah … ah … ah ... »
Je ne termine pas ma phrase et court aussitôt en direction de la femme-Wailord. Sans même attendre qu'elle réagisse, voilà que mon corps se recouvre d'une épaisse couche de pierre, tenant une lame de métal dans ma main droite. Rigorek et Stelireg sont venues m'épauler ! Heureusement car sans elles, je serai foutu et …
Ma lame entaille à peine le corps de la femme-Wailord avant de se briser. Je retombe lourdement sur le sol de pierre du pont, clignant des yeux pendant quelques secondes. Normalement, je ne devrai avoir aucun problème non ? Alors pourquoi ? Pourquoi j'en ai ?
« Nev ! Ton armure ! Elle se brise ! »
Comment ça ? Je baisse les yeux pour voir que c'est le cas. Comment est-ce que c'est possible ? Pourquoi est-ce que mon armure se brise ? Comment est-ce possible ? Je tente de comprendre ça mais en fait, c'est Rygagagi qui parle :
« Nev. Ton cœur est troublé. Encore plus que d'habitude. Normalement, dans de tels cas, nous pouvons réussir à t'aider mais là, dans ce cas précis, c'est juste … »
« MAIS NON ! NE RACONTE PAS N'IMPORTE QUOI ! Aidez-moi les filles ! »
Je tente de me mouvoir mais je n'y arrive pas. Et la femme-Wailord a finit par me remarquer. Qu'est-ce que ça … NON ! Je ne dois pas être perturbé ! Je ne dois pas l'être !
« Nev. A cause de Tyaunev, tu ne peux plus combattre. Enfuis-toi, ça sera mieux. »
« HORS DE QUESTION DYRKRI ! JE NE VEUX PAS ! JE NE VEUX PAS ! COMPRIS ?! Je ne veux pas m'enfuir ! Je ne le ferai pas ! JE NE LE FERAI PAS ! »
Je ne fuirai pas devant une simple femme-Wailord ! Je tente de serrer le pendentif brisé, le faisant s'illuminer. J'entend comme un objet qui se brise dans mon crâne alors que l'épée revient dans ma main. VOILA ! Elle voit ? Ça marche comme ça !
« Comment est-ce possible ? Il faut vraiment que Giréléna nous explique au sujet de ... »
Je n'entend plus les paroles de Dyrkri et Rygagagi. Pourtant, les quatre esprits élémentaires tentent de communiquer avec moi. Mais je suis imperméable à tout ça. Je pousse un hurlement avant de sauter à nouveau en direction de la femme-Wailord.
« Tu es le héros qui parasite la déesse Harsia, non ? Kyourge m'a prévenu à ton sujet. Je ne perdrai pas de temps à converser avec toi. Je vais de ce pas t'éliminer. »
« LA FERME ! JE NE VEUX RIEN ENTENDRE ! »
Je ne sais pas ce qu'elle m'a dit, j'ai juste vu ses lèvres qui bougent mais je ne m'en préoccupe pas. Je ne comprend pas pourquoi je n'entend plus rien, sauf un long sifflement aigu qui me brise les tympans et me fait horriblement mal. J'en ai assez ! J'EN AI ASSEZ ! Je ne me laisserai plus faire ! JE DOIS COMBATTRE !
« Ne touchez plus à ces femmes ! Elle sont à moi ! CE SONT LES MIENNES ! »
Je raconte n'importe quoi mais je n'arrive même pas à écouter mes propres paroles. Je sais juste que je peux encore penser. Ma lame s'enfonce dans l'épais corps de la femme-Wailord, lui arrachant un cri de douleur alors que je décide de l'entailler de plus en plus.
« Insecte ! Un humain ne pourra jamais me battre de cette manière ! Avec une arme aussi ridicule et chétive ! Prépares-toi à disparaître sous mon poids ! »
J’atterris à nouveau sur le pont tout en jetant un regard vers la femme-Wailord. Elle cherche encore à communiquer avec moi, sûrement pour m'insulter. Malgré le sang qui s'écoule en de nombreux endroits, elle tient parfaitement debout. En parlant de sang, pourquoi est-ce que mon nez commence à saigner ? Et mes oreilles aussi ?
Une ombre commence à me recouvrir et je regarde la femme-Wailord qui s'effondre en ma direction. Même en courant, je ne lui échapperai pas. Même en courant, je ne pourrai pas éviter les dégâts. Je vais devoir m'élancer dans tout ça et …
Le noir. Le noir complet. Je n'arrive plus à voir ce qui se passe autour de moi. Les sifflements aigus continuent de raisonner à mes oreilles mais s'atténuent. Des yeux bleus. Je peux voir des yeux bleus alors que des cris résonnent autour de moi.
« NEV ! NON ! PAS TOI ! FOUTUE FEMME-WAILORD ! Elle … est morte ? Mais ? »
« Giréléna, on n'a pas le temps de se préoccuper d'elle ! Il faut emmener Nev ! Tu ne vois pas dans quel état il se trouve ? Ah ! Mais ? C'est quoi ça ? »
J’entends Giréléna puis Titonée. Qu'est-ce qui se passe ? Mon corps est si vide. Mon corps est si faible tandis que la voix de Gilitée hurle :
« PAPA ! PAPA ! Pourquoi est-ce que Papa est comme ça ?! »
« Ne discutons pas de tout ça ! Niny, tu peux garder Gilitée auprès de toi ? Rygagagi ! Dyrkri ? Stelireg ? L'une d'entre vous ! Expliquez-nous ce qui s'est passé ! »
« Le corps de Nev n'a pas supporté l'abus de pouvoirs qu'il a utilisés pour créer à nouveau l'épée issue du pendentif. Résultat : cela a laissé de graves séquelles sur son corps. »
La voix de Migacirpy puis celle de Rygagagi. Et Dyrkri ? Dans tout ça ? Qu'est-ce qu'elle dit ? Qu'est-ce qu'elle fait ? J'ai du mal à respirer alors que sa voix déclare à toutes :
« Il est peut-être temps pour Nev de disparaître une bonne fois pour toutes. Plus rien ne l'attends ici. Laissez-le terminer sa vie. Il a assez vécu dans celle-ci. »
« Qu'est-ce que tu racontes, Dyrkri ? C'est une blague hein ? » demande Giréléna avant que la voix de Niny se fasse entendre à son tour :
« Non mais attendez, regardez la plaie qui causé la mort de cette femme-Wailord. Ce n'est pas à cause d'une lame mais d'autre chose. »
« Une attaque ténébreuse et d'une puissante effarante. Je connaissais quelques femmes-pokémon mais aucune capable de faire de tels dégâts. »
« Chier, vous me faites tous chier ! JE VOUS AIE DIS DE LE LAISSER MOURIR ! DE LE SOULAGER UN PEU ! J'EN AI MARRE DE VOUS TOUTES ! MARRE ! »
Je ne sais pas ce qui se passe mais je sens une déferlante d'énergie ténébreuse en moi, après les cris de Dyrkri. Elle est en colère. Elle est vraiment en colère et moi, je n'en connais pas la raison. Je crois qu'il vaut mieux que je dorme. Je crois qu'il vaut mieux que je ne fasse rien.
Chapitre 9 : Des soins dans la pénombre
Chapitre 9 : Des soins dans la pénombre
« Assez ! Assez ! Assez ! J'en assez de ce bordel ! Elles se foutent toutes de ma gueule. »
Qui est-ce ? J'entends une voix mais je ne peux rien voir. Je crois reconnaître cette voix alors que je tente de me mouvoir. Rien à fire, même les yeux ouverts, je ne vois rien.
« Elles se foutent de moi. Comment est-ce qu'elles peuvent laisser Nev ainsi ? Elles n'auraient jamais dû accepter de le laisser combattre cette femme-Wailord ! Cette foutue Giréléna ! Elle se prétend quoi ? Elle n'est même pas capable de voir quand il va mal ? »
Pourquoi est-ce que cette femme crie ? Je me le demande. Je sais juste que c'est une femme-pokémon. Je crois que je reconnais sa voix. Elle me dit quelque chose :
« Et pourquoi est-ce que tu n'es pas réveillé ? Tu ferais mieux de mourir, oui. »
« J'aimerai éviter de mourir, justement, si c'est possible. »
La voix s'arrête tandis que je ne sias pas si j'aurai dû ouvrir la bouche. Les pas se rapprochent à vive allure de moi avant qu'un souffle glacé ? Oui, c'est un souffle glacé, ne vienne percuter mon visage. C'est frais et doux, très doux même.
« Comment est-ce que tu te portes ? Est-ce que tu es capable de parler ? »
« Je le crois bien, hahaha. Mais, j'ai l'impression d'avoir perdu la vue. Où est-ce que je suis ? Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? Est-ce que vous pouvez me l'expliquer ? »
« Tu ne me reconnais pas, Nev ? Tu ne vois pas qui je suis ? »
« Dyrkri ? » dis-je, sans réelle conviction. Je sais pas pourquoi mais je pense qu'il s'agit d'elle. Mais pour l'obscurité ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Je tente de comprendre mais rien ne m'arrive en tête jusqu'à ce qu'elle reprenne :
« Nev, c'est bien moi. Quant au fait que tu ne vois pas, je ne veux pas que tu vois. »
« Pour quelle raison est-ce que tu ferais ça, Dyrkri ? D'ailleurs, où est-ce que je suis réellement ? Tu peux me le dire ? J'ai l'impression d'avoir un peu froid. »
« Tu n'es pas dans une tente. Tout le monde dort. Tout le monde a accepté que je m'occupe de toi. De toute façon, elles n'avaient pas le choix. C'était ça ou alors tu disparaissais sans même pouvoir faire quelque chose. Tu serais mort. Peut-être que ça aurait été mieux, n'est-ce pas ? »
« Mieux ? Que je meure ? Est-ce que tu rigoles ? »
« Est-ce que j'ai l'air de plaisanter quand je te dis ça, Nev ? Je ne plaisante jamais. Pas du tout. Si tu me le demandes, je peux mettre un terme à ton existence. La prochaine, je te promets qu'il n'y aura plus rien, ni personne, pour te déranger. Tu comprends ? »
« Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir car c'est trop tôt. Je ne veux pas mourir car je suis trop jeune. J'ai une fille dont je dois m'occuper. Je ne peux pas maintenant. »
« C'est une excuse. Si tu veux mourir, tu n'as pas à te préoccuper de cela. »
« Pourquoi est-ce que tu veux que je meures, Dyrkri ? Pourquoi cela ? »
« Car tu n'aurais alors plus aucun problème. Tu serais libéré de tout tourment. »
« Je serai plutôt en train de fuir comme un lâche. Je ne veux pas, ce n'est pas moi, ça ne sera jamais moi, Dyrkri. Je refuse de mourir. J'ai juste eut … un moment de faiblesse. »
« Un moment qui se reproduira de plus en plus. Tu n'es pas un être immortel et sans sentiments, Nev. Tu es qu'un humain, un simple humain. »
« Je ne suis pas qu'un simple humain sinon, pourquoi Tyaunev serait ma fille alors qu'il s'agit d'une femme-pokémon. Je ne suis pas bête non plus, Dyrkri. »
Voilà qu'elle reste muette. Je me demande si j'ai dit quelque chose que je n'aurai pas dut dire ? Mais qu'importe, ce qui est fait est fait. Je ne regrette pas. Il ne faut pas que regrette. C'est ce uqi m'a emmené à ma défaite.
« Mourir te ferait renaître, Nev. Mourir te donnerait une nouvelle vie. »
« Ce n'est pas ce que je veux. Ce n'est pas ça que je veux, Dyrkri ! »
Je tente de me relever mais quelque chose … ou plutôt quelqu'un m'en empêche. Ce sont deux mains … puis tout un corps. Je n'ai pas l'impression qu'il soit humain, sauf la poitrine qui se colle à moi. Je tente de le toucher mais il est vaporeux.
« Reste couché. Dans ton état, tu ne dois pas faire de mouvements trop brusques, Nev. »
« Dyrkri ? Attends un peu, qu'est-ce que ça veut dire ? Tu n'es plus dans mon corps ? »
« Pour ces soins, je ne pouvais pas faire autrement. Mais je sais que c'est trop tard puisque tu es réveilé. Tu m'empêcheras alors de pénétrer ton corps à nouveau et je serai alors sans protection. Mais ce n'est pas bien grave. »
Est-ce que j'ai le droit de donner mon avis ? De parler ? De lui dire ce que je pense de ses paroles lorsqu'elle s'imagine des choses ? Car oui, elle se les imagine. Mais moi, est-ce que je dois m'imagine aussi quelque chose ?
« Ca me rappelle tes paroles, ça fait déjà assez longtemps, Dyrkri. »
« Quelles paroles ? De quoi est-ce que tu parles maintenant ? »
« Tu sais, tu te vantais d'être une femme-pokémon très belle, parfaite, bien meilleure que Giréléna, bref, sur tous les points, tu étais au-dessus d'elle. »
« Oui et ? Où est-ce que tu veux en venir, Nev ? » demande t-elle d'une voix un peu tremblante. Je sais pas. J'ai l'impression qu'elle est plus faible maintenant, bien plus chétive. Prête à abandonner le combat si j'en amorçais un avec elle.
« Pourquoi est-ce que tu ne veux pas que je te voie ? »
« Car je ne suis pas faite pour être vue. » me rétorque t-elle mais j'ai déjà ma réplique.
« Pourquoi ? Car tu es bien trop belle pour que les yeux humains puissent te voir ? »
« Arrête tes bêtises, Nev. Je suis plus que sérieuse quand je te propose de mourir. »
« Et je suis plus que sérieux quand je demande à te voir, hein ? Pourquoi je mentirai ? »
« Je n'en ai pas envie, Nev. Je n'en ai pas envie. Pas maintenant. »
C'est étrange. Elle n'est pas aussi introvertie d'habitude. Qu'est-ce qui a changé pour qu'elle se comporte ainsi ? Je n'aime que moyennement ça. J'aimerai bien la voir. Je sais pas pourquoi, j'aimerai bien la voir. Ca me taraude l'esprit maintenant. A force de rencontrer bon nombre de femmes-pokémon, je remarque que je n'ai jamais vue celle qui me possède depuis des années. Ce n'est pas étrange par hasard ?
« Nev ? Est-ce que tu veux vraiment me voir ? Vraiment ? Vraiment ? »
« Est-ce que je n'ai pas l'air sérieux quand je te demande ça, ? Dyrkri ? »
« Je le sais. Même si je ne suis pas en toi, je peux facilement te connaître. Je te reconnais très facilement, Nev. Je … hum … Qu'une main alors. »
« Est-ce que tu plaisantes, Dyrkri ? Une main ? Et je dois faire quoi avec cette main ? »
« Ce que tu veux Nev. Mais tu n'auras rien d'autre. Et ça ne sera que d'un seul œil. » continue t-elle de me dire comme si de rien n'était. J'aimerai me dire qu'elle plaisante mais non.
« Alors, je vais pouvoir te voir ? »
« Je t'ai fixé mes conditions. Si tu les respectes, je ne vois aucune raison de refuser. Est-ce que tu peux juste … me laisser quelques minutes pour me préparer ? »
« Bien entendu ! Prends tout ton temps s'il le faut ! »
Je m'exulte, je ne sais pas pourquoi je me comporte comme un enfant. Pourtant, c'est juste quelque chose de très simple et basique non ? Rien de bien faramineux à ce que je sache. Je commence à attendre jusqu'à ce que Dyrkri me dise :
« Nev ? Ne bouge pas tout de suite. Essaie de te laisser faire. »
Ca n'a rien de sensuel dans ce qu'elle me dit mais je tremble un peu. Je sens quelque chose qui me caresse la joue. C'est une main ? Et les doigts sont fins, très fins. Par contre, je crois que ce sont des gants, je ne suis pas sûr. Ce n'est pas le contact nu.
« C'est donc ça ton visage ? Quand tu es réveillé ? En vrai ? C'est si différent de ce que à quoi je m'attendais. Comment est-ce que tu te portes, Nev ? Pas trop mal ? »
« Non pas vraiment. Mais bon, qu'est-ce qui a de si étrange pour que tu me dises ça ? »
« D'habitude, je ne pouvais rien faire. Toujours dans l'ombre, toujours cachée, je n'étais rien, rien du tout. Et là, je peux toucher pour de vrai. Nev, tu peux rouvrir ton œil droit. Il n'est plus caché par les ténèbres, comme je te l'avais promis. »
Je le fais et je m'exécute.? Je ne vois qu'une main gantée de noir. Plus loin, plus profondément, je peux alors remarquer que je ne vois que son bras en fin de compte. Le gant qui le recouvre ne l'est pas totalement. Sur l'extérieur, je vois sa peau nue. Je demande :
« Est-ce que tu es sous forme humaine, Dyrkri ? »
« C'est le cas. Pourquoi cette question, Nev ? Il y a quelque chose qui te dérange ? »
« Non non. Mais est-ce que tu es comme Giréléna ou les autres ? »
« Disons que je suis plus comme Titonée. J'ai une forme vaguement humanoïde et donc, ce n'est pas bien difficile pour moi d'avoir une apparence complètement humaine. De même, en vue de mes pouvoirs, tu peux considérer que si je le désire, je peux rester pour toujours une femme humaine, voilà tout. D'autres questions ? »
« Pourquoi est-ce que tu te caches alors ? »
« Car je n'ai pas envie d'en parler, Nev. Est-ce si difficile que ça à comprendre ? Je ne veux pas, je ne veux rien, je ne veux rien du tout, c'est aussi simple que ça. Je ne veux pas. »
Elle se répète, encore et encore mais au final, je me demande si elle n'est pas en train de faillir. Je prend sa main entre les miennes et commence à triturer ses doigts. Ils sont bien humains. Je n'y crois pas du tout mais bon, c'est le cas.
« Je ne te fais pas trop mal, Dyrkri ? »
« Non non, il en faut quand même plus. Tu as l'air en meilleure forme que je ne le pensais. Avec ce que tu as fait, ne recommence plus d'accord ? Je t'interdis de recommencer ça. C'est beaucoup trop dangereux et fou ce que tu as accompli ! »
« Je ne sais même pas ce que j'ai fait, Dyrkri. Je ne pensais pas que c'était possible. On parle bien du pendentif, n'est-ce pas ? Enfin, de ce qui est brisé non ? »
« C'est exact mais bon, en même temps, qu'est-ce que … NEV ! »
Je n'ai pas hésité un instant. J'ai tiré sur le bras et pendant un bref instant, j'ai cru voir une paire de yeux bleus ainsi qu'un visage féminin mais humain mais surtout splendide. J'ai remarqué aussi une chevelure blanche comme dotée de vie, ressemblant à une flamme. Elle a aussi des lèvres magnifiques. Mais ce n'est qu'un bref instant avant que le visage ne disparaisse dans l'ombre, en même temps que sa main. Je ne la vois plus.
« NEV ! QU'EST-CE QUE TU AS FAIT ?! Je t'avais pourtant dit de ne pas réagir de la sorte ! Pourquoi est-ce que tu as fait ça hein ? POURQUOI ?! »
« Je voulais juste voir ce que tu étais réellement. Je veux dire, tu prétendais être magnifique, superbe, une vraie diva parmi les femmes-pokémon mais en même temps, tu as décidé de te cacher, ce qui m'a fait me poser quelques questions. Du genre : est-elle en fait plus que laide ? C'est vrai. Elle pourrait mentir pour cacher sa laideur. »
« C'est donc ça ce que tu pensais de moi ? »
« Oui. Mais bon, maintenant que j'ai pu te voir. » dis-je, sans chercher à en prononcer plus. Pourtant, à peine ai-je terminé ma phrase qu'elle me demande :
« Maintenant que tu as pu me voir, tu es déçu non ? Je n'ai rien d'exceptionnel. Je n'ai pas ces grosses protubérances mammaires comme Giréléna ou Titonée. »
« Euh, je ne pensais pas à ça. Pas du tout. De toute façon, je n'ai pas vu ta poitrine mais seulement ton visage donc bon, comment est-ce que j'aurai pu le savoir à ce sujet. Je ne suis pas déçu, non. Loin de là, si je peux me le permettre. »
« Ca ne répond pas à ma question, Nev. Est-ce que tu es déçu, non ? »
« Je t'ai pourtant dit ce que je pensais. Non, je ne suis pas déçu. Est-ce que je peux te voir maintenant ? Complètement ? Dyrkri ? »
« Je ne sais pas. Peut-être que oui. Peut-être que non. Pourquoi est-ce que tu veux faire cela ? Pourquoi ? Enfin, d'accord, Nev. Je veux bien mais ne te moque pas. »
Pourquoi je me moquerai ? Les ténèbres autour de moi disparaissent, me permettant alors de mieux la voir. Elle est habillée de noir, tout de noir. Vraiment. Il y a bien juste une écharpe rouge autour de cou mais il y a un rubis en mon milieu. Elle a bien des cheveux blancs, assez long et dont le bout est bien en train de se mouvoir comme une flamme. Elle a des bouts de tissu noir qui flottent au niveau de ses coudes mais aussi au niveau du bassin. D'ailleurs, elle porte une robe noir assez courte mais aussi de longues bottes, très longues bottes. Elle a aussi une guêpière avec des filets jusqu'à ses cuisses.
« Arrête de me regarder … comme un morceau de viande. »
« Hein ? Non non ! Je ne te regardais pas comme ça mais Dyrkri. C'est vraiment toi ? »
« Bien entendu que c'est moi. Qui est-ce que tu croyais que ça pouvait être ? »
« Disons que bon, après t'avoir entendu pendant des années te moquer de moi et me manipuler, tu comprendras qu'une aussi jolie femme qui ne donne même pas l'impression d'être une femme-pokémon me parler de la sorte. »
« Nev ? Dors. » dit-elle avant de poser un doigt sur mon front. Je n'ai pas le temps de réagir que je sens mon corps qui m'échappe. Je crois que je …
« Idiot. » complète Dyrkri tout en réceptionnant le jeune homme aux cheveux roses. Cette fois-ci, elle le sert contre elle, murmurant : « Quitte à ce que tu meures cette fois-ci de mes mains, je ne te laisserai jamais. J'en ai assez de toute cette histoire, j'en ai assez. »
« Assez ! Assez ! Assez ! J'en assez de ce bordel ! Elles se foutent toutes de ma gueule. »
Qui est-ce ? J'entends une voix mais je ne peux rien voir. Je crois reconnaître cette voix alors que je tente de me mouvoir. Rien à fire, même les yeux ouverts, je ne vois rien.
« Elles se foutent de moi. Comment est-ce qu'elles peuvent laisser Nev ainsi ? Elles n'auraient jamais dû accepter de le laisser combattre cette femme-Wailord ! Cette foutue Giréléna ! Elle se prétend quoi ? Elle n'est même pas capable de voir quand il va mal ? »
Pourquoi est-ce que cette femme crie ? Je me le demande. Je sais juste que c'est une femme-pokémon. Je crois que je reconnais sa voix. Elle me dit quelque chose :
« Et pourquoi est-ce que tu n'es pas réveillé ? Tu ferais mieux de mourir, oui. »
« J'aimerai éviter de mourir, justement, si c'est possible. »
La voix s'arrête tandis que je ne sias pas si j'aurai dû ouvrir la bouche. Les pas se rapprochent à vive allure de moi avant qu'un souffle glacé ? Oui, c'est un souffle glacé, ne vienne percuter mon visage. C'est frais et doux, très doux même.
« Comment est-ce que tu te portes ? Est-ce que tu es capable de parler ? »
« Je le crois bien, hahaha. Mais, j'ai l'impression d'avoir perdu la vue. Où est-ce que je suis ? Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? Est-ce que vous pouvez me l'expliquer ? »
« Tu ne me reconnais pas, Nev ? Tu ne vois pas qui je suis ? »
« Dyrkri ? » dis-je, sans réelle conviction. Je sais pas pourquoi mais je pense qu'il s'agit d'elle. Mais pour l'obscurité ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Je tente de comprendre mais rien ne m'arrive en tête jusqu'à ce qu'elle reprenne :
« Nev, c'est bien moi. Quant au fait que tu ne vois pas, je ne veux pas que tu vois. »
« Pour quelle raison est-ce que tu ferais ça, Dyrkri ? D'ailleurs, où est-ce que je suis réellement ? Tu peux me le dire ? J'ai l'impression d'avoir un peu froid. »
« Tu n'es pas dans une tente. Tout le monde dort. Tout le monde a accepté que je m'occupe de toi. De toute façon, elles n'avaient pas le choix. C'était ça ou alors tu disparaissais sans même pouvoir faire quelque chose. Tu serais mort. Peut-être que ça aurait été mieux, n'est-ce pas ? »
« Mieux ? Que je meure ? Est-ce que tu rigoles ? »
« Est-ce que j'ai l'air de plaisanter quand je te dis ça, Nev ? Je ne plaisante jamais. Pas du tout. Si tu me le demandes, je peux mettre un terme à ton existence. La prochaine, je te promets qu'il n'y aura plus rien, ni personne, pour te déranger. Tu comprends ? »
« Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir car c'est trop tôt. Je ne veux pas mourir car je suis trop jeune. J'ai une fille dont je dois m'occuper. Je ne peux pas maintenant. »
« C'est une excuse. Si tu veux mourir, tu n'as pas à te préoccuper de cela. »
« Pourquoi est-ce que tu veux que je meures, Dyrkri ? Pourquoi cela ? »
« Car tu n'aurais alors plus aucun problème. Tu serais libéré de tout tourment. »
« Je serai plutôt en train de fuir comme un lâche. Je ne veux pas, ce n'est pas moi, ça ne sera jamais moi, Dyrkri. Je refuse de mourir. J'ai juste eut … un moment de faiblesse. »
« Un moment qui se reproduira de plus en plus. Tu n'es pas un être immortel et sans sentiments, Nev. Tu es qu'un humain, un simple humain. »
« Je ne suis pas qu'un simple humain sinon, pourquoi Tyaunev serait ma fille alors qu'il s'agit d'une femme-pokémon. Je ne suis pas bête non plus, Dyrkri. »
Voilà qu'elle reste muette. Je me demande si j'ai dit quelque chose que je n'aurai pas dut dire ? Mais qu'importe, ce qui est fait est fait. Je ne regrette pas. Il ne faut pas que regrette. C'est ce uqi m'a emmené à ma défaite.
« Mourir te ferait renaître, Nev. Mourir te donnerait une nouvelle vie. »
« Ce n'est pas ce que je veux. Ce n'est pas ça que je veux, Dyrkri ! »
Je tente de me relever mais quelque chose … ou plutôt quelqu'un m'en empêche. Ce sont deux mains … puis tout un corps. Je n'ai pas l'impression qu'il soit humain, sauf la poitrine qui se colle à moi. Je tente de le toucher mais il est vaporeux.
« Reste couché. Dans ton état, tu ne dois pas faire de mouvements trop brusques, Nev. »
« Dyrkri ? Attends un peu, qu'est-ce que ça veut dire ? Tu n'es plus dans mon corps ? »
« Pour ces soins, je ne pouvais pas faire autrement. Mais je sais que c'est trop tard puisque tu es réveilé. Tu m'empêcheras alors de pénétrer ton corps à nouveau et je serai alors sans protection. Mais ce n'est pas bien grave. »
Est-ce que j'ai le droit de donner mon avis ? De parler ? De lui dire ce que je pense de ses paroles lorsqu'elle s'imagine des choses ? Car oui, elle se les imagine. Mais moi, est-ce que je dois m'imagine aussi quelque chose ?
« Ca me rappelle tes paroles, ça fait déjà assez longtemps, Dyrkri. »
« Quelles paroles ? De quoi est-ce que tu parles maintenant ? »
« Tu sais, tu te vantais d'être une femme-pokémon très belle, parfaite, bien meilleure que Giréléna, bref, sur tous les points, tu étais au-dessus d'elle. »
« Oui et ? Où est-ce que tu veux en venir, Nev ? » demande t-elle d'une voix un peu tremblante. Je sais pas. J'ai l'impression qu'elle est plus faible maintenant, bien plus chétive. Prête à abandonner le combat si j'en amorçais un avec elle.
« Pourquoi est-ce que tu ne veux pas que je te voie ? »
« Car je ne suis pas faite pour être vue. » me rétorque t-elle mais j'ai déjà ma réplique.
« Pourquoi ? Car tu es bien trop belle pour que les yeux humains puissent te voir ? »
« Arrête tes bêtises, Nev. Je suis plus que sérieuse quand je te propose de mourir. »
« Et je suis plus que sérieux quand je demande à te voir, hein ? Pourquoi je mentirai ? »
« Je n'en ai pas envie, Nev. Je n'en ai pas envie. Pas maintenant. »
C'est étrange. Elle n'est pas aussi introvertie d'habitude. Qu'est-ce qui a changé pour qu'elle se comporte ainsi ? Je n'aime que moyennement ça. J'aimerai bien la voir. Je sais pas pourquoi, j'aimerai bien la voir. Ca me taraude l'esprit maintenant. A force de rencontrer bon nombre de femmes-pokémon, je remarque que je n'ai jamais vue celle qui me possède depuis des années. Ce n'est pas étrange par hasard ?
« Nev ? Est-ce que tu veux vraiment me voir ? Vraiment ? Vraiment ? »
« Est-ce que je n'ai pas l'air sérieux quand je te demande ça, ? Dyrkri ? »
« Je le sais. Même si je ne suis pas en toi, je peux facilement te connaître. Je te reconnais très facilement, Nev. Je … hum … Qu'une main alors. »
« Est-ce que tu plaisantes, Dyrkri ? Une main ? Et je dois faire quoi avec cette main ? »
« Ce que tu veux Nev. Mais tu n'auras rien d'autre. Et ça ne sera que d'un seul œil. » continue t-elle de me dire comme si de rien n'était. J'aimerai me dire qu'elle plaisante mais non.
« Alors, je vais pouvoir te voir ? »
« Je t'ai fixé mes conditions. Si tu les respectes, je ne vois aucune raison de refuser. Est-ce que tu peux juste … me laisser quelques minutes pour me préparer ? »
« Bien entendu ! Prends tout ton temps s'il le faut ! »
Je m'exulte, je ne sais pas pourquoi je me comporte comme un enfant. Pourtant, c'est juste quelque chose de très simple et basique non ? Rien de bien faramineux à ce que je sache. Je commence à attendre jusqu'à ce que Dyrkri me dise :
« Nev ? Ne bouge pas tout de suite. Essaie de te laisser faire. »
Ca n'a rien de sensuel dans ce qu'elle me dit mais je tremble un peu. Je sens quelque chose qui me caresse la joue. C'est une main ? Et les doigts sont fins, très fins. Par contre, je crois que ce sont des gants, je ne suis pas sûr. Ce n'est pas le contact nu.
« C'est donc ça ton visage ? Quand tu es réveillé ? En vrai ? C'est si différent de ce que à quoi je m'attendais. Comment est-ce que tu te portes, Nev ? Pas trop mal ? »
« Non pas vraiment. Mais bon, qu'est-ce qui a de si étrange pour que tu me dises ça ? »
« D'habitude, je ne pouvais rien faire. Toujours dans l'ombre, toujours cachée, je n'étais rien, rien du tout. Et là, je peux toucher pour de vrai. Nev, tu peux rouvrir ton œil droit. Il n'est plus caché par les ténèbres, comme je te l'avais promis. »
Je le fais et je m'exécute.? Je ne vois qu'une main gantée de noir. Plus loin, plus profondément, je peux alors remarquer que je ne vois que son bras en fin de compte. Le gant qui le recouvre ne l'est pas totalement. Sur l'extérieur, je vois sa peau nue. Je demande :
« Est-ce que tu es sous forme humaine, Dyrkri ? »
« C'est le cas. Pourquoi cette question, Nev ? Il y a quelque chose qui te dérange ? »
« Non non. Mais est-ce que tu es comme Giréléna ou les autres ? »
« Disons que je suis plus comme Titonée. J'ai une forme vaguement humanoïde et donc, ce n'est pas bien difficile pour moi d'avoir une apparence complètement humaine. De même, en vue de mes pouvoirs, tu peux considérer que si je le désire, je peux rester pour toujours une femme humaine, voilà tout. D'autres questions ? »
« Pourquoi est-ce que tu te caches alors ? »
« Car je n'ai pas envie d'en parler, Nev. Est-ce si difficile que ça à comprendre ? Je ne veux pas, je ne veux rien, je ne veux rien du tout, c'est aussi simple que ça. Je ne veux pas. »
Elle se répète, encore et encore mais au final, je me demande si elle n'est pas en train de faillir. Je prend sa main entre les miennes et commence à triturer ses doigts. Ils sont bien humains. Je n'y crois pas du tout mais bon, c'est le cas.
« Je ne te fais pas trop mal, Dyrkri ? »
« Non non, il en faut quand même plus. Tu as l'air en meilleure forme que je ne le pensais. Avec ce que tu as fait, ne recommence plus d'accord ? Je t'interdis de recommencer ça. C'est beaucoup trop dangereux et fou ce que tu as accompli ! »
« Je ne sais même pas ce que j'ai fait, Dyrkri. Je ne pensais pas que c'était possible. On parle bien du pendentif, n'est-ce pas ? Enfin, de ce qui est brisé non ? »
« C'est exact mais bon, en même temps, qu'est-ce que … NEV ! »
Je n'ai pas hésité un instant. J'ai tiré sur le bras et pendant un bref instant, j'ai cru voir une paire de yeux bleus ainsi qu'un visage féminin mais humain mais surtout splendide. J'ai remarqué aussi une chevelure blanche comme dotée de vie, ressemblant à une flamme. Elle a aussi des lèvres magnifiques. Mais ce n'est qu'un bref instant avant que le visage ne disparaisse dans l'ombre, en même temps que sa main. Je ne la vois plus.
« NEV ! QU'EST-CE QUE TU AS FAIT ?! Je t'avais pourtant dit de ne pas réagir de la sorte ! Pourquoi est-ce que tu as fait ça hein ? POURQUOI ?! »
« Je voulais juste voir ce que tu étais réellement. Je veux dire, tu prétendais être magnifique, superbe, une vraie diva parmi les femmes-pokémon mais en même temps, tu as décidé de te cacher, ce qui m'a fait me poser quelques questions. Du genre : est-elle en fait plus que laide ? C'est vrai. Elle pourrait mentir pour cacher sa laideur. »
« C'est donc ça ce que tu pensais de moi ? »
« Oui. Mais bon, maintenant que j'ai pu te voir. » dis-je, sans chercher à en prononcer plus. Pourtant, à peine ai-je terminé ma phrase qu'elle me demande :
« Maintenant que tu as pu me voir, tu es déçu non ? Je n'ai rien d'exceptionnel. Je n'ai pas ces grosses protubérances mammaires comme Giréléna ou Titonée. »
« Euh, je ne pensais pas à ça. Pas du tout. De toute façon, je n'ai pas vu ta poitrine mais seulement ton visage donc bon, comment est-ce que j'aurai pu le savoir à ce sujet. Je ne suis pas déçu, non. Loin de là, si je peux me le permettre. »
« Ca ne répond pas à ma question, Nev. Est-ce que tu es déçu, non ? »
« Je t'ai pourtant dit ce que je pensais. Non, je ne suis pas déçu. Est-ce que je peux te voir maintenant ? Complètement ? Dyrkri ? »
« Je ne sais pas. Peut-être que oui. Peut-être que non. Pourquoi est-ce que tu veux faire cela ? Pourquoi ? Enfin, d'accord, Nev. Je veux bien mais ne te moque pas. »
Pourquoi je me moquerai ? Les ténèbres autour de moi disparaissent, me permettant alors de mieux la voir. Elle est habillée de noir, tout de noir. Vraiment. Il y a bien juste une écharpe rouge autour de cou mais il y a un rubis en mon milieu. Elle a bien des cheveux blancs, assez long et dont le bout est bien en train de se mouvoir comme une flamme. Elle a des bouts de tissu noir qui flottent au niveau de ses coudes mais aussi au niveau du bassin. D'ailleurs, elle porte une robe noir assez courte mais aussi de longues bottes, très longues bottes. Elle a aussi une guêpière avec des filets jusqu'à ses cuisses.
« Arrête de me regarder … comme un morceau de viande. »
« Hein ? Non non ! Je ne te regardais pas comme ça mais Dyrkri. C'est vraiment toi ? »
« Bien entendu que c'est moi. Qui est-ce que tu croyais que ça pouvait être ? »
« Disons que bon, après t'avoir entendu pendant des années te moquer de moi et me manipuler, tu comprendras qu'une aussi jolie femme qui ne donne même pas l'impression d'être une femme-pokémon me parler de la sorte. »
« Nev ? Dors. » dit-elle avant de poser un doigt sur mon front. Je n'ai pas le temps de réagir que je sens mon corps qui m'échappe. Je crois que je …
« Idiot. » complète Dyrkri tout en réceptionnant le jeune homme aux cheveux roses. Cette fois-ci, elle le sert contre elle, murmurant : « Quitte à ce que tu meures cette fois-ci de mes mains, je ne te laisserai jamais. J'en ai assez de toute cette histoire, j'en ai assez. »
Ombre Millénaires
Ombre : Millénaires
« Hahaha ! Hahaha ! »
« S'il te plaît, fais attention. Ne va pas dans la forêt en étant seul ! »
Un garçon d'une dizaine d'années hoche la tête positivement, courant gaiement autour d'une maisonnée aors qu'une femme semble le surveiller au loin. Quelques minutes plus tard, il s'immobilise, regardant autour de lui, reniflant quelque chose dans les airs. Bonne odeur !
« MAW ! MAAAAAAAAAW ! Où es-tu ? MAAAAAAAAAAAW ! »
Aucune réponse de l'enfant. A cinq cent mètres de là, un cadavre d'enfant était visible, complètement nu, baignant dans une mare de sang mélangé à un liquide blanc, ressemblant à une sécrétion masculine. Une femme-Aspicot s'éloigne, satisfaite du repas qu'elle a fait.
Un flash éblouissant et je ne sais pas ce qui se passe. Qu'est-ce que c'était que cette vision ? J'en ai mal au crâne. Ca me fait souffrir atrocement ! Je n'aime pas ça ! Que ça s'arrête au lieu ! Je ne veux pas que ça continue ! Je ne veux pas !
« NIAV ! S'il te plaît ! Fais attention à toi ! »
« Ne t'inquiète pas, ce n'est pas bien dangereux. Ce n'est qu'une troupe de femmes-pokémon assez basique. Et puis, il serait pathétique que je n'aille pas défendre le village alors que tous sont prêts à faire des efforts pour y arriver. Où est ma fourche ? »
Un homme aux cheveux roses, la vingtaine d'années, prend son « arme », observant une femme qui doit avoir son nombe d'années. Le sourire aux lèvres, il la regarde de ses beaux yeux bleus en lui promettant de revenir, allant livrer bataille avec les femmes pokémons des environs, celles qui ont osé s'en prendre à son village ! Avec toute la rage qui l'anime, il est prêt au combat ! Une heure plus tard, au loin, des cris se font entendre, l'homme étant nu, les bras et les jambes complètement brûlés alors qu'une femme-Reptincel semble copuler avec lui. Les crocs de celle-ci s'enfoncent dans sa gorge, le tuant net.
Nouveau flash et je commence à me sentir nauséeux. Pourquoi est-ce que je vois ça ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Je veux savoir ! Je veux comprendre ! Mais rien n'arrive dans ma tête. Rien du tout, c'est le vide complet, le grand déssaroi.
Je nage en pleine confusion, cherchant à comprendre ce qui se passe tandis qu'un nouveau flash continue de m'aveugler. C'est horrible ! NON NON ! Je veux pas ! Pourquoi est-ce que je vois maintenant un adolescent introverti, aux cheveux roses, lisant un épais livre sur la religion de la déesse Harsia avec ses yeux bleus cachés derrière des lunettes ? A côté de lui, une une jeune demoiselle bien sous tout rapport semble l'écouter attentivement, avec amour.
Pourquoi est-ce que ça se passe ainsi ? En pleine nuit, l'adolescente qui était à côté de lui a de multiples tentacules qui sortent de sous sa tenue, venant ligoter et empoisonner l'adolescent, brisant ses lunettes avant de déchirer ses vêtements. Je le vois qui balbutie quelques mots, étouffés par un tentacule avant que l'adolescente ne s'occupe de son corps. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que l'on me montrer cela ? Je veux comprendre. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Est-ce que l'on m'en veut ? Dyrkri ! Qu'est-ce que …
De retour sur l'enfant maculé de sang et de sperme. Quelque chose en sort. Une femme aux cheveux blancs que je reconnais facilement. Dyrkri ? Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? Ce n'est pas normal. Je ne crois pas l'avoir vue normalement. Ce n'est pas logique. Ce n'est pas du tout logique ! Je ne crois pas que ça soit possible ça !
« C'est donc ça ce qu'elle lui réserve ? C'est vraiment … décevant. Je n'ai même pas besoin de le surveiller dans de telles conditions. Il peut bien disparaître, ça ne me fait ni chaud, ni froid. On se reverra plus tard alors. »
Pourtant, elle ne s'éloigne pas plus de quelques mètres du corps de l'enfant. Elle le regarde de ses yeux bleus, ne laissant paraître aucune émotion sur son visage. Elle s'installe contre un arbre, jusqu'à ce que la mère de l'enfant le retrouvant, pleurant toutes les larmes de son corps de n'avoir pas put le protéger. Bon, c'en était terminé de lui.
Je ne comprends pas pourquoi je revois ces corps. Maintenant, c'est celui délaissé par la femme-Reptincel. Alors qu'elle s'apprête à le dévorer, la femme aux cheveux blancs sort du cadavre du jeune homme, tranchant net la tête de la femme-Reptincel avant de la projeter au loin comme le reste du corps.
« Vous devenez toutes très agaçantes. A croire que vous vous focalisez sur lui dès qu'il sort de son village natal. Vous n'avez pas mieux à faire ? » dit-elle avec nonchalance, observant le cadavre nu du jeune homm. Encore du gâchis, tsss. Elle en a déjà marre de tout ça, elle a l'impression que l'on se moque d'elle et ce n'est vraiment pas le bon moment pour ça. Elle remarque les rares survivants du village et se met alors à disparaître.
Je me doute du troisième cadavre que l'on va voir. Cette adolescente-Tentacool se fait subitement tranchée en plein acte alors que l'adolescent est déjà mort. Stupéfaite, elle à peine le temps de voir qui vient de faire ça avant de tomber au sol, morte sur le coup. Dyrkri se tourne vers le cadavre de l'adolescent, murmurant :
« Combien de temps est-ce que tout cela va durer ? La déesse Harsia n'est donc jamais satisfaite ? Elle ne peut pas le laisser vivre normalement ? »
Je crois que je commence à comprendre ce qui se passe. Je n'en suis pas sûr mais oui, je crois savoir ce qui se passe. Je n'en étais pas sûr mais je suis en train d'assister à la révolte de Dyrkri contre Harsia mais cela date depuis bien avant. Et ces hommes sont étranges.
Je sais pas pourquoi, je me sens nostalgique quand je les vois. D'ailleurs, qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce que j'ai cette impression de connaître ça ? Et puis, en même temps, je ne sais pas comment je suis arrivé à là. C'est déplaisant en un sens, je ne sais pas comment je pourrai l'expliquer. Ça me déplait.
« Ils peuvent toujours arriver, je m'en fiche. »
Hein ? Quoi ? J'ai oublié en fait Dyrkri, auprès du cadavre de l'adolescent alors qu'elle le soulève, l'emmenant dans une bassine pour le laver. Sans se préoccuper du cadavre, elle continue cela, regardant autour d'elle. Lorsqu'il est enfin propre, elle lui trouve des vêtements propres et l'emmène dans le lit, les mains sur le cœur. Elle le regarde dormir à jamais pendant de longues heures jusqu’à ce qu'elle entende une voix. Alors, ensuite, elle part.
Je sais pas, je trouve cela triste. J'ai l'impression que Dyrkri s'attache à ces différents hommes. Au départ, cela ne l'affecte pas mais au fur et à mesure, je remarque que plus le temps passe, plus elle s'ouvre. Pourquoi cela ? Qu'est-ce qui change ? Est-ce qu'elle apprécie ces différents hommes ? Au fur et à mesure ? De plus, j'ai l'impression que ce sont tous les mêmes. Mais ils sont morts donc ce n'est pas la même personne.
« Nev ? Nev ? Tu m'entends, n'est-ce pas ? »
Hein ? Hum ? Où est-ce que je suis ? Je regarde devant moi. Je ne vois que des arbres et de l'herbe. Il fait nuit. Je suis dehors, il y a des étoiles dans le ciel mais surtout, je sens deux mains qui m'entourent au niveau de la taille et une bonne chaleur corporelle qui m'envahit. Qu'est-ce que … Je tente de tourner mon visage mais l'une des mains se pose sur ma tête, me forçant à regarder devant.
« On se retrouve pas, s'il te plaît. Arrête cela et laisses-toi tout simplement faire, d'accord ? Est-ce que tu es d'accord, Nev ? Rien de plus. »
« Rien de plus, oui mais … tu es bien en train de m'enlacer, non ? »
« Je suis surtout en train de te protéger, Nev. »
Me protéger ? Elle n'exagère pas un peu ? Je tente de sourire mais je ferme les yeux. C'est vrai que Dyrkri est chaude, très chaude. C'est chaud et doux. J'ai l'impression de ressentir une chaleur comme je n'en ai jamais put en apprécier auparavant. Ah … qu'est-ce que c'est bon. J'aime bien ça, j'aime beaucoup.
« Dis ? Pourquo est-ce que tu as attendu autant de temps, Dyrkri ? »
« Pour faire quoi ? Je te rappelle que je t'ai toujours dit de t'exprimer correctement si tu ne veux pas de problèmes dans le futur. Donc ? »
« Par rapport à tout ça. Je veux dire, ça consistait en quoi à parler de la sorte ? A paraître comme folle et tout ça ? Je ne comprends pas où ça te menait. »
« Je n'ai pas à expliquer mes choix. Je n'ai pas à présenter mes décisions. Tais-toi. »
D'accord, d'accord, je comprend parfaitement que dans ce genre de situations, il vaut mieux que je me taise et que je savoure l'instant présent. Mais en un sens, si elle est là depuis le début, cela me rappelle quelque chose. D'ailleurs, on n'a même pas évoqué ce que j'ai cru apprendre. Je devrais lui en parler.
« Ahem ! Dis-moi, Dyrkri, j'ai eut quelques visions récemment. »
« Des visions? De quoi est-ce que tu parles ? Qu'est-ce que c'est que ça encore ? »
« En fait, ce n'est pas forcément très important, je m'en doute mais je pensais qu'il valait mieux quand même te les dire. T'en parler plutôt. »
« Ne tourne pas autour du pot. Tu sais à quel point cela peut devenir TRES agaçant non ? »
« J'ai pu te voir sortir du corps de trois personnes. Elles avaient toutes un point commun avec moi. Des cheveux roses et des yeux bleus. Tu sais quelque chose ? »
« Non. » me dit-elle, tout simplement. Ah oui ? Comme ça ? Directement ? Sans même réfléchir à la question ? Je m'attendais à quelques secondes de réflexion, comme pour me mettre le doute mais là, ça me donne envie de la croire.
« On pourrait presque croire que tu as perdu la mémoire mais ce n'est pas le cas, n'est-ce pas ? Tu ne me mentirais pas, non ? »
« Je sais qui sont ces personnes alors, Nev. »
Ah. Euh, hum, je pensais pas qu'elle me dirait aussi vite la vérité. Je cherche à me retourner, restant dans ses bras pour lui faire face. Elle a le regard un peu triste tandis que je la fixe longuement, attendant la suite de ses propos.
« Ce sont juste des personnes qui n'ont aucune importance à mes yeux. Du moins, elles n'en avaient pas au départ mais au fur et à mesure, voilà tout. »
« Est-ce que je suis l'une d'entre elles ? »
Je crois que j'ai posé une question qui la surprend. Elle me regarde, interloquée puis baisse la tête. Ses mains se pressent plus fortement dans mon dos, me forçant à être collé contre elle avant qu'elle ne murmure d'une voix lente, très lente :
« Tu es ce qu'il y a de plus important en ce moment, Nev. »
« Rien que ça ? Tu n'en fais pas un peu trop ? »
Je peux voir dans ses yeux bleus que ce n'est pas le cas. Comment est-ce qu'une femme-pokémon peut émettre une telle aura ? Une telle chaleur ? Même Niny et Migacirpy n'étaient pas capables de ça malgré les années. J'ai l'impression que Dyrkri ne me demandera jamais rien, malgré le temps qui passe.
« Nev ? Est-ce que tu as froid ? Est-ce que tu as chaud ? Mais sinon, ton corps va mieux ? Les esprits élémentaires sont toujours en toi ? »
« Oui, oui, oui. Enfin, oui surtout pour ce que tu m'as dit, rien de plus, ne t'en fait pas. »
Elle ne semble pas vraiment rassurée par mes propos. Qu'est-ce que je dois faire pour ça soit le cas ? En fait, je suis même gêné ici. Je n'ose pas la regarder, je n'ose pas me retourner. Je n'ose rien faire du tout. Enfin, je suis face à face et elle cligne des yeux pendant quelques secondes. Elle me chuchote :
« Nev, tu sais, je vis depuis des millénaires. Je ne suis qu'une ombre qui se trouve dans le corps d'autrui. Je ne me présente jamais à quiconque, je suis toujours ancrée de telle façon que je ne gêne personne. C'est la première fois depuis si longtemps que je me montre délibérément et si longuement à quelqu'un. C'est la première fois que je suis ainsi devant une autre personne, devant celle que j'habite normalement. Nev ? Je peux te poser une question ? »
« Bien entendu. Mais attention quand même à ce que tu vas dire. »
« Est-ce que tu veux bien que je retourne dans ton corps malgré tout ça ? J'étais à l'abri, je me sentais protégée et je pouvais te protéger. Mais là, sans rien autour de moi, j'ai froid. »
« Tu peux venir, Dyrkri mais, si tu retournes en moi, est-ce que tu te comporteras encore comme une femme-pokémon agaçante et énervante? »
« Il y a de fortes chances. Tu ne peux pas me faire sortir de ton plein gré. »
Elle me fit un fin sourire, le genre de sourire qui me ferait fondre. D'ailleurs, ça doit être un peu le cas puisque je lui en fais un aussi tout en la regardant tendrement.
« Tu viens quand tu veux, Dyrkri. Et cette fois-ci, je serai conscient hein ? »
« Si tu veux. Tu peux tendre tes bras en avant ? »
Je m'exécute et je la regarde faire mais je ne m'attendais pas à ça. Elle se retrouve dans mes bras, sa tête posée contre mon torse. C'est comme ça que ça doit se faire , Je n'en suis pas sûr. Mais les secondes passent et rien ne se produit. Je sais pas. Je passe une main dans ses cheveux blancs, les caressant longuement. Un soupir se fait entendre avant qu'un murmure ne l'accompagne, me disant lentement :
« Nev ? Est-ce que tu crois que je resterai toujours avec toi? Dans ton corps ? »
« Je ne sais pas. Je ne vois pas dans l'avenir. Mais je n'ai aucune raison valide dorénavant de t'éjecter de mon corps, n'est-ce pas ? »
« Tant mieux alors. Tant mieux. Je rentrerai dans ton corps dans la nuit. Pour l'instant, je veux juste rester ainsi. Tu vas mieux, n'est-ce pas ? »
« Oui, oui. Sois donc rassurée. Et je vois où tu veux en venir. »
J'ai le droit à la véritable Dyrkri dans mes bras. Elle reste ainsi, plongée contre mon torse avant de respirer lentement, très lentement. J’entends son cœur qui bat à une vitesse assez folle. On dirait qu'il va sortir de sa poitrine.
Et le mien dans tout ça ? J'ai l'impression aussi qu'il bat la chamade. Je n'ai pas l'habitude de me retrouver dans une telle situation, avec une véritable fille. Enfin, une fille qui ne ressemble pas à une femme-pokémon. Toutes mes pensées sont confuses et j'avoue que je ne sais pas où donner de la tête. Je chuchote faiblement :
« Bonne nuit, Dyrkri. Fais de beaux rêves. »
« Ils le seront, j'en suis certaine. » me répond t-elle avant de sombrer dans le sommeil.
« Pour une fois, tu n'auras pas à lire dans les miens. » complète-je. J'ai sommeil aussi … et en même temps, je n'ai pas froid. Pas du tout. Je suis bien. Là où je me trouve, je suis bien, très bien. Je ne pouvais pas rêver mieux en ce moment même, avec Dyrkri dans mes bras.
« Hahaha ! Hahaha ! »
« S'il te plaît, fais attention. Ne va pas dans la forêt en étant seul ! »
Un garçon d'une dizaine d'années hoche la tête positivement, courant gaiement autour d'une maisonnée aors qu'une femme semble le surveiller au loin. Quelques minutes plus tard, il s'immobilise, regardant autour de lui, reniflant quelque chose dans les airs. Bonne odeur !
« MAW ! MAAAAAAAAAW ! Où es-tu ? MAAAAAAAAAAAW ! »
Aucune réponse de l'enfant. A cinq cent mètres de là, un cadavre d'enfant était visible, complètement nu, baignant dans une mare de sang mélangé à un liquide blanc, ressemblant à une sécrétion masculine. Une femme-Aspicot s'éloigne, satisfaite du repas qu'elle a fait.
Un flash éblouissant et je ne sais pas ce qui se passe. Qu'est-ce que c'était que cette vision ? J'en ai mal au crâne. Ca me fait souffrir atrocement ! Je n'aime pas ça ! Que ça s'arrête au lieu ! Je ne veux pas que ça continue ! Je ne veux pas !
« NIAV ! S'il te plaît ! Fais attention à toi ! »
« Ne t'inquiète pas, ce n'est pas bien dangereux. Ce n'est qu'une troupe de femmes-pokémon assez basique. Et puis, il serait pathétique que je n'aille pas défendre le village alors que tous sont prêts à faire des efforts pour y arriver. Où est ma fourche ? »
Un homme aux cheveux roses, la vingtaine d'années, prend son « arme », observant une femme qui doit avoir son nombe d'années. Le sourire aux lèvres, il la regarde de ses beaux yeux bleus en lui promettant de revenir, allant livrer bataille avec les femmes pokémons des environs, celles qui ont osé s'en prendre à son village ! Avec toute la rage qui l'anime, il est prêt au combat ! Une heure plus tard, au loin, des cris se font entendre, l'homme étant nu, les bras et les jambes complètement brûlés alors qu'une femme-Reptincel semble copuler avec lui. Les crocs de celle-ci s'enfoncent dans sa gorge, le tuant net.
Nouveau flash et je commence à me sentir nauséeux. Pourquoi est-ce que je vois ça ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Je veux savoir ! Je veux comprendre ! Mais rien n'arrive dans ma tête. Rien du tout, c'est le vide complet, le grand déssaroi.
Je nage en pleine confusion, cherchant à comprendre ce qui se passe tandis qu'un nouveau flash continue de m'aveugler. C'est horrible ! NON NON ! Je veux pas ! Pourquoi est-ce que je vois maintenant un adolescent introverti, aux cheveux roses, lisant un épais livre sur la religion de la déesse Harsia avec ses yeux bleus cachés derrière des lunettes ? A côté de lui, une une jeune demoiselle bien sous tout rapport semble l'écouter attentivement, avec amour.
Pourquoi est-ce que ça se passe ainsi ? En pleine nuit, l'adolescente qui était à côté de lui a de multiples tentacules qui sortent de sous sa tenue, venant ligoter et empoisonner l'adolescent, brisant ses lunettes avant de déchirer ses vêtements. Je le vois qui balbutie quelques mots, étouffés par un tentacule avant que l'adolescente ne s'occupe de son corps. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que l'on me montrer cela ? Je veux comprendre. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Est-ce que l'on m'en veut ? Dyrkri ! Qu'est-ce que …
De retour sur l'enfant maculé de sang et de sperme. Quelque chose en sort. Une femme aux cheveux blancs que je reconnais facilement. Dyrkri ? Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? Ce n'est pas normal. Je ne crois pas l'avoir vue normalement. Ce n'est pas logique. Ce n'est pas du tout logique ! Je ne crois pas que ça soit possible ça !
« C'est donc ça ce qu'elle lui réserve ? C'est vraiment … décevant. Je n'ai même pas besoin de le surveiller dans de telles conditions. Il peut bien disparaître, ça ne me fait ni chaud, ni froid. On se reverra plus tard alors. »
Pourtant, elle ne s'éloigne pas plus de quelques mètres du corps de l'enfant. Elle le regarde de ses yeux bleus, ne laissant paraître aucune émotion sur son visage. Elle s'installe contre un arbre, jusqu'à ce que la mère de l'enfant le retrouvant, pleurant toutes les larmes de son corps de n'avoir pas put le protéger. Bon, c'en était terminé de lui.
Je ne comprends pas pourquoi je revois ces corps. Maintenant, c'est celui délaissé par la femme-Reptincel. Alors qu'elle s'apprête à le dévorer, la femme aux cheveux blancs sort du cadavre du jeune homme, tranchant net la tête de la femme-Reptincel avant de la projeter au loin comme le reste du corps.
« Vous devenez toutes très agaçantes. A croire que vous vous focalisez sur lui dès qu'il sort de son village natal. Vous n'avez pas mieux à faire ? » dit-elle avec nonchalance, observant le cadavre nu du jeune homm. Encore du gâchis, tsss. Elle en a déjà marre de tout ça, elle a l'impression que l'on se moque d'elle et ce n'est vraiment pas le bon moment pour ça. Elle remarque les rares survivants du village et se met alors à disparaître.
Je me doute du troisième cadavre que l'on va voir. Cette adolescente-Tentacool se fait subitement tranchée en plein acte alors que l'adolescent est déjà mort. Stupéfaite, elle à peine le temps de voir qui vient de faire ça avant de tomber au sol, morte sur le coup. Dyrkri se tourne vers le cadavre de l'adolescent, murmurant :
« Combien de temps est-ce que tout cela va durer ? La déesse Harsia n'est donc jamais satisfaite ? Elle ne peut pas le laisser vivre normalement ? »
Je crois que je commence à comprendre ce qui se passe. Je n'en suis pas sûr mais oui, je crois savoir ce qui se passe. Je n'en étais pas sûr mais je suis en train d'assister à la révolte de Dyrkri contre Harsia mais cela date depuis bien avant. Et ces hommes sont étranges.
Je sais pas pourquoi, je me sens nostalgique quand je les vois. D'ailleurs, qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce que j'ai cette impression de connaître ça ? Et puis, en même temps, je ne sais pas comment je suis arrivé à là. C'est déplaisant en un sens, je ne sais pas comment je pourrai l'expliquer. Ça me déplait.
« Ils peuvent toujours arriver, je m'en fiche. »
Hein ? Quoi ? J'ai oublié en fait Dyrkri, auprès du cadavre de l'adolescent alors qu'elle le soulève, l'emmenant dans une bassine pour le laver. Sans se préoccuper du cadavre, elle continue cela, regardant autour d'elle. Lorsqu'il est enfin propre, elle lui trouve des vêtements propres et l'emmène dans le lit, les mains sur le cœur. Elle le regarde dormir à jamais pendant de longues heures jusqu’à ce qu'elle entende une voix. Alors, ensuite, elle part.
Je sais pas, je trouve cela triste. J'ai l'impression que Dyrkri s'attache à ces différents hommes. Au départ, cela ne l'affecte pas mais au fur et à mesure, je remarque que plus le temps passe, plus elle s'ouvre. Pourquoi cela ? Qu'est-ce qui change ? Est-ce qu'elle apprécie ces différents hommes ? Au fur et à mesure ? De plus, j'ai l'impression que ce sont tous les mêmes. Mais ils sont morts donc ce n'est pas la même personne.
« Nev ? Nev ? Tu m'entends, n'est-ce pas ? »
Hein ? Hum ? Où est-ce que je suis ? Je regarde devant moi. Je ne vois que des arbres et de l'herbe. Il fait nuit. Je suis dehors, il y a des étoiles dans le ciel mais surtout, je sens deux mains qui m'entourent au niveau de la taille et une bonne chaleur corporelle qui m'envahit. Qu'est-ce que … Je tente de tourner mon visage mais l'une des mains se pose sur ma tête, me forçant à regarder devant.
« On se retrouve pas, s'il te plaît. Arrête cela et laisses-toi tout simplement faire, d'accord ? Est-ce que tu es d'accord, Nev ? Rien de plus. »
« Rien de plus, oui mais … tu es bien en train de m'enlacer, non ? »
« Je suis surtout en train de te protéger, Nev. »
Me protéger ? Elle n'exagère pas un peu ? Je tente de sourire mais je ferme les yeux. C'est vrai que Dyrkri est chaude, très chaude. C'est chaud et doux. J'ai l'impression de ressentir une chaleur comme je n'en ai jamais put en apprécier auparavant. Ah … qu'est-ce que c'est bon. J'aime bien ça, j'aime beaucoup.
« Dis ? Pourquo est-ce que tu as attendu autant de temps, Dyrkri ? »
« Pour faire quoi ? Je te rappelle que je t'ai toujours dit de t'exprimer correctement si tu ne veux pas de problèmes dans le futur. Donc ? »
« Par rapport à tout ça. Je veux dire, ça consistait en quoi à parler de la sorte ? A paraître comme folle et tout ça ? Je ne comprends pas où ça te menait. »
« Je n'ai pas à expliquer mes choix. Je n'ai pas à présenter mes décisions. Tais-toi. »
D'accord, d'accord, je comprend parfaitement que dans ce genre de situations, il vaut mieux que je me taise et que je savoure l'instant présent. Mais en un sens, si elle est là depuis le début, cela me rappelle quelque chose. D'ailleurs, on n'a même pas évoqué ce que j'ai cru apprendre. Je devrais lui en parler.
« Ahem ! Dis-moi, Dyrkri, j'ai eut quelques visions récemment. »
« Des visions? De quoi est-ce que tu parles ? Qu'est-ce que c'est que ça encore ? »
« En fait, ce n'est pas forcément très important, je m'en doute mais je pensais qu'il valait mieux quand même te les dire. T'en parler plutôt. »
« Ne tourne pas autour du pot. Tu sais à quel point cela peut devenir TRES agaçant non ? »
« J'ai pu te voir sortir du corps de trois personnes. Elles avaient toutes un point commun avec moi. Des cheveux roses et des yeux bleus. Tu sais quelque chose ? »
« Non. » me dit-elle, tout simplement. Ah oui ? Comme ça ? Directement ? Sans même réfléchir à la question ? Je m'attendais à quelques secondes de réflexion, comme pour me mettre le doute mais là, ça me donne envie de la croire.
« On pourrait presque croire que tu as perdu la mémoire mais ce n'est pas le cas, n'est-ce pas ? Tu ne me mentirais pas, non ? »
« Je sais qui sont ces personnes alors, Nev. »
Ah. Euh, hum, je pensais pas qu'elle me dirait aussi vite la vérité. Je cherche à me retourner, restant dans ses bras pour lui faire face. Elle a le regard un peu triste tandis que je la fixe longuement, attendant la suite de ses propos.
« Ce sont juste des personnes qui n'ont aucune importance à mes yeux. Du moins, elles n'en avaient pas au départ mais au fur et à mesure, voilà tout. »
« Est-ce que je suis l'une d'entre elles ? »
Je crois que j'ai posé une question qui la surprend. Elle me regarde, interloquée puis baisse la tête. Ses mains se pressent plus fortement dans mon dos, me forçant à être collé contre elle avant qu'elle ne murmure d'une voix lente, très lente :
« Tu es ce qu'il y a de plus important en ce moment, Nev. »
« Rien que ça ? Tu n'en fais pas un peu trop ? »
Je peux voir dans ses yeux bleus que ce n'est pas le cas. Comment est-ce qu'une femme-pokémon peut émettre une telle aura ? Une telle chaleur ? Même Niny et Migacirpy n'étaient pas capables de ça malgré les années. J'ai l'impression que Dyrkri ne me demandera jamais rien, malgré le temps qui passe.
« Nev ? Est-ce que tu as froid ? Est-ce que tu as chaud ? Mais sinon, ton corps va mieux ? Les esprits élémentaires sont toujours en toi ? »
« Oui, oui, oui. Enfin, oui surtout pour ce que tu m'as dit, rien de plus, ne t'en fait pas. »
Elle ne semble pas vraiment rassurée par mes propos. Qu'est-ce que je dois faire pour ça soit le cas ? En fait, je suis même gêné ici. Je n'ose pas la regarder, je n'ose pas me retourner. Je n'ose rien faire du tout. Enfin, je suis face à face et elle cligne des yeux pendant quelques secondes. Elle me chuchote :
« Nev, tu sais, je vis depuis des millénaires. Je ne suis qu'une ombre qui se trouve dans le corps d'autrui. Je ne me présente jamais à quiconque, je suis toujours ancrée de telle façon que je ne gêne personne. C'est la première fois depuis si longtemps que je me montre délibérément et si longuement à quelqu'un. C'est la première fois que je suis ainsi devant une autre personne, devant celle que j'habite normalement. Nev ? Je peux te poser une question ? »
« Bien entendu. Mais attention quand même à ce que tu vas dire. »
« Est-ce que tu veux bien que je retourne dans ton corps malgré tout ça ? J'étais à l'abri, je me sentais protégée et je pouvais te protéger. Mais là, sans rien autour de moi, j'ai froid. »
« Tu peux venir, Dyrkri mais, si tu retournes en moi, est-ce que tu te comporteras encore comme une femme-pokémon agaçante et énervante? »
« Il y a de fortes chances. Tu ne peux pas me faire sortir de ton plein gré. »
Elle me fit un fin sourire, le genre de sourire qui me ferait fondre. D'ailleurs, ça doit être un peu le cas puisque je lui en fais un aussi tout en la regardant tendrement.
« Tu viens quand tu veux, Dyrkri. Et cette fois-ci, je serai conscient hein ? »
« Si tu veux. Tu peux tendre tes bras en avant ? »
Je m'exécute et je la regarde faire mais je ne m'attendais pas à ça. Elle se retrouve dans mes bras, sa tête posée contre mon torse. C'est comme ça que ça doit se faire , Je n'en suis pas sûr. Mais les secondes passent et rien ne se produit. Je sais pas. Je passe une main dans ses cheveux blancs, les caressant longuement. Un soupir se fait entendre avant qu'un murmure ne l'accompagne, me disant lentement :
« Nev ? Est-ce que tu crois que je resterai toujours avec toi? Dans ton corps ? »
« Je ne sais pas. Je ne vois pas dans l'avenir. Mais je n'ai aucune raison valide dorénavant de t'éjecter de mon corps, n'est-ce pas ? »
« Tant mieux alors. Tant mieux. Je rentrerai dans ton corps dans la nuit. Pour l'instant, je veux juste rester ainsi. Tu vas mieux, n'est-ce pas ? »
« Oui, oui. Sois donc rassurée. Et je vois où tu veux en venir. »
J'ai le droit à la véritable Dyrkri dans mes bras. Elle reste ainsi, plongée contre mon torse avant de respirer lentement, très lentement. J’entends son cœur qui bat à une vitesse assez folle. On dirait qu'il va sortir de sa poitrine.
Et le mien dans tout ça ? J'ai l'impression aussi qu'il bat la chamade. Je n'ai pas l'habitude de me retrouver dans une telle situation, avec une véritable fille. Enfin, une fille qui ne ressemble pas à une femme-pokémon. Toutes mes pensées sont confuses et j'avoue que je ne sais pas où donner de la tête. Je chuchote faiblement :
« Bonne nuit, Dyrkri. Fais de beaux rêves. »
« Ils le seront, j'en suis certaine. » me répond t-elle avant de sombrer dans le sommeil.
« Pour une fois, tu n'auras pas à lire dans les miens. » complète-je. J'ai sommeil aussi … et en même temps, je n'ai pas froid. Pas du tout. Je suis bien. Là où je me trouve, je suis bien, très bien. Je ne pouvais pas rêver mieux en ce moment même, avec Dyrkri dans mes bras.
Chapitre 10 : En parfaite santé
Chapitre 10 : En parfaite santé
« Elle ne plaisantait pas quand elle disait qu'elle te soignerait, Nev. »
« Hum ? De ? Tu parles de Dyrkri ? Oui, tu as vu ? C'est parfait même ! »
Je dis cela en réponse à Giréléna, qui semble plus que suspicieuse par rapport aux méthodes de Dyrkri. Pourtant, les faits sont là, les actes aussi. Dyrkri m'a vraiment soigné. D'ailleurs, je crois que je rougis bêtement puisque Giréléna me regarde bizarrement :
« Je peux savoir c'est quoi cet air hagard ? Et comment est-ce qu'elle t'a soigné ? »
« Oh, pas grand chose, je dirai. Tu sais, je n'étais pas vraiment conscient et je ne voyais rien. »
« Moui, tu me permets de pas trop croire tes paroles hein ? Juste pour nuancer un peu tout ce que tu me racontes quoi. Rien de bien spécial, tu vois ce que je veux dire, hein ? »
Je m'en doute, je m'en doute. Surtout que bon, je sens Dyrkri en moi. Elle est toute aussi gênée que moi. Si on m'avait dit ça d'elle un jour, je n'y aurai pas vraiment cru. Mais bon, comme quoi, tout peut être vraiment surprenant de nos jours. Je ne vais pas être celui qui se plaindra de cette découverte, hahaha !
« Arrête donc de penser à ça, Nev. C'est un peu agaçant. »
« Oh, Dyrkri. Oui, désolé, je vais avoir beaucoup de mal à ne pas y penser hein ? »
« Je me doute. Mais pourquoi est-ce que j'ai fait ça ? »
Je ne peux m'empêcher de rire intérieurement. Je la trouve vraiment candide, je dois l'avouer. AIE ! Une petite blessure mentale. On aurait presque cru qu'elle venait de me mordre intérieurement. C'est louche !
« Arrête donc ça ! Çà devient vraiment énervant ! »
« Bisous, bisous, Dyrkri. » continue-je de dire tout en rigolant intérieurement. Elle va vraiment me faire très mal si je la cherche.
« Si je te vois encore t'amuser à ça, oui, je te ferai souffrir, Nev. »
« Mais est-ce que je te reverrai donc ? »
« Hein que quoi ? Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? Je peux le savoir ? Je ne vois pas pourquoi tu me reverrais. Qu'est-ce que ça veut dire ? »
« Je ne sais pas. Je ne fais que demander hein ? Je veux dire : je t'ai vue maintenant, tu n'as plus de raison de te cacher. Puis aussi, tu ne veux pas te présenter aux autres ? »
« HORS DE QUESTION ! » hurle t-elle. Je tente de continuer à discuter mais rien à faire, elle a décidé de ne pas me parler tandis que je soupire légèrement. Bon ben, puisqu'il en est ainsi, je n'ai pas trop le choix, on dirait bien .Dommage, je trouvais l'idée intéressante.
« Pourquoi est-ce que tu restes là ? Je peux savoir ? »
« Hein ? Euh ? Pour rien, pour rien ! Je pensais à quelque chose mais dans le fond, ce n'est pas une bonne chose. Gilitée ! »
Je me met à genoux, regardant alors la petite fille-Giratina qui fonce vers moi pour arriver dans mes bras. Voilà ! Bisous, bisous à la petite demoiselle que j'adore ! C'est mieux car j'ai l'impression de perdre un peu la boule dernièrement.
« Nev ? Tu as un souci?Tu sembles plutôt disparate. »
Hein ? C'est quoi ce terme qu'elle utilise ? C'est un drôle de langage qu'elle utilise. J'hausse un sourcil en la fixant, me demandant où elle veut en venir. Elle soupire et pose une main sur mon front. HEY ! Pas besoin de prendre la température, je vais bien.
« Maman ? Est-ce que papa est malade ? »
« Je ne sais pas mais au moins, il n'est plus blessé, c'est le plus important. »
« C'est vrai maman ! Papa ! Tu vas beaucoup mieux hein ? Tu n'es plus blessé ? »
« Bien entendu ! Je suis en pleine forme ! Regarde donc ! Regarde ce que je sais faire, Gilitée ! » dis-je tout en sautillant sur place.
Je commence à faire quelques mouvements avec les jambes, comme pour l'amuser alors qu'elle rigole. Elle tourne autour de moi et me voilà parti dans un mouvement singulier. Je ne sais pas exactement ce que je fais mais elle rigole et je rigole.
« Depuis quand est-ce que j'ai eut une fille avec un homme-Férosinge. »
J'entends Giréléna qui soupire tandis que Niny, Migacirpy et Titonée viennent avec moi. Je me demande quand est-ce que Gilitée aura son propre corps à elle. Enfin, un corps purement humain comme les autres. Cela ne devrait pas prendre tellement de temps non ?
J'avoue que je ne sais rien à ce sujet, rien du tout. Je suis un peu perdu par rapport à ça mais après une dizaine de minutes à faire le zouave, voilà que j'ai besoin de me reposer. Pfiou ! Pfiou ! Giréléna revient auprès de moi avant de dire :
« Qu'est-ce que tu fais ? Je peux savoir ? Car là, tu commences vraiment à être surprenant. Ce n'est pas vraiment un bon signe, je tiens à te le dire. »
« C'est vrai ? Qu'est-ce qu'il y a de si étrange ? » demande-je mais sa queue vient s'enrouler autour de mon corps et me ramène à elle. Si elle commence à faire quelque chose de malsain, je préviens tout de suite que … hein ? Mais ? Elle me renifle ? Je ne suis pas en train de rêver ? Pourquoi est-ce qu'elle me renifle ? C'est vraiment très saugrenu de sa part.
« Tu as une odeur de femme-pokémon, Nev. Une odeur que je ne reconnais pas. Ce n'est pas Gilitée, ni les autres, ni la mienne. Tu as été avec qui, Nev ? Qui est cette femme-pokémon ? L'odeur est récente. Elle doit être proche, non ? Raconte ! »
« Tu t'imagines des choses, Giréléna. Mais oui, c'est presque ça. Disons que j'ai pu … rencontre une femme-pokémon, voilà tout. »
« Qui donc, Nev ? Tu veux bien me le dire ? »
« Si tu cherches à me briser les os, non, je n'ai pas vraiment envie de te répondre. Par contre, on peut discuter calmement, entre gens courtois, tu en penses quoi ? »
« Que j'exagère dans mon comportement. Je n'ai pas à te forcer, oui. »
Hum ? Elle me libère comme si de rien n'était et cherche à défroisser mes habits. Elle ne cherche pas à connaître de qui il s'agit alors ? Vraiment ? On parle bien de moi hein ? Bizarre, bizarre mais non pas forcément déplaisant. Enfin si ! Ca l'est !
« Tu es sûre de ne pas vouloir savoir, Giréléna ? Pourtant, ce n'est pas bien compliqué. Tu n'as pas tellement de choix, non ? Tu es certaine de ne pas vouloir connaître ? »
« Pourquoi je perdrai mon temps à cela, Nev ? Je pense en avoir une idée mais si je te l'a dit, tu vas sûrement m'infirmer le contraire. Ne soyons pas des enfants non ? »
Je n'aime pas quand elle me parle comme ça. On dirait que c'est moi qui passe pour un gamin. Mais bon, puisqu'il en est ainsi, je ne pense pas lui parler alors. Je fais un petit sourire et dépose un baiser sur sa joue. Elle pousse un petit cri de surprise, presque candide et attendrissant alors que je rigole. Je crois que j'ai réussi mon effet !
« Mais qu'est-ce que tu fais ? Je peux savoir ? »
« Oh ? Tu serais donc gênée ? La grand et puissante Giréléna serait gênée ? »
« PAPA ! PAPA ! Je veux aussi, moi ! Pourquoi tu en fais un à maman ! »
Roh, j'en étais sûr ! Sûr et certain ! Je me penche pour déposer un baiser sur la joue de Gilitée. Celle-ci rigole tendrement puis cache son visage derrière ses mains, rouge et amusée. Voilà, elle est adorable comme ça. Mais Giréléna ?
« Et moi ? Et moi, Nev ? » me demande une voix féminine. Bon, zut. Je me doute que je dois le faire aussi pour elle. Je me retourne et me préparer à embrasser sur la joue mais ce sont des lèvres qui sont en face de moi.
« AH ! Titonée ! Sapristi ! Tu exagères ! »
J'ai presque fini de l'embrasser mais je me suis arrêté à temps. Pfiou ! Mais oups ! Elle est vraiment en train de m'embrasser là ? Devant ma fille ? Et Giréléna ? Et les autres ? HEY ! Elle garde ses lèvres pendant quelques secondes avant de les retirer.
« Petit bisou, non ? Ou tu en veux un autre, qu'est-ce que tu en penses, Nev ? »
« Ne fais plus cela devant ma fille sinon, elle va croire que c'est naturel de le faire sur la bouche. S'il te plaît, Titonée, je me doute de ce que tu veux faire mais non, pas là. »
Elle émet juste un petit rire amusé avant que je ne passe une main sur mon front. Et zut. Elle est maligne. Elle a put comprendre que malgré que j'ai voulu jouer au dragueur avec Giréléna, je suis encore très gêné par ces petits attouchements amoureux.
« Ca ne fait rien. Pourquoi je ne viendrai pas prendre ton bras un peu ? »
Je ne vois pas pourquoi je ferai ça mais bon, elle me laisse pas le choix. Elle me prend le bras et vient se coller contre moi, un sourire tendre aux lèvres. Elle me chuchote :
« Sincèrement, Nev, tu n'as pas envie de passer un peu de temps avec moi ? Tu sais, je n'ai jamais encore eut … de rapports. Il y a l'amour et le sexe hein ? »
« Pour des femmes-pokémon, je ne crois pas qu'il y avait une différence. Enfin, surtout qu'elles étiaent au courant du premier, délaissant complètement le second. Est-ce que je me serait trompé en fait après tout ce temps ? »
« Pas le moins du monde, Nev. Pas le moins du monde. Simplement pour d'autres femmes-pokémon, elles espèrent autre chose que la semaine. Soyons sérieux, je ne suis pas prude ou candide, je sais des choses de l'amour et j'en ai déjà données. Mais pourtant, ça ne veut pas dire que j'ai offert ce que j'estime mon bien le plus précieux. Ca, je le garde pour la personne qui restera avec moi jusqu'à la fin de ma vie. »
« Ce sont de belles pensées mais tu sais parfaitement que je ne suis pas celui que tu attends. »
« Mon prince charmant ? Que tu aies d'autres femmes-pokémon n'est pas un problème, tu t'en doutes non ? Soyons un peu sérieux, hein ? »
« Je n'ai jamais envisagé d'avoir un harem. Ca reviendrait à dire que je permettrai à ces femmes-pokémon d'avoir d'autres hommes dans leur vie puisqu'elles acceptent qu'il y ait d'autres femmes dans la mienne. Je ne veux pas. »
« Roh, tu fais la fine bouche, Nev. Ne soit donc pas ainsi. Si ce n'est que ça qui te dérange, tout mon être ne sera qu'à toi et à personne d'autre, tu ne penses pas ? »
« Ce n'est pas de ça dont il est question. Bon, j'abandonne, je ne crois pas que ça serve à quelque chose que je discute encore à ce sujet. »
« Car tu sais parfaitement que je ne pense pas à mal, voilà tout. »
Je ne pense pas que ça soit un bon argument. Ce n'est pas parce qu'une chose n'est pas mauvaise qu'il faut obligatoirement l'accepter. Je pousse un léger soupir désabusé avant de regarder devant moi. Ne plus penser à rien et juste attendre. Au moins, je ne suis plus blessé, ce qui est tant mieux en un sens.
Mais après ? Qu'est-ce que je vais faire ? Qu'est-ce que je dois faire ? J'aimerai bien le savoir en fin de compte. J'ai encore beaucoup d'idées en tête mais ma priorité serait de retrouver Tyaunev. Le souci ? Je ne sais pas du tout comment faire. Elle apparaît et disparaît comme elle le désire, sans même me permettre de l'arrêter. Après, il faut que je règle le problème de Kyourge. Enfin, il faut aussi que je vois comment combattre sans l'épée.
« Chaque chose en son temps, Nev. » me dit Dyrkri à l'intérieur.
« Je sais bien mais le plus vite sera quand même le mieux. Je ne suis pas du tout rassuré. J'aimerai éviter ce que j'ai fait sans même savoir comment j'y suis arrivé. »
« Le mieux est d'éviter de le reproduire, c'est tout. Moi aussi, je ne vois pas comment tu as fait cela, je ne connais pas tous tes pouvoirs. »
« Je m'en doute. J'espère juste que ce n'est rien de dangereux ou saugrenu. »
« Hum ? Nev ? Je te rappelle dans quel état est-ce que tu as fini ? »
AHEM ! Elle marque un point. Je toussote intérieurement avant de fixer le pendentif. En un sens, c'était un cadeau de Giréléna et je l'ai cassé. Ca me désole un peu. Je n'y avais pas pensé avant maintenant mais, dès le départ, Giréléna m'a quand même offert quelque chose de très précieux. Et pas que ça, je pense aussi à sa première fois.
Pourquoi est-ce que je pense à ça maintenant moi ? Je veux dire, qu'est-ce qui me pousse à penser à ça maintenant ? Pourtant, il n'y a rien eut de nouveau non ? Pfff, Giréléna. Est-ce que je pense à ça à cause de Dyrkri ? Je veux dire : cette nuit où je l'ai gardée dans mes bras, je mentirai si je disais que j'ai trouvé ça déplaisant. J'avais l'impression d'avoir une personne qui a toujours été en communion avec moi.
« C'est comme ça que tu imagines ce qui s'est passé hier, Nev ? C'est plutôt poétique de ta part. En même temps, je ne vais pas nier en pensant le contraire. »
Je ne sais pas si je dois la remercier mais je ne lui réponds pas. Elle peut lire dans mes pensées donc elle se doute de ça, j'imagine. Je vais mieux, tout le monde va bien et je me sens plus en confiance. Il n'y a vraiment que pour l'épée que je suis soucieux. Je serre le pendentif dans ma main droite, soupirant longuement.
Je n'aime pas ça. J'aimerai que tout se termine. Je suis pire qu'une femme-pokémon à changer d'avis aussi vite. Je regarde les différentes personnes autour de moi. Est-ce que je serai vraiment capable de les protéger ? Est-ce que je serai capable d'accepter une autre personne encore avec moi ? Et puis, avec ces rêves que j'ai faits grâce à Dyrkri, d'autres questions me taraudent l'esprit.
Comment je connais ces personnes ? Du moins, pourquoi je me sens lié à elles ? Je me dis que Dyrkri est ancrée seulement dans le corps de ces hommes aux cheveux roses et aux yeux bleus. J'ai aussi tout cela en moi. Ce n'est pas une erreur, il y a quelque chose derrière tout ça. Je sais aussi qu'elle ne me répondra pas, je ne me fais pas d'illusions à ce sujet.
« Nev, je ne sais pas. Peut-être qu'un jour, je te le dirai. Est-ce que tu me fais confiance ? »
« Après ce qui s'est passé cette nuit, tu t'en doutes que malgré tout cela... enfin … je … hum … Dyrkri. Je suis sûr d'une chose : jamais tu me feras du mal pour une raison absurde. »
Je la sens qui sourit en moi. Je me doute que mes paroles doivent lui plaire et la rassurer. Tant mieux, oui tant mieux. Ah ! J'ai tellement besoin d'informations.
« Elle ne plaisantait pas quand elle disait qu'elle te soignerait, Nev. »
« Hum ? De ? Tu parles de Dyrkri ? Oui, tu as vu ? C'est parfait même ! »
Je dis cela en réponse à Giréléna, qui semble plus que suspicieuse par rapport aux méthodes de Dyrkri. Pourtant, les faits sont là, les actes aussi. Dyrkri m'a vraiment soigné. D'ailleurs, je crois que je rougis bêtement puisque Giréléna me regarde bizarrement :
« Je peux savoir c'est quoi cet air hagard ? Et comment est-ce qu'elle t'a soigné ? »
« Oh, pas grand chose, je dirai. Tu sais, je n'étais pas vraiment conscient et je ne voyais rien. »
« Moui, tu me permets de pas trop croire tes paroles hein ? Juste pour nuancer un peu tout ce que tu me racontes quoi. Rien de bien spécial, tu vois ce que je veux dire, hein ? »
Je m'en doute, je m'en doute. Surtout que bon, je sens Dyrkri en moi. Elle est toute aussi gênée que moi. Si on m'avait dit ça d'elle un jour, je n'y aurai pas vraiment cru. Mais bon, comme quoi, tout peut être vraiment surprenant de nos jours. Je ne vais pas être celui qui se plaindra de cette découverte, hahaha !
« Arrête donc de penser à ça, Nev. C'est un peu agaçant. »
« Oh, Dyrkri. Oui, désolé, je vais avoir beaucoup de mal à ne pas y penser hein ? »
« Je me doute. Mais pourquoi est-ce que j'ai fait ça ? »
Je ne peux m'empêcher de rire intérieurement. Je la trouve vraiment candide, je dois l'avouer. AIE ! Une petite blessure mentale. On aurait presque cru qu'elle venait de me mordre intérieurement. C'est louche !
« Arrête donc ça ! Çà devient vraiment énervant ! »
« Bisous, bisous, Dyrkri. » continue-je de dire tout en rigolant intérieurement. Elle va vraiment me faire très mal si je la cherche.
« Si je te vois encore t'amuser à ça, oui, je te ferai souffrir, Nev. »
« Mais est-ce que je te reverrai donc ? »
« Hein que quoi ? Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? Je peux le savoir ? Je ne vois pas pourquoi tu me reverrais. Qu'est-ce que ça veut dire ? »
« Je ne sais pas. Je ne fais que demander hein ? Je veux dire : je t'ai vue maintenant, tu n'as plus de raison de te cacher. Puis aussi, tu ne veux pas te présenter aux autres ? »
« HORS DE QUESTION ! » hurle t-elle. Je tente de continuer à discuter mais rien à faire, elle a décidé de ne pas me parler tandis que je soupire légèrement. Bon ben, puisqu'il en est ainsi, je n'ai pas trop le choix, on dirait bien .Dommage, je trouvais l'idée intéressante.
« Pourquoi est-ce que tu restes là ? Je peux savoir ? »
« Hein ? Euh ? Pour rien, pour rien ! Je pensais à quelque chose mais dans le fond, ce n'est pas une bonne chose. Gilitée ! »
Je me met à genoux, regardant alors la petite fille-Giratina qui fonce vers moi pour arriver dans mes bras. Voilà ! Bisous, bisous à la petite demoiselle que j'adore ! C'est mieux car j'ai l'impression de perdre un peu la boule dernièrement.
« Nev ? Tu as un souci?Tu sembles plutôt disparate. »
Hein ? C'est quoi ce terme qu'elle utilise ? C'est un drôle de langage qu'elle utilise. J'hausse un sourcil en la fixant, me demandant où elle veut en venir. Elle soupire et pose une main sur mon front. HEY ! Pas besoin de prendre la température, je vais bien.
« Maman ? Est-ce que papa est malade ? »
« Je ne sais pas mais au moins, il n'est plus blessé, c'est le plus important. »
« C'est vrai maman ! Papa ! Tu vas beaucoup mieux hein ? Tu n'es plus blessé ? »
« Bien entendu ! Je suis en pleine forme ! Regarde donc ! Regarde ce que je sais faire, Gilitée ! » dis-je tout en sautillant sur place.
Je commence à faire quelques mouvements avec les jambes, comme pour l'amuser alors qu'elle rigole. Elle tourne autour de moi et me voilà parti dans un mouvement singulier. Je ne sais pas exactement ce que je fais mais elle rigole et je rigole.
« Depuis quand est-ce que j'ai eut une fille avec un homme-Férosinge. »
J'entends Giréléna qui soupire tandis que Niny, Migacirpy et Titonée viennent avec moi. Je me demande quand est-ce que Gilitée aura son propre corps à elle. Enfin, un corps purement humain comme les autres. Cela ne devrait pas prendre tellement de temps non ?
J'avoue que je ne sais rien à ce sujet, rien du tout. Je suis un peu perdu par rapport à ça mais après une dizaine de minutes à faire le zouave, voilà que j'ai besoin de me reposer. Pfiou ! Pfiou ! Giréléna revient auprès de moi avant de dire :
« Qu'est-ce que tu fais ? Je peux savoir ? Car là, tu commences vraiment à être surprenant. Ce n'est pas vraiment un bon signe, je tiens à te le dire. »
« C'est vrai ? Qu'est-ce qu'il y a de si étrange ? » demande-je mais sa queue vient s'enrouler autour de mon corps et me ramène à elle. Si elle commence à faire quelque chose de malsain, je préviens tout de suite que … hein ? Mais ? Elle me renifle ? Je ne suis pas en train de rêver ? Pourquoi est-ce qu'elle me renifle ? C'est vraiment très saugrenu de sa part.
« Tu as une odeur de femme-pokémon, Nev. Une odeur que je ne reconnais pas. Ce n'est pas Gilitée, ni les autres, ni la mienne. Tu as été avec qui, Nev ? Qui est cette femme-pokémon ? L'odeur est récente. Elle doit être proche, non ? Raconte ! »
« Tu t'imagines des choses, Giréléna. Mais oui, c'est presque ça. Disons que j'ai pu … rencontre une femme-pokémon, voilà tout. »
« Qui donc, Nev ? Tu veux bien me le dire ? »
« Si tu cherches à me briser les os, non, je n'ai pas vraiment envie de te répondre. Par contre, on peut discuter calmement, entre gens courtois, tu en penses quoi ? »
« Que j'exagère dans mon comportement. Je n'ai pas à te forcer, oui. »
Hum ? Elle me libère comme si de rien n'était et cherche à défroisser mes habits. Elle ne cherche pas à connaître de qui il s'agit alors ? Vraiment ? On parle bien de moi hein ? Bizarre, bizarre mais non pas forcément déplaisant. Enfin si ! Ca l'est !
« Tu es sûre de ne pas vouloir savoir, Giréléna ? Pourtant, ce n'est pas bien compliqué. Tu n'as pas tellement de choix, non ? Tu es certaine de ne pas vouloir connaître ? »
« Pourquoi je perdrai mon temps à cela, Nev ? Je pense en avoir une idée mais si je te l'a dit, tu vas sûrement m'infirmer le contraire. Ne soyons pas des enfants non ? »
Je n'aime pas quand elle me parle comme ça. On dirait que c'est moi qui passe pour un gamin. Mais bon, puisqu'il en est ainsi, je ne pense pas lui parler alors. Je fais un petit sourire et dépose un baiser sur sa joue. Elle pousse un petit cri de surprise, presque candide et attendrissant alors que je rigole. Je crois que j'ai réussi mon effet !
« Mais qu'est-ce que tu fais ? Je peux savoir ? »
« Oh ? Tu serais donc gênée ? La grand et puissante Giréléna serait gênée ? »
« PAPA ! PAPA ! Je veux aussi, moi ! Pourquoi tu en fais un à maman ! »
Roh, j'en étais sûr ! Sûr et certain ! Je me penche pour déposer un baiser sur la joue de Gilitée. Celle-ci rigole tendrement puis cache son visage derrière ses mains, rouge et amusée. Voilà, elle est adorable comme ça. Mais Giréléna ?
« Et moi ? Et moi, Nev ? » me demande une voix féminine. Bon, zut. Je me doute que je dois le faire aussi pour elle. Je me retourne et me préparer à embrasser sur la joue mais ce sont des lèvres qui sont en face de moi.
« AH ! Titonée ! Sapristi ! Tu exagères ! »
J'ai presque fini de l'embrasser mais je me suis arrêté à temps. Pfiou ! Mais oups ! Elle est vraiment en train de m'embrasser là ? Devant ma fille ? Et Giréléna ? Et les autres ? HEY ! Elle garde ses lèvres pendant quelques secondes avant de les retirer.
« Petit bisou, non ? Ou tu en veux un autre, qu'est-ce que tu en penses, Nev ? »
« Ne fais plus cela devant ma fille sinon, elle va croire que c'est naturel de le faire sur la bouche. S'il te plaît, Titonée, je me doute de ce que tu veux faire mais non, pas là. »
Elle émet juste un petit rire amusé avant que je ne passe une main sur mon front. Et zut. Elle est maligne. Elle a put comprendre que malgré que j'ai voulu jouer au dragueur avec Giréléna, je suis encore très gêné par ces petits attouchements amoureux.
« Ca ne fait rien. Pourquoi je ne viendrai pas prendre ton bras un peu ? »
Je ne vois pas pourquoi je ferai ça mais bon, elle me laisse pas le choix. Elle me prend le bras et vient se coller contre moi, un sourire tendre aux lèvres. Elle me chuchote :
« Sincèrement, Nev, tu n'as pas envie de passer un peu de temps avec moi ? Tu sais, je n'ai jamais encore eut … de rapports. Il y a l'amour et le sexe hein ? »
« Pour des femmes-pokémon, je ne crois pas qu'il y avait une différence. Enfin, surtout qu'elles étiaent au courant du premier, délaissant complètement le second. Est-ce que je me serait trompé en fait après tout ce temps ? »
« Pas le moins du monde, Nev. Pas le moins du monde. Simplement pour d'autres femmes-pokémon, elles espèrent autre chose que la semaine. Soyons sérieux, je ne suis pas prude ou candide, je sais des choses de l'amour et j'en ai déjà données. Mais pourtant, ça ne veut pas dire que j'ai offert ce que j'estime mon bien le plus précieux. Ca, je le garde pour la personne qui restera avec moi jusqu'à la fin de ma vie. »
« Ce sont de belles pensées mais tu sais parfaitement que je ne suis pas celui que tu attends. »
« Mon prince charmant ? Que tu aies d'autres femmes-pokémon n'est pas un problème, tu t'en doutes non ? Soyons un peu sérieux, hein ? »
« Je n'ai jamais envisagé d'avoir un harem. Ca reviendrait à dire que je permettrai à ces femmes-pokémon d'avoir d'autres hommes dans leur vie puisqu'elles acceptent qu'il y ait d'autres femmes dans la mienne. Je ne veux pas. »
« Roh, tu fais la fine bouche, Nev. Ne soit donc pas ainsi. Si ce n'est que ça qui te dérange, tout mon être ne sera qu'à toi et à personne d'autre, tu ne penses pas ? »
« Ce n'est pas de ça dont il est question. Bon, j'abandonne, je ne crois pas que ça serve à quelque chose que je discute encore à ce sujet. »
« Car tu sais parfaitement que je ne pense pas à mal, voilà tout. »
Je ne pense pas que ça soit un bon argument. Ce n'est pas parce qu'une chose n'est pas mauvaise qu'il faut obligatoirement l'accepter. Je pousse un léger soupir désabusé avant de regarder devant moi. Ne plus penser à rien et juste attendre. Au moins, je ne suis plus blessé, ce qui est tant mieux en un sens.
Mais après ? Qu'est-ce que je vais faire ? Qu'est-ce que je dois faire ? J'aimerai bien le savoir en fin de compte. J'ai encore beaucoup d'idées en tête mais ma priorité serait de retrouver Tyaunev. Le souci ? Je ne sais pas du tout comment faire. Elle apparaît et disparaît comme elle le désire, sans même me permettre de l'arrêter. Après, il faut que je règle le problème de Kyourge. Enfin, il faut aussi que je vois comment combattre sans l'épée.
« Chaque chose en son temps, Nev. » me dit Dyrkri à l'intérieur.
« Je sais bien mais le plus vite sera quand même le mieux. Je ne suis pas du tout rassuré. J'aimerai éviter ce que j'ai fait sans même savoir comment j'y suis arrivé. »
« Le mieux est d'éviter de le reproduire, c'est tout. Moi aussi, je ne vois pas comment tu as fait cela, je ne connais pas tous tes pouvoirs. »
« Je m'en doute. J'espère juste que ce n'est rien de dangereux ou saugrenu. »
« Hum ? Nev ? Je te rappelle dans quel état est-ce que tu as fini ? »
AHEM ! Elle marque un point. Je toussote intérieurement avant de fixer le pendentif. En un sens, c'était un cadeau de Giréléna et je l'ai cassé. Ca me désole un peu. Je n'y avais pas pensé avant maintenant mais, dès le départ, Giréléna m'a quand même offert quelque chose de très précieux. Et pas que ça, je pense aussi à sa première fois.
Pourquoi est-ce que je pense à ça maintenant moi ? Je veux dire, qu'est-ce qui me pousse à penser à ça maintenant ? Pourtant, il n'y a rien eut de nouveau non ? Pfff, Giréléna. Est-ce que je pense à ça à cause de Dyrkri ? Je veux dire : cette nuit où je l'ai gardée dans mes bras, je mentirai si je disais que j'ai trouvé ça déplaisant. J'avais l'impression d'avoir une personne qui a toujours été en communion avec moi.
« C'est comme ça que tu imagines ce qui s'est passé hier, Nev ? C'est plutôt poétique de ta part. En même temps, je ne vais pas nier en pensant le contraire. »
Je ne sais pas si je dois la remercier mais je ne lui réponds pas. Elle peut lire dans mes pensées donc elle se doute de ça, j'imagine. Je vais mieux, tout le monde va bien et je me sens plus en confiance. Il n'y a vraiment que pour l'épée que je suis soucieux. Je serre le pendentif dans ma main droite, soupirant longuement.
Je n'aime pas ça. J'aimerai que tout se termine. Je suis pire qu'une femme-pokémon à changer d'avis aussi vite. Je regarde les différentes personnes autour de moi. Est-ce que je serai vraiment capable de les protéger ? Est-ce que je serai capable d'accepter une autre personne encore avec moi ? Et puis, avec ces rêves que j'ai faits grâce à Dyrkri, d'autres questions me taraudent l'esprit.
Comment je connais ces personnes ? Du moins, pourquoi je me sens lié à elles ? Je me dis que Dyrkri est ancrée seulement dans le corps de ces hommes aux cheveux roses et aux yeux bleus. J'ai aussi tout cela en moi. Ce n'est pas une erreur, il y a quelque chose derrière tout ça. Je sais aussi qu'elle ne me répondra pas, je ne me fais pas d'illusions à ce sujet.
« Nev, je ne sais pas. Peut-être qu'un jour, je te le dirai. Est-ce que tu me fais confiance ? »
« Après ce qui s'est passé cette nuit, tu t'en doutes que malgré tout cela... enfin … je … hum … Dyrkri. Je suis sûr d'une chose : jamais tu me feras du mal pour une raison absurde. »
Je la sens qui sourit en moi. Je me doute que mes paroles doivent lui plaire et la rassurer. Tant mieux, oui tant mieux. Ah ! J'ai tellement besoin d'informations.