Chapitre 1 : Aucune différence
Chapitre 1 : Aucune différence
« Quand est-ce que l’on mange, Nev ? »
« Quand je l’aurai décidé, Giréléna. Pas avant. »
Je lui rétorque cela et je l’ignore à nouveau. Je n’ai pas de temps à perdre avec ces imbécilités. Je n’ai pas envie de perdre mon temps avec elle. Elle émet un grognement mais celui qui sort d’entre mes lèvres est encore plus fort qu’elle. Elle n’a vraiment pas intérêt à ouvrir sa bouche, pas du tout même ! C’est très simple ! Vraiment très simple ! Ca fait déjà trois mois … qu’Apixy est morte.
J’ai encore du mal à y croire, j’ai encore du mal à l’admettre mais elle n’est plus là maintenant. Elle a disparu, elle ne reviendra pas. Je ne le connaissais qu’à peine et pourtant … sa mort m’a fait bien plus de mal que tout le reste. Peut-être est-ce parce qu’Apixy est morte et non-scellée ? Car je savais qu’Apixy ne pensait pas à mal ? Qu’elle pensait à son peuple et rien d’autre ? Surement, c’est surement à cause de ça. Je ne vois aucune autre possibilité. En fait, j’en ai rien à faire, voilà tout.
« J’ai faim, Nev. » me répète-t-elle dix minutes après.
« J’ai pourtant été clair à ce sujet. On ne mange pas maintenant, c’est simple. »
« Papa, papa, … j’ai un peu faim moi aussi. »
Ce n’est pas une voix qui s’adresse à moi mais trois … à l’unisson. Le grognement laisse place à un petit sourire alors que je me tourne vers elle. Enfin, elles … C’est différent. Car oui, c’est un peu horrible à regarder ou presque. Du moins, pour la personne normale, pour un humain … mais pour moi, c’est différent.
« D’accord, d’accord, nous allons manger. On va s’installer et préparer à manger. »
« Hey ! Mais j’ai demandé y a à peine trente secondes et tu m’as dit que … »
Je me retourne vers Giréléna et la fixe de mes yeux saphir. Je lui aie pourtant dit d’éviter d’ouvrir sa bouche si c’est pour proférer des imbécilités de la sorte. M’enfin, elle me regarde de la même façon et on s’observe en chiens de faïence pendant quelques secondes.
« Papa, papa Nev, s’il te plaît. Pas de dispute. »
« Oui, Niny, pas de dispute. Ça ne vaut pas la peine de se battre pour ce genre de personnes imbues et qui ne pensent qu’à elles. »
« Voyez donc qui parle de ça, c’est amusant en un sens. »
Non, j’ai dit que je ne lui répondrai pas et je ne le ferai pas. Je serre Niny contre moi et je vais m’éloigner de Giréléna. Je dépose le sac au sol, signalant à Niny que nous allions trouver quelques branches pour préparer un bon feu. Elle en tremble un peu mais je lui souffle que s’il le faut, on l’éloignera encore plus que d’habitude du feu. C’est vrai que pour une fille-insecte, c’est très dangereux … mais bon, je suis là pour la protéger. Je l’ai promis à Apixy … et je tiens toujours mes promesses.
« Alors, qu’est-ce que tu veux manger aujourd’hui, Niny ? »
« Je sais pas, papa. Quelque chose de bon ? La même chose que la dame Giréléna. »
« Elle n’a rien d’une dame, Niny. Rien du tout même. C’est même plutôt le contraire. Elle ne mérite pas ce terme, tu devrais éviter de lui parler ainsi. »
« Mais … mais pourtant, c’est une dame, non ? »
« Non, ça ne l’est pas. Ne te focalise pas sur elle, pas du tout. Elle ne mérite pas cette attention de ta part. Pas du tout même. Tu viens ? Qu’est-ce qu’une jolie petite demoiselle comme toi aimerait manger hein ? »
Je lui répète la même question alors qu’elle sourit. Il faut dire que je caresse le sommet de ses crânes. Oui, trois crânes reliés par de la peau. Bien entendu, ça semble effrayant, surtout quand il y a ce petit côté lié aux insectes pas forcément déplaisant. Et puis, sur les côtés des deux visages qui se trouvent sous le troisième, des petits bras avec des mains au bout ont commencé à pousser. Elle voit que je la regarde et rougit :
« Papa, c’est vraiment gênant quand tu fais ça … »
« Mais non, mais non, pas du tout. Pourquoi est-ce que cela serait gênant ? »
« Car je suis pas aussi jolie que la dame Giréléna. J’ai pu remarquer. Elle a des bras et puis un grand grand corps ! Elle est bien mieux. »
« Ohla, pas du tout, pas du tout même. Viens par-là toi. »
Je recommence à la serrer dans mes bras pour la rassurer. Elle n’a pas à s’en faire. Pas du tout. Si c’était le physique le plus important, peut-être mais non … pas à mes yeux. Giréléna peut être une beauté, elle est laide de l’intérieur, très laide.
« Alors, tu veux bien me récupérer quelques branches ? Qu’est-ce que tu en penses ? »
« Oui, oui, Papa ! Je le fais tout de suite ! J’espère que ça te plaira les morceaux que je vais prendre, hihihi ! Oui, j’espère que ça te plaira ! »
« Tout ce que tu touches est tout simplement merveilleux. »
Elle rougit à nouveau, intimidée par mes paroles. Bien entendu, je la complimente. Elle le mérite tellement après la mort de sa mère. Elle s’en est relevée et est devenue encore plus combative qu’avant. Mais bon, elle reste une enfant. Même si d’après ce que j’ai cru comprendre et remarquer, trois mois chez moi …
« Papa, Papa ! Regarde donc tout ça ! »
Voilà qu’elle revient à toute allure, de grands sourires peints sur ses lèvres alors qu’elle montre des branches dans ses petites mains. Je la félicite en lui tapotant doucement le sommet du crâne au-dessus des deux autres.
« C’est bien, c’est bien, ma petite Apitrini. Je pense qu’on a assez de bois. Tu viens dormir ? »
« Ben euh non ! D’abord, on va manger, non ? »
Hein ? Euh ? Oh zut ! Je me suis trompé dans mes paroles. Pfff … Vraiment, je suis un peu bête sur ce coup mais je préfère sourire et lui dire que je me suis trompé. Enfin, comme ça, aucun souci. Elle me dit que c’est pas grave et voilà que l’on retrouve Giréléna. J’hausse un sourcil alors qu’elle est couchée sur le côté, me regardant avec neutralité. Dans cette position, difficile d’ignorer ses belles formes.
« Je vais préparer à manger, évite de dormir. »
« Hein ? Oui, bien entendu. » marmonne-t-elle avant de se remettre correctement, plus que vexée par mes propos alors que je n’en cherche même pas l’origine.
« J’ai dit que tu devais mieux te battre, ce n’est pas dur. On va bientôt manger. »
Elle ronchonne et fait la moue. J’en ai rien à faire. Qu’elle soit déjà contente que je veuille bien lui donner à manger. D’habitude, je ne nourris pas les traîtresses de son genre. Elle ne mériterait même pas d’avoir à manger alors bon … Tsss ! Bon, je vais préparer le feu, Niny commençant à s’enfuir à toute allure.
« Allons, allons, Niny. Tu n’as pas besoin d’avoir peur. Le feu ne te fera aucun mal. Enfin, tant que tu ne t’en rapproches pas trop. Et puis, il fait froid durant la nuit. »
« Je peux encore dormir avec toi, papa Nev ? »
« Hmm ? Pourquoi est-ce que tu me poses la question à chaque fois ? Bien sûr que oui, tu t’en doutes encore ? Tu peux dormir avec moi quand tu le désires, tu n’as pas à t’en faire. »
« Je le veux, papa ! Je le veux ! »
Roh. A l’écouter comme ça, j’ai l’impression qu’elle me fait une déclamation en mariage. Puis avec ses petits visages souriants et ses yeux globuleux d’insecte, elle est toute mignonne. Je viens l’embrasser sur les joues, les trois visages bien entendu !
« Hihihi, ça chatouille, papa. » s’exclame-t-elle en rigolant.
C’est aussi gênant que ça ? J’entends un grognement derrière moi mais je n’y prête aucune attention. Je vais tout simplement terminer le repas pour que je puisse nourrir l’autre. Il est hors de question que je me laisse faire sauf quand elle a vraiment faim.
En fait, même dans ce cas … Ah, je m’en rappelle comme c’était hier. Ce fut une semaine après la mort d’Apixy. Giréléna a essayé de me violer comme à son habitude mais je l’avais repoussée avec violence, cette fois-ci, bien décidé à ne pas me laisser faire contrairement aux autres fois. Choquée et interloquée, elle avait murmuré :
« J’en ai besoin pour vivre, moi ! »
« Quelle blague ! Tu manges de la nourriture comme moi et les humains ! »
« CA CHANGE RIEN QU’IL ME FAUT DU SPERME ! »
Si quelqu’un l’avait entendu à ce moment-là, elle aurait surement passée pour une traînée. D’ailleurs, c’est ce que j’ai pensé d’elle à cet instant précis. Je me rappelle aussi du rictus mauvais que j’ai eu avant de dire :
« Ah ? Si ce n’est que ça, ne t’en fait pas, tu vas en avoir. »
La surprise dans son ton avait laissé place à l’appréhension quand je me suis éloigné avec un gobelet. Et surtout quand je revins quelques minutes plus tard, le gobelet à la main. Je le déposais dans la sienne alors qu’elle y jette un œil.
« Voilà, tu as eu ce que tu voulais de moi, non ? »
« Tu … Tu te fous de ma gueule hein ?! TU TE FOUS DE MOI ?! »
Elle avait jeté le gobelet au sol avant de se ruer sur ma personne. Elle n’appréciait pas ce que je lui avais donné ? Qu’importe ! Je n’allais pas me laisser faire ! Pas du tout même ! Elle avait essayé de m’immobiliser mais j’avais réussi à la repousser assez violemment au point de la choquer une nouvelle fois.
Et depuis ? Rien du tout. Rien de rien. J’avais pu constater l’évolution de son appétit sexuel au fil des jours qui s’étaient écoulés. Et puis trois mois ? Je savais maintenant qu’elle était en manque. Ca me faisait un peu mal mais hors de question de le reconnaître. Maintenant qu’elle est en face de moi, je peux la voir.
Mieux l’étudier … Elle a du mal à contrôler son corps. Elle a du mal à ne pas être excitée. Je le sais par rapport aux pointes qui traversent son bustier maintenant une bonne partie du temps. Sauf pendant que nous sommes en ville. D’ailleurs, dans ces moments-là, je suis au regret de cacher Niny car elle pourrait faire peur.
Bon, Giréléna a aussi le corps qui tremble, le visage assez fatigué et exténué … mais elle lutte vraiment contre ça. Elle ne veut pas se rabaisser, elle ne veut pas s’abandonner à ça. Elle a encore trop d’honneur et d’estime. Tsss …
« Mange donc, Giréléna. » dis-je finalement en lui déposant le triple de la ration habituelle. Elle est étonnée mais hoche la tête positivement avant de se mettre à manger.
Heureusement que Niny me demande pas le même traitement sinon, je pense que j’aurai beaucoup de problèmes à l’avenir. Je pousse un petit soupir alors que je regarde Giréléna. Elle m’observe et murmure avec un peu de tremblement dans la voix :
« Qu’est … qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi est-ce que tu me regardes comme un animal ? »
« Tu te fais des idées, je ne te considère pas comme un animal, loin de là même. »
« Alors ne m’étudie pas avec tes yeux. Je ne suis pas un morceau de viande. »
« Comme ça, nous sommes deux à ce sujet, rien que ça. »
Elle faiblit … je le sais, je le remarque sur son corps, dans ses paroles mais non, je ne lui pardonnerai pas la mort d’Apixy. Pas du tout même. Lorsque le repas est terminé, je l’observe à nouveau et je lui demande :
« Tu veux le reste ou pas, Giréléna ? »
« Je … je … » commence-t-elle à bafouiller. Oui, elle en a envie et elle se frotte les bras. J’ai l’impression de pouvoir la posséder. Mais je ne le ferai pas.
« Tu sais parler, n’est-ce pas ? Ce n’est pas bien difficile pourtant. »
« Crève en enfer, je ne me rabaisserai JAMAIS à ton niveau, c’est compris ?! »
« Oh, tu sais, moi, je ne veux que t’aider hein ? »
« Te fout pas de moi ! Toi aussi, ton corps me réclame ! Toi aussi, ton corps me veut ! » hurle t-elle alors que Niny se cache derrière moi, ne comprenant pas ce qui se passe.
« Ah ? Et si c’était le cas ? Ca ne ferait aucune différence. Je peux facilement m’occuper de moi tout seul. Ce n’est qu’une envie passagère, comme tous les hommes. »
Je la voie qui tremble, je la voie qui fulmine contre moi. Elle me hait, elle me déteste, elle veut me violer mais elle sait qu’elle n’en a pas les capacités, qu’elle est trop affaiblie pour ça. Je me mets à bailler, entendant Niny qui fait de même de son côté.
« C’est l’heure pour les braves d’aller dormir, Niny ! »
« D’accord, papa … mais tu es en colère contre dame Giréléna ? »
« Moi ? Je ne suis pas en colère, loin de là. Je suis même amusé. Tu dors contre moi, encore ? Et ne t’en fait pas, tu n’auras pas à avoir peur. »
Car oui … je le sais parfaitement. Giréléna avait été même prête à kidnapper Niny pour obtenir son dû. Sauf que cela n’avait pas marché et que je m’étais mis rudement en colère. Je vois Giréléna qui s’éloigne maintenant pour aller dormir dans son coin, en boule, sans même la couverture que je lui avais offerte.
C’est qu’une fichue gamine prétentieuse avec un corps d’adulte. Je marmonne quelques mots dans ma barbe et les heures passent. Lorsqu’il fait nuit, je me relève, faisant attention à ne pas réveiller Niny. J’ouvre mon sac, prenant la couverture que Giréléna n’a pas voulu se mettre sur le dos … et vient finalement la déposer su son corps.
Je la regarde pendant quelques secondes, m’accroupissant à la hauteur de son visage. Elle ne grelotte plus de froid maintenant et son sommeil semble apaisé. Imbécile. Pourquoi est-ce c’est seulement lorsqu’elle est dort qu’elle est la plus appréciable, hein ?
« Quand est-ce que l’on mange, Nev ? »
« Quand je l’aurai décidé, Giréléna. Pas avant. »
Je lui rétorque cela et je l’ignore à nouveau. Je n’ai pas de temps à perdre avec ces imbécilités. Je n’ai pas envie de perdre mon temps avec elle. Elle émet un grognement mais celui qui sort d’entre mes lèvres est encore plus fort qu’elle. Elle n’a vraiment pas intérêt à ouvrir sa bouche, pas du tout même ! C’est très simple ! Vraiment très simple ! Ca fait déjà trois mois … qu’Apixy est morte.
J’ai encore du mal à y croire, j’ai encore du mal à l’admettre mais elle n’est plus là maintenant. Elle a disparu, elle ne reviendra pas. Je ne le connaissais qu’à peine et pourtant … sa mort m’a fait bien plus de mal que tout le reste. Peut-être est-ce parce qu’Apixy est morte et non-scellée ? Car je savais qu’Apixy ne pensait pas à mal ? Qu’elle pensait à son peuple et rien d’autre ? Surement, c’est surement à cause de ça. Je ne vois aucune autre possibilité. En fait, j’en ai rien à faire, voilà tout.
« J’ai faim, Nev. » me répète-t-elle dix minutes après.
« J’ai pourtant été clair à ce sujet. On ne mange pas maintenant, c’est simple. »
« Papa, papa, … j’ai un peu faim moi aussi. »
Ce n’est pas une voix qui s’adresse à moi mais trois … à l’unisson. Le grognement laisse place à un petit sourire alors que je me tourne vers elle. Enfin, elles … C’est différent. Car oui, c’est un peu horrible à regarder ou presque. Du moins, pour la personne normale, pour un humain … mais pour moi, c’est différent.
« D’accord, d’accord, nous allons manger. On va s’installer et préparer à manger. »
« Hey ! Mais j’ai demandé y a à peine trente secondes et tu m’as dit que … »
Je me retourne vers Giréléna et la fixe de mes yeux saphir. Je lui aie pourtant dit d’éviter d’ouvrir sa bouche si c’est pour proférer des imbécilités de la sorte. M’enfin, elle me regarde de la même façon et on s’observe en chiens de faïence pendant quelques secondes.
« Papa, papa Nev, s’il te plaît. Pas de dispute. »
« Oui, Niny, pas de dispute. Ça ne vaut pas la peine de se battre pour ce genre de personnes imbues et qui ne pensent qu’à elles. »
« Voyez donc qui parle de ça, c’est amusant en un sens. »
Non, j’ai dit que je ne lui répondrai pas et je ne le ferai pas. Je serre Niny contre moi et je vais m’éloigner de Giréléna. Je dépose le sac au sol, signalant à Niny que nous allions trouver quelques branches pour préparer un bon feu. Elle en tremble un peu mais je lui souffle que s’il le faut, on l’éloignera encore plus que d’habitude du feu. C’est vrai que pour une fille-insecte, c’est très dangereux … mais bon, je suis là pour la protéger. Je l’ai promis à Apixy … et je tiens toujours mes promesses.
« Alors, qu’est-ce que tu veux manger aujourd’hui, Niny ? »
« Je sais pas, papa. Quelque chose de bon ? La même chose que la dame Giréléna. »
« Elle n’a rien d’une dame, Niny. Rien du tout même. C’est même plutôt le contraire. Elle ne mérite pas ce terme, tu devrais éviter de lui parler ainsi. »
« Mais … mais pourtant, c’est une dame, non ? »
« Non, ça ne l’est pas. Ne te focalise pas sur elle, pas du tout. Elle ne mérite pas cette attention de ta part. Pas du tout même. Tu viens ? Qu’est-ce qu’une jolie petite demoiselle comme toi aimerait manger hein ? »
Je lui répète la même question alors qu’elle sourit. Il faut dire que je caresse le sommet de ses crânes. Oui, trois crânes reliés par de la peau. Bien entendu, ça semble effrayant, surtout quand il y a ce petit côté lié aux insectes pas forcément déplaisant. Et puis, sur les côtés des deux visages qui se trouvent sous le troisième, des petits bras avec des mains au bout ont commencé à pousser. Elle voit que je la regarde et rougit :
« Papa, c’est vraiment gênant quand tu fais ça … »
« Mais non, mais non, pas du tout. Pourquoi est-ce que cela serait gênant ? »
« Car je suis pas aussi jolie que la dame Giréléna. J’ai pu remarquer. Elle a des bras et puis un grand grand corps ! Elle est bien mieux. »
« Ohla, pas du tout, pas du tout même. Viens par-là toi. »
Je recommence à la serrer dans mes bras pour la rassurer. Elle n’a pas à s’en faire. Pas du tout. Si c’était le physique le plus important, peut-être mais non … pas à mes yeux. Giréléna peut être une beauté, elle est laide de l’intérieur, très laide.
« Alors, tu veux bien me récupérer quelques branches ? Qu’est-ce que tu en penses ? »
« Oui, oui, Papa ! Je le fais tout de suite ! J’espère que ça te plaira les morceaux que je vais prendre, hihihi ! Oui, j’espère que ça te plaira ! »
« Tout ce que tu touches est tout simplement merveilleux. »
Elle rougit à nouveau, intimidée par mes paroles. Bien entendu, je la complimente. Elle le mérite tellement après la mort de sa mère. Elle s’en est relevée et est devenue encore plus combative qu’avant. Mais bon, elle reste une enfant. Même si d’après ce que j’ai cru comprendre et remarquer, trois mois chez moi …
« Papa, Papa ! Regarde donc tout ça ! »
Voilà qu’elle revient à toute allure, de grands sourires peints sur ses lèvres alors qu’elle montre des branches dans ses petites mains. Je la félicite en lui tapotant doucement le sommet du crâne au-dessus des deux autres.
« C’est bien, c’est bien, ma petite Apitrini. Je pense qu’on a assez de bois. Tu viens dormir ? »
« Ben euh non ! D’abord, on va manger, non ? »
Hein ? Euh ? Oh zut ! Je me suis trompé dans mes paroles. Pfff … Vraiment, je suis un peu bête sur ce coup mais je préfère sourire et lui dire que je me suis trompé. Enfin, comme ça, aucun souci. Elle me dit que c’est pas grave et voilà que l’on retrouve Giréléna. J’hausse un sourcil alors qu’elle est couchée sur le côté, me regardant avec neutralité. Dans cette position, difficile d’ignorer ses belles formes.
« Je vais préparer à manger, évite de dormir. »
« Hein ? Oui, bien entendu. » marmonne-t-elle avant de se remettre correctement, plus que vexée par mes propos alors que je n’en cherche même pas l’origine.
« J’ai dit que tu devais mieux te battre, ce n’est pas dur. On va bientôt manger. »
Elle ronchonne et fait la moue. J’en ai rien à faire. Qu’elle soit déjà contente que je veuille bien lui donner à manger. D’habitude, je ne nourris pas les traîtresses de son genre. Elle ne mériterait même pas d’avoir à manger alors bon … Tsss ! Bon, je vais préparer le feu, Niny commençant à s’enfuir à toute allure.
« Allons, allons, Niny. Tu n’as pas besoin d’avoir peur. Le feu ne te fera aucun mal. Enfin, tant que tu ne t’en rapproches pas trop. Et puis, il fait froid durant la nuit. »
« Je peux encore dormir avec toi, papa Nev ? »
« Hmm ? Pourquoi est-ce que tu me poses la question à chaque fois ? Bien sûr que oui, tu t’en doutes encore ? Tu peux dormir avec moi quand tu le désires, tu n’as pas à t’en faire. »
« Je le veux, papa ! Je le veux ! »
Roh. A l’écouter comme ça, j’ai l’impression qu’elle me fait une déclamation en mariage. Puis avec ses petits visages souriants et ses yeux globuleux d’insecte, elle est toute mignonne. Je viens l’embrasser sur les joues, les trois visages bien entendu !
« Hihihi, ça chatouille, papa. » s’exclame-t-elle en rigolant.
C’est aussi gênant que ça ? J’entends un grognement derrière moi mais je n’y prête aucune attention. Je vais tout simplement terminer le repas pour que je puisse nourrir l’autre. Il est hors de question que je me laisse faire sauf quand elle a vraiment faim.
En fait, même dans ce cas … Ah, je m’en rappelle comme c’était hier. Ce fut une semaine après la mort d’Apixy. Giréléna a essayé de me violer comme à son habitude mais je l’avais repoussée avec violence, cette fois-ci, bien décidé à ne pas me laisser faire contrairement aux autres fois. Choquée et interloquée, elle avait murmuré :
« J’en ai besoin pour vivre, moi ! »
« Quelle blague ! Tu manges de la nourriture comme moi et les humains ! »
« CA CHANGE RIEN QU’IL ME FAUT DU SPERME ! »
Si quelqu’un l’avait entendu à ce moment-là, elle aurait surement passée pour une traînée. D’ailleurs, c’est ce que j’ai pensé d’elle à cet instant précis. Je me rappelle aussi du rictus mauvais que j’ai eu avant de dire :
« Ah ? Si ce n’est que ça, ne t’en fait pas, tu vas en avoir. »
La surprise dans son ton avait laissé place à l’appréhension quand je me suis éloigné avec un gobelet. Et surtout quand je revins quelques minutes plus tard, le gobelet à la main. Je le déposais dans la sienne alors qu’elle y jette un œil.
« Voilà, tu as eu ce que tu voulais de moi, non ? »
« Tu … Tu te fous de ma gueule hein ?! TU TE FOUS DE MOI ?! »
Elle avait jeté le gobelet au sol avant de se ruer sur ma personne. Elle n’appréciait pas ce que je lui avais donné ? Qu’importe ! Je n’allais pas me laisser faire ! Pas du tout même ! Elle avait essayé de m’immobiliser mais j’avais réussi à la repousser assez violemment au point de la choquer une nouvelle fois.
Et depuis ? Rien du tout. Rien de rien. J’avais pu constater l’évolution de son appétit sexuel au fil des jours qui s’étaient écoulés. Et puis trois mois ? Je savais maintenant qu’elle était en manque. Ca me faisait un peu mal mais hors de question de le reconnaître. Maintenant qu’elle est en face de moi, je peux la voir.
Mieux l’étudier … Elle a du mal à contrôler son corps. Elle a du mal à ne pas être excitée. Je le sais par rapport aux pointes qui traversent son bustier maintenant une bonne partie du temps. Sauf pendant que nous sommes en ville. D’ailleurs, dans ces moments-là, je suis au regret de cacher Niny car elle pourrait faire peur.
Bon, Giréléna a aussi le corps qui tremble, le visage assez fatigué et exténué … mais elle lutte vraiment contre ça. Elle ne veut pas se rabaisser, elle ne veut pas s’abandonner à ça. Elle a encore trop d’honneur et d’estime. Tsss …
« Mange donc, Giréléna. » dis-je finalement en lui déposant le triple de la ration habituelle. Elle est étonnée mais hoche la tête positivement avant de se mettre à manger.
Heureusement que Niny me demande pas le même traitement sinon, je pense que j’aurai beaucoup de problèmes à l’avenir. Je pousse un petit soupir alors que je regarde Giréléna. Elle m’observe et murmure avec un peu de tremblement dans la voix :
« Qu’est … qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi est-ce que tu me regardes comme un animal ? »
« Tu te fais des idées, je ne te considère pas comme un animal, loin de là même. »
« Alors ne m’étudie pas avec tes yeux. Je ne suis pas un morceau de viande. »
« Comme ça, nous sommes deux à ce sujet, rien que ça. »
Elle faiblit … je le sais, je le remarque sur son corps, dans ses paroles mais non, je ne lui pardonnerai pas la mort d’Apixy. Pas du tout même. Lorsque le repas est terminé, je l’observe à nouveau et je lui demande :
« Tu veux le reste ou pas, Giréléna ? »
« Je … je … » commence-t-elle à bafouiller. Oui, elle en a envie et elle se frotte les bras. J’ai l’impression de pouvoir la posséder. Mais je ne le ferai pas.
« Tu sais parler, n’est-ce pas ? Ce n’est pas bien difficile pourtant. »
« Crève en enfer, je ne me rabaisserai JAMAIS à ton niveau, c’est compris ?! »
« Oh, tu sais, moi, je ne veux que t’aider hein ? »
« Te fout pas de moi ! Toi aussi, ton corps me réclame ! Toi aussi, ton corps me veut ! » hurle t-elle alors que Niny se cache derrière moi, ne comprenant pas ce qui se passe.
« Ah ? Et si c’était le cas ? Ca ne ferait aucune différence. Je peux facilement m’occuper de moi tout seul. Ce n’est qu’une envie passagère, comme tous les hommes. »
Je la voie qui tremble, je la voie qui fulmine contre moi. Elle me hait, elle me déteste, elle veut me violer mais elle sait qu’elle n’en a pas les capacités, qu’elle est trop affaiblie pour ça. Je me mets à bailler, entendant Niny qui fait de même de son côté.
« C’est l’heure pour les braves d’aller dormir, Niny ! »
« D’accord, papa … mais tu es en colère contre dame Giréléna ? »
« Moi ? Je ne suis pas en colère, loin de là. Je suis même amusé. Tu dors contre moi, encore ? Et ne t’en fait pas, tu n’auras pas à avoir peur. »
Car oui … je le sais parfaitement. Giréléna avait été même prête à kidnapper Niny pour obtenir son dû. Sauf que cela n’avait pas marché et que je m’étais mis rudement en colère. Je vois Giréléna qui s’éloigne maintenant pour aller dormir dans son coin, en boule, sans même la couverture que je lui avais offerte.
C’est qu’une fichue gamine prétentieuse avec un corps d’adulte. Je marmonne quelques mots dans ma barbe et les heures passent. Lorsqu’il fait nuit, je me relève, faisant attention à ne pas réveiller Niny. J’ouvre mon sac, prenant la couverture que Giréléna n’a pas voulu se mettre sur le dos … et vient finalement la déposer su son corps.
Je la regarde pendant quelques secondes, m’accroupissant à la hauteur de son visage. Elle ne grelotte plus de froid maintenant et son sommeil semble apaisé. Imbécile. Pourquoi est-ce c’est seulement lorsqu’elle est dort qu’elle est la plus appréciable, hein ?
Au cas où, je vais envoyer ceux qui me lisent de Bip ici aussi.
Soyez pas méchants avec eux !
Et vas falloir que je remette les chapitres de mes anciens tomes aussi...
GRUMPF ! Tout ça est une perte de temps nécessaire !