Chapitre 1 : Sans rien
Chapitre 1 : Sans rien
« Papa … Papa … J’ai un peu mal aux pieds. »
« Viens sur mes épaules … même si tu deviens trop grande pour moi. »
Je m’accroupi alors qu’elle place ses bras autour de mon cou. Je la soulève avec aisance, sentant sa poitrine qui a pris de bonnes proportions depuis le temps. Une année est passée … une longue année depuis la mort de Giréléna. Mais une année, pour une Apitrini, il semblerait que ça soit quatre ans qui se sont écoulés.
« Je ne suis pas trop lourde pour toi, papa ? »
« Pas du tout, ne t’en fait pas. Tu t’accroches bien, Niny ? »
« Oui, papa. Merci beaucoup de me porter, papa. Tu es devenu tellement plus grand et fort depuis cette année. Je te l’ai pas déjà dit, papa ? »
Si, si … elle me l’a déjà dit. Mais bon, ça ne change pas grand-chose dans le fond. Enfin, je crois ? Je ne suis pas sûr ? Je relève ma tête, observant les deux de la demoiselle aux cheveux blonds. Elle commence à avoir des yeux bien insectoïdes mais oui … une tête est tombée dans la soirée … enfin, dans la journée … Enfin non ! Dans l’année !
Il n’en restait plus que deux … et elle redeviendrait une femme-Apireine, comme sa mère. Sa mère … Je caresse les doigts griffus de la demoiselle-Apitrini tout en continuant de marcher devant moi, ne me préoccupant plus de ce qui se trouvait autour. Elle continuait de vouloir faire la conversation, demandant d’une voix lente :
« Papa ? Est-ce que l’on dort encore dehors ce soir ? »
« Il y a de grandes chances, je suis désolé mais tu sais parfaitement quelle est la situation ailleurs, n’est-ce pas ? Je ne veux pas prendre de risque. »
« Je le sais papa … Je le sais. Je sais que tu es recherché mais moi aussi. »
Et il n’y a pas que ça malheureusement. Ca, ce n’est que le début, le début de tous les malheurs qui sont survenus depuis cette dernière année. Une année dont je me serai bien passé malheureusement mais bon… Je ne peux rien y faire malheureusement.
« Papa ? Est-ce que tu voudras manger des fruits aujourd’hui ? »
« Je n’aime pas quand tu te mets à cueillir dans les airs. Je sais bien que tu peux voler mais … c’est dangereux de te montrer aux yeux des autres. Tu es la dernière fille-Apitrini. Enfin, non, tu sais parfaitement que tu es en danger. »
« Oui mais je ne vais pas te laisser mourir de faim non plus, papa. »
Elle marquait un point et je poussai un petit soupir. Elle avait raison, entièrement raison. Finalement, après trois bonnes de marche, la nuit commence à tomber et je finis par la déposer sur le sol, m’excusant car j’ai un peu mal au dos. Elle me regarde, me jugeant de haut en bas en rougissant avant d’émettre un petit rire. Elle recommence à battre des ailes avant de s’éloigner, partie chercher des fruits pour nous.
« Aaaaaaaaah ! Bon … Autant préparer la tente. »
Je commence à la monter alors que je réfléchis à la situation. C’est donc ça, n’est-ce pas ? Encore une journée passée … sans elle. J’ai compris finalement lorsque je l’ai perdue. Lorsque Giréléna fut morte, j’ai compris que … c’était fini.
« Fini, sans elle, ça ne vaut plus rien, plus du tout même. »
« Papa ? Il ne faut pas penser à ça. Je suis de retour. »
Voilà la plus belle qui arrive. La seule femme de ma vie encore en vie … justement. Je fais un petit sourire en lui disant que ce n’est pas bien grave alors qu’elle hoche la tête positivement. C’est donc ainsi, n’est-ce pas ? Ah … oui … surement ainsi même. Il regarda les fruits, elle avait un don, n’est-ce pas ? Car avec tout ce qu’elle tenait entre ses mains …
« Désolé … Niny. Je n’ai pas de viande à te donner. »
« Hein ? Mais papa ! Tu sais parfaitement que je ne mange pas de viande de toute façon ! »
Ah oui ? C’est vrai. Je l’oublie quelque fois. Elle se contente de fruits mais … elle devient peu à peu une jeune femme-pokémon. Dire qu’elle grandit si vite alors que moi-même, je suis devenu un adulte. Un adulte, oui oui. Quelle … blague.
« Bon appétit papa ! Pas besoin de cuire les fruits ! »
Elle commence à dévorer sa portion et en mettre plein sur ses lèvres. Ah … vraiment, n’est-ce pas ? Je soupire en la regardant. Elle reste encore un peu une enfant. Dommage qu’elle grandisse aussi vite, c’est vraiment triste en soi.
Je m’approche d’elle après quelques minutes, prenant une serviette pour lui essuyer la bouche. Voilà, voilà. Elle sera bien plus propre comme ça. C’est bien mieux que de rester la bouche salie par les mûres et autres fruits des bois.
« Papa ! J’ai une surprise pour toi ! »
Ah bon ? Et c’est quoi cette surprise ? Ah ? Qu’est-ce qu’elle … fait ? Elle est en train de fouiller dans ses cheveux … et en extirpe deux pommes ? Mais elles sont recouvertes de miel et je la vois qui rougit fortement. Elle dit en rigolant :
« C’est pour le dessert. J’espère que ça te plait. »
« Mais d’où vient le miel ? Tu as … Enfin, je … Comment dire ça exactement … »
« C’est un secret ! » répond t-elle tout en éclatant de rire bien que je commence … à m’en douter un peu. Il va falloir que je la surveille visiblement. Je croque dans la pomme recouverte de miel alors qu’elle pousse un petit gémissement des plus mignons, détournant la tête. Je sens le goût du miel dans ma bouche … et aussi une petite vertu aphrodisiaque.
Oui, c’était bien ce que je pensais. C’est le miel de Niny que j’ai en bouche. Je n’ai pas encore regardé sa poitrine devenue plus généreuse bien que ça reste beaucoup moins que Giréléna. Mais … donc, le miel … elle le produit comme sa mère.
« P… Papa, est-ce que c’est bon alors ? »
« C’est tout simplement succulent, Niny. J’espère que j’en aurais d’autres plus tard. Pas maintenant car je suis tout simplement rassasié. »
« OUIIIIIIII ! Je t’en ferai autant que tu voudras, papa ! » me dit-elle en s’exclamant dans un grand rire alors que je soupire d’amusement. Je sais que ce soir, je vais devoir aller dans un coin en étant seul … et me soulager.
C’est vulgaire, c’est laid, mais le travail manuel est la seule chose que je peux me permettre. Je sais bien que cela pourrait très mal se finir si je ne fais pas attention mais je prends mes précautions, malgré le corps avenant qui commence à paraître chez Niny.
« Il est l’heure d’aller dormir, Niny. »
Elle ne dit pas un mot mais hoche la tête, sage et obéissante. Tant mieux si elle ne pose pas trop de questions, c’est tant mieux oui. Ca sera beaucoup plus simple alors pour se rendre sous la tente. J’éteins déjà le feu avant de rentrer dans la tente.
Quelques secondes plus tard, Niny pénètre à son tour et j’ouvre le sac de couchage. Elle s’enfoui à l’intérieur, venant se coller contre moi avant de m’embrasser sur les joues avec ses deux visages. Je ferai bien de continuer à me méfier et rester prudent.
Enfin, non, je sais que je réfléchis beaucoup trop à ça. Niny ne doit pas comprendre grandement ce que son corps réclame, c’est à moi de tout faire pour lui expliquer sans que ça dégénère. Que … que … qu’elle soit différente de sa mère et qu’elle œuvre pour un monde en paix avec les humains. Elle se trouvera un jeune homme qui voudra bien d’elle et elle pourra alors permettre de procréer réellement la lignée.
« C’est aussi simple que ça. »
« De quoi donc, papa ? A qui est-ce que tu parles ? Aux esprits élémentaires ? »
« Hein ? Oh, non, non. Pas du tout, pas du tout, ma petite fille. Pas du tout même. » dis-je avec lenteur avant de mettre une main devant ma bouche.
Elle m’embrasse une nouvelle fois sur les joues alors que je commence à m’endormir. Je la sens qui vint tout simplement se coller contre mon torse, sa tête posée juste sur ma gorge alors que je réfléchis à tout cela.
Non en fait, je ne réfléchis à rien du tout. Demain sera une nouvelle journée, une journée où j’irai encore protéger la petite demoiselle-pokémon qui dort dans mes bras. A mon tour de déposer un baiser sur ses fronts avant de retirer mes lèvres. Il est temps pour moi de trouver le sommeil et alors de ne plus bouger du tout.. Finalement, je sombre dans le sommeil à mon tour, allant rêver d’une personne qui ne parcoure maintenant plus mon existence.
Le lendemain matin, je suis réveillé en second. Oui, il semblerait que Niny se soit réveillée avant moi. Lorsque je sors de la tente, je la vois qui me tourne le dos, observant le ciel et le soleil qui flotte dans ce dernier. Ah … Oui.
Elle est belle quand elle me tourne le dos. Je me demande si les femmes-pokémon pourraient prendre l’apparence de femmes normales ? Un peu comme Giréléan … ou Apixy dans mon rêve. Dans un rêve qui date …
Je pose une main sur mon cœur. En y réfléchissant, j’ai perdu deux personnes importantes. Même si Apixy ne fut que pendant que quelques instants, j’ai été touché en plein cœur par ses propos et ses actes. Giréléna, ce fut le temps passé avec elle … Vraiment, je …
« Oh ! Papa ! Tu es déjà réveillé ? Je ne voulais pas … »
Elle se retournait vers moi, surprise et étonnée que je sois déjà debout. Ca ne devrait pas être plutôt l’inverse en fin de compte ? Enfin qu’importe, ce n’était pas bien grave. L’important était le fait que l’adolescente-Apitrini soit en face de moi.
« Comment est-ce que tu vas papa, aujourd’hui ? »
Elle a l’air gênée. Quelque chose la dérange ? Je lui avais acheté une belle robe jaune et noire à rayures … comme le corps de sa mère à l’époque. Je trouve que ça lui colle bien. Je voudrai juste comprendre ce qui l’embête.
« Quel est le souci, Niny ? Tu me sembles vraiment perturbée. »
« Oh, rien de bien grave, papa. C’est juste que je pensais à quelque chose d’amusant, c’est tout. Enfin, amusant et gênant. »
Comme elle le désire, je ne la forcerai pas à parler. Je ne suis pas ainsi, je n’aime pas forcer les gens, pas du tout même. Je la regarde une dernière fois puis démonte la tente pour ensuite me préparer pour la journée. Il va falloir aller en ville cette fois.
Je me prépare et prend ensuite sa main. Maintenant, elle a des bras et des jambes presque normaux au final. Je pense qu’avant une année, elle aura fini … de grandir. C’est triste. Elle grandit trop vite à mon goût, beaucoup trop vite.
« Papa, tu me fais un peu mal en serrant mes doigts comme ça. »
« Pardon … » murmure-je avec lenteur. C’est vrai que je tiens sa main et que je ne veux pas la lâcher. Je dois donner l’impression d’être un peu fou, j’en suis presque sûr même. C’est dommage, vraiment dommage. J’essaye … de ne plus penser à rien.
« Est-ce que tu m’aimes, papa ? »
Elle me demande ça maintenant ? Après une demi-heure de marche ? Elle a vraiment des questions surprenantes. Surtout qu’elle doit se douter de la réponse, non ? J’hoche la tête positivement alors qu’elle sourit et pousse un petit rire. Il suffit juste que je lui dise ça ? Enfin, lui montre que c’est le cas ? Pourquoi … est-ce que pendant des années, je me suis trompé ?
« PAPA ! PAPA ! »
Elle s’écrit et je la regarde. Si elle hurle, c’est qu’il y a… un gros souci. Et pour cause ! Ce que je vois est aberrant ! J’ai bien une ville devant nous ! Sauf qu’elle est en flammes ! Et que je vois des êtres ailés dans le ciel !
« Des femmes-pokémon attaquent les villageois ! »
« Niny, reste à l’abri. Je vais m’occuper de ça. » dis-je sèchement, mon ton s’étant transformé aussitôt en quelque chose de froid et sinistre. Un petit rire se fait entendre en mon être alors que je pose ma main sur le pendentif que Giréléna m’avait offert.
Aussitôt, il se met à briller avant de prendre l’apparence d’une belle et longue lame. Celle d’une épée aiguisée. Cette fois-ci, je ne laisse plus de place au maul. Mon but est de tuer ces femmes-pokémon, sans même leur laisser la possibilité de se repentir.
« Papa, je viens avec toi. Je sais aussi me battre, maintenant ! »
« Hors de question et ne t’avise surtout pas de me répondre, Niny ! »
« Mais papa, je peux vraiment … »
Je pose mon regard saphir sur elle et elle s’immobilise aussitôt. Quand je dis quelque chose, elle obéit, c’est compris ? Je n’ai clairement pas de temps à perdre avec ça ! Je la vois qui sanglote et renifle alors que je ne me retourne.
« Mets-toi à l’abri et je reviendrai ensuite te chercher. »
« Snif … Snif … Snif … » renifle-t-elle sans m’adresser la parole.
« Est-ce que c’est bien compris, Niny ? Je t’ai posé une question, j’aime bien avoir une réponse quand c’est le cas. D’accord ? Niny ? »
« Snif … Je suis d’accord … papa. »
Elle me dit cela avec tristesse mais elle comprend que je fais ça pour sa sécurité. J’entends un petit battement d’ailes pour bien signaler qu’elle s’éloigne. De mon côté … J’ai un compte à régler avec ces femmes-pokémon qui s’en prennent à une ville.
« HAHAHAHA ! » s’égosille une voix en moi que je tente d’ignorer complètement.
« Je vais y aller. Quant à … toi, je n’aurai pas besoin de ton aide … comme c’est le cas depuis plus d’une année maintenant. »
Le rire s’arrête puis disparaît complètement. Je suis maintenant seul … complètement seul. Je me mets à courir, me dirigeant à toute allure vers la ville en proie aux flammes et aux femmes-pokémon ailées. J’ai déjà rencontré cette espèce de femme-pokémon. Oui, cette espèce qui a décidé de se montrer au grand jour avec l’avènement d’Harsia. Giréléna n’étant plus là, elle n’aurait alors plus aucune réticence à accomplir ses noirs desseins.
« Papa … Papa … J’ai un peu mal aux pieds. »
« Viens sur mes épaules … même si tu deviens trop grande pour moi. »
Je m’accroupi alors qu’elle place ses bras autour de mon cou. Je la soulève avec aisance, sentant sa poitrine qui a pris de bonnes proportions depuis le temps. Une année est passée … une longue année depuis la mort de Giréléna. Mais une année, pour une Apitrini, il semblerait que ça soit quatre ans qui se sont écoulés.
« Je ne suis pas trop lourde pour toi, papa ? »
« Pas du tout, ne t’en fait pas. Tu t’accroches bien, Niny ? »
« Oui, papa. Merci beaucoup de me porter, papa. Tu es devenu tellement plus grand et fort depuis cette année. Je te l’ai pas déjà dit, papa ? »
Si, si … elle me l’a déjà dit. Mais bon, ça ne change pas grand-chose dans le fond. Enfin, je crois ? Je ne suis pas sûr ? Je relève ma tête, observant les deux de la demoiselle aux cheveux blonds. Elle commence à avoir des yeux bien insectoïdes mais oui … une tête est tombée dans la soirée … enfin, dans la journée … Enfin non ! Dans l’année !
Il n’en restait plus que deux … et elle redeviendrait une femme-Apireine, comme sa mère. Sa mère … Je caresse les doigts griffus de la demoiselle-Apitrini tout en continuant de marcher devant moi, ne me préoccupant plus de ce qui se trouvait autour. Elle continuait de vouloir faire la conversation, demandant d’une voix lente :
« Papa ? Est-ce que l’on dort encore dehors ce soir ? »
« Il y a de grandes chances, je suis désolé mais tu sais parfaitement quelle est la situation ailleurs, n’est-ce pas ? Je ne veux pas prendre de risque. »
« Je le sais papa … Je le sais. Je sais que tu es recherché mais moi aussi. »
Et il n’y a pas que ça malheureusement. Ca, ce n’est que le début, le début de tous les malheurs qui sont survenus depuis cette dernière année. Une année dont je me serai bien passé malheureusement mais bon… Je ne peux rien y faire malheureusement.
« Papa ? Est-ce que tu voudras manger des fruits aujourd’hui ? »
« Je n’aime pas quand tu te mets à cueillir dans les airs. Je sais bien que tu peux voler mais … c’est dangereux de te montrer aux yeux des autres. Tu es la dernière fille-Apitrini. Enfin, non, tu sais parfaitement que tu es en danger. »
« Oui mais je ne vais pas te laisser mourir de faim non plus, papa. »
Elle marquait un point et je poussai un petit soupir. Elle avait raison, entièrement raison. Finalement, après trois bonnes de marche, la nuit commence à tomber et je finis par la déposer sur le sol, m’excusant car j’ai un peu mal au dos. Elle me regarde, me jugeant de haut en bas en rougissant avant d’émettre un petit rire. Elle recommence à battre des ailes avant de s’éloigner, partie chercher des fruits pour nous.
« Aaaaaaaaah ! Bon … Autant préparer la tente. »
Je commence à la monter alors que je réfléchis à la situation. C’est donc ça, n’est-ce pas ? Encore une journée passée … sans elle. J’ai compris finalement lorsque je l’ai perdue. Lorsque Giréléna fut morte, j’ai compris que … c’était fini.
« Fini, sans elle, ça ne vaut plus rien, plus du tout même. »
« Papa ? Il ne faut pas penser à ça. Je suis de retour. »
Voilà la plus belle qui arrive. La seule femme de ma vie encore en vie … justement. Je fais un petit sourire en lui disant que ce n’est pas bien grave alors qu’elle hoche la tête positivement. C’est donc ainsi, n’est-ce pas ? Ah … oui … surement ainsi même. Il regarda les fruits, elle avait un don, n’est-ce pas ? Car avec tout ce qu’elle tenait entre ses mains …
« Désolé … Niny. Je n’ai pas de viande à te donner. »
« Hein ? Mais papa ! Tu sais parfaitement que je ne mange pas de viande de toute façon ! »
Ah oui ? C’est vrai. Je l’oublie quelque fois. Elle se contente de fruits mais … elle devient peu à peu une jeune femme-pokémon. Dire qu’elle grandit si vite alors que moi-même, je suis devenu un adulte. Un adulte, oui oui. Quelle … blague.
« Bon appétit papa ! Pas besoin de cuire les fruits ! »
Elle commence à dévorer sa portion et en mettre plein sur ses lèvres. Ah … vraiment, n’est-ce pas ? Je soupire en la regardant. Elle reste encore un peu une enfant. Dommage qu’elle grandisse aussi vite, c’est vraiment triste en soi.
Je m’approche d’elle après quelques minutes, prenant une serviette pour lui essuyer la bouche. Voilà, voilà. Elle sera bien plus propre comme ça. C’est bien mieux que de rester la bouche salie par les mûres et autres fruits des bois.
« Papa ! J’ai une surprise pour toi ! »
Ah bon ? Et c’est quoi cette surprise ? Ah ? Qu’est-ce qu’elle … fait ? Elle est en train de fouiller dans ses cheveux … et en extirpe deux pommes ? Mais elles sont recouvertes de miel et je la vois qui rougit fortement. Elle dit en rigolant :
« C’est pour le dessert. J’espère que ça te plait. »
« Mais d’où vient le miel ? Tu as … Enfin, je … Comment dire ça exactement … »
« C’est un secret ! » répond t-elle tout en éclatant de rire bien que je commence … à m’en douter un peu. Il va falloir que je la surveille visiblement. Je croque dans la pomme recouverte de miel alors qu’elle pousse un petit gémissement des plus mignons, détournant la tête. Je sens le goût du miel dans ma bouche … et aussi une petite vertu aphrodisiaque.
Oui, c’était bien ce que je pensais. C’est le miel de Niny que j’ai en bouche. Je n’ai pas encore regardé sa poitrine devenue plus généreuse bien que ça reste beaucoup moins que Giréléna. Mais … donc, le miel … elle le produit comme sa mère.
« P… Papa, est-ce que c’est bon alors ? »
« C’est tout simplement succulent, Niny. J’espère que j’en aurais d’autres plus tard. Pas maintenant car je suis tout simplement rassasié. »
« OUIIIIIIII ! Je t’en ferai autant que tu voudras, papa ! » me dit-elle en s’exclamant dans un grand rire alors que je soupire d’amusement. Je sais que ce soir, je vais devoir aller dans un coin en étant seul … et me soulager.
C’est vulgaire, c’est laid, mais le travail manuel est la seule chose que je peux me permettre. Je sais bien que cela pourrait très mal se finir si je ne fais pas attention mais je prends mes précautions, malgré le corps avenant qui commence à paraître chez Niny.
« Il est l’heure d’aller dormir, Niny. »
Elle ne dit pas un mot mais hoche la tête, sage et obéissante. Tant mieux si elle ne pose pas trop de questions, c’est tant mieux oui. Ca sera beaucoup plus simple alors pour se rendre sous la tente. J’éteins déjà le feu avant de rentrer dans la tente.
Quelques secondes plus tard, Niny pénètre à son tour et j’ouvre le sac de couchage. Elle s’enfoui à l’intérieur, venant se coller contre moi avant de m’embrasser sur les joues avec ses deux visages. Je ferai bien de continuer à me méfier et rester prudent.
Enfin, non, je sais que je réfléchis beaucoup trop à ça. Niny ne doit pas comprendre grandement ce que son corps réclame, c’est à moi de tout faire pour lui expliquer sans que ça dégénère. Que … que … qu’elle soit différente de sa mère et qu’elle œuvre pour un monde en paix avec les humains. Elle se trouvera un jeune homme qui voudra bien d’elle et elle pourra alors permettre de procréer réellement la lignée.
« C’est aussi simple que ça. »
« De quoi donc, papa ? A qui est-ce que tu parles ? Aux esprits élémentaires ? »
« Hein ? Oh, non, non. Pas du tout, pas du tout, ma petite fille. Pas du tout même. » dis-je avec lenteur avant de mettre une main devant ma bouche.
Elle m’embrasse une nouvelle fois sur les joues alors que je commence à m’endormir. Je la sens qui vint tout simplement se coller contre mon torse, sa tête posée juste sur ma gorge alors que je réfléchis à tout cela.
Non en fait, je ne réfléchis à rien du tout. Demain sera une nouvelle journée, une journée où j’irai encore protéger la petite demoiselle-pokémon qui dort dans mes bras. A mon tour de déposer un baiser sur ses fronts avant de retirer mes lèvres. Il est temps pour moi de trouver le sommeil et alors de ne plus bouger du tout.. Finalement, je sombre dans le sommeil à mon tour, allant rêver d’une personne qui ne parcoure maintenant plus mon existence.
Le lendemain matin, je suis réveillé en second. Oui, il semblerait que Niny se soit réveillée avant moi. Lorsque je sors de la tente, je la vois qui me tourne le dos, observant le ciel et le soleil qui flotte dans ce dernier. Ah … Oui.
Elle est belle quand elle me tourne le dos. Je me demande si les femmes-pokémon pourraient prendre l’apparence de femmes normales ? Un peu comme Giréléan … ou Apixy dans mon rêve. Dans un rêve qui date …
Je pose une main sur mon cœur. En y réfléchissant, j’ai perdu deux personnes importantes. Même si Apixy ne fut que pendant que quelques instants, j’ai été touché en plein cœur par ses propos et ses actes. Giréléna, ce fut le temps passé avec elle … Vraiment, je …
« Oh ! Papa ! Tu es déjà réveillé ? Je ne voulais pas … »
Elle se retournait vers moi, surprise et étonnée que je sois déjà debout. Ca ne devrait pas être plutôt l’inverse en fin de compte ? Enfin qu’importe, ce n’était pas bien grave. L’important était le fait que l’adolescente-Apitrini soit en face de moi.
« Comment est-ce que tu vas papa, aujourd’hui ? »
Elle a l’air gênée. Quelque chose la dérange ? Je lui avais acheté une belle robe jaune et noire à rayures … comme le corps de sa mère à l’époque. Je trouve que ça lui colle bien. Je voudrai juste comprendre ce qui l’embête.
« Quel est le souci, Niny ? Tu me sembles vraiment perturbée. »
« Oh, rien de bien grave, papa. C’est juste que je pensais à quelque chose d’amusant, c’est tout. Enfin, amusant et gênant. »
Comme elle le désire, je ne la forcerai pas à parler. Je ne suis pas ainsi, je n’aime pas forcer les gens, pas du tout même. Je la regarde une dernière fois puis démonte la tente pour ensuite me préparer pour la journée. Il va falloir aller en ville cette fois.
Je me prépare et prend ensuite sa main. Maintenant, elle a des bras et des jambes presque normaux au final. Je pense qu’avant une année, elle aura fini … de grandir. C’est triste. Elle grandit trop vite à mon goût, beaucoup trop vite.
« Papa, tu me fais un peu mal en serrant mes doigts comme ça. »
« Pardon … » murmure-je avec lenteur. C’est vrai que je tiens sa main et que je ne veux pas la lâcher. Je dois donner l’impression d’être un peu fou, j’en suis presque sûr même. C’est dommage, vraiment dommage. J’essaye … de ne plus penser à rien.
« Est-ce que tu m’aimes, papa ? »
Elle me demande ça maintenant ? Après une demi-heure de marche ? Elle a vraiment des questions surprenantes. Surtout qu’elle doit se douter de la réponse, non ? J’hoche la tête positivement alors qu’elle sourit et pousse un petit rire. Il suffit juste que je lui dise ça ? Enfin, lui montre que c’est le cas ? Pourquoi … est-ce que pendant des années, je me suis trompé ?
« PAPA ! PAPA ! »
Elle s’écrit et je la regarde. Si elle hurle, c’est qu’il y a… un gros souci. Et pour cause ! Ce que je vois est aberrant ! J’ai bien une ville devant nous ! Sauf qu’elle est en flammes ! Et que je vois des êtres ailés dans le ciel !
« Des femmes-pokémon attaquent les villageois ! »
« Niny, reste à l’abri. Je vais m’occuper de ça. » dis-je sèchement, mon ton s’étant transformé aussitôt en quelque chose de froid et sinistre. Un petit rire se fait entendre en mon être alors que je pose ma main sur le pendentif que Giréléna m’avait offert.
Aussitôt, il se met à briller avant de prendre l’apparence d’une belle et longue lame. Celle d’une épée aiguisée. Cette fois-ci, je ne laisse plus de place au maul. Mon but est de tuer ces femmes-pokémon, sans même leur laisser la possibilité de se repentir.
« Papa, je viens avec toi. Je sais aussi me battre, maintenant ! »
« Hors de question et ne t’avise surtout pas de me répondre, Niny ! »
« Mais papa, je peux vraiment … »
Je pose mon regard saphir sur elle et elle s’immobilise aussitôt. Quand je dis quelque chose, elle obéit, c’est compris ? Je n’ai clairement pas de temps à perdre avec ça ! Je la vois qui sanglote et renifle alors que je ne me retourne.
« Mets-toi à l’abri et je reviendrai ensuite te chercher. »
« Snif … Snif … Snif … » renifle-t-elle sans m’adresser la parole.
« Est-ce que c’est bien compris, Niny ? Je t’ai posé une question, j’aime bien avoir une réponse quand c’est le cas. D’accord ? Niny ? »
« Snif … Je suis d’accord … papa. »
Elle me dit cela avec tristesse mais elle comprend que je fais ça pour sa sécurité. J’entends un petit battement d’ailes pour bien signaler qu’elle s’éloigne. De mon côté … J’ai un compte à régler avec ces femmes-pokémon qui s’en prennent à une ville.
« HAHAHAHA ! » s’égosille une voix en moi que je tente d’ignorer complètement.
« Je vais y aller. Quant à … toi, je n’aurai pas besoin de ton aide … comme c’est le cas depuis plus d’une année maintenant. »
Le rire s’arrête puis disparaît complètement. Je suis maintenant seul … complètement seul. Je me mets à courir, me dirigeant à toute allure vers la ville en proie aux flammes et aux femmes-pokémon ailées. J’ai déjà rencontré cette espèce de femme-pokémon. Oui, cette espèce qui a décidé de se montrer au grand jour avec l’avènement d’Harsia. Giréléna n’étant plus là, elle n’aurait alors plus aucune réticence à accomplir ses noirs desseins.