Pourquoi vous devez voir le film Pokémon
UPDATE 02/01/19 : Le film est maintenant dispo sur Netflix !
Vous le savez, le dernier film Pokémon est sorti en salles (et en est peut être ressorti très très vite) et il mise encore plus que d'habitude sur la nostalgie des fans.
Comme beaucoup, nous sommes tombés dans le piège marketing, et nous sommes allés voir le film, pour choper la carte pokémon promotionnelle que le cinéma était censé nous refiler. (Et c'est en écrivant ces lignes que je réalise, nom d'un caninos, que nous avons complètement zappé de les réclamer).
Avant de commencer, veuillez noter au passage que ceci est une critique subjective et bornée, contenant des spoilers (mineurs, contrairement au public de la salle où nous étions). Si vous avez peur qu'on divulgache un truc, allez voir le film ou téléchargez-le et revenez après. Bisous.
Déjà, on va vous faire gagner du temps. Le film est mauvais. Objectivement. Mais il vaut aussi carrément le coup, et nous -Drascos & Rushia- allons prendre la plus schizophrène de nos plumes afin de vous expliquer pourquoi.
Le scénario
Par où commencer ? Le plot tout d'abord : Sacha Ketchum du Bourg Palette est un ... Attendez, vraiment ? Effectivement, l'histoire démarre avec le départ de Sacha et sa rencontre avec Pikachu : du début jusqu'à la fin, la fibre nostalgique est ainsi titillée plus fortement qu'un mont de vénus en mal d'amour.
Les 20 premières minutes sont une ode au tout premier épisode de Pokémon, et la suite fait écho à quelques passages de la première saison toute entière.
Toutefois même si l'histoire diffère pour le film, certains épisodes cultes restent conservés. Pas tous, puristes, attendez vous à tilter sur des détails, voire à crier au sacrilège.
Les vrais savent que les gants de Sasha étaient roses à l'origine
Souvent, les films Pokémon ont tendance à bien démarrer, parfois même à aborder une thématique mature (coucou Lucario et le Mystère de Mew), et puis la qualité du script décline violemment et interminablement à l'apparition de Sacha. Alors, que peut bien valoir un film avec lui tout le long ?
Pour les nostalgiques comme Drascos, c'est que du bonheur. Le début a un relent de cocopops mangés au petit déjeuner devant 4Kids et nous a vraiment rappelé les souvenirs du bon vieux temps. Celui où on pouvait regarder le dessin animé Pokémon sans se dire que c'est quand même un peu con.
Et à propos de con.
Le scénario est au mieux inexistant, au pire insultant, et peine à avancer sans diverger pour gagner du temps.
Si tu ne veux pas de spoil, utilise la CS Vol et passe au passage suivant.
Le début est correct, quoique plat, c'est un voyage initiatique qui nous rappelle des souvenirs. La rencontre avec Papillusion, le moment où Salamèche rejoint le groupe, le début de la complicité avec Pikachu, on se prend à apprécier ce qui se déroule sous nos yeux. Mais au bout d'un moment, certains partis pris scénaristiques deviennent pour le moins étranges.
Vous l'avez forcément vu puisque les journaux du web ont pris un grand plaisir à nous spoiler gaiement pour faire du clic sur le dos des nostalfags, lors d'un bref instant, Pikachu parle.
Nous étions au courant, donc on ne peut pas vraiment vous dire quelle réaction nous avons eu. Mais ça a eu l'effet d'une claque négative pour tous les autres. On entendait des cris, des commentaires, des rires gênés. Réellement, les gens ont réagi comme si on marchait sur leurs souvenirs de l'anime. Comme si on touchait à quelque chose de sacré. Visiblement, Pikachu est en France, ce que les vaches sacrées sont en Inde.
D'autant que cela survient en plein milieu de la scène la plus vide de sens à laquelle nous avons eu le malheur d'assister.
On a trouvé la scène, la voici
Re-situons : Sacha meurt sous les attaques répétées de Pokémon ultra-puissants. Pikachu lui révèle alors la raison pour laquelle il n'a jamais voulu rentrer dans sa Pokéball. La révélation la plus attendue de toute la saga ! Des années de flou artistique, qui s'achèvent enfin !
Et devinez, quoi, tout tombe à plat. Parce qu'il (enfin elle) ne veut pas être séparée de lui. Ce qui, au passage, n'a aucun sens. Pikachu ne rentrant déjà pas dans sa pokéball avant, mais soit, passons. Tel Kenobi, Sacha décide ensuite d'avoir le bon goût de disparaître. Malheureusement, ce n'est que temporaire.
Oui oui, son corps disparaît. Littéralement.
Eeeet ensuite, il re-apparait, l'air de rien, en vie et bien portant sans aucune raison. Et ce n'est même pas grâce au classique pouvoir de l'amitié (comme on aurait pu le penser après la déclaration de Pikachu). C'est juste gratuit. Comme ça. La mort n'a rien de définitif. Dites ça à Osselait et à Batman.
En plus, durant tout le film, on nous rabâche que Sacha est l'élu de Ho-Oh, qui a le pouvoir de ressusciter les morts. Entei, Raikou et Suicune viennent d'ailleurs en témoigner tout le long du film. Et c'est d'ailleurs leur seule utilité : rappeler que Ho-Oh a déjà ressucité des êtres vivants. On sent bien que c'est un fusil de Tchekhov, que Ho-Oh va débarquer et sauver Sacha mais non, il n'en est rien. C'est presque du génie tant ça brise les codes d'ailleurs.
En bref, il n'y a pas de scénario, c'était clairement écrit par un enfant de 8 ans. “Et là Pikachu il se met à parler. Et là, Sacha il meurt et son corps disparaît. Et après il revient à la vie parce qu'en fait il est pas mort.”
Les personnages
Mais ce n'est pas fini. Les personnages secondaires sont plats : un simulacre d'Aurore et un Max du bled. C'est d'ailleurs assez décevant de ne pas voir Ondine et Pierre dans le film. Sans doute ont ils d'eux même refusé d'apparaître dans ce long métrage. Savoir prendre de bonnes décisions, c'est aussi ça grandir.
La Team Rocket, elle, en revanche est bien présente.
Mais si vous la trouviez anecdotique dans la série, sachez que le triste trio est encore plus inutile que d'habitude.
L'humour est potache voire plus qu'enfantin, parfois très lourd à supporter (je vous invite à compter le nombre de chutes de Sacha, à en faire un jeu d'alcool, et à mourir noyé dans votre vomi).
Les pokémons quant à eux progressent à peu près aussi vite que dans Pokémon Origins : en 1h52, pas le temps de tortiller du cul.
En réalité, le film oscille entre niaiseries inutiles et références pertinentes à l'anime d'origine : il joue sur le fan service pour convaincre les fans avertis. Tout en se détachant de la première saison, grâce à notamment la présence de Pokémon de toutes les générations, de Bulbizarre à Marshadow.
D'ailleurs, nous étions dubitatifs quand à l'apport de ce dernier dans le film. On en a tous marre de ces Pokémon "fabuleux", juste bon à rajouter un énième légendaire pour tenter timidement de nous pousser à aller les découvrir au cinéma. Sérieusement, ces pokémons "fabuleux" ne sont que des produits marketing ingame, pour nous pousser à aller avoir notre dose de Pokémon au cinéma. Mais force est de constater que, cette fois, le Pokémon apporte réellement une dimension intéressante, une inconnue dans notre connaissance du lore qui pourrait presque lui donner un côté effrayant, du fait justement que l'on ne sait pas ce dont il est capable.
Niveau effroi, on ne peut pas en dire autant du némésis de Sasha, qui nous faisait instantanément sortir du film à chaque fois qu'il apparaissait tellement sa coupe de cheveux n'avait aucun sens, pire qu'un personnage de yugioh dessiné sous crack. Sa mèche en croix flottant sur son front comme s'il souffrait d'une terrible déformation capillaire. Déformation qui doit être soit l'apanage, soit la cause de sa connerie, de son inintérêt et sa méchanceté manichéenne. En somme, Régis était mieux.
Le non charisme de ce personnage n'est égalé que par la non grâce de l'animation de Félinferno quand il court à quatre pattes dans ce film.
L'univers
Ce qui est étonnant en revanche, c'est qu'on est complètement happé dans l'univers créé par Satoshi Tajiri, où tout peut arriver. On en vient clairement à rêver d'avoir des Pokémon avec nous au quotidien, et le film parvient malgré tout à éveiller l'enfant qui sommeille en nous et qui découvre le monde des Pokémon en même temps que Sacha.
Aaaah, la joie de se réveiller le matin dans les bras de son Mackogneur, le frisson de se faire poursuivre par un Onix dans la forêt au moment d'assouvir ses besoins naturels, le plaisir de faire combattre nos animaux de compagnie…
La transcription de l'univers, c'est donc un grand oui.
La réalisation
D'un point de vue réal' par contre, c'est nul. Nul comme vide, et nul comme keunotor. Pas le Keunotor hyper attachant dans Donjon Mystère hein, nul comme le Keunotor de la route 201, à côté du Lac Savoir.
Le seul plan potentiellement intéressant fait partie des 30 dernières secondes du film, et la mise en scène aurait pu accentuer largement le côté spectaculaire, notamment lors des rencontres avec les pokémons légendaires, qui passent pour anecdotiques tellement les mecs ne font aucun effort.
Sans blague, l'apparition de Raikou peut se résumer à "OOOOH REGARDEZ C'EST RAIKOU allez on se tire d'ici j'ai pas que ça à branler." AH OK ben trkl poto fais ta vie, on te dira rien.
L'animation quant à elle est sympathique, sans vrai plus, on est pas dans du Makoto Shinkaï ni même au niveau de l'anime Sun&Moon. Attention aux attaques de 3D sauvage prêtes à vous agresser les yeux à n'importe quel moment, on adore.
Musicalement enfin, aucune émotion ressentie tout le long, à part le générique (évidemment, wesh) et éventuellement l'ost du dernier combat, m'enfin ça fait peu sur 2h.
Au passage, grosse déception, personne n'a chanté le générique. J'espérais tellement que tout le cinéma le reprendrait en coeur. Heureusement, la salle entière s'est levée à la fin, et on a tous regardé le générique de fin, debouts, et de bout en bout. Comme soudainement mues par une fraternité de 90's kids ayant ensemble perdu du temps de vie devant Pokémon.
Parce que ce film, c'était carrément du temps de cerveau disponible comme disait Patrick Le Lay, juste bon à promouvoir un produit.
En bref, le film ne présente aucune qualité cinématographique particulière, au contraire même (ptdr tu t'attendais à quoi, à du Miyazaki ? Fdp va).
Le dernier mot de Rushia :
Pokemon, je te choisis, c'est nul. Vraiment. Et pourtant j'ai aimé. J'ai même pleuré. Pourquoi ? Même moi je ne sais pas. Il y a quelque chose de pur, d'innocent dans le film. La base de Pokémon, elle est là : croire en ses amis, s'émerveiller de tout et de rien, voyager, apprendre la vie. Les enfants adorent, les ados kiffent leurs races et les adultes (jeunes ou moins jeunes) que nous sommes désormais retrouvent leur premier amour, celui de la découverte d'un univers merveilleux qui continue de nous transporter d'aventure en aventure. Alors bougez vos gros culs de vos lits, allez au ciné voir un film nul avec vos potes et revenez nous en parler. Pokémon, je te choisis !, c'est une expérience à partager, un moment convivial, une aventure palpitante à vivre (ok peut-être pas). Parce que ça vaut le coup mine de rien.
Sur ce, je retourne jouer à USUL, j'ai des articles à rédiger.- "Mais" - Drascos devant le film
- "Hein" - Drascos devant le film
- "Pourquoi" - Drascos devant le film
- "Bon allez on reste pour le générique" - Drascos devant le film
Le dernier mot de Drascos :
On est entre le nanard et le Kubrick. Kubrick, parce que ce film n'a aucun sens.
C'est une purge. Pourtant, c'est génial. Si vous allez le voir à deux, avec un fan de Pokémon (n'amenez pas votre crush ce serait une erreur stratégique), vous risquez de passer un bon moment, et de rigoler. Et si au final vous appréciez le visionnage, est ce que quelque part le but du film n'est pas atteint ? Est ce que cela n'en fait pas un bon film ? Ou un bon produit marketing ?
C'est basiquement le genre de long métrage qui vous fait vous sentir bien. Tu rigoles en te foutant de la gueule du film, objectivement pourri, un pur produit merchandising. Une publicité de 110 minutes pour vendre Pokémon aux gosses, (c'est raté, il n'y en avait qu'un seul dans la salle, et il a fait une pause au moment où ça faisait peur). Le scénario est le plus bidon imaginable, l'animation est bof, la direction artistique décevante…
Mais quel plaisir d'imaginer un monde où on co-habiterait avec les Pokémons, et où toutes les règles logiques qu'on connaît n'auraient aucun pouvoir.
Aucune logique dans l'univers présenté à l'écran, et aucune logique sur la manière dont l'univers est présenté, “Pokémon, je te choisis !”, un film qui casse les codes. En bien ? En drôle.- "Mais si, t'inquiète, ce sera un bon film" - Rushia, au début
- "AAAAAAAAAAH" - Rushia, pendant
- "Diantre, ce fut fort passable" - Rushia
- "AAAAAAAAAAH" - la salle entière, parodiant Rushia, quand Pikachu a parlé
Et surtout, n'oubliez pas :
UN JOUR JE SERAI LE MEILLEUR DRESSEUR
(Si vous voulez plus de petites critiques comme ça, dites le en commentaire !)
Même si je n'ai pas vu le film, vous m'avez donné envie de le faire.
J'ai grandi en regardant Pokemon, j'ai trouvé qu'après la 3ème saison, c'était nul, et vous ?
PS : merci d'avoir le générique.